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Responsabilité sociale, Justice sociale, Ecologie ... - ESC Pau

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La méthode consiste à repérer les invariants structurels par un procédé heuristique itératifpermettant d’extraire des idées-clés génériques (Savall et Zardet, 2004 : 221 et 340), puisd’abstraire l’invariant de transformation par un procédé géométrique de transformation desperspectives dans un plan. En géométrie, le concept est celui du plan projectif qui transformedes droites parallèles en droites concourantes. Ces droites passent toutes par un pointgéométrique de conjonction, appelé point de concours, situé en dehors du plan. En géométrie,ce point est fixe. Il caractérise l’invariant de transformation.Dans le domaine des Sciences de Gestion, il convient cependant de se situer dans un espacetempsdynamique, que nous définissons comme un univers hodologique (du Grec Hodos =Chemin). L’univers hodologique est la dimension spatiale et temporelle d’appartenance et demobilité dans un milieu (Bollnow, 1984). Cette notion définit l’espace-temps, diachronique etsynchronique, dans lequel la transformation se déploie. Elle permet de se détacher des notionsclassiques et normatives d’environnement interne et externe.L’invariant de transformation est une abstraction correspondant à une variable mathématique,dont la valeur, qui est au départ une inconnue, est renseignée puis testée au cours del’investigation. Bion (1979 : 21) a utilisé ce procédé pour élaborer le concept de la fonctionalpha. Cette fonction est une abstraction intentionnellement dépourvue de signification. Elleest à la fois un objet d’investigation et l’instrument d’investigation. Nos recherches en coursexpérimente cette conceptualisation avec les notions de responsabilité <strong>sociale</strong>, sur laquelleporte notre communication, mais également avec les notions d’interopérabilité et d’identité.Sur le plan méthodologique, nous appliquons le principe de la contingence générique (Savallet Zardet, 1995b : 495), qui permet de mettre en œuvre des concepts et des méthodesd’extraction d’invariants. Cette conceptualisation est la clé d’entrée dans le constructivismegénérique. Le cadre théorique est donc celui de la théorie socio-économique desorganisations. Le cadre épistémologique de la recherche est celui du constructivismegénérique (Ibid., 324).La duplicité engendre cependant une autre perspective, qui peut-être définie comme uneperspective cachée, celle de n’être pas injuste avec soi-même. Or, la justice n’est vertueuseque si elle est respectueuse du bien d’autrui. Aristote définit la vertu comme un habitus (Ibid.,100). Elle comporte l’observation de la Loi et l’exercice des vertus morales. Le phénomène dela duplicité interroge la question de la compatibilité entre la justice <strong>sociale</strong> et l’efficacitééconomique (Rawls, 1997). L’habitus est une structure invariante.Nous examinons de la même manière la question de la compatibilité entre l’engagementécologique et l’efficacité économique (partie 2), en regard de l’un de ses facteurs detransformation l’investissement en technologie environnementale. Dans la modélisation,l’engagement écologique est positionné comme vecteur d’activation de l’invariant detransformation. Le vecteur d’activation est une fonction. La modélisation emprunte à lathéorie des fonctions et facteurs de Bion (1979 : 22). Là encore, les fonctions (activités ayantdes propriétés et une utilité) et les facteurs (éléments qui participe à un résultat), sontrenseignés au cours de l’observation d’intention scientifique, car ils opèrent de concert etdoivent être déduit l’un de l’autre.Cette approche permet d’éclairer la notion de perspective hodologique, qui est la perspectiveprojetée au point de conjonction, l’invariant de transformation. La transformation nécessite laréalisation d’un processus d’identification projective normal sur un objet, l’invariant dePage 3


transformation, dans un espace-temps nécessaire à la transformation des structures mentales.La transformation des structures mentales de l’organisation suppose en effet de réaliser desactes concrets contribuant à la transformation des invariants de structure.En théorie, il devrait exister un rapport de phase équilibré entre les différentes pratiques,éthique, <strong>sociale</strong>, écologique, économique, pour que le concept de responsabilité <strong>sociale</strong> puisseêtre considéré comme intégré dans les politiques et les stratégies de l’entreprise. Il n’en estrien généralement. Pour que la transformation s’opère, il faut transformer un certain nombrede résistances conscientes et inconscientes, et équilibrer les différentes pratiques.Le concept de l’agir hodologique que nous proposons désigne les pratiques interactives àvisée transformative, et le processus de transformation des invariants structurels, quel’entreprise réalise pour intégrer dans sa stratégie les différentes perspectives (économique,<strong>sociale</strong>, éthique, écologique, technologique, etc …). Ce concept est destiné à promouvoir uneapproche équilibrée des compatibilités, à partir d’une perspective qui est celle définie parl’invariant de transformation. Cet invariant est recherché en appliquant le principe de lacontingence générique (Savall et Zardet, 1995b : 495) 1 qui définit un cadre et une méthode,appliqués notamment au cours d’une intervention socio-économique. Cette interventionpermet de réaliser le diagnostic socio-économique, de définir et de mettre en oeuvre le projetsocio-économique. Cette mise en œuvre comporte l’élaboration d’une stratégie detransformation.Le concept de l’agir hodologique permet d’explorer à la lumière du principe de la contingencegénérique, le processus de la recomposition d’un phénomène sous les différentes perspectiveset points de vue, pour