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Changeons les règles du jeu - Social Watch

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BrésilHorizon nuageuxLa reprise rapide et marquée de l’économie brésilienne en 2009 est <strong>du</strong>e principalement à une combinaisonde politiques compensatoires non orthodoxes. Les autorités fédéra<strong>les</strong> ont rompu avec l’orientationnéolibérale suivie par <strong>les</strong> administrations précédentes et par le président Lula lui-même lors de son premiermandat. L’expérience brésilienne démontre que <strong>les</strong> politiques socia<strong>les</strong> peuvent aussi favoriser la croissanceéconomique. Mais bien que la situation soit encore contrôlée, une deuxième vague de crise et d’instabilité,dont on ne discerne pas clairement <strong>les</strong> conséquences, pourrait être en train de se former à l’heure actuelle.<strong>Social</strong> <strong>Watch</strong> BrésilIBASE – Institut Brésilien pour l’analysesocial et économique 100Au cours <strong>du</strong> dernier trimestre 2008 la crise mondialeIndice des Capacités de Base (ICB) 2010 Indice d’Equité de Genre (IEG) 2009100ICB = 9693 Enfants atteignantla cinquième annéed’écoleIEG = 68Autonomisationa atteint le Brésil et a brisé l’évolution 38 de la croissance44dont le rythme relativement rapide avait marqué <strong>les</strong>0trois trimestres précédents. Comme le signalait l’édition002009 de <strong>Social</strong> <strong>Watch</strong>, l’économie brésilienne a été95 9597989699<strong>du</strong>rement touchée au moment où l’entrée de capitaux100 100 66100100 100100 65100100s’est brusquement changée en un flux de sortie, entraînantAccouchements assurés par <strong>du</strong> Survivance jusqu’àla chute de la monnaie locale et menaçant l’équi-personnel médical spécialisél’âge de 5 ans Activité économiqueÉ<strong>du</strong>cationlibre d’un groupe de grandes entreprises qui avaientIEG of Bolivia = 66<strong>du</strong> programmeBCIconnuofauBrazilBrésil=sous96le nom de Pland’accélération de la croissance (PAC). Les groupesà faible revenu ont aussi été la cible des politiques :le nombre de personnes pauvres bénéficiant d’uneallocation en espèces (équivalente à un mois de salaireminimum) a augmenté : 100 entre autres, <strong>les</strong> personnes quiont un revenu familial égal ou inférieur 95 à 25 % <strong>du</strong> salaireminimum par habitant, <strong>les</strong> personnes handicapées et<strong>les</strong> personnes pauvres âgées de plus de 65 ans. Despensions de retraite ont été élargies aux travailleursagrico<strong>les</strong> (même s’ils n’ont pas cotisé au préalable).0La Bolsa Familia transfère des revenus complémentairesaux famil<strong>les</strong> vivant dans une extrême pauvreté,et distribue BRL 12,5 milliards (environ USD 6,947998100 100milliards) sur presque tout le territoire national. La BolsaFamilia, non seulement s’est avérée un instrumentIEG of Brazil = 6810015025misé sur l’appréciation continue <strong>du</strong> réal brésilien sur lemarché des dérivés.Comme lors des crises antérieures, la commotiona été grave, mais pas mortelle. De fait, après six moisde récession, l’économie brésilienne a commencé àreprendre son essor au deuxième 100 trimestre 2009. Lacroissance s’est accélérée depuis lors et <strong>les</strong> pronosticspour 2010 prévoient un taux de croissance <strong>du</strong> Pro<strong>du</strong>itintérieur brut (PIB) d’un minimum de 5,5 % à près de437 %. L’entrée de capitaux a repris au milieu de l’année2009 et le pays a affronté une nouvelle étape de taux de0change surélevé, avec tous <strong>les</strong> risques que cela implique.Pendant le premier semestre 2010, l’instabilité financièrea de nouveau augmenté en raison des problèmesde balance des paiements en Grèce, au Portugal,97100 64100en Espagne et en Italie, entre autres, mais il était encoretrop tôt pour calculer leur impact sur le Brésil.1 Bolsa Familia est un programme conditionnel de transfertd’argent, destiné aux ménages <strong>les</strong> plus pauvres ayant desenfants de moins de 17 ans.c = 98 est considéré en général BCI comme of Egypt, une grande Arab Rep. réussite, = 91Politiques socia<strong>les</strong> et croissancemais elle a également procuré un soutien important àéconomiquela demande interne, notamment en ce qui concerne <strong>les</strong>La reprise rapide et marquée de l’économie