ELEMENTS DU SPECTACLE …Résumé. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Le papa de Simon n’aime pas beaucoup les contes de fées. Il trouve qu’ils n’aid<strong>en</strong>t pas les <strong>en</strong>fants àgrandir. Simon, <strong>en</strong> revanche, les affectionne énormém<strong>en</strong>t. Comme s’il s’agissait d’un conte, donc, ce « p<strong>et</strong>itgarçon » pas tout à fait comme les autres nous raconte son histoire. Son père qui a déjà sept filles <strong>et</strong> ne lesapprécie guère, a promis de trancher la gorge de son huitième <strong>en</strong>fant s’il ne s’agissait pas d’un mâle. Poursauver la vie de son bébé, la maman de Simon se verra contrainte de m<strong>en</strong>tir à son mari. La p<strong>et</strong>ite filles’appellera donc « Simon » <strong>et</strong> sera élevée comme si elle était un p<strong>et</strong>it garçon. Quelques années plus tard,le père découvre la supercherie. Furieux d’avoir ainsi été berné, il abandonne sa fille dans la forêt, comptantsur le loup pour la manger. Le loup <strong>en</strong>tre <strong>en</strong> scène, mais c’est un loup philosophe...Profondém<strong>en</strong>t scandalisé par l’attitude du père, il décide, accompagné de la p<strong>et</strong>ite fille, de lui donner unebonne leçon.6
Extrait du texte. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Prologue Stéphane Il était une fois, un p<strong>et</strong>it garçon comme toi, comme moi, quis’appellerait…1.Simon Je m’appelle Simon <strong>et</strong> j’ai sept ans.J’aime avant de m’<strong>en</strong>dormir le soir, allumer ma lampe de pochesous la couverture. Ça fait comme une caverne dont les contoursme rassur<strong>en</strong>t. J’ai caché sous mon lit du chocolat que j’ai chipédans la cuisine <strong>et</strong> les feuill<strong>et</strong>ons illustrés que ma mère lisait déjàquand elle était p’tite. Comme ils sont rangés d’habitude sous labaignoire, ils sont un peu humides, mais j’aime bi<strong>en</strong> l’odeur dupapier mouillé.Dans ma grotte, je lis La Barbe bleue, Peau d’Âne… Ma préférée,c’est Riqu<strong>et</strong> à la Houppe. J’lai déjà lu c<strong>en</strong>t fois <strong>et</strong> je vous jure queje m<strong>en</strong>s pas. Mon père n’aime pas trop ça, me voir lire ceshistoires… I’dit que c’est des fadaises, ri<strong>en</strong> que des balivernesqui n’aid<strong>en</strong>t pas à grandir. C’est pour ça que je me cache. J’aimebeaucoup lire aussi des récits de voyages. Ce g<strong>en</strong>re de livres, tuvois, où le héros affronte des guerriers cannibales, rebaptise de sonnom le détroit qu’il découvre, épouse <strong>en</strong> seconde noce une squaweffarouchée. En fait, c’est pas si éloigné. Un ogre par exemple,c’est comme un cannibale. C’est même un cannibale assezspécialisé. Un ogre, ça mange les tout p<strong>et</strong>its <strong>en</strong>fants, tandis qu’uncannibale <strong>en</strong>gloutira aussi les par<strong>en</strong>ts, les p’tits frères <strong>et</strong> même desvieux !À travers l’épaisseur de la couverture, j’<strong>en</strong>t<strong>en</strong>ds les bruits de lamaison. C’est l’heure où ma mère fait la vaisselle <strong>et</strong> l’heure oùmon père aiguise ses couteaux. Un à un, il les dépose sur lecomptoir : couteau à désosser, couteau à éplucher, couteau àtrancher. Chez nous, y a des couteaux partout, mon père, il estboucher, alors… Avec celui-là, on peut couper un bœuf <strong>en</strong> deux, luitrancher les oreilles, lui sectionner la queue.Père (marmonnant)Simon, ne reste pas dans mes pattes, tu vois bi<strong>en</strong> que tu gênes.Simon Ensuite, il passe l<strong>en</strong>tem<strong>en</strong>t la lame sur la pierre. (La mèrechantonne) Ma mère, elle aime pas trop le bruit de la meule à eau.Elle préfère écouter la musique à la radio, mais mon père i’veut pas,i’dit qu’il a besoin de sa quiétude <strong>et</strong> que les chansons c’est bon pourles bonnes femmes. Moi, j’aime bi<strong>en</strong> écouter la radio <strong>en</strong> cach<strong>et</strong>teavec ma mère. Quand mon père i’s’<strong>en</strong> va, qu’il est <strong>en</strong> livraison, on<strong>en</strong> profite ma mère <strong>et</strong> moi. C’est toujours un peu la même r<strong>en</strong>gainequ’elle fredonne, ma mère. C’est l’heure du soir où tout esttranquille même si ça va pas durer parce que mes sœurs ellesr<strong>en</strong>tr<strong>en</strong>t de la classe de danse qui a lieu chaque mercredi soir,après le dîner. Et j’<strong>en</strong> ai beaucoup, moi des sœurs. J’<strong>en</strong> ai sept.Bruit de tromp<strong>et</strong>te, de crécelle <strong>et</strong> de bris d’obj<strong>et</strong>s.7