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« La guerre N'est pas eNCore fiNie » - International Alert

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« <strong>La</strong> <strong>guerre</strong> n’est <strong>pas</strong> encore finie »192.2 Indicateurs communautaires de la poursuite de la <strong>guerre</strong>Les instantanés livrés ci-dessus montrent que les participants des focus groups sur les quatre sitesde terrain comparent les événements du <strong>pas</strong>sé (des années de <strong>guerre</strong> formelle, par exemple) à destendances plus récentes. Dans les quinze groupes, les participants ont dû expliquer pourquoi ilsaffirmaient que la <strong>guerre</strong> n’était <strong>pas</strong> finie. <strong>La</strong> principale justification avancée était la menace de lasécurité personnelle : sur les 93 mentions d’indicateurs de poursuite de la <strong>guerre</strong>, environ un tiers(33 mentions) étaient des viols, assassinats, pillages et d’autres conséquences sur la vie personnelletelles qu’un sommeil perturbé. Parallèlement, l’existence des groupes armés dans les localités,l’incapacité des structures étatiques à protéger, à empêcher l’impunité et à réguler l’économie, ainsiqu’une série de violations des droits humains (comme les enlèvements et les entraves à la liberté demouvement) ont également été citées comme indicateurs de la poursuite de la <strong>guerre</strong> (17, 14 et 14mentions respectivement). Les gens craignaient également le déclenchement d’un nouveau conflit(7 mentions), par exemple au retour des réfugiés, et ont évoqué une possible normalisation desviolences sexuelles à l’avenir. <strong>La</strong> pauvreté est le plus faible indicateur avec 5 mentions seulement.Il est frappant de voir que, en situation de <strong>guerre</strong> continue, le viol est de loin l’attaque contrel’intégrité physique des personnes la plus fréquemment mentionnée, devant les assassinats, lespillages, les travaux forcés ou autres violations des droits humains tout aussi directes. 29 Il estégalement frappant de voir que les structures de l’autorité qui posent problème et les violationscontinues des droits sont, lorsqu’on les combine, plus importantes que le conflit actif visible. <strong>La</strong>crainte d’un futur conflit peut aussi être lue comme un indicateur du mécontentement à l’égard desstructures de l’autorité, qui sont jugées incapables de désamorcer de potentiels conflits futurs, lapossibilité de conflits fonciers au retour des réfugiés étant souvent donnée en exemple. 302.3 Violences sexuelles, indicateur clef par excellenceParmi les coûts personnels, le viol apparaît comme le principal indicateur de la <strong>guerre</strong> continue. 31Si dans la plupart des groupes, les répondants ont reconnu qu’on avait parlé d’occurrences deviols dans les années 1970 et 1980, ils ont clairement identifié le milieu des années 1990 comme lepoint de départ des violences sexuelles à grande échelle. Selon eux, ce phénomène n’a <strong>pas</strong> connude diminution ces dernières années. Il n’a <strong>pas</strong> été possible de recueillir des statistiques fiables del’ensemble de la situation, mais nous avons pu obtenir celles de sites particuliers souvent touchéspar ce fléau. <strong>La</strong> Commission territoriale 32 d’Uvira, par exemple, a signalé 521 cas dans les 11 moisprécédant notre enquête. 33 Un médecin travaillant avec des survivants à Walungu a cité le chiffrede 2 972 cas pour le seul site de Kaniola , ce qui pour lui revient à 6 à 10 femmes violées sur 20. 34Le viol se produit dans les maisons, dans les champs, sur la route du marché, aux abords descasernes militaires. Un répondant de Kiwanja a décrit l’événement suivant :29 À l’inverse, l’étude du JAMA (août 2008) affirme que les abus les plus mentionnés sont liés à la propriété et à des attaques physiques (plusque sexuelles). Voir “Sexual Violence in the Democratic Republic of Congo”. Journal of American Medical Association (JAMA), vol. 300, n° 6.30 Les résultats de cette recherche reflètent avec précision les obstacles à la paix, que le PNUD a identifiés par un exercice participatif menédans le territoire de Lubero en 2008. Ces obstacles sont « la sécurité des personnes et de leurs biens, la justice impartiale, la bonnegouvernance et la cohabitation pacifique, la satisfaction des besoins fondamentaux, et la coopération entre les hommes et les femmes, quece soit à la maison ou en société ». Voir Cellule provinciale d’appui à la pacification et PNUD (2008). Exercice participatif d’analyse des conflitset capacités de paix pour la planification du développement dans la province du Nord-Kivu : Territoire de Lubero, Rapport de consultation, 1 - 4avril.31 Cela apparaît également dans les rapports de suivi sur les violations des droits humains. Le rapport du GADHOP pour mai 2009, parexemple, recense 32 incidents, dont 15 sont des cas de violence sexuelle, six sont des cas de vol, quatre sont des meurtres et pillages, et uncas impliquait extorsion, incendie volontaire et enlèvement. En octobre 2009, 38 des 88 cas recensés étaient des viols. En novembre le chiffreétait de 27 cas sur 52.32 Voir chapitre 4 pour une description des commissions territoriales et provinciales sur la prévention des violences sexuelles.33 CTLVS d’Uvira, 28 juin 2010.34 Informateur clef de Walungu, 22 juin 2010. Le chef de groupement avance le chiffre plus élevé de 4 000, dont seulement 7 cas de viold’hommes.

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