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« La guerre N'est pas eNCore fiNie » - International Alert

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« <strong>La</strong> <strong>guerre</strong> n’est <strong>pas</strong> encore finie »293.2 Autorité : « Chacun veut garder sa part » 793.2.1 L’ÉtatLe problème des structures d’autorité faibles et corrompues est un thème omniprésent et largementperçu comme l’un des indicateurs que la <strong>guerre</strong> n’est <strong>pas</strong> encore finie.Dans les années 1980, quand déjà les représentants de l’État n’étaient <strong>pas</strong> payés, un slogan répandude Mobutu déclarait « Chacun pour soi, Dieu pour tous ! ». 80 Trente ans après, le rapport annuel2009 de Lubero dresse la liste des nombreux défis auxquels est confronté tout responsable de lagestion dans un tel contexte, du manque d’équipements de base aux responsables qui s’enfuientpurement et simplement à cause du non-paiement de leurs salaires, en <strong>pas</strong>sant par la dépendancevis-à-vis des ONG pour la fourniture des services de base. Souvent, les tâches administrativesessentielles telles que l’enregistrement des naissances, décès et mariages ne sont <strong>pas</strong> assurées. 81 Àpropos des violences sexuelles, un répondant les a liées directement à la faiblesse de l’État :‘En plus, cela [les violences sexuelles] est fait pour défier le gouvernement, qui devrait protégerles gens, c’est une manière de dire aux gens qu’ils n’ont <strong>pas</strong> de gouvernement’. 82Les élections ont à peine été mentionnées dans les débats en focus group, et lorsqu’elles l’ont été,le sentiment était plutôt négatif. Comme l’ont observé les participants à Kinyandonyi,‘Aux élections de 2006, on nous a demandé de voter “oui” pour apporter un changement,mais depuis, on n’a vu aucun changement. En outre, les députés qui ont été élus, depuis qu’ilssont partis [pour le Parlement] ne sont jamais revenu au village parce qu’ils ont honte desfausses promesses qu’ils ont faites’.Les jeunes de Kinyandonyi ont noté avec ironie que :‘Ils [les votants] ont dit “oui” sans savoir à quoi ils disaient oui. Aujourd’hui la populationest déçue, parce que les problèmes de viol, de pillage et les assassinats continuent, les électionsn’ont <strong>pas</strong> changé la vie de la population’.À Kaniola également, les jeunes ont expliqué que ‘les élections n’ont fait aucune différence pourles problèmes dans la région’. 83 Les femmes de Kigurwe ont observé sèchement que ‘les membresdu Parlement sont payés beaucoup d’argent, mais les professeurs et les soldats n’ont rien’. 84 Les excombattantsde Rutshuru ont indiqué que ‘les hommes politiques et les commandants de l’arméesont ceux qui profitent de cette situation de <strong>guerre</strong> pour garder leurs places, <strong>pas</strong> les citoyens. Lescitoyens ont besoin de la paix avant de pouvoir vivre mieux’.Des divisions existent au sein de l’armée : des groupes armés se forment et se reforment dansdifférentes combinaisons en fonction des opportunités du moment. Par exemple, Amani Leo étaitperçue comme une reformulation de deux opérations militaires précédentes (Kimia I et II), et étaitdécrite comme composée de ‘soldats des FARDC fusionnés avec des CNDP et des PARECO. Cesdeux derniers ont chacun leur propre commandant malgré la fusion, et ceux qui commandentAmani Leo ne sont <strong>pas</strong> les mêmes que ceux qui commandent les FARDC’. 8579 Informateur clef, Sange, 28 juin 2010.80 DFG des hommes de Kinyandonyi, 25 mai 2010.81 Rutshuru, entretien avec un informateur clef, 23 mai 2010.82 Walungu, informateur clef, 23 juin 2010.83 DFG des jeunes de Kaniola, 25 juin 2010.84 DFG des femmes de Kigurwe, 1er juillet 2010.85 Walungu, CTLVS, 23 juin 2010.

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