7381100SurinameLes grands en<strong>jeu</strong>x <strong>du</strong> futur09Aujourd’hui le pays dépend82en grande partie de l’assistance extérieure par le biais des relations d’aide bilatéra<strong>les</strong> ou97984756des institutions 77 multilatéra<strong>les</strong> 100 de financement. S’il y a eu une 100 croissance économique au cours de la dernière décennie,cette croissance a eu des effets contraires pour le développement car <strong>les</strong> inégalités se sont accentuées dans une sociétédéjà vulnérable. Avec un index de pauvreté supérieur à 60 %, le pays est confronté à des problèmes tels que : leIEG of Nigeria = 44 BCI of Paraguay = 89IEG of Paraguay = 67logement, l’accès aux soins, l’é<strong>du</strong>cation, <strong>les</strong> inégalités des sexes. Pour atteindre une croissance et un développement<strong>du</strong>rab<strong>les</strong>, le pays doit arriver à un équilibre entre <strong>les</strong> intérêts des groupes ethniques et ceux de toute la nation.100 100 100100 100100087100047100Institut pour <strong>les</strong> Finances PubliquesDr. Satja Jabar100Le Suriname, une petite économie avec 517.000habitants et une superficie de 164.000 km 21 , a gardéIndice des Capacités de Base (ICB) 2010 Indice d’Equité de Genre (IEG) 2009100ICB = 91 IEG = 5685 Enfants atteignantla cinquième annéed’écoleAutonomisationdepuis l’époque coloniale une double structure de23pro<strong>du</strong>ction : d’un côté, des pro<strong>du</strong>its agrico<strong>les</strong> de240faible valeur et des matières premières pro<strong>du</strong>ites par00<strong>les</strong> entreprises loca<strong>les</strong>, et de l’autre, des pro<strong>du</strong>its de90999297haute valeur provenant de l’in<strong>du</strong>strie minière, tels4697100 100 71100100 100100 100que la bauxite, l’or et récemment le pétrole, gérés par Accouchements assurés par <strong>du</strong> Survivance jusqu’àdes multinationa<strong>les</strong> étrangères. Le Gouvernement a personnel médical spécialisél’âge de 5 ans Activité économiqueÉ<strong>du</strong>cationdonc peu d’influence sur le 85 % des revenus issus100IEG of Switzerland = 62des exportations. Le pétrole a été et continue d’êtrela seule expérience nationale économiquement réussie,même si <strong>les</strong> télécommunications et le tourismeont récemment apporté une contribution de plus enplus importante au revenu national.Depuis son indépendance 100 en 1975, le Surinamea reçu ou emprunté des millions de dollars américainspar le biais des relations d’aide bilatéra<strong>les</strong> ou48<strong>les</strong> institutions financières multilatéra<strong>les</strong> comme laBanque interaméricaine de développement (BID).L’aide hollandaise a par exemple représenté près de0USD100 millions par an depuis l’indépendance, saufpendant <strong>les</strong> périodes de gouvernement militaire, etle total de l’assistance de la Commission européenne 97100 72100(CE) depuis 1975 est estimé à USD 203 millions. Cetargent, auquel s’ajoutent <strong>les</strong> dépenses <strong>du</strong> budgetnational, s’est tra<strong>du</strong>it par une forte croissance économiquependant <strong>les</strong> cinq dernières années.Cette croissance a eu toutefois des effetscontraires sur le développement, étant donné qu’ellea accentué <strong>les</strong> inégalités au sein d’une société quiétait déjà vulnérable. Le Suriname se trouve au 97 èmerang sur 182 pays selon l’Indice de développement100humain (IDH) 2009 <strong>du</strong> PNUD, avec un IDH de 0,769.Il occupe en outre le 46 ème rang sur 135 pays selonl’Indicateur de pauvreté humaine 52 (IPH), avec unevaleur de 10,1 %. Son rapport sur l’évolution desobjectifs <strong>du</strong> Millénaire pour le développement (OMD)2005 signale qu’en 1999-20000plus de 60 % de lapopulation vivait en dessous <strong>du</strong> seuil de pauvreté 2 .Le GouvernementBCI of Surinameemploie=environ9140 % dela population active, devenant l’employeur le plusimportant <strong>du</strong> pays. Ceci exerce une énorme pressionsur ses finances, étant donné que <strong>les</strong> salairesreprésentent une moyenne de 80 % des dépensesordinaires, laissant peu 100 de marge 93 pour d’autres dépensescomme <strong>les</strong> télécommunications, la formationet <strong>les</strong> transports 3 . Il existe un legs historiquede l’État qui nomme des fonctionnaires publics afind’établir sa légitimité et son pouvoir, et la restructuration<strong>du</strong> Gouvernement a été une priorité politique0pendant des décennies. Le secteur privé est en généralpetit et faible ; il est composé à 90 % de petites100entreprises familia<strong>les</strong> qui emploient entre une 99 et dix100personnes 4 100.IEG of Suriname = 56formation professionnelle des maîtres, des professeurspeu compétents et une mauvaise qualité dessystèmes d’examen et de sélection 6 .Le secteur de la santé au Suriname doit faireface aujourd’hui à de graves difficultés. Plus de 30 %de la population n’a pas 100d’assurance maladie ou decouverture médicale 7 . Ceci a obligé le ministère de laSanté à concevoir un plan d’assurance 52 maladie généralqui est encore en discussion. L’accès à l’eau età l’assainissement est aussi inégalitaire. La pollutionpar le mercure liée aux activités d’extraction d’or à0petite échelle dans l’intérieur <strong>du</strong> pays, l’emploi excessifde pesticides sur <strong>les</strong> terres agrico<strong>les</strong> des zones72rura<strong>les</strong> côtières et la pratique généralisée <strong>du</strong> 9774rejet des100 100 100eaux usées dans <strong>les</strong> rues et <strong>les</strong> canaux représententune grave menace pour la qualité de l’eau potable.Des en<strong>jeu</strong>x sociaux partoutLe logement est un autre en<strong>jeu</strong> ma<strong>jeu</strong>r. CertainesIEG of france 72 Le Suriname est BCI confronté of USA à 97 de nombreux problèmessituations IEG sont of comparab<strong>les</strong> USA 74 aux bidonvil<strong>les</strong>sociaux, dont l’accès inégal à l’é<strong>du</strong>cation, surtout d’Amérique latine, avec des gens habitant des logementsdans <strong>les</strong> zones <strong>les</strong> plus pauvres. La faible préparationillégaux situés sur des terres qui ne leurdes maîtres et la mauvaise qualité des éco<strong>les</strong> et des appartiennent pas. Dans ces zones il n’y a pas d’eauressources d’apprentissage ne contribuent pas à courante ni d’installations sanitaires ou électriques,combattre l’inefficacité <strong>du</strong> système d’enseignement et le manque d’opportunités d’emploi entraîne un100100primaire, où plus de 40 % des 87élèves prennent sept taux élevé de criminalité. Les estimations pour l’annéeans ou plus pour achever un cycle de six ans et où2008 montrent un déficit de 30.000 logementsseulement 50 % d’entre eux réussissent l’examen sur un total estimé de 120.000 52foyers au niveau nationalfinal. Ceci en dépit <strong>du</strong> fait qu’environ 6,5 % <strong>du</strong> PIB8 . Cela signifie que 25 % des foyers manquentet 15 % des dépenses ordinaires <strong>du</strong> Gouvernement d’un logement approprié.sont consacrés à l’é<strong>du</strong>cation 0 5 . Cette inefficacité est0<strong>du</strong>e au manque d’aides pour un apprentissage de 6 VVOB (Association 51 flamande pour la coopération au8798qualité, à des plans d’études ca<strong>du</strong>cs, avec une faible développement et à l’assistance), Une é<strong>du</strong>cation pour le51999899100 100 100100 100Développement, 100 “Surinam : Building the Ship of E<strong>du</strong>cational 100Reform.” Disponible sur : .2 Gouvernement <strong>du</strong> Suriname et Équipe de l’ONU dans le pays,4 Iwan Poerschke, “Quick Scan of Small Entrepreneurs in 7 Organisation panaméricaine de la santé (OPS), Health in theIEG of El Salvador = 68Surinam MDG Baseline Report 2005. Disponible sur : .5 Ministère des Finances, Bureau central de comptabilité,divers rapports budgétaires.8 Felipe Morris, “Surinam Housing Market Study,” BID, le 14août 2008.10010010010090Rapports nationaux 174 <strong>Social</strong> <strong>Watch</strong>100 100100
