N°22 : Unités de restauration et production ... - FOOD MAGAZINE

More documents

Recommendations

Info

l’INTErVIEW Il est temps de changer le système de compensation actuel en ouvrant un débat national Occupant plus de 75% de la surface agricole utile, les céréales représentent la première culture au Maroc. Mais au-delà de cette donnée statistique, la filière permet la mise à disposition sur le marché de la principale denrée alimentaire : le pain. Cela explique pourquoi ce secteur fait l’objet d’un traitement particulier des pouvoirs publics, ce qui ne l’empêche pas de vivre des difficultés considérables à tous les niveaux de la chaîne. Ahmed Ouayach, président de la jeune Fédération Interprofessionnelle des Activités Céréalières (FIAC), nous livre son sentiment par rapport aux contraintes qui pèsent sur le secteur mais aussi les perspectives de développement et les voies de solution possibles. FOOD Magazine Que regroupe votre interprofession et pourquoi l’avoir créée ? Ahmed Ouayach L’interprofession des céréales, représentée par la FIAC, regroupe tous les segments de la filière à savoir les semences, les agriculteurs producteurs, les collecteurs, stockeurs, les coopératives de commercialisation, les importateurs et les deux transformations FOOD MAGAZINE - N° 23 / Du 15 Juin au15 Juil. 2010 32 (minotiers et fabricants des pâtes et couscous) ainsi que le segment de la boulangerie industrielle et de la pâtisserie. C’est donc une intégration verticale et intégrale de la filière. Le choix de s’organiser en interprofession a été dicté par la nécessité pour la profession de parler d’une seule et même voix. Plusieurs évènements sont venus favoriser ce rapprochement, notamment l’adoption du Plan Maroc Vert, dans le cadre duquel la filière céréalière a signé un contrat-programme avec les pouvoirs publics. Dans ce sens, l’interprofession a constitué un interlocuteurcrédible et représentatif ainsi qu’une force de proposition. Ahmed Ouayach, Président de la Fédération Interprofessionnelle des Activités Céréalières (FIAC) Aujourd’hui, le challenge est de doter la FIAC de représentations régionales pour relever le défi de la proximité. Nous ne partons pas de rien. Certains segments de la filière disposent déjà de fédérations et de représentations décentralisées. Le vrai maillon faible en termes d’organisation est celui des agriculteurs. Ceux-là sont regroupés aujourd’hui au sein d’une très petite association mais devront évoluer vers une structure plus importante à même de mieux les représenter, sans quoi un développement équilibré et durable du secteur ne saurait être envisageable. Dans un premier temps, le déploiement régional va être calqué sur le découpage administratif actuel des 16 régions. Mais l’idéal serait de pouvoir adopter un découpage par terroirs agricoles (Chaouia, Al Haouz, Saïss, Al Gharb, etc.), d’autant plus qu’il y a des zones qui ne sont pas productrices de céréales comme les régions du Sud et du Nord du pays. Quelles sont les contraintes qui pèsent sur votre secteur et quels sont les défis à relever ? Tous les segments de notre filière, sans exception, font face à des contraintes considérables et doivent faire l’objet de
mise à niveau structurelle. La première des contraintes est la dépendance aux aléas climatiques. Il est temps de dégager la production agricole de cette contrainte majeure. Cela passera par l’adoption d’une politique volontariste en matière d’irrigation, notamment en initiant les agriculteurs aux best practices en matière de gestion de l’eau. L’autre grand chantier concerne l’organisation des agriculteurs à travers la mise en place de structures de représentation fortes et éclairées. La même chose pourrait être dite pour la partie collecte/ stockage/commercialisation. Dans ce sens, il faut renforcer les coopératives agissant sur ce terrain pour leur permettre une certaine pérennité. Aujourd’hui plusieurs de ces coopératives connaissent des difficultés financières et sont à deux doigts d’éclater. Au niveau de l’industrie minotière, l’on assiste à une surcapacité de l’offre ce qui empêche une juste rémunération de la production des minoteries ; une surcapacité conjuguée à une répartition régionale disproportionnée avec une très forte concentration au niveau du Grand Casablanca. Le système actuel de compensation, notamment en ce qui concerne la farine nationale de blé tendre, constitue aussi l’une des contraintes empêchant l’épanouissement de la filière. Il est nécessaire, à mon avis, de revoir ce dispositif et réviser aussi le fonctionnement et la mission de certaines de ses institutions, l’ONICL en l’occurrence. Au niveau de l’aval, il faut que la deuxième transformation ainsi que la boulangerie industrielle et pâtisserie puissent s’approvisionner en quantités suffisantes et en qualités adéquates, répondant à leurs normes spécifiques. Cela ne peut s’effectuer qu’à travers une mise à niveau globale de toute la filière céréalière. C’est l’une des ambitions du plan Maroc Vert. Est-ce que le plan Maroc Vert répond à vos attentes ? Il est certain que le plan Maroc Vert répond à nos attentes de façon globale d’autant plus que nous avons été associés de très près à son élaboration. Cela dit, il faudrait à mon avis attendre la déclinaison en plans d’actions pour pouvoir formuler un avis plus précis. Aujourd’hui, il y a des commissions mixtes (adminis- tration