observer les relations en conjonction constante (Bion, 1982 : 81).Merleau-Ponty (2002 : 174) et Deleuze (1988 : 29) avaient réalisé ces observations et montréqu’elles définissaient l’invariant de transformation. La transformation de cette conjonctiondoit opérer celle de l’invariant, car c’est précisément celui-ci qui fait sens, pour intégrerl’éthique de responsabilité <strong>sociale</strong> comme invariant de transformation.Cette communication est une application au thème de la responsabilité <strong>sociale</strong> d’unerecherche en cours sur le thème de la transformation des invariants. Cette recherche a pourobjet de proposer une méthode de la conduite du changement permettant de piloter lesprocessus de la transformation au sein des organisations. Cette communication rend comptede l’exploration de la dimension intersubjective à l’aide d’outils mathématiques.Les investigations doivent être faîtes avec une méthode de conduite du changement réalisantune approche transformative. Nous pensons que le concept de l’invariant de transformationcontribuera à élucider la problématique de la résistance au changement au sein desorganisations.Partie 1 : Positionner la notion de responsabilité <strong>sociale</strong> comme principe et invariant detransformationCette première partie se propose d’élucider la notion d’invariant de transformation, et demontrer son intérêt dans le domaine du management de la conduite du changement, avec une1 Savall et Zardet (1995b : 495) définissent la contingence générique comme suit : Cadre épistémologique admettant laprésence de spécificités dans le fonctionnement des organisations, mais posant l’existence de régularités et d’invariants quiconstituent des règles génériques dotées d’un noyau dur de connaissances présentant une certaine stabilité et une « certaineuniversalité ».Page 4


application sur le thème de la responsabilité <strong>sociale</strong>. A ce titre, elle vise à mieux comprendrele mécanisme de l’intégration de la responsabilité <strong>sociale</strong> dans le fonctionnement courant desorganisations.Rappelons que le principe permet d’énoncer une Loi générale qui régit un ensemble dephénomènes. Le dictionnaire « Le Robert » dit encore qu’il s’agit d’une notion à laquelle estsubordonnée le développement d’un ordre de connaissances.L’hypothèse qui sous-tend notre démonstration est la suivante : l’agir hodologique permet defonder une praxis sur un principe, si ce principe est intégrer dans les politiques et dans lesstratégies comme invariant de transformation. Le principe considéré dans cettecommunication est celui de la responsabilité <strong>sociale</strong>. La praxis est celle de l’individu et ducollectif, considérés en conjonction constante car l’un se transforme dans l’autre et vice-versa.Le concept de l’individu qui se transforme est celui de l’individu de groupe (Simondon,2005 : 293).La transformation du principe n’émerge pas inconditionnellement du fonctionnement del’organisation, si elle ne reçoit pas des autres organisations avec lesquelles elle coopère, desmodalités de transformation (hétéronomie du fonctionnement). Ces modalités peuvent avoirdifférentes propriétés. Elles peuvent être incitatives, coercitives, contractuelles. Pour que latransformation soit activée, et que le principe s’inscrive effectivement dans les politiques etdans les stratégies, le processus de la transformation doit être régi par un panier de modalitéséquilibrées. L’équilibre des modalités est un élément à analyser dans la grille d’observationdu processus de la transformation. Cette grille est déterminée par la variable d’investigation(l’invariant de transformation), les vecteurs d’activation et les facteurs.Le fonctionnement d’une organisation intègre une perspective fondamentale qui est celle de larecomposition des invariants de structure. Celle-ci doit donc être examinée attentivement.Toutefois, la transformation s’opère dans un milieu ouvert (interne/externe) dans lequell’organisation fonctionne. La transformation s’opère toujours dans la relation au milieuassocié. La capacité à se transformer est en effet déterminée par les caractéristiques et lespropriétés transformatives du milieu. Le point de concours des perspectives est donc projetédans l’univers hodologique (espace-temps du plan projectif).La recomposition de l’invariant caractérise toujours un processus de transformation que nousqualifions de rigide (Bion, 1965 : 35). Les invariants déterminent les structures, la stratégie etle fonctionnement courant de l’organisation. La réalisation d’un changement implique que leprocessus de transformation soit projectif. Les deux processus, de la transformation rigide etde la transformation projective, co-existent toujours. Il est possible de les analyser dans leurrapport de phase (Simondon, 1989 : 159). Ce rapport n’est jamais équilibré. Le déficitd’équilibre détermine certaines forment de spécialisation des praxis, caractérisant la valeur del’invariant. Nous observons que l’invariant de transformation se trouvent généralementdéterminé implicitement par les praxis. L’invariant de transformation se trouve dans cesconditions implicitement normatif. Il contribue alors à la réalisation d’un processus derecomposition rigide des invariants de structure. De cette manière, les structures del’organisation et son fonctionnement prennent forme. Mais, ce fonctionnement conserveégalement les incompatibilités et les dysfonctionnements, y compris leurs régulations.On peut observer deux formes principales de spécialisations des praxis : celles qui engendrentles transformations rigides, caractérisées notamment par la recomposition à l’identique et lesPage 5


