12.07.2015 Views

« La guerre N'est pas eNCore fiNie » - International Alert

« La guerre N'est pas eNCore fiNie » - International Alert

« La guerre N'est pas eNCore fiNie » - International Alert

SHOW MORE
SHOW LESS

You also want an ePaper? Increase the reach of your titles

YUMPU automatically turns print PDFs into web optimized ePapers that Google loves.

« <strong>La</strong> <strong>guerre</strong> n’est <strong>pas</strong> encore finie »21Beaucoup croient cependant que des ex-combattants se cachent parmi les auteurs « civils »visibles, et qu’il s’agit là du reflet de l’échec des programmes de réintégration, qui non seulementn’ont <strong>pas</strong> géré les conséquences psychologiques d’avoir porté des armes, mais n’ont <strong>pas</strong> non plusgaranti la réhabilitation économique des individus concernés.Sur chaque site, les répondants ont identifié un ou deux cas connus de viols d’hommes commis pardes femmes. À Rutshuru en particulier, des récits ont rapporté qu’une soldate des FLDR utilisaitses collègues pour prendre des véhicules en embuscade et choisissait ensuite un jeune hommeparmi les <strong>pas</strong>sagers pour l’obliger à lui fournir des services sexuels. Dans un lieu appelé Kibirizi,huit femmes ont pris deux hommes, qui ont ensuite été forcés d’avoir des relations sexuelles avecquatre femmes chacun. 44Si les viols d’hommes par des hommes ne sont <strong>pas</strong> souvent signalés, les répondants des quatre sitesavaient connaissance de certains cas. Un médecin travaillant sur un programme pour victimesdans le territoire de Walungu a estimé que les hommes représentaient seulement 2 pourcent descas qu’il avait traités, 45 le chef de groupement de Kaniola affirmait que seuls 7 cas sur 4 000enregistrés étaient des hommes. 46 Dans le territoire de Rutshuru, cependant, en deux semaines devisites de porte-à-porte organisées début mai par la Commission territoriale pour la lutte contre lesviolences sexuelles (CTLVS) dans un lieu appelé Binza, 13 hommes se sont manifestés, 47 montrantque ces faibles chiffres sont en partie liés à l’absence de signalement par les victimes, ce qui en soireflète des normes de genre bien ancrées et la stigmatisation des victimes qui s’ensuit, ainsi quel’échec des organisations qui travaillent sur les violences sexuelles à encourager les hommes à semanifester. Les jeunes de Kinyandonyi ont spécifiquement mentionné les viols d’hommes par lestroupes de Ben Jackson, et ont indiqué qu’en 2008, les nombreux viols avaient pris différentesformes :‘Les hommes étaient violés par voie anale et orale, des objets étaient introduits dans l’anus, leshommes étaient obligés de « faire l’amour » avec un trou [dans le sol] rempli d’eau, les pèresétaient forcés de faire l’amour avec leurs filles ou les garçons avec leurs sœurs. Tout cela pourdécourager les travaux de groupes dans les champs... Il y a eu trois cas de décès d’hommessuite à un viol’. 48Une défenseuse des droits humains travaillant à Goma avec des victimes de violences sexuellesa observé que sur les seize cas de viols masculins qu’elle avait rencontrés, six avaient abouti audécès de la victime. 49 À Walungu, l’administrateur a expliqué que le viol visait en premier lieu desfemmes, mais que‘Lorsque des hommes étaient victimes d’atrocités, cela consistait plus en les brûler, leur trancherla gorge et les tuer, alors que pour les femmes ils venaient pour le sexe… et l’humiliation, c’estpour cela que nous pouvons parler d’arme de <strong>guerre</strong>’.Lorsqu’il s’est agi d’identifier les auteurs masculins dans le cas de viols d’hommes, beaucoup ontindiqué qu’ils étaient souvent le fait de soldats de l’armée ou d’hommes en armes, et non celuide civils. 50 Les femmes à Kinyandonyi ont dressé la liste des abus commis sur des hommes sansidentifier leurs auteurs, mais à propos des auteurs de viols sur des hommes, elles ont spécifiquementdésigné les hommes étrangers : ‘viols par pénétration anale par les FDLR’. 5144 CTLVS de Rutshuru, 24 mai 2010.45 Walungu, 22 juin 2010.46 Kaniola, chef de groupement, 23 juin 2010.47 CTLVS de Rutshuru, 24 mai 2010. Ces témoignages font écho à ceux de certains réfugiés congolais qui reçoivent un soutien psychosocialau Refugee <strong>La</strong>w Project de Kampala.48 DFG des jeunes de Kinyandonyi, 27 mai 2010.49 Goma, informatrice clef, 5 avril 2010.50 Informatrice clef d’une ONG, Butembo, 10 mai 2010.51 Kinyandonyi, DFG des femmes, 26 mai 2010.

Hooray! Your file is uploaded and ready to be published.

Saved successfully!

Ooh no, something went wrong!