Statut juridique, gouvernance et performance des institutions - CEREG
Statut juridique, gouvernance et performance des institutions - CEREG Statut juridique, gouvernance et performance des institutions - CEREG
La relation testée se présente comme suit :Performance = constante + variable « structurée par le statut juridique » + variable « méthodologie decrédit » + variables de contrôle.Le modèle général utilisé sera le suivant :Modèles IPerformance = α + β 1 âge + β 2 Taille + β 8 [Zone géographique] + β 4 [Clientèle cible] +β 5 Dette+ β 6 Dépôt +β 7 [Méthodologie de Prêt] + εLa variable Méthodologie de prêt : Les programmes de microcrédit peuvent être classés selontrois approches en matière de prêts (Christen et al 1994): les prêts individuels, les prêts auxgroupes de solidarité et les prêts aux banques villageoises. C’est cette méthodologie qui reprisedans la base de donnée du MIX.1. Dans le cadre des programmes de prêts individuels, un individu obtient un crédit s'ilprésente des garanties suffisantes et/ou s'il est recommandé par un client de l’institutionen qui l’institution a confiance. Les garanties exigées par ces programmes sont en généralmoins contraignantes que celles exigées par les banques commerciales. On noteégalement que les prêts individuels sont en général plus fréquents que les prêts de groupe.Cette formule de prêts individuels est répandue en Indonésie (BRI) ainsi qu'au Sénégal(ACEP). Elle est la méthode la plus utilisée par les institutions mutualistes qui fontrarement appel (ou en complément) aux deux autres méthodes de prêt.2. La méthode des groupes de solidarité consiste à offrir des services financiers à un petitgroupe de demandeurs de crédits (généralement 3 à 10 personnes). Bien que membred’un groupe, chacun reçoit directement de la part de l’institution son propre crédit.L'engagement collectif de ce groupe vis-à-vis du prêteur tient lieu de garantie ou decaution solidaire, car si un membre ne parvient pas à rembourser, ce sont les autresmembres qui acceptent de supporter le remboursement de son prêt. Il y a donc une fortepression sociale qui s'exerce sur les membres et les incite à honorer leur engagement.Cette approche est de loin la plus connue des trois approches. On la retrouve dans lesinstitutions ayant connu des succès; comme la Grameen Bank au Bangladesh, la K-REPau Kenya et la BancoSol en Amérique latine.30
3. Les prêts aux banques villageoises sont octroyés à un groupe de plus de 10 personnes ouplus. La garantie est également apportée par la caution solidaire des membres. A ladifférence de la méthodologie précédente, c’est au groupe que revient en général laresponsabilité d’administrer les prêts individuels à chaque membre (approche utilisée parle Réseau des caisses populaires au Burkina Faso, la FINCA au Costa Rica et la BRK auNiger). Ce système fonctionne bien lorsque les groupes sont déjà formés au niveau desvillages et que les membres ont déjà développé une certaine capacité de gestion et uneconfiance mutuelle.Quelle incidence ces méthodologies peuvent-elles avoir sur la performance des institutions demicrocrédit ?Le groupe solidaire apparaît comme un transfert aux emprunteurs des rôles de sélection et desurveillance qui, dans le cadre du crédit individuel, sont du ressort du prêteur. Le comportementet les réactions des emprunteurs, face à la situation d’un de leurs co-emprunteurs donne lieu à untransfert de l’information de ces premiers vers le prêteur, ce qui rend l’information moinsasymétrique entre les différentes parties On avance aussi l’idée, que le mécanisme du groupesolidaire offre classiquement, par simple processus de diversification, la réduction du risque dedéfaut. En effet, les membres du groupe exerceraient des activités différentes dont lesrendements ne sont pas a priori corrélés.Le groupe solidaire permettrait également de réduire les frais engendrés par l’intermédiation. Eneffet, des crédits d’un montant A accordés individuellement à n personnes engendrent plus decoût qu’un crédit de nA accordé en un seul montant à n personne qui se le partageront.Mais des inquiétudes apparaissent dès qu’on introduit des coûts liés à la surveillance desmembres du groupe par les partenaires. En effet, dès lors que la surveillance de ses coemprunteursinduit des coûts, survient la question du nombre optimal de membres dans ungroupe.1. Plus le nombre de membres d’un groupe devient important, plus cela permet d’amoindrir lerisque d’anti-sélection et d’aléa moral 16 .16 Plus il y a de membres dans un groupe, plus on aura d’information sur les membres et plus nombreux seront lespersonnes qui surveilleront les autres et qui pourront les pénaliser en cas de non remboursement.31
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3. Les prêts aux banques villageoises sont octroyés à un groupe de plus de 10 personnes ouplus. La garantie est également apportée par la caution solidaire <strong>des</strong> membres. A ladifférence de la méthodologie précédente, c’est au groupe que revient en général laresponsabilité d’administrer les prêts individuels à chaque membre (approche utilisée parle Réseau <strong>des</strong> caisses populaires au Burkina Faso, la FINCA au Costa Rica <strong>et</strong> la BRK auNiger). Ce système fonctionne bien lorsque les groupes sont déjà formés au niveau <strong>des</strong>villages <strong>et</strong> que les membres ont déjà développé une certaine capacité de gestion <strong>et</strong> uneconfiance mutuelle.Quelle incidence ces méthodologies peuvent-elles avoir sur la <strong>performance</strong> <strong>des</strong> <strong>institutions</strong> demicrocrédit ?Le groupe solidaire apparaît comme un transfert aux emprunteurs <strong>des</strong> rôles de sélection <strong>et</strong> <strong>des</strong>urveillance qui, dans le cadre du crédit individuel, sont du ressort du prêteur. Le comportement<strong>et</strong> les réactions <strong>des</strong> emprunteurs, face à la situation d’un de leurs co-emprunteurs donne lieu à untransfert de l’information de ces premiers vers le prêteur, ce qui rend l’information moinsasymétrique entre les différentes parties On avance aussi l’idée, que le mécanisme du groupesolidaire offre classiquement, par simple processus de diversification, la réduction du risque dedéfaut. En eff<strong>et</strong>, les membres du groupe exerceraient <strong>des</strong> activités différentes dont lesrendements ne sont pas a priori corrélés.Le groupe solidaire perm<strong>et</strong>trait également de réduire les frais engendrés par l’intermédiation. Eneff<strong>et</strong>, <strong>des</strong> crédits d’un montant A accordés individuellement à n personnes engendrent plus decoût qu’un crédit de nA accordé en un seul montant à n personne qui se le partageront.Mais <strong>des</strong> inquiétu<strong>des</strong> apparaissent dès qu’on introduit <strong>des</strong> coûts liés à la surveillance <strong>des</strong>membres du groupe par les partenaires. En eff<strong>et</strong>, dès lors que la surveillance de ses coemprunteursinduit <strong>des</strong> coûts, survient la question du nombre optimal de membres dans ungroupe.1. Plus le nombre de membres d’un groupe devient important, plus cela perm<strong>et</strong> d’amoindrir lerisque d’anti-sélection <strong>et</strong> d’aléa moral 16 .16 Plus il y a de membres dans un groupe, plus on aura d’information sur les membres <strong>et</strong> plus nombreux seront lespersonnes qui surveilleront les autres <strong>et</strong> qui pourront les pénaliser en cas de non remboursement.31