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« La guerre N'est pas eNCore fiNie » - International Alert

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30 <strong>International</strong> <strong>Alert</strong>L’absence d’autorité et la pauvreté croissante peuvent être perçues comme des causes de la <strong>guerre</strong>continue qui lui sont sous-jacentes et liées, et elles sont aussi associées en ce qu’elles favorisentles violences sexuelles. <strong>La</strong> manière dont ce contexte d’appauvrissement, aussi répandu que grave,est associé directement à l’impunité et à la corruption qui, à leur tour, favorisent les violencessexuelles, est facilement reconnaissable. <strong>La</strong> loi devrait permettre aux victimes d’accéder à la justice,mais dans ce contexte, elle devient souvent un moyen pour les proches des victimes d’accéderaux ressources économiques. Un médecin de Walungu, à propos de son travail au sein d’unprogramme pour survivants, a estimé que 25 pourcent des violences sexuelles déclarées auprèsdu programme étaient fausses. Outre le scénario selon lequel ‘quelqu’un veut vous blesser, il vousaccuse donc de viol’, il décrit des situations dans lesquelles quelqu’un veut utiliser l’accusation deviol pour obtenir de l’argent du « coupable », ‘comme dans le cas d’une femme qui confie sa filleà un homme et là on voit qu’il y a deux aspects du viol : l’adulte qui viole la fille, et le parent quivend sa fille comme si elle était une marchandise’. 86 Les hommes de Kigurwe décrivent égalementque les ‘femmes commencent à profiter du terme de viol pour éviter de payer leurs dettes’. 87Selon un autre répondant, à propos des types de violences sexuelles à Sange,‘ il y a beaucoup deformes : quand quelqu’un joue avec un enfant qui n’a <strong>pas</strong> encore dix-huit ans, ceux qui frappentles étudiants, les points [à l’école] sexuellement transmis, et il y beaucoup de gens qui, quand ilsn’ont <strong>pas</strong> assez à manger à la maison, envoient leur enfant coucher avec quelqu’un et ensuitedisent que leur fille a été violée’. 88Pour un répondant de Walungu,‘Aujourd’hui certains cas de violences sexuelles sont autorisés par les parents… ils ne sontplus capables de prendre en charge leurs enfants et c’est pourquoi quand il s’agit d’appliquerla loi, beaucoup de parents préfèrent un arrangement à l’amiable… parce qu’une vache estvraiment une source de richesse, donc quand il y a ce genre de crimes, c’est une cause de joiepour la famille de la victime car elle représente une occasion qui leur permet de se procurerune vache rapidement… En d’autres termes, le problème des violences sexuelles ne dérangeplus les parents, notamment parce qu’on leur offre des cadeaux… aujourd’hui la question duviol et des violences sexuelles est un problème qui ne demande que la restauration de l’autoritéde l’État’. 893.2.2 MilitarisationÀ Kikyonyi (Walungu), les gens ont expliqué qu’avant les années 1990, ils croisaient rarement dessoldats, alors que :‘…aujourd’hui nous vivons avec eux dans les mêmes maisons, et à certains endroits ils sontmême plus nombreux que les habitants, que les civils…si vous trouvez ce genre de surmilitarisationquelque part, cela signifie que la <strong>guerre</strong> n’est <strong>pas</strong> encore finie’. 90<strong>La</strong> dispersion des militaires au sein de la population civile est en partie le reflet de l’absenced’infrastructures telles que des baraques pour les forces armées de l’État, mais aussi celui ducaractère vague de l’engagement militaire non étatique, notamment dans les milices et les groupesmaï-maï. Mais les gens sont catégoriques sur le lien entre la présence militaire et les niveaux élevésde violence sexuelle. Les répondants de Kinyandonyi, par exemple, ont expliqué qu’à la fin desannées 1990, des soldats ougandais avaient donné 100 dollars à des filles pour du sexe, ce qui86 Hôpital de Walungu, 22 juin 2010.87 Kigurwe, DFG des hommes, 29 juin 2010.88 Sange, chef de cité, 28 juin 2010.89 Informateur clef de Walungu, 22 juin 2010. Le phénomène selon lequel une loi visant à protéger peut parfois involontairement créer desopportunités en faveur du crime qu’elle est censée prévenir n’est <strong>pas</strong> propre à la RDC. Au nord de l’Ouganda, des lois sur le viol étaient/sont fréquemment utilisées comme moyen d’extorquer des fonds aux jeunes gens qui avaient eu des relations sexuelles consentantesavec des filles de moins de 18 ans.90 Walungu, Comité local de développement, 23 juin 2010.

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