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Apport de l'IRM dans le diagnostic des tumeurs desmoïdes extra ...

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Les <strong>tumeurs</strong> <strong>de</strong>smoï<strong>de</strong>s sont <strong>de</strong>s <strong>tumeurs</strong> qui sedéveloppent à partir du tissu conjonctif, <strong>de</strong>s fascias, <strong>de</strong>saponévroses, ou <strong>de</strong>s cloisons intramusculaires <strong>de</strong>s musc<strong>le</strong>sstriés. El<strong>le</strong>s sont constituées d’une prolifération <strong>de</strong> cellu<strong>le</strong>sconjonctives fusiformes bien différenciées, associées àd’abondants amas <strong>de</strong> collagène. Ce sont <strong>de</strong>s <strong>tumeurs</strong>bénignes rares, à fort potentiel agressif local, sans pouvoirmétastatique, mais souvent récidivantes.Ces <strong>tumeurs</strong> sont classées en <strong>de</strong>ux grands groupes : <strong>le</strong>s<strong>tumeurs</strong> <strong>de</strong>smoï<strong>de</strong>s <strong>extra</strong> abdomina<strong>le</strong>s et abdomina<strong>le</strong>s, quise distinguent aussi bien <strong>dans</strong> la stratégie diagnostique, laprise en charge thérapeutique que <strong>dans</strong> <strong>le</strong> pronostic évolutifet fonctionnel.


OBJECTIFS<strong>Apport</strong> <strong>de</strong> l'imagerie, surtout <strong>l'IRM</strong>, <strong>dans</strong> <strong>le</strong> <strong>diagnostic</strong> et<strong>le</strong> suivi <strong>de</strong>s <strong>tumeurs</strong> <strong>de</strong>smoï<strong>de</strong>s <strong>extra</strong> abdomina<strong>le</strong>s et<strong>dans</strong> l'établissement du bilan lésionnel préopératoire.


PATIENTS&METHODES


PATIENTS- Présentation illustrative <strong>de</strong> 4 patients opérés au serviced’Orthopédie <strong>de</strong> l’Hôpital SAHLOUL <strong>de</strong> SOUSSE entre1995 et 2005.- recul minimum est <strong>de</strong> 2 ans.-<strong>le</strong>s cas ont été choisis pour <strong>le</strong>ur caractère illustratif <strong>de</strong>sdifférents profils évolutifs <strong>de</strong> la maladie.


• L’âge moyen était <strong>de</strong> 36 ans avec <strong>de</strong>s extrêmes <strong>de</strong> 5 à71 ans.• Siège : ceinture scapulo humera<strong>le</strong> (2cas), cuisse (2 cas)• Étiologie principa<strong>le</strong> : non déterminée


METHODESTous <strong>le</strong>s patients on été explorés par :– un bilan radiologique standard– une échographie– une TDM– une IRM– une biopsie chirurgica<strong>le</strong>


RESULTATS


Cas n°1• Homme <strong>de</strong> 71 ans, sans antécé<strong>de</strong>nts pathologiquesnotab<strong>le</strong>s, présentait une tuméfaction au niveau du creuxaxillaire évoluant <strong>de</strong>puis 4 ans.• Quatre mois avant son exploration <strong>le</strong> patient avaitprésenté une dou<strong>le</strong>ur et une limitation <strong>de</strong> la mobilisation<strong>de</strong> son épau<strong>le</strong>, ce qui l’avait poussé à consulter.• A l’examen on a trouvé une tuméfaction du creuxaxillaire à développement postérieur, faisant 10 cm <strong>de</strong>grand axe, <strong>de</strong> consistance ferme, non adhérente auxplans profonds, douloureuse à la palpation et à lamobilisation passive <strong>de</strong> l’épau<strong>le</strong>


Radiographie standard <strong>de</strong> l’épau<strong>le</strong> droite <strong>de</strong> face: présence d’une masse <strong>de</strong>tonalité hydrique homogène au niveau du creux axillaire. Absence <strong>de</strong> lésionosseuse.L’échographie avait montré une masse tissulaire d’échostructure hypoéchogènehétérogène se développant au niveau du creux axillaire et <strong>de</strong> la face postérieur duscapula gauche mesurant 10 cm <strong>de</strong> grand axe, globa<strong>le</strong>ment ovalaire et bien limitée.


abcdIRM: séquence axia<strong>le</strong> pondérée T1(a), T2(b), axia<strong>le</strong>(c) et corona<strong>le</strong>(d) pondérée T1 avecinjection <strong>de</strong> GADO.La masse <strong>de</strong> la région axillaire est en discret hyposignal sur la séquence en ESpT1parrapport aux musc<strong>le</strong>s, en hypersignal hétérogène sur la séquence en ESpT2 et se rehausse<strong>de</strong> façon hétérogène après injection <strong>de</strong> GADO.On ne note pas d’anomalie osseuse associée.Noter que la séquence corona<strong>le</strong> montre bien l’extension en hauteur <strong>de</strong> la lésion.


