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« La guerre N'est pas eNCore fiNie » - International Alert

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« <strong>La</strong> <strong>guerre</strong> n’est <strong>pas</strong> encore finie »65VII. Recommandations7.1 Traiter les causes des violences sexuellesNotre analyse suggère que les violences sexuelles en période de <strong>guerre</strong> doivent être appréhendéesselon trois perspectives : en tant qu’arme de <strong>guerre</strong>, que crime d’opportunité et qu’expressionextérieure d’un conflit interne.• Les violences sexuelles comme arme de <strong>guerre</strong>• Le contexte militaire dans lequel le viol continue à être employé comme arme de <strong>guerre</strong> doitêtre traité. Il est impératif de s’attaquer à la situation des groupes armés étrangers du Rwanda,du Burundi et de l’Ouganda, et de chercher des solutions politiques efficaces aux blocagesgéopolitiques régionaux. Dans cette perspective, il serait utile de mandater une étude de hautniveau qui se concentre sur les obstacles au rapatriement des groupes armés. Il est égalementimpératif (dans le même ordre d’idées) de mettre fin à la pagaille exercée par les groupes arméscongolais et l’armée nationale congolaise ainsi qu’à la militarisation excessive comme stratégiede « démobilisation » des anciens combattants des groupes non étatiques. L’étude approfondiede ces questions géopolitiques dé<strong>pas</strong>se le cadre de ce rapport, mais il est clair que des décisionspolitiques radicales sont nécessaires, en RDC et dans les pays voisins, au rétablissement de lasécurité dans la région.• <strong>La</strong> dimension militaire n’est <strong>pas</strong> le seul aspect de la poursuite de la <strong>guerre</strong>. Les gens continuerontà ressentir que « la <strong>guerre</strong> n’est <strong>pas</strong> encore finie » et à se comporter comme tel jusqu’à ce queles questions d’opportunité économique et de gouvernance soient traitées. Un certain nombrede mesures doivent améliorer et réguler la gestion des ressources économiques. Les liens entreviolences sexuelles et économie sont complexes et méritent de faire l’objet de recherches pluspoussées. Le progrès économique ne peut être dissocié des progrès en matière de gouvernanceet de redevabilité : la population doit savoir que ceux qui détiennent l’autorité entendent leurspriorités, pour qu’elle puisse bénéficier des « dividendes de la paix ».• Les violences sexuelles comme crime d’opportunité• Les interventions doivent être renforcées en termes d’ordre public par des programmes deréforme institutionnelle, en termes de police civile et de systèmes judiciaires, de démobilisationet de réintégration effective des vétérans, et de professionnalisation de l’armée. Selon unrépondant, ‘… aujourd’hui la question du viol et des violences sexuelles est un problème quinécessite simplement la restauration de l’autorité de l’État’. 223 À l’instar des processus de justicetransitionnelle que la RDC commence à prendre en compte, les violences sexuelles devraientconstituer une question centrale.• Il faudrait attendre des institutions étatiques et non étatiques qui peuvent jouer un rôle décisifdans la réglementation des comportements et influencer les valeurs qu’elles jouent pleinementce rôle, et les assister dans cette tâche. Les mécanismes communautaires prévus pour traiterles cas concernés auront des effets positifs s’ils sont rétablis et adaptés à la situation actuelle.Ceux qui souhaitent mettre fin à l’impunité doivent travailler davantage avec les chefs decommunautés, les églises et l’armée, pour une meilleure reconnaissance de la culpabilité despersonnes dans leurs propres rangs, et pour qu’ils reconnaissent leur propre implication dans223 Walungu, informateur clef, 22 juin 2010.

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