brésilienne biens de consommation périssab<strong>les</strong>. Étant donné queen 2009 est <strong>du</strong>e principalement à une combinaison de <strong>les</strong> famil<strong>les</strong> pauvres consomment tout leur revenu, cespolitiques compensatoires non orthodoxes. L’administration<strong>du</strong> président Luiz Inácio Lula da Silva a bien demande, établissant un seuil face à toute éventuelleaides se sont tra<strong>du</strong>ites par une hausse directe de la100progressé depuis <strong>les</strong> politiques néolibéra<strong>les</strong> qui ont ré<strong>du</strong>ction des dépenses destinées à la consommationdéfini son premier mandat 2003-2007. Le rétablissements’est effectué grâce à la robustesse de la demande Familia ont également une répercussion expansivedans le pays. Les dépenses qui se fondent sur la Bolsaintérieure, alimentée par : des politiques d’augmentation<strong>du</strong> salaire minimum, des 0politiques socia<strong>les</strong>, dont nomique. Les dépenses origina<strong>les</strong> se transforment enindirecte sur la demande et sur le degré d’activité éco-16la plus importante est la « Bolsa Familia » (allocation revenus pour d’autres personnes, revenus qui seront96 familiale) 1 , des politiques d’élargissement <strong>du</strong> 9753crédit dépensés à leur tour pour stimuler d’autres activités.100100 100offert par <strong>les</strong> banques publiques et, dans une moindre Du fait <strong>du</strong> caractère décentralisé de ce plan, ces relancespeuvent concerner <strong>les</strong> activités loca<strong>les</strong> et ré-mesure, des politiques fisca<strong>les</strong> placées sous le bouclierpercuter davantage sur l’emploi et la consommationIEG of Indonesia = 55supplémentaire.Ces dépenses ont servi, sans aucun doute, à éviterla récession que l’impact négatif généré par la disparitéde la balance des paiements aurait dû pro<strong>du</strong>ire fin2008 et début 2009. L’expérience brésilienne prouveque <strong>les</strong> politiques socia<strong>les</strong> peuvent aussi favoriser lacroissance économique, car <strong>les</strong> famil<strong>les</strong> pauvres quireçoivent cette aide ont une très forte tendance à laconsommation. L’impact macroéconomique de cespolitiques est supérieur à celui des politiques mises enœuvre dans d’autres pays, comme par exemple la ré<strong>du</strong>ctiondes impôts. Cette dernière tend à favoriser <strong>les</strong>gros revenus (ceux qui paient des impôts directs) quiprofitent de l’occasion pour épargner une partie de cesbénéfices inespérés, freinant ainsi l’impact expansif.100Le deuxième pilier des politiques anticycliques <strong>du</strong>Gouvernement a été l’expansion <strong>du</strong> crédit. 91 Dans des100 100 100situations de grande incertitude, le crédit a tendanceà diminuer parce que <strong>les</strong> institutions financières préfèrentIEG of Czech Republic = 68efficace dans la ré<strong>du</strong>ction de l’extrême pauvreté, ce quichercher des actifs plus sûrs au lieu d’accorderIEG of Egypt = 44100des crédits aux entreprises ou aux consommateurs,opérations rentab<strong>les</strong> mais plus risquées. Cela provoquela baisse de la pro<strong>du</strong>ction, parce que <strong>les</strong> entreprisesne peuvent pas embaucher de travailleurs ni acheter dematières premières si el<strong>les</strong> n’ont pas de capital circulant,de sorte que <strong>les</strong> consommateurs ne peuvent pasfinancer leurs achats de biens <strong>du</strong>rab<strong>les</strong>. Les autoritésfédéra<strong>les</strong> ont rompu avec l’orientation néo-libérale suiviepar l’ex-président Fernando Henrique Cardoso etpar « Lula » lui-même pendant son premier mandat,qui traitait <strong>les</strong> banques publiques comme si el<strong>les</strong> étaientprivées.Alors que <strong>les</strong> banques privées <strong>du</strong> Brésil et d’autrespays fuyaient <strong>les</strong> emprunts, la Banco do Brasil (banquecommerciale contrôlée par le Gouvernement etnon pas par la Banque centrale), la Caisse brésilienned’épargne Caixa Econômica Federal (CEF, spécialiséedans le financement au bâtiment et à l’assainissement)et la Banque nationale de développement économiqueet social (BNDES) ont fait l’impossible pour combler ceRapports nationaux 76 <strong>Social</strong> <strong>Watch</strong>100 10010087

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