Une biopsie chirurgica<strong>le</strong> a été faite et l’examenanatomopathologique a conclu à une tumeur <strong>de</strong>smoï<strong>de</strong>. Vula tail<strong>le</strong> <strong>de</strong> la tumeur, ses adhérences profon<strong>de</strong>s et soncontact intime avec <strong>le</strong> paquet vasculo-nerveux axillaire,l’attitu<strong>de</strong> était <strong>de</strong> mettre <strong>le</strong> patient sous Tamoxifène et <strong>de</strong>retar<strong>de</strong>r l’exérèse. Devant la mauvaise observance dutraitement, aucune amélioration objective n’a été constatéechez ce patient avec unrecul <strong>de</strong> 18mois.


Cas n°2•Enfant A.G âgé <strong>de</strong> 5 ans avait consulté pour tuméfaction <strong>de</strong>la fesse gauche avec légère boiterie.•L’examen montrait un enfant en bon état général,présentant une légère boiterie gauche. La fesse gaucheétait <strong>le</strong> siège d’une tuméfaction <strong>de</strong> 15 cm x 10 cm <strong>de</strong> grandsaxes, <strong>de</strong> consistance dure, fixée aux plans profonds etsuperficiels avec une dou<strong>le</strong>ur à la mobilisation.


aIRM en coupes corona<strong>le</strong> T2(a) et axia<strong>le</strong> T1 en saturation <strong>de</strong> graisse injectée(b)Cette masse est en hypersignal hétérogène sur <strong>le</strong>s séquences en ESpT2 et se rehausse <strong>de</strong> façon intenseaprès injection <strong>de</strong> GADO.A noter que la prise <strong>de</strong> contraste intense dépassant <strong>le</strong>s limites <strong>de</strong> la masse, visib<strong>le</strong>s sur <strong>le</strong>s autres séquences,témoignant <strong>de</strong> son caractère infiltrant


Douze mois après, l’examen clinique a suspecté unerécidive tumora<strong>le</strong> au <strong>de</strong>ssus <strong>de</strong> la crête iliaque et une IRM aété <strong>de</strong>mandée, <strong>de</strong>puis <strong>le</strong> patient a été perdu <strong>de</strong> vue


Cas n°3•Patiente A.I âgée <strong>de</strong> 17 ans, avait consulté pour tuméfaction<strong>de</strong> la région postérieur <strong>de</strong> la cuisse droite avec gènefonctionnel<strong>le</strong>. L’histoire <strong>de</strong> sa maladie remontait à 3moisauparavant,•L’examen trouvait une tuméfaction occupant <strong>le</strong>s 2/3 inférieurs<strong>de</strong> la région postéro interne <strong>de</strong> la cuisse droite arrivant jusqu‘aucreux poplité. El<strong>le</strong> mesurait 15 x 10 cm, <strong>de</strong> consistance dure,peu douloureuse et fixée par rapport aux <strong>de</strong>ux plans profond etsuperficiel. La mobilité du genou était limitée en f<strong>le</strong>xion.•Présence d’ une circulation veineuse collatéra<strong>le</strong> avecdiminution <strong>de</strong>s pouls poplité et pédieux, sans signesneurologiques


Rx STD: épaississement<strong>de</strong>s tissus mous <strong>de</strong>s 2/3inférieurs <strong>de</strong> la cuisse droitesans anomalie ostéoarticulaireL’échographie : une masse ovalairehypoéchogène hétérogène.


