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« La guerre N'est pas eNCore fiNie » - International Alert

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« <strong>La</strong> <strong>guerre</strong> n’est <strong>pas</strong> encore finie »55V. Travailler en zone d’ombre5.1 Problèmes de ciblage en situation de vide statistiqueLorsque l’on analyse les commentaires des répondants sur les activités des ONG avec leursréponses aux questions portant sur la manière dont ils devraient, en principe au moins, réagirau viol de quelqu’un, il ressort que les ONG ont fortement sensibilisé sur les stigmates, les droitsdes femmes, les définitions du viol et des paramètres fondamentaux de la loi. Néanmoins, il resteévident que ces organisations travaillent dans un vide statistique et conceptuel.Les statistiques existantes sont faibles à deux égards. Premièrement, les chiffres d’ensemblesont discutables dans la mesure où ils reflètent un mélange complexe de signalements à la foisinsuffisants et trop abondants, dont les raisons principales sont les suivantes :- Des signalements insuffisants de la part des femmes à cause des stigmates portées par lesvictimes de viol, et la probabilité que cela ruine leurs chances de mariage si elles sont toujourscélibataires. 193 Sachant que le mariage est la norme, il est fondamental. De nombreuses femmesvictimes restent également silencieuses parce qu’elles craignent que leur mari les abandonnes’il découvre la vérité.- Des signalements insuffisants de la part des hommes car les stigmates pourraient être plusimportants que pour les femmes, et ils sont susceptibles d’être doublement stigmatisés parcequ’ils ont été violés malgré les normes de genre qui dictent que les hommes ne sont <strong>pas</strong>vulnérables de ce point vue, et parce que le silence et la confusion autour de la sexualité sonttels que même s’ils sont victimes de viol par un autre homme, ils peuvent être considéréscomme homosexuels.- Des signalements insuffisants de la part des hommes car la majorité des interventions autourdes violences fondées sur le sexe et le genre sont structurées en fonction des femmes et desenfants en tant que seules victimes, rendant difficile l’accès des hommes aux services, que cesoit parce qu’ils ne pensent <strong>pas</strong> y avoir droit ou parce qu’aucun mécanisme d’accès spécifiquen’a été mis en place pour eux.- Des signalements insuffisants de la part des hommes qui ont été violés par des femmes, car ilexiste un risque de renversement de la situation par la femme. 194- Des signalements insuffisants par les victimes dans des régions plus reculées à cause de ladifficulté de se rendre dans un lieu où le cas peut être enregistré.- Des signalements insuffisants par les victimes craignant les représailles de la part des auteursqui pourraient chercher à les empêcher d’aller au tribunal.- Des signalements trop abondants des survivants qui se présentent aux fournisseurs de services,qui vont souvent d’un fournisseur à l’autre et chaque fournisseur les enregistre commeun nouveau cas. 195 Il n’existe <strong>pas</strong> de mécanisme systématique permettant de déterminer siquelqu’un a déjà été enregistré par une autre institution.193 Informateur clef de Walungu, 22 juin 2010.194 Cette explication a été fournie par les participants aux DFG des hommes, Kigurwe, 29 juin 2010.195 Walungu, médecin, 22 juin 2010.

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