ésistances, et celles qui engendrent les transformations projectives caractérisées par despolitiques (ré-actives ou pro-actives) dans un champ lui-même spécialisé. Le choix desinvariants détermine une politique d’équilibre. Par exemple, une approche technicoéconomiquefavorisera une politique spécialisée sur des invariants économiques ettechnologiques. Une approche socio-économique recherche un meilleur équilibre entre lesdifférentes catégories d’invariants. L’approche socio-économique permet d’éviter lalatéralisation des transformations, à l’échelle des structures.La transformation de l’invariant lui-même doit être activé par un processus hétéronome detransformation, c’est-à-dire recevant de l’extérieur des règles régissant son comportement.Ces règles peuvent être celles d’une réglementation. Cette activation permet de convertir unprocessus de transformation rigide en processus de transformation projective (Bion, 1965 :35). Dans les infrastructures du fonctionnement de l’organisation, cette conversion est unrééquilibrage du rapport de phase entre les transformations rigides et les transformationsprojectives, au profit des transformations projectives. Le processus est isométrique audifférents niveaux d’échelle de structure, micro-méso-macro ( 2 ), ce qui permet lagénéralisation. Il détermine les stratégies dominantes dans un secteur d’activité.Les invariants activés par une stratégie déterminent la valeur, ce qui fait sens. L’observationdu mouvement stratégique, à l’aide de la grille de transformation, permet au cours del’investigation de renseigner la variable (l’invariant de transformation). Merleau-Ponty(2002 : 147) considérait que l’essence des choses est un invariant. Elle se saisit en faisantvarier activement la chose et le champ afin d’en observer les changements, autrement dit enprovoquant un changement que l’on observe (Savall et Zardet, 2004 : 355). L’invariantrapproche la perspective de l’essence des choses. Mais, l’invariant n’a de sens que par rapportaux transformations qui le préservent, et il n’existe pas hors de la variation (Deleuze, 1988 :29). Il n’est pas possible d’identifier tous les invariants. Il faut cependant passer en revue lesdifférents points de vue pour les identifier, et opérer des transformations entre ces différentspoints de vue. Ces transformations permettent de rechercher le rapport exact entre la chose etsa représentation. Ce qui fait écrire à Deleuze (1969 : 203) qu’il n’y a pas de point de vue surles choses, mais que les choses sont des points de vue. Sur un plan pratique, nous suggéronsque le cadre de référence fondamental de définition d’une stratégie répertorie les invariantscaractéristiques de son infrastructure. Une organisation pourrait alors spécifier la valeur deson engagement en termes de responsabilité <strong>sociale</strong> dans le cadre de référence de sa stratégie.Il convient cependant de définir la perspective comme le point de fuite permettant d’envisagerune approche géométrique et dynamique des points de vue. C’est pourquoi nous raisonnons àpartir d’une conceptualisation qui est celle de l’univers hodologique. Chacun des points devue, par exemple le point de vue individuel, est par hypothèse considéré comme subjectif,sans que l’on puisse dire à priori qu’il s’inscrit dans le champ des spécificités de lacontingence générique, puisque les points de vue sont convergents ou divergents, et qu’ils lesont selon des perspectives qui ne sont pas nécessairement alignées. La transformationconsiste donc à identifier le point de vue intersubjectif, qui est un point de vue des relations enconjonction constante, puis à caractériser l’invariant. L’invariant de transformation réalisel’alignement des points de vue dans le champ de l’intersubjectivité. Cette opération estentreprise au stade de l’effet-miroir dans le cours de l’intervention socio-économique.2Savall et Zardet, (2005 : 168) : Principe de l’isomorphisme organisationnel sur les territoires encastrés, InTétranormalisation, Editions Economica, 195 p.Page 6


La perspective est donc définie par ses paramètres géométriques. Il est cependant possible detransformer le plan projectif si l’on change de point de vue, et corrélativement, le changementde point de vue entraine la transformation (plus ou moins importante) du plan projectif. Uneobservation d’intention scientifique détermine donc la figure géométrique d’un plan projectif.Par définition, la perspective ne fournit pas de représentation pour un objet ( 3 ) situé àl’extérieur du plan projectif. L’accès à une connaissance nécessite donc de transformer le planprojectif lui-même. Cette transformation est nécessaire pour intégrer un nouveau principecomme invariant de transformation. L’activation de la transformation de l’invariant ne dépendpas cependant des seuls vecteurs d’activation et des facteurs. Nous avons découvert au coursde notre recherche qu’il faut envisager la transformation de deux invariants de transformationau moins en conjonction constante, c’est-à-dire situé dans le même plan projectif, ce qui nousa conduit à transformer le plan projectif. Nous avons notamment identifié deux couples :Responsabilité <strong>sociale</strong>/Identité et interopérabilité/Identité.Nous avons observé que l’intégration de la responsabilité <strong>sociale</strong> dans le fonctionnementcourant de l’organisation nécessitait de transformer l’identité. C’est en effet l’identité qui vadéterminer la nature des motions projectives. Il ne suffit pas de travailler sur l’image.L’intégration de la responsabilité <strong>sociale</strong> ne s’opère pas si l’identité, considérée elle-mêmecomme invariant de transformation, reste en dehors du plan projectif, c’est-à-dire si un travailde transformation de l’identité n’est pas envisagé. Cette observation nous a conduit àmobiliser le concept de rapport de phase (Simondon, 1989 : 159) pour observer latransformation des invariants. Le rapport d’équilibre et de tensions réciproques s’établit dansle rapport de phase (Ibid., 159) entre les invariants. La transformation s’opère