•L’IRM avait montré une masse <strong>de</strong>s tissus mous en iso signalpar rapport au musc<strong>le</strong> sur <strong>le</strong>s séquences en Esp T1 et enhypersignal hétérogène sur <strong>le</strong>s séquences en Esp T2 , <strong>le</strong>rehaussement était modéré et concernait essentiel<strong>le</strong>ment <strong>le</strong>pô<strong>le</strong> supérieur <strong>de</strong> la lésion avec une la plage non rehaussée(composante fibreuse prédominante). L’échographie auDopp<strong>le</strong>r cou<strong>le</strong>ur et l’artériographie avaient confirmé laperméabilité <strong>de</strong>s axes vasculaires et montraient une artèrepoplité refoulée et grêlique.Une biopsie chirurgica<strong>le</strong> avait été pratiquée. L’examenanatomopathologique avait conclu à une tumeur <strong>de</strong>smoï<strong>de</strong>.Une exérèse large avec un pontage artériel et veineuxfémoro-poplité ont permis <strong>de</strong> sauver la vitalité du membre•17 mois plus tard, une récidive avait été suspectée. Puisconfirmée par l’échographie


IRM:coupes corona<strong>le</strong>s T1avec GADO:montrent un rehaussement intense ethétérogène après injection <strong>de</strong> GADOdémontrant une récidive tumora<strong>le</strong>Une chirurgie délabrante a été pratiquée compliquée par uneischémie <strong>de</strong> la jambe droite, d’où la nécessité d’uneamputation mi-jambe. L’examen anatomopathologique avaitconfirmé <strong>le</strong> <strong>diagnostic</strong> <strong>de</strong> récidive <strong>de</strong> tumeur <strong>de</strong>smoï<strong>de</strong>, larecherche <strong>de</strong>s récepteurs hormonaux était négative. Letraitement était complété par une radiothérapie adjuvante sur<strong>le</strong> lit tumoral.Absence <strong>de</strong> récidive ultérieure avec un recul <strong>de</strong> <strong>de</strong>ux ans.


TDM: coupes axia<strong>le</strong>s injectée à <strong>de</strong>ux niveaux differents: volumineuse masse <strong>de</strong><strong>de</strong>nsité tissulaire iso<strong>de</strong>nse par rapport aux musc<strong>le</strong>s.Sept mois plus tard, la patiente avait consulté pour dou<strong>le</strong>urset tuméfaction au niveau <strong>de</strong> la cicatrice opératoire. Lesdonnées TDM étaient en faveur d’une récidive tumora<strong>le</strong>montrant une masse <strong>de</strong> 11 cm x 5 cm, envahissant <strong>le</strong> musc<strong>le</strong>subscapulaire et l’omoplate


Une troisième récidive paracevica<strong>le</strong> droite était apparue 17mois après la <strong>de</strong>rnière exérèse.abIRM: Masse en discret hyposignal par rapport au musc<strong>le</strong> sur <strong>le</strong>s séquences en EspT1(a) avec un liseré périphérique en hyposignal occupant <strong>le</strong> creux sus claviculaireavec infiltration <strong>de</strong>s espaces profonds qui se rehaussent <strong>de</strong> façon modérée,homogène après injection <strong>de</strong> GADO(b)


cas 1épau<strong>le</strong>Cas 2cuisseCas3cuisseCas 4épau<strong>le</strong>T1Hypo signalhétérogèneHypo signalHypo signalhétérogèneIso-hyposignalaux musc<strong>le</strong>sT2Hyper signalhétérogène+zones en hyposignalHyper signalhétérogène+zones enhypo signalHyper signalhétérogèneHyper signalhétérogène+zonescentra<strong>le</strong>s enhypo signalSTIR-hyper signalfranchyper signalfranc-(prise <strong>de</strong>contraste)modéréeintenseintensemodéréeTab<strong>le</strong>au récapitulatif <strong>de</strong>s aspects en IRM <strong>de</strong>s <strong>tumeurs</strong> <strong>de</strong>smoï<strong>de</strong>s


DISCUSSION


Tumeurs rares non exceptionnel<strong>le</strong>s 2ème et 3ème déca<strong>de</strong> Prédominance féminine Envahissement loco-régiona<strong>le</strong> et récidive Localisations variées, <strong>le</strong>s plus fréquentes: l’épau<strong>le</strong>, lapartie postérieure du tronc et la paroi thoracique, <strong>le</strong>membre inférieur (notamment la cuisse) et la régioncervica<strong>le</strong> .


