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« La guerre N'est pas eNCore fiNie » - International Alert

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28 <strong>International</strong> <strong>Alert</strong>sous d’autres cieux, <strong>pas</strong> à Lubero’. 74 À Kaniola, les hommes ont expliqué que les ONG ‘s’enrichissentsur le dos de la population’. 75 Un répondant à Uvira a indiqué que ‘la première ressource sont lesfemmes qui ont été violées de façon à assurer les ventes d’armes continues ; il y a beaucoup de réseauxd’hommes aux niveaux national et international qui ordonnent des viols dans leur propre intérêt’. 76Pour de nombreux répondants, la pauvreté et le chômage sont des facteurs clef de la <strong>guerre</strong> continue, etils affirment que la <strong>guerre</strong> sera finie quand la pauvreté et le chômage auront été éradiqués. <strong>La</strong> pauvretépeut en effet être vue comme un moteur des violences sexuelles, mais aussi une de leurs conséquences.Les statistiques n’indiquent <strong>pas</strong> le statut socio-économique des survivants des violences sexuelles, maisdes exemples racontés par les informateurs clef montrent que la fréquence est plus importante chezceux qui sont déjà pauvres. Cela est peu surprenant puisque ce sont les pauvres qui continuent àaller aux champs ou à avoir de petites activités économiques, augmentant par là leur exposition aurisque des violences sexuelles. <strong>La</strong> stigmatisation des survivants de violences sexuelles peut égalementles précipiter davantage dans la pauvreté. Beaucoup de femmes seront rejetées et devront comptersur leurs propres ressources si leur mari découvre qu’elles ont été violées. Un membre d’une ONG aexpliqué que ‘les femmes victimes de viol se prostituent, réduisent d’autres femmes à l’état d’esclaveset volent la nuit dans les champs d’autres personnes pour survivre’. 77 Il est certain que des réfugiéessurvivantes de violences sexuelles qui se retrouvent à Kampala sont souvent obligées de se prostituerpour survivre ; beaucoup se donnent du mal pour cacher qu’elles ont été violées. Dans les deux cas,elles cherchent à éviter la stigmatisation mais aussi à protéger leur mariage ou leur droit à se marier.Outre le grave cercle vicieux liant les actes de violence sexuelle et la pauvreté des victimes, lesviolences sexuelles ont également des implications en termes d’appauvrissement général de lacommunauté. À cause des violences et déplacements continus, un répondant a noté que :‘L’ensemble de la population qui vivait dans les terres est aujourd’hui concentré ici à Kiwanjaet dans la ville de Rutshuru. Ils ont quitté la périphérie et abandonné leurs champs, alors qu’ilsnourrissaient en même temps les communes et même la ville de Goma. Par conséquent, toutle monde vit maintenant au jour le jour’. 78Figure 1 : Principaux facteurs économiques de la poursuite de la <strong>guerre</strong> dansl’est de la RDCÉléments de la <strong>guerre</strong> continue : pauvreté, conflits autour des terres, lesmoyens de subsistance et les opportunités économiquesProduction agricoleet opportunitésd’emploialternativesPauvretéTerreÉconomie politiquede la <strong>guerre</strong>Conflit foncier/surles ressourcesAccumulationdes richesses74 Administrateur de Lubero Cité (2009), rapport annuel, p. 10. Cela a conduit à l’évacuation temporaire d’un certain nombre d’ONG (DFG,Lubero).75 DFG des hommes de Kaniola, 23 juin 2010.76 Uvira, FADI, 28 juin 2010.77 Uvira, FADI, 28 juin 2010.78 Informateur clef, Kiwanja, 24 mai 2010.

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