Une création à La Comédie de Saint-Éti<strong>en</strong>ne. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Un C<strong>en</strong>tre Dramatique National est un lieu de création, de diffusion <strong>et</strong> de production dirigé par un artiste.Arnaud Meunier, directeur de La Comédie de Saint-Éti<strong>en</strong>ne souhaite que c<strong>et</strong> outil soit largem<strong>en</strong>t partagé <strong>et</strong> adéfini une politique de souti<strong>en</strong> actif à la création artistique. C<strong>et</strong>te politique se caractérise par la production despectacles mis <strong>en</strong> scène par son directeur ou par des artistes associés, par le cofinancem<strong>en</strong>t de créations, oupar la <strong>mise</strong> à disposition de ses compét<strong>en</strong>ces <strong>et</strong> de ses forces vives (personnel artistique ou technique,construction de décors, fabrication de costumes, transport de décors, <strong>et</strong>c.).Depuis janvier 2011, Arnaud Meunier a réuni autour de lui un “Ensemble Artistique” composé de m<strong>et</strong>teurs <strong>en</strong>scène, auteurs, comédi<strong>en</strong>s, scénographes qui sont sollicités dans les productions de La Comédie.La Comédie produit <strong>et</strong> coproduit des spectacles d’artistes qu’elle souhaite accompagner <strong>et</strong> impliquer dans la<strong>mise</strong> <strong>en</strong> œuvre du proj<strong>et</strong> artistique de son Directeur.Parmi ses productions <strong>et</strong> coproductions, certains spectacles sont créés au sein de La Comédie, d’autres sur l<strong>et</strong>erritoire, dans le cadre de La Comédie Itinérante.Le spectacle Garçonne sera créé <strong>en</strong> janvier 2013 au cours d’une résid<strong>en</strong>ce de création <strong>en</strong> Haute-Loire, <strong>en</strong>part<strong>en</strong>ariat avec la mairie du Monastier-sur-Gazeille.4
Note d’int<strong>en</strong>tion. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .L’histoire comm<strong>en</strong>ce comme bon nombre de contes de fées dont on r<strong>et</strong>rouve d’abord les principauxingrédi<strong>en</strong>ts: une famille nombreuse, un père misogyne sans scrupule avec un grand couteau, une forêtprofonde peuplée par un loup qui aime la chair fraîche… Mais le conte ne tarde pas à bifurquer de manièreplutôt loufoque <strong>et</strong> inatt<strong>en</strong>due. Le p<strong>et</strong>it garçon dont on suit les déboires n’<strong>en</strong> est pas un. Le loup qu’il r<strong>en</strong>contrese révèle beaucoup plus ouvert d’esprit que son boucher de père dont le fort n’est certainem<strong>en</strong>t pas son amourpour les femmes. Et le fait que l’animal affirme manger de tout : filles comme garçons, sans discriminationaucune, s’avère être bi<strong>en</strong> rassérénant pour l’<strong>en</strong>fant. Enfin, contre toute att<strong>en</strong>te, c’est le loup qui à la fin del’histoire donne une bonne leçon au père de la p<strong>et</strong>ite fille.C’est par hasard que je me suis souv<strong>en</strong>ue de ce conte* que j’aimais particulièrem<strong>en</strong>t p<strong>et</strong>ite, quim’<strong>en</strong>thousiasmait, me révoltait <strong>et</strong> dans le même temps me faisait beaucoup rire.Tour à tour féérique, farfelue, drôle, mais parfois aussi grave <strong>et</strong> inquiétante, c<strong>et</strong>te histoire soulève une multitudede questions passionnantes. Comm<strong>en</strong>t, quand on est p<strong>et</strong>it <strong>en</strong>fant ou adolesc<strong>en</strong>t, éprouvons-nous parfois unedifficulté à assumer notre sexe ? Comm<strong>en</strong>t faire face à toute forme de discrimination ? Qu’est- ce aujourd’huiqu’« être féministe » ? Mais si elle nous interroge, l’histoire le fait presque sans <strong>en</strong> avoir l’air, sans prosélytism<strong>en</strong>i didactisme, mais très délicatem<strong>en</strong>t, avec les armes de l’humour <strong>et</strong> de la fantaisie.L’<strong>en</strong>vie m’est v<strong>en</strong>ue de partager ce conte avec les comédi<strong>en</strong>s Nathalie Matter, Stéphane Piv<strong>et</strong>eau <strong>et</strong> LouisBonn<strong>et</strong> qui font partie comme moi de l’Ensemble artistique, <strong>et</strong> plus largem<strong>en</strong>t avec toute l’équipe de LaComédie de Saint-Éti<strong>en</strong>ne. Il les a séduits. Dans un format qui soit à la fois léger, court <strong>et</strong> adapté à l’itinérance,j’ai donc proposé de le porter à la scène pour un public d’<strong>en</strong>fants de 6 à 10 ans, accompagnés (ou pas) deleurs par<strong>en</strong>ts.Garçonne ne s’adresse pas seulem<strong>en</strong>t à toutes les p<strong>et</strong>ites filles qui ont rêvé un jour d’être nées garçon, à tousles par<strong>en</strong>ts qui ne s’estim<strong>en</strong>t pas satisfaits du sexe de leur progéniture <strong>et</strong> le lui font savoir, <strong>et</strong> à tous les <strong>en</strong>fantsde ces par<strong>en</strong>ts-là… Mais, comme tout bon conte de fées, de manière beaucoup plus universelle, à tous ceuxqui se sont interrogés à un mom<strong>en</strong>t de leur exist<strong>en</strong>ce sur ce qui fait la spécificité de leur sexe <strong>et</strong> fonde leurid<strong>en</strong>tité. Avec joie <strong>et</strong> irrévér<strong>en</strong>ce.<strong>Elsa</strong> <strong>Imbert</strong>septembre 2012* Histoire du p<strong>et</strong>it garçon qui était une p<strong>et</strong>ite fille de Didier Herlem5