IMAGERIERadiographie standard :Non spécifiqueÉliminer tumeur osseuse infiltrant <strong>le</strong>s tissus mousOpacité et tuméfaction <strong>de</strong>s tissus mousÉrosions ou déformations osseuse, réactionpériostée.Échographie <strong>de</strong>s parties mol<strong>le</strong>s :Non spécifiqueLésion soli<strong>de</strong> hypoéchogène, homogène rarementhétérogèneIntérêt <strong>de</strong>s biopsies écho-guidées (<strong>tumeurs</strong>uperficiel<strong>le</strong>)


IRM Examen <strong>de</strong> choix Meil<strong>le</strong>ure caractérisation tissulaire Étu<strong>de</strong> <strong>dans</strong> <strong>le</strong>s 3 plans <strong>de</strong> l’espace Étu<strong>de</strong> <strong>de</strong> l’envahissement <strong>de</strong>s structures neurovasculaires,musculaires, tissu sous cutané, rarementosseux Détection <strong>de</strong>s récidives infra cliniques STIR(effacementdu signal <strong>de</strong> la graisse par inversion récupération) Fréquemment :Iso signal T1 (musc<strong>le</strong>), hypersignal T2 (musc<strong>le</strong> -graisse)Zones en hyposignal T1, T2 (riches en collagène,hypo cellulaire )Rehaussement hétérogène


L’IRM Confirme <strong>le</strong> caractère infiltrant <strong>de</strong> ces <strong>tumeurs</strong>,défini <strong>le</strong>ur étendue -en hauteur,en profon<strong>de</strong>ur et <strong>dans</strong> <strong>le</strong>plan transversal- et l’extension vers <strong>le</strong>s structures <strong>de</strong>voisinage notamment : osseuse(la medullaire),articulaire(et capsulo-ligamentaire) et vasculo-nerveuse.L’IRM permet une caractérisation tissulaire, en effet i<strong>le</strong>xiste une corrélation entre hypercellularité etl’hypersignal, el<strong>le</strong> peut montrer une composantefibreuse prédominante (hyposignal prédominant) oumeme une dégénérescence myxomateuse(chezl’enfant)


•Récidives : Domine l’histoire évolutive <strong>de</strong>s TD. Lafréquence <strong>de</strong>s récidives est très variab<strong>le</strong> entre 30 et 40% -l’age (enfant taux <strong>de</strong> récidive >50%),sexe(femmejeune :hyperoestogénie), localisation :ceintures scapulaire etpelvienne et l’exérèse incomplète, qui est souvent <strong>le</strong> cas<strong>dans</strong> <strong>le</strong> cadre du syndrome <strong>de</strong> Gardner(vu la tail<strong>le</strong> <strong>de</strong> latumeur, son caractère infiltrant et son siége abdominal.•Stabilisation tumora<strong>le</strong>•Regression tumora<strong>le</strong>: Le délai <strong>de</strong> régression était <strong>de</strong> 5 à 15ans. Ces cas <strong>de</strong> regression ont été <strong>le</strong> plus observés après laménopause ou après ovariectomie.•Transformation en fibrosarcome:exceptionnel<strong>le</strong> Dans lamajorité <strong>de</strong>s cas la dégénérescence faisait suite à untraitement par chimiothérapie ou radiothérapie.


Traitement La chirurgie : Le traitement <strong>de</strong>s TD est d’abord chirurgical,en essayant d’être carcinologiquement satisfaisant La radiothérapie :El<strong>le</strong> est donc la <strong>de</strong>uxième modalité <strong>de</strong> traitement, indiquéenotamment <strong>dans</strong> <strong>le</strong>s <strong>tumeurs</strong> inextirpab<strong>le</strong>s, Traitement médical :-Les anti-inflammatoires non stéroïdiens :-Chimiothérapie intraveineuse:-Autres thérapeutiques: l’interféron alpha , l’interférongamma , <strong>le</strong>s corticostéroï<strong>de</strong>s , la colchicine , l’inter<strong>le</strong>ukine 2, la warfarine , la théophylline et la testolactone.


CONCLUSION


A travers nos observations, on a essayé d’illustrer <strong>le</strong>sTD <strong>dans</strong> plusieurs localisations, avec <strong>de</strong>s aspectsassez particuliers en imagerie ainsi que <strong>de</strong>s profilsévolutifs différents . actuel<strong>le</strong>ment l’imagerie <strong>le</strong> seul examencomplémentaire accessib<strong>le</strong> et sensib<strong>le</strong> pour détecterces <strong>tumeurs</strong>. L’IRM en est <strong>le</strong> chef <strong>de</strong> fi<strong>le</strong>, qui en plusd’une meil<strong>le</strong>ure caractérisation tissulaire et uneimportante spécificité <strong>dans</strong> la détection <strong>de</strong>s récidives,Les séquences en saturation <strong>de</strong> graisse en particulierla séquence STIR, permettent <strong>de</strong> mieux délimiter lalésion et el<strong>le</strong>s sont particulièrement intéressantes enpost opératoire pour détecter <strong>le</strong>s petites récidives.

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