dans un rapportisomorphe, lequel s’établit dans la relation au milieu associé.Enfin, les perspectives se différencient par leurs propriétés ; elles peuvent être coopératives ourivales, notamment. Dans un univers hodologique, l’ensemble des perspectives, déterminéespar les invariants de structure dessine le plan projectif ( 4 ). Le plan projectif de dimensiondeux tel qu’il a été conceptualisé par Leibniz (1710) ( 5 ) ( 6 ), coupe toutes les perspectivesconcourantes. Il porte le nom de plan géométral. Il permet de représenter un objet complexedans toutes ses perspectives. La notion d’univers hodologique permet de raisonner latransformation dans une dimension euclidienne de niveau trois qui n’est pas fixe mais setransforme. Dans cet univers, l’invariant de transformation surgit de la transformationintersubjective des points de vue à leurs points de concours. Cette approche est au centre de laméthodologie d’intervention socio-économique qui mobilise les concepts de l’interactivitécognitive et de l’intersubjectivité contradictoire (Savall et Zardet, 2004 : 79 et 221) pourréaliser l’extraction des invariants. Dans la progression de notre recherche, nous vérifieronsque les invariants structurels en conjonction constante définissent les Lois de transformation(Piaget, 1968 : 15). Nous montrerons corrélativement que les invariants de transformationdéfinissent le système de transformation. De la même manière qu’une organisation doit3 Evènements, observations, opinions, connaissance, un autre point de vue, etc.4 Nous avons jusque-là raisonné en considérant un seul invariant de transformation. Une stratégie est cependant définie àpartir d’une combinaison d’invariants, dont les points de concours définissent eux-mêmes une figure géométriqued’essence hodologique.5 La perspective dans le plan géométral est appelée ligne de terre en géométrie.6 L’univers hodologique peut-être représenté comme une sphère. La notion d’espace et d’univers se différencient parl’intégration de la dynamique du temps. Dans une sphère, toute relation entre deux points situés sur la courbure de la sphère(arc) peut-être déployée dans un espace intrinsèquement plat (droite). Riemann (1867) a défini ces droites comme lesgéodésiques de la sphère, permettant de concevoir la relation entre des espaces de dimension deux et des espaces dedimensions trois. Cette représentation définit le plan projectif. Dans ce plan, la projection de la droite entre deux pointssitués sur un arc de la sphère est appelé droite projective. La notion de sphère permet de représenter une variété de pointstraditionnellement représentés dans un plan topologique à deux dimensions (surface), dans un espace-temps sans frontières.Page 7


définir les invariants structurels de sa stratégie, elle doit également en définir les invariants detransformation. Cette définition permet d’intégrer la conduite du changement et la mise enœuvre stratégique dans le fonctionnement courant.Chez Deleuze comme chez Merleau-Ponty, la recherche des perspectives ( 7 ) permet d’accéderà la conjonction constante (Bion, 1982), si cette recherche explore les différentes perspectivesou points de vue, puisque cette conjonction en sera la représentation exacte. Cette conjonctionconstante est l’invariant de transformation (Deleuze, 1988 : 29), que nous pouvons rapprocherd’une notion voisine chez Leibniz qui est le rapport constant et réglé qui établit la projectiongéométrique exacte. Bion enregistrait lui-même cette conjonction au moyen du terme detransformation (Ibid.,82). Le rapport géométrique, quant à lui, établit la relation spatiotemporelleaux lieux. Cette relation permet de balayer les différentes perspectives, d’accéderaux différents points de vue. Nous la définissons comme la relation hodologique. La relationau milieu associé est une relation hodologique.Bion (1982 : 7) définit l’invariant comme un élément qui rend compte de l’aspect inchangé.L’invariant de transformation n’est donc que la recomposition de la conjonction constante,dont la forme ou le phénomène nous apparaissent inchangés, mais qui renvoie toujours à cequi fait sens. Il s’agit de rechercher les relations entre les différentes perspectives, car uneperspective est toujours une différenciation et ne fait sens que par rapport à elle-même. Et siles relations hodologiques en conjonction constante sont les Lois de transformation, alorscette relation définit la nature du changement (type1, type 2, par exemple). Notre perspectiveest de mieux comprendre le processus du méta-changement.Nous définissons donc l’espace-temps dynamique de dimension trois comme un univershodologique ( 8 ). L’intérêt de ce concept est de considérer que l’observateur peut transformerson point de vue dans un espace à 360°. Dès lors, l’observateur peut intégrer uneconnaissance nouvelle, accéder à une connaissance qu’il n’avait pas considérée dans son pointde vue, ou même accéder à une connaissance située à l’extérieur de son propre plan projectif.Cette conceptualisation permet de considérer que la connaissance est individuée d’une part, etd’envisager la transformation dans le registre de la connaissance intersubjective d’autre part.Savall et Zardet (1995a : 261) ont démontré que l’accès à cette connaissance nécessitait deproduire un choc culturel ( 9 ). Pour progresser dans notre recherche, nous posons commehypothèse que le choc culturel transforme la relation hodologique. Plus largement, une criseprovoque un choc culturel. Mais, pour que le changement s’opère effectivement, il faut queles politiques et les stratégies de transformation rééquilibrent le processus de la transformationau profit des transformations projectives. Une stratégie de transformation est efficace si elletransforme le rapport de phase, qui est toujours un conflit-coopération.On trouve chez Lewin (1934) la référence à cette notion d’espace hodologique. Elle