N°22 : Unités de restauration et production ... - FOOD MAGAZINE

marché jusqu’à maturité.
Les distributeurs professionnels abandonnent
de plus en plus les sacs épais,
recyclés et vendus « au kilo », car dans
les collectivités publiques ou privées
le souci de qualité et d’économie est
toujours présent.
J’ajouterais que l’utilisation des grands
sacs noirs au kg est de plus en plus abandonnée
par les responsables hôteliers
aussi par souci d’hygiène car ces sacs,
souvent recyclés plusieurs fois, n’offrent
pas toutes les garanties sanitaires. Ils se
tournent de plus en plus vers des sacs
transparents qui, en plus de la qualité,
sont les seuls sacs qui peuvent être garantis
alimentaires. Ces sacs sont également
une réponse contre le « coulage ».
Un sac mieux adapté à l’utilisation
finale, même plus fin, sera plus économique
et tout aussi résistant.
Les normes
Depuis le mois de septembre 2009, le
Ministère de l’Industrie et du Commerce
a mis en application une Norme Marocaine
: la Norme NM 05.60.301. C’est
une norme qualitative qui se rapproche
de la norme Européenne EN 13592. Elle
spécifie les caractéristiques générales, les
méthodes d’essais et les exigences relatives
à la fabrication des films plastiques
utilisés pour la pré collecte et collecte
des déchets ménagers. Elle concerne
principalement les sacs à déchets et a
été créée dans le but de les dissocier des
sacs sortie de caisse noirs, qui eux, ont
fait l’objet d’une mesure d’interdiction
pure et simple dans les mois à venir.
Elle impose aux industriels des exigences
de fabrication, vérifiées par des tests
(allongement, tests de chute, perforation,
déchirement, test aux déchets humides…).
Bien d’autres normes devraient bientôt
apparaître, notamment la Norme Environnementale.
C’est dire si le problème
des sacs plastiques est largement pris
en compte par les principaux acteurs de
notre société.
Ce que nous devons retenir
Non un sac poubelle plus épais n’est
pas plus solide.
Un sac poubelle est d’abord destiné à
la collecte des ordures ménagères. Le
législateur a mis en place des Normes
extrêmement claires où l’on sait qu’un
sac 30 L supporte jusqu’à 6 Kg de
charge, un sac de 50 L jusqu’à 8 Kg ou
un sac de 100 L jusqu’à 16 Kg (et c’est
déjà beaucoup). Les industriels, avec
l’aide de leurs services R&D, mettent
sur le marché des produits très élaborés
et en parfaite adéquation avec les cahiers
des charges des collectivités ; il faut
donc que les acheteurs exigent de leurs
fournisseurs des produits plus adaptés à
leurs besoins.
Les sacs biodégradables (voir encadrés)
ne sont pas la panacée universelle pour
résoudre les problèmes environnementaux,
et penser que demain les sacs
plastiques traditionnels auront disparu
est une utopie. Il suffit de voir le nombre
colossal de sacs poubelles noirs, blancs
ou bleus utilisés chaque jour dans le
monde pour comprendre qu’ils ont encore
de beaux jours devant eux. Toutefois,
ils ont le mérite d’exister et c’est un
premier pas vers une nouvelle prise de
conscience collective.
Recyclage
Toutes les matières plastiques sont
recyclables. Toutefois, tous les produits
recyclés n’apportent pas les
mêmes garanties de qualité.
Quand on recycle les déchets
d’une première fabrication, la
gaine obtenue reste homogène et
conserve ses caractéristiques. Elle
reste lisse et, par opacité, on ne remarque
aucune trace d’infondus.
Par contre, si l’on recycle des
matières premières différentes (Pe,
PVC…), la gaine obtenue est hétérogène.
Elle est rendue plus fragile
et il faut augmenter sensiblement
les épaisseurs pour éviter des problèmes
de déchirure. Ajoutons que
leur combustion peut être nocive
s’il y a présence de PVC (le polyéthylène
vierge brûle sans dégager
de gaz nocifs ou corrosifs).
Il existe aujourd’hui des nouvelles
matières pour fabriquer des sacs
(voir encadré ci-dessous). Cette
nouvelle génération de matières
contribue de manière très importante
au développement durable.
Les nouveaux sacs dégradables
Il faut quelques minutes pour fabriquer un sac poubelle, il faut des centaines
d’années pour qu’il disparaisse. Aussi, les industriels se sont mobilisés
pour offrir aux utilisateurs de nouveaux produits plus écologiques :
• Les sacs bio dégradables : fabriqués à base de fécule de pomme de
terre (matière première intarissable et à faible coût) ou à base d’amidon
de maïs (matière première nécessitant beaucoup d’eau pour sa culture),
ils sont totalement bio dégradables de part leur composition, au contact
de matières organiques. Ils se fragmentent en morceaux de plus en plus
petits jusqu’à disparaître au bout de 1 à 2 mois. Les produits obtenus ont les
mêmes caractéristiques mécaniques que les sacs traditionnels.
• Les sacs oxo dégradables : ce sont des sacs en polyéthylène additivé
d’un agent pro dégradant très puissant. Celui-ci va favoriser chimiquement
la rupture des chaînes moléculaires hydrocarbonées qui composent
le polyéthylène pour le rendre fragmentable (au bout de 16 à 24 mois) et
donc assimilable par les microorganismes contenus dans le sol. Le sac va
ainsi disparaître. Ce procédé permet de programmer la durée de fragmentation
dès le départ. Il a été retenu par le groupe Label’Vie pour la
diffusion de ses sacs sortie de caisse. C’est une nouvelle approche positive
des problèmes environnementaux.
• Les sacs photo dégradables : les sacs plastique sont naturellement photo
dégradables, c’est-à-dire qu’ils sont détruits sous l’effet des rayons UV du
soleil. Leur destruction se fait au bout de 200 à 300 années.
• Les sacs hydro dégradables : ce sac, utilisé dans les buanderies industrielles,
les hôpitaux ou la Marine, se détruit totalement au contact de l’eau.
Ce procédé, d’origine canadienne, est toutefois assez coûteux.
FOOD MAGAZINE - N° 23 / Du 15 Juin au15 Juil. 2010 61
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