et professionnels) qui travaillent en vue de proposer des plans d’actions reflétant les besoins du secteur. Mis à part la dynamique qu’il a créée, est-ce qu’on peut dire alors que le plan Maroc Vert n’est pas encore mis en œuvre ? Cela dépend des secteurs. Pour l’olive par exemple, les objectifs du plan Maroc Vert ont été même dépassés. Pour d’autres secteurs, c’est encore le démarrage. Mais, le plus important à mon avis, c’est la mise en place des structures et de l’appareil législatif adéquat pour la réalisation de l’agrégation. C’est aussi la réussite de la reconversion des terres non adaptées pour la céréaliculture. Il s’agit également de revoir les capacités de stockage, les politiques, systèmes et canaux de commercialisation, d’éliminer les multiples nœuds intermédiaires parasites qui s’accaparent la valeur ajoutée au détriment du petit agriculteur-producteur, etc. Le plus important aussi est de faire adhérer tout le monde au projet. C’est un projet de long terme et qui ne doit surtout pas dépendre des personnes ou des équipes gouvernementales. La R&D est enfin un volet d’une importance première. Comment faire en sorte qu’un terrain irrigué puisse donner le rendu théorique qu’il est censé donner ? Comment éviter que sur deux terrains mitoyens, on ait une production qui varie du simple au double ? C’est cela le côté concret auquel doivent s’attaquer les plans d’actions en question. Comment est reçue l’idée de l’agrégation au niveau de la filière céréalière ? L’agrégation est un modèle autour duquel tous les opérateurs sont mobilisés, mais au niveau de la filière céréalière, sa réalisation va être très difficile parce que la production y est très aléatoire, contrairement à d’autres produits comme la betterave ou le lait par exemple. Le grand défi pour le plan Maroc Vert aujourd’hui est justement de réussir cette expérience au niveau de la céréaliculture. Si elle est menée jusqu’au bout, avec succès, elle pourra servir de modèle pour le reste des composantes agricoles parce que, occupant plus de 75% des surfaces utiles, les céréales constituent la première culture du pays. Je suis convaincu qu’il est tout à fait possible de relever ce défi et de réussir cette expérience. Cela nécessite néanmoins une forte implication de tous les acteurs. J’ai envie de mettre l’accent plus particulièrement sur le rôle que peuvent jouer les minotiers étant les destinataires finaux de la production agricole, mais aussi l’amont de l’industrie de transformation. Ils sont de ce fait le maillon central de la chaîne. Quelles sont les conditions nécessaires à sa réussite ? L’équilibre entre l’agrégateur et l’agrégé est la condition sine qua none devant gager la réussite de l’agrégation. Aussi, l’expérience montre que l’agrégation réussit lorsque l’agrégateur est le destinataire final de la production. Cela lui permet en fait de sécuriser l’approvisionnement, de garantir une certaine traçabilité et une certaine qualité en conséquence. L’agrégé trouve son intérêt dans l’agrégation dans le sens où il a un acheteur garanti, à un prix garanti. Cela lui évite les risques de non écoulement. Aussi bénéficie-t-il de l’investissement en R&D et de l’encadrement assurés nécessairement par l’agrégateur en vue d’améliorer la qualité et la production. Ce dernier assure aussi la veille pour son agrégé en partageant les nouveautés, lui apporte les intrants (semences, pesticides, etc.) et peut même lui accorder des avances en numéraire comme c’est le cas dans la culture des tomates. Et je crois qu’après tout, il faut faire montre de sérieux et d’engagement des deux parts : lorsque l’on s’engage à acheter une production, il faut l’acheter et lorsque l’on s’engage à livrer une quantité il ne faut pas attendre de voir dans quel sens va évoluer le marché. Redouteriez-vous un effet ralentisseur, voire dissuasif, de la bureaucratie administrative, notamment en ce qui concerne la FOOD MAGAZINE - N° 23 / Du 15 Juin au15 Juil. 2010 33
Page 1 and 2: N° 23 du 15 Juin au 15 Juil. 10 30
Page 3 and 4: Crédit photo couverture : tvr890 -
Page 5 and 6: N° 23 Du 15 Juin au 15 Juil. 2010
Page 7 and 8: FOOD MAGAZINE - N° 23 / Du 15 Juin
Page 9 and 10: Agrément sanitaire des entreprises
Page 11 and 12: sont penchés sur les difficultés
Page 13 and 14: TUNIsIE Tunisia Olive Oil Expo Le p
Page 15 and 16: V EIllE r&d Une sélection des dern
Page 17 and 18: droIT dE l’ENTrEPrIsE Création d
Page 19 and 20: DANEMARK Vanilla Cream Cake Mix Pr
Page 21 and 22: Parc Haliopolis d’Agadir Lancemen
Page 25 and 26: œuvre se fera dans le cadre du con
Page 31: La clientèle devient plus exigeant
Page 37 and 38: 2 Chiffres clés MCDF • Investiss
Page 41 and 42: Les chiffres Nielsen Le marché des
Page 45 and 46: EsPACE dIsTrIBUTIoN Fiche Marché L
Page 47 and 48: charcuterie, poissonnerie). • Les
Page 49 and 50: Toutes pinces de fantaisie (comport
Page 51 and 52: personnelles peut attirer des insec
Page 53 and 54: L’emballage primaire 1 ère parti
Page 55 and 56: EsPACE NUTrITIoN 2 ème Journée Sc
Page 57 and 58: Sodexo Maroc Certification ISO 9001
Page 61 and 62: marché jusqu’à maturité. Les d
Page 63 and 64: t N°22 : Unités de restauration e
Page 65 and 66: Food MoNdAIN 5 1 6 • Soirée Möe

N°22 : Unités de restauration et production ... - FOOD MAGAZINE

You also want an ePaper? Increase the reach of your titles

Delete template?

Save as template?