désignaitla conception qu’a un individu de la structure de sa relation à l’environnement ( 10 ). Ellecaractérisait plus précisément la connexion des rapports topologiques et de la dynamique des7 Pour ces auteurs, l’espace géométral est le champ de la perception constitué par les projections géométriques, situé entrel’observateur et l’objet observé. Nous faisons référence ici au champ dans lequel la conscience perceptive s’exerce, ycompris en termes d’abstractions.8 Selon Gilles A. Tiberghien et Jean-Marc Besse, le terme "hodologie"" a été découvert dans les écrits de John BrinckerhoffJackson (1909-1996), qui est l’auteur d’un ouvrage : A la découverte du paysage vernaculaire aux Editions Actes Sud(2003).9 L’option méthodologique retenue est celle de l’approche dysfonctionnelle. Elle consiste à n’établir que le diagnostic desdysfonctionnements. Cette approche contribue à la transformation de la représentation des perspectives dans le champ de laconscience perceptive.10 Les travaux de K.Lewin s’inscrivent en effet dans la géométrie de Georg F.B.Riemann.Page 8


processus psychologiques et psycho-sociaux (Kaufmann, 1968). Cette structure permettait àLewin d’analyser l’espace subjectif caractérisant ce qu’il a appelé la voie optimaled’exécution des fins et des moyens, ou encore le chemin de satisfaction.Nous considérerons cependant que la notion de relation au milieu associé (Simondon, 2005)est plus appropriée que la notion de relation à l’environnement, car c’est une notiondétachable de la notion d’environnement. Cette notion de relation au milieu permet d’effacerles frontières normatives, à tout le moins de les considérer comme des délinéaments. Lemilieu est le lieu de l’agrégation homogène des invariants de transformation. Dès lors, nousdéfinissons l’univers hodologique comme l’espace diachronique et synchronique dans lequella transformation se déploie. Il est déterminé par les conditions topologiques, physiques,intellectuelles, <strong>sociale</strong>s et psychologiques propres au milieu associé.On trouve la référence à la notion d’espace hodologique chez Bollnow (1984). Elle définissaitl’espace concret, vécu et éprouvé par l’homme, le milieu de l’existence. Mais, il utilisait cettenotion pour l’opposer au concept mathématique de l’espace, au motif que dans ce dernieraucun point et aucune perspective ne se distinguent des autres. Que par conséquent, l’espacemathématique ne permettait pas de déterminer la situation vécue, ou plus exactement« existée », que l’espace ne pouvait pas se réduire à des rapports géométriques. Il considéraitcependant, et pour justifier cette rupture avec l’espace mathématique, que chaque lieu avaitune signification particulière. Notre recherche réfute cette approche dès lors que le planprojectif est lui même transformé dans un univers hodologique. Cette réfutation est possible àpartir d’une conceptualisation projective qui est à la fois objet de l’investigation et soninstrument.Bion (1982 : 8) ne cherchait pas à considérer dans quelle mesure la totalité des relationsreliant les objets entre eux pouvait être explorée ou ignorée. Et ce n’est pas la question traitée.Il suffit de ne pas confondre la représentation de l’objet et l’objet lui-même. Les travaux deBion ont montré que la géométrie projective contribuait (méthodologiquement) à la recherchedes invariants.Ayant dans cette première partie élucider la notion d’invariant de transformation et montrépar quel mécanisme la responsabilité <strong>sociale</strong> peut se trouver intégrée aux stratégies et aufonctionnement courant des organisations, il s’agit maintenant d’étudier le problème de lacompatibilité des invariants entre eux. La deuxième partie portera plus particulièrement surl’étude de la compatibilité entre l’engagement écologique et l’efficacité économique. Ellemontre, par extension, que la performance d’une stratégie s’enracine dans cette notion decompatibilité des invariants de transformation. Cela signifie également que la compatibilitédes invariants de transformation est la condition de base de la coopération.Partie 2 : Compatibilité de l’engagement écologique et de l’efficacité économiqueDans la modélisation, l’engagement écologique est positionné comme vecteur d’activation del’invariant de transformation. Nous posons l’hypothèse suivante : l’activation de l’invariant detransformation nécessite de piloter le processus de la transformation en mettant en œuvre desvecteurs d’activation de la création de potentiel. Cette activation ne peut se concevoir qu’àl’articulation du dedans et du dehors. Elle doit se distribuer dans le fonctionnement courant del’organisation.Page 9


L’intégration dans la stratégie de l’entreprise des variables d’environnement social contribueà la transformation des modes de régulations économiques (Savall, 1978 : 591). Les travauxde recherche réalisés par Savall font apparaître que l’amélioration de l’équilibre entrel’efficience économique et l’efficience <strong>sociale</strong> contribue non seulement à l’amélioration de laperformance globale, mais également à la transformation des modes de régulations etd’organisation. L’hypothèse de la compatibilité des variables économiques et <strong>sociale</strong>s s’esttrouvée démontrée par ces travaux.Les raisonnements dichotomiques opposent généralement les invariants de la relationd’équilibre, par exemple, l’économique et le social. Ces raisonnements conduisent à fairefonctionner les organisations en régulation d’incompatibilités. Or, comme l’a écrit Perroux1970 : 2257), la conceptualisation économique n’est pas neutre. Elle installe dans l’échelledes structures micro-méso-macro un processus déterminé de recomposition des invariants. Lechoix d’un cadre théorique pour concevoir la stratégie de l’entreprise n’est pas neutre nonplus. Une conceptualisation économique et une stratégie d’entreprise