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No. 2 Printemps - Société historique de Bellechasse

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Au fil <strong>de</strong>s ans A u <strong>de</strong>s gens <strong>de</strong> <strong>Bellechasse</strong>désiraient. Seules les plus hautes eaux <strong>de</strong> l’année couvrent les battures et la grève dans leur entieret quelques heures seulement . Ils étaient beaux les étés <strong>de</strong> ces animaux d’antan qui n’étaient pas,comme ceux d’aujourd’hui, durant toute la belle saison, prisonniers <strong>de</strong>s étables.On sait qu’à la fin d’août, l’herbe se raréfiait souvent dans les champs <strong>de</strong> pacages.Certains cultivateurs, comme l’a déjà fait Moïse Roy, allaient sur les battures faucher à la petitesfaux une certaine quantité <strong>de</strong> jonc qu’ils portaient ensuite dans le clos où se trouvaient leursanimaux. Ça remplaçait le fourrage vert, l’avoine verte qu’offraient d’autres cultivateurs.Jean-Yves Roy dit qu’une année, suite à une sécheresse trop persistante, il avait eurecours au foin <strong>de</strong> grève <strong>de</strong> la façon la plus mo<strong>de</strong>rne qui soit. Au moyen d’une faucheuse -chargeuse automotrice tirant <strong>de</strong>rrière elle une charrette à quatre roues, il coupait chaque jour unelisière <strong>de</strong> jonc et allait détacher la charrette dans le clos <strong>de</strong> pacage. Les animaux se servaient euxmêmes.Il est bien possible que les ancêtres <strong>de</strong> ceux qui occupent aujourd’hui la rive gauche du<strong>de</strong>lta <strong>de</strong> la rivière <strong>de</strong>s Mères,aient récolté le jonc comme lesGourgues et les Roy lerécoltaient, il n’y a pas silongtemps, dans l’anse <strong>de</strong> Saint-Vallier.Sur le Domaine <strong>de</strong> La BoyerLà, la récolte du jonc étaitdavantage apparentée aux autresrécoltes fourragères. Elle sefaisait ordinairement après letemps <strong>de</strong>s foins et avant la coupe<strong>de</strong>s plantes céréalières, <strong>de</strong>Manoir <strong>de</strong> Lanaudièrel’avoine surtout, ordinairement dans la <strong>de</strong>uxième quinzaine du mois d’août. Si l’été avait été tropsec, si les champs <strong>de</strong> foin avaient souffert du manque <strong>de</strong> pluie, compte tenu <strong>de</strong>s dimensions ducheptel composé <strong>de</strong> vaches, <strong>de</strong> taurailles et <strong>de</strong> chevaux, pour compenser, on coupait davantage <strong>de</strong>jonc. <strong>No</strong>tons qu’à ce temps <strong>de</strong> l’année, le jonc avait atteint la limite <strong>de</strong> sa croissance, <strong>de</strong> samaturité. Même s’il avait profité <strong>de</strong> <strong>de</strong>ux marées par jour, on dit qu’il était plus beau si l’été avaitété pluvieux.On utilisait la petite faux à main pour les petites récoltes et la faucheuse mécanique tiréepar les chevaux si on voulait en récolter le plus possible, Même si le terrain sur lequel pousse lejonc est ordinairement glaiseux et que cette glaise, qui est pourtant poussière <strong>de</strong> roches, collait àla base <strong>de</strong>s tiges, il ne semble pas que cela gâtait, ébréchait les faux, compliquait le travail <strong>de</strong>sfaucheurs. On coupait, obligatoirement à marée basse, le jonc qui serait porté au rivage à lafaveur <strong>de</strong> la prochaine marée montante.Le flottageSi on se donne la peine d’ouvrir une tige <strong>de</strong> jonc dans le sens <strong>de</strong> la hauteur, on verra qu’elle esttoute pleine <strong>de</strong> petites chambres d’air, elle nous fait penser aux atocas « canneberges » récoltésdans <strong>de</strong>s bassins inondés et qui font surface dès qu’ils sont détachés <strong>de</strong> la tige qui les retient. Lejonc lui aussi fait surface tout autant que les atocas. La montée du jonc vers le rivage se pratiquait<strong>de</strong> la façon suivante : on se fabriquait une sorte <strong>de</strong> gran<strong>de</strong> ceinture flottante en reliant plusieursplanches bout à bout à l’ai<strong>de</strong> <strong>de</strong> cordages, <strong>de</strong> broches ou <strong>de</strong> lacets et, on s’en servait pourencercler la nappe <strong>de</strong> jonc fraîchement coupée au moment où celle-ci était soulevée par la marée18 <strong>Printemps</strong> 2004

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