s’articulent dansl’échelle des structures. Ainsi, pour prendre deux exemples, la théorie des avantagescomparatifs de Ricardo a plutôt favorisé la propagation des stratégies économiques despécialisation ; la théorie de l’information met la technologie au centre des processus decommunication et de coordination. Il y a lieu de s’interroger sur le mode d’existence desstratégies, comme des chercheurs l’on fait en s’intéressant au mode d’existence des outils degestion (Moisdon, 1997).Toute stratégie, y compris opératoire, doit être spécifiée par ses invariants de transformation.La spécialisation poussée à son paroxysme engendre des déficits d’équilibre. Elle privilégie lapropagation des régimes de régulation d’incompatibilités. Une stratégie doit se définir aupoint de conjonction constante de ses invariants de transformation. Certes, l’invariant detransformation est une abstraction, car il se situe dans le plan projectif, ce qui conduit àthéoriser en quelque sorte le plan projectif des invariants de transformation. La théorie socioéconomiquedes organisations l’a réalisé pour la mise en œuvre des stratèges d’améliorationde la qualité et de l’efficacité du fonctionnement et du management des organisations, et pourla conduite du changement. Les invariants de transformation en conjonction constante sont lessuivants : Conditions de travail, organisation du travail, gestion du temps, communicationcoordination-concertation,formation intégrée, mise en œuvre stratégique. La stratégie socioéconomiqueest définie au point de conjonction de ces invariants. Ce point est déterminé parl’équilibre entre les invariants. Le mix-stratégique doit être déterminé, non par des variablesde structure comme c’est généralement le cas, mais par des variables de définition desinvariants de transformation pour que la stratégie de changement soit une stratégie detransformation projective.La compatibilité de l’économique et du social suppose de réaliser le couplage structurel desinvariants de transformation. Ce couplage des invariants structurellement en conjonctionconstante détermine l’équilibre socio-économique du fonctionnement de l’organisation, dansl’échelle des structures, et par conséquent les modes de régulation économiques et sociaux.Les différentes perspectives peuvent être celles qui observent les contenus de l’éthique deresponsabilité <strong>sociale</strong>. Les praxis élèvent des barrières, mais les théories entretiennent parfoisl’approche contingente des contenus. Draetta (2006 : 346) le montre dans le champ de lasociologie environnementale, pour ce qui concerne la variable écologique : « La théoriesociologique contemporaine s’est développée en refusant systématiquement d’incorporer lesvariables écologiques dans l’analyse sociologique ». Nonobstant cette observation, tous lesPage 10


cadres théoriques ne sont pas de nature anthropocentrique. Un cadre théorique formé à partird’une unité d’analyse qui est celle de l’interaction des structures et des comportements auxdifférents niveaux d’échelle (Savall et Zardet, 1995b) est à même d’intégrer la perspectiveécologique lorsque cette intégration devient légitime. Une stratégie qui était adaptée à unmoment donné doit pouvoir être changée pour participer à l’équilibration de l’activitééconomique, même si en toute rigueur il eût fallu analyser en son temps les choix alternatifs(Savall, 1978 : 591). Ce changement requiert l’incorporation d’un principe nouveau commeinvariant de transformation. L’analyse dans le plan projectif montre qu’il peut existerplusieurs points d’équilibre, qui sont les points de déclinaisons de la stratégie du changement.Les travaux de Savall ont contribué à cet égard à la critique de l’unicité des solutionsoptimales (Ibid., 589).Cependant, pour que l’invariant de transformation fonctionne, la stratégie de transformationdoit être déployée dans toute l’organisation. Ce déploiement utilise principalement deuxvecteurs externes d’instrumentation. Le vecteur de l’innovation technologique que noustraitons plus particulièrement dans cette seconde partie est le plus courant ; et le vecteur del’innovation organisationnelle qui requiert la réalisation d’un investissement immatériel.La qualité et l’efficacité de l’engagement écologique sont largement tributaires des progrèstechnologiques, de la rentabilité économique des investissements et de la contrainte definancement. Il apparaît le plus souvent, dans les industries polluantes notamment, que lesacteurs de la stratégie n’ont pas recherché en temps opportun, ou simplement n’ont pasappliqué, les choix alternatifs.Pour Pelissier-Tanon (2005), l’attitude <strong>sociale</strong>ment responsable peut-être évaluée selon deuxcritères : d’une part ce qui rend les attentes des parties prenantes légitimes aux yeux desdifférents acteurs, d’autre part comment les membres de l’entreprise perçoivent les attentesdes différentes parties prenantes, notamment si elles trouvent quelques fondements en justice.La mise en œuvre du vecteur de l’innovation organisationnelle à sa propre complexité, selonson objet toutefois. Lors de la mise en œuvre d’une certification par exemple, l’organisationdécouvre l’invariance de ses dysfonctionnements, ainsi que le déséquilibre del’investissement immatériel au profit des activités économiquement prioritaires. Ladécouverte de cette invariance permet d’identifier les dysfonctionnements. Elle découvreégalement que l’investissement réalisé est inefficace. L’efficacité requiert de réaliser uninvestissement global en amélioration de la qualité du management et du fonctionnement. Cetinvestissement comporte de mettre en place un dispositif de conduite du changement qui sedistribue dans la totalité du fonctionnement de l’organisation. Cette perspective est celle de laméthode horivert (Savall et Zardet, 1995a : 229). Ce dispositif permet de décliner et de piloterdes plans d’action dans l’échelle des structures. L’engagement écologique requiert égalementun investissement en refonte des stratégies marketing et commerciales afin de valoriserl’effort auprès des acheteurs et des consommateurs. Les entreprises auraient tout intérêt àpromouvoir en leur sein l’agir hodologique qui leur permettra de lisser efficacement leureffort dans le temps, et de réaliser des économies d’échelle immatérielles (Effetsd’apprentissages).La perspective hodologique est déterminée dans le plan projectif au point de conjonction desinvariants de transformation mobilisés : le coupe responsabilité <strong>sociale</strong>/identité. L’équilibreentre les invariants de transformation peut être pondéré, y compris financièrement. Cetteperspective détermine, pour elle-même, ce qui est juste et efficace, sa propre normePage 11


téléologique. Elle définit la perspective interne que l’entreprise considère comme suffisante,juste et raisonnable. Elle détermine l’agir hodologique. Mais, elle obéit au théorèmed’impossibilité de Arrow (1963). Elle montre plus exactement que l’intérêt général peut setrouvé défini par défaut, tant qu’il n’est pas contesté. Elle définit la distribution des avantagesentre les acteurs (Rawls, 1997). La rivalité et le conflit opposent les perspectiveshodologiques, tandis que la coopération les conjugue. La perspective hodologique démontrequ’il faut agir au point de conjonction des invariants de transformation, c’est-à-dire intervenirpour régler le processus de la transformation. Cette intervention détermine une certaineconception de la justice <strong>sociale</strong>, et plus largement de l’éthique et de la responsabilité <strong>sociale</strong>.L’activation d’un vecteur, en l’espèce le vecteur de l’engagement écologique, et pluslargement toute norme déontologique, implique que le principe de responsabilité <strong>sociale</strong>régisse la définition de la stratégie de l’entreprise. A défaut, la norme déontologique reste unsous-produit de la stratégie de l’entreprise. La transformation identitaire n’est pas à cet égardun but en soi, mais une condition.La démarche socio-économique réalise l’intégration des normes déontologiques. La questionde l’efficacité des théories économiques à intégrer les normes déontologiques est beaucoupdiscutée. Elle le restera tant que le principe de justice sera la justice pour soi avant la justicepour tous. Une démarche est socio-économique si la perspective hodologique au point deconjonction des invariants de transformation agrège, et intègre de manière équilibrée, lesavantages pour tous. C’est un leurre de penser que cette intégration est réalisée par le marché,dès lors qu’il faut intervenir pour équilibrer l’activation des vecteurs d’activation.La publication de la « déclaration de justice <strong>sociale</strong> » par le Bureau International du Travail(BIT) contribue à promouvoir l’agir hodologique. La méthode socio-économique demanagement est la seule méthode reconnue par cet organisme. Les mandants de cetteorganisation se doivent désormais de poursuivre des politiques socio-économiqueséquilibrées. L’institutionnalisation de cette proclamation contribuera notamment à faireprendre conscience de l’engagement dans une praxis. Cette transformation est celle desfacteurs de contingence. Les organisations doivent intégrer le principe à promouvoir commeinvariant de transformation.Certains cadres théoriques considérant les formes d’organisation comme dépendante desconditions auxquelles les organisations sont confrontées, les théories de l’écologie et lesthéories de la contingence par exemple, peuvent se métamorphoser en intégrant elles-mêmesle principe à promouvoir. Les barrières au développement d’une éthique globale deresponsabilité peuvent cependant trouver leur source dans le positionnement épistémologiquedes cadres théoriques, comme Draetta le montre (2006 : 346).La transformation ne distingue pas les frontières. Il faut pouvoir raisonner dans l’échelle desstructures, pour projeter l’étendue et la profondeur de la transformation. Notre recherchemobilise en arrière plan une hypothèse fondamentale de Gauss (2008) : selon cette hypothèse,la frontière n’est pas considérée comme la surface d’un solide, mais comme un objetindépendant. Ce qui nous conduit à raisonner la transformation dans la relation au milieuassocié, détachable des notions d’environnement. La théorie intrinsèque des surfaces deGauss (le morphisme de Gauss), généralisée par Riemann (théorie intrinsèque de l’espace quiouvre le voie à la théorie de la relativité), fait l’hypothèse que l’être vit dedans. Le« morphisme de Gauss » introduisait notamment à la géométrie projective. La théorieintrinsèque de l’espace nous permet de considérer que l’être vit dans une sphère, que nousPage 12


avons défini comme un univers hodologique. L’approche intrinsèque permise par ce théorèmepermet de montrer et de généraliser le caractère endogène de la transformation.ConclusionNous avons montré que le principe de la responsabilité <strong>sociale</strong> est intégré dans une politiqueet dans une stratégie si son statut est celui de l’invariant de transformation. Une politique etune stratégie sont définies par l’ensemble des invariants de transformation en conjonctionconstante. Notre recherche expérimente un modèle d’investigation permettant d’articuler lepilotage de la transformation à partir des invariants de transformation. L’équilibre entre lesinvariants au point de conjonction constante détermine les praxis. La transformation d’unéquilibre coopératif dynamique requiert d’intervenir au moyen de vecteurs d’activation.La réalisation d’un changement requiert de transformer des processus de transformationrigide, c’est-à-dire des processus au cours desquels les invariants structurels se recomposent,en processus de transformation projective, en les analysant dans leur rapport de phase qui estun rapport ago-antagoniste. Le changement de perspective hodologique ne s’opère pasnaturellement. Il nécessite une intervention. Cette intervention consiste à déployer unestratégie de transformation qui rééquilibre les rapports ago-antagonsites entres les invariantsde transformation, au profit des transformations projectives.La modélisation que nous proposons avec les concepts de l’invariant de transformation et del’agir hodologique permet de comprendre le processus de transformation régissant un métachangement.La contribution de notre communication est d’ordre méthodologique. Le projetde recherche concerne le pilotage de la transformation, plus particulièrement le traitement desrésistances. La modélisation utilise différentes conceptualisations que nous avons présentéesdans la partie introductive notamment.La perspective hodologique est déterminée par la projection, dans le plan projectif, desperspectives concourantes ( 11 ) au point de conjonction. La réalisation d’un méta-changementnécessite de réaliser la transformation du plan projectif lorsque la valeur des invariants detransformation est renseignée au cours des investigations. On doit observer un déplacementdu point de conjonction des invariants de transformation. Le plan projectif de toutes lespossibilités de réalisation d’une conjonction des invariants de transformation déterminant unéquilibre donné, peut être représenté par une sphère, que nous appelons univers hodologique.Le choix comme variables des invariants de transformation détermine un plan projectif dansle champ de l’intersubjectivité. Notre recherche préconise donc de concevoir la conduite d’unméta-changement dans ce champ. Elle converge donc avec les résultats de recherche de Savallet Zardet. Les invariants de transformation définissent les structures du système detransformation, et les relations entre les invariants de transformation sont définies comme lesrelations hodologiques.En pratique, Savall et Zardet (1978, 1995, 2004, 2005) ont conçu une méthode d’interventionpermettant de réaliser l’extraction des invariants de transformation, et d’opérer selon deuxapproches, celle de l’interactivité cognitive et celle de l’intersubjectivité contradictoire, enappliquant le principe de la contingence générique. Cette méthode est l’intervention socioéconomique.Elle permet de piloter des processus de transformation réalisant un métachangement.11 Les variables définissant les perspectives concourantes sont les invariants de transformation.Page 13


Concernant le management stratégique des entreprises et des organisations, cette recherchepréconise de définir la stratégie et sa mise en œuvre à partir de la définition des invariants detransformation dans le cadre de référence de la stratégie. Cette définition doit réaliser lacompatibilité des invariants entre eux. Nous avons montré à cet égard que la méthodepermettrait d’intégrer le principe de la responsabilité <strong>sociale</strong> comme invariant detransformation, et d’une façon générale toute norme déontologique.BIBLIOGRAPHIE :ARISTOTE (1997), Ethique à Nicomaque, Traduit par J.Tricot, Editions Vrin, 539 p.ARROW K.J, (1963), Social choice and individual values, Wiley, New-YorkBION W.R (1979), Aux sources de l’expérience, Editions PUF, 137 p.BION W.R (1982), Transformations : Passage de l’apprentissage à la croissance, EditionsPUF, 208 p.BOLLNOW O.F. (1963-1984), Mensh und Raum (L’homme et l’espace,Traduction de G.Knaebel), Stuttgart, Kohlhammer Verlag, 5° édition, 310 p.DELEUZE G. (1969), Logique de sens, Editions Minuit, 391 p.DELEUZE G. (1988), Le pli ; Leibniz et le baroque, Editions Minuit, 191 p.DELEUZE G. (1980-1987), Leçons sur Leibniz, Cours de Vincennes,http://www.webdeleuze.com/php/sommaire.htmlDRAETTA L (2006), « On n’est pas des repris de justice ! Pour une sociologie del’environnementalisme industriel », In ROSE J.J (Dir.), Responsabilité <strong>sociale</strong> del’entreprise : Pour un nouveau contrat social, Editions de Boeck, 403 P., pp.335-364.GAUSS C.F. (2008), Recherches générales sur les surfaces, Edition Jacques Gabay, 1°édition en 1852, 60 p.KAUFMANN Pierre (1968), Kurt Lewin : Une théorie du champ dans les sciences del’homme, Editions J.Vrin, 383 p.LEIBNIZ G.W (1710), Essais de Théodicée,http://books.google.fr/books?hl=fr&id=jTYCAAAAQAAJ&dq=%22essais+de+Théodicée%22&printsec=frontcover&source=web&ots=8YbjUvVbGP&sig=JlwAlnqFqHShCc9InB479jLuyok&sa=X&oi=book_result&resnum=8&ct=resultMERLEAU-PONTY M. (1942/2002), La structure du comportement, Editions PUF, 248 p.MERLEAU-PONTY M. (1945/2006), Phénoménologie et la perception, Editions Gallimard,537 p.MOISDON J-C (1997), Du mode d’existence des outils de gestion : Les instruments degestion à l’épreuve de l’organisation, Editions Séli-Arslan, 286 p.MERLEAU-PONTY M. (1964), Le visible et l’invisible, Editions tel-Gallimard, 359 p.OLIVIER C. (1991), « Strategic responses to institutional processes », The Academy ofManagement Review, Vol.16, N°1, pp.145-179.PELLISSIER-TANON A. (2005), « L’adoption d’une attitude <strong>sociale</strong>ment responsable et sesfondements psychologiques : Un point de vue aristotélicien, Journée du développementdurable, AIMS, Aix-en-Provence, 11/05/05, 18 p.PERROUX F. (1970), « Les conceptualisations implicitement normatives et les limites de lamodélisation en économie », Communication à l’Institut d’Histoire des Sciences, sous laprésidence de S.Bachelard et de G.Canguilhem, pp.2255-2307.PIAGET J. (1968), Le structuralisme, Editions PUF, 125 p.RAWLS J. (1997), Théorie de la justice, Editions du Seuil, 666 p.SAVALL H. (1978), « Compatibilité de l’efficience économique et du développementhumain », VII° Colloque international du Collège de France, Revue Economie appliquée,Tome XXXI, n°3-4, 17p.Page 14


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