Tableau 1. Surinam, indicateurs sélectionnés 2002–2008Une dépendance vis-à-vis de l’aideextérieure au développementLa BID gère deux programmes de prêts dans le pays(20 % de prêts, 80 % de dons) pour augmenter l’offrede logements. Avec le premier programme, leProgramme de logement pour <strong>les</strong> famil<strong>les</strong> à faib<strong>les</strong>revenus, environ 1.155 logements neufs et 2.512rénovations ont été financés, y compris une subventionpour <strong>les</strong> prestataires. Ce programme favorisait<strong>les</strong> femmes car environ 60 % des foyers de Paramaribo,capitale <strong>du</strong> pays, sont à la charge de femmes 9 . Ily avait cependant un facteur contraignant : beaucoupde gens ne disposaient pas d’un titre de propriété<strong>du</strong> terrain sur lequel allaient être construits <strong>les</strong> nouveauxlogements. La BID a aussi mis au point avecle Gouvernement un programme à long terme pouraméliorer l’é<strong>du</strong>cation.Le pays donateur le plus important, <strong>les</strong> Pays-Bas, a financé un programme de microcrédits. Sonbut est de stimuler l’initiative micro-entrepreneurialeet d’inciter <strong>les</strong> femmes à présenter des demandes.Plus de USD 123 millions sont également investisen infrastructures physiques, comme l’améliorationdes routes, l’é<strong>du</strong>cation, le renforcement de lacapacité entrepreneuriale, l’information et le registre<strong>du</strong> cadastre.2004 2005 2006 2007 2008*PIB réel (millions USD, prix <strong>du</strong> marché) 1.929 2.014 2.091 2.200 2.313PNB par tête en USD 2.815 3.429 4.033 4.675 5.790Source : Bureau général des statistiques, publications diverses.Tableau 2. Revenus réels <strong>du</strong> Gouvernement 2006-2008 (millions USD)2006 % 2007 % 2008 % 2009 %1. Impôts 458 71,6% 571 67,1% 630 72,5% 631 61%2. Revenus non fiscaux 123 19,2% 144 16,9% 146 16,8% 210 20%3. Dons 59 9,2% 136 16,0% 93 10,7% 198 19%Source : ministère des Finances 2010.Comme cela apparaît ci-dessous, on attendaitque l’assistance des donateurs joue un rôle important(19 %) dans le total des revenus <strong>du</strong> Gouvernementen 2009. Le Plan pluriannuel de développement2006-2011 <strong>du</strong> Suriname prévoit que 50% de sonfinancement proviendra de l’Investissement directétranger (IDE) 10 . Les revenus <strong>du</strong> pays devront toutefoisaugmenter pour que l’on puisse accéder à undéveloppement et à une croissance indépendants.L’assiette fiscale doit être élargie par l’intro<strong>du</strong>ction,par exemple, d’un impôt sur le patrimoine, ce qui n’apas été fait pour des raisons politiques.Égalité des sexesLa question de l’égalité des sexes mériterait plus d’attentionde la part <strong>du</strong> Gouvernement mais il n’existeaucune politique nationale d’action dans le domaine.Dans une déclaration auprès de la Commission dela condition de la femme de l’ONU, le ministre del’Intérieur Maurits Hassankhan a reconnu qu’il existaitencore beaucoup de défis à relever concernantl’égalité des sexes et l’autonomisation des femmes :« Outre l’insuffisance des ressources financières,nous devons aussi faire face à des en<strong>jeu</strong>x concernantl’incapacité des fonctionnaires <strong>du</strong> Gouvernement etde la société civile, y compris <strong>les</strong> ONG. Le manque dedonnées détaillées et d’analyses limite la conceptionet la mise en place de politiques orientées vers l’améliorationde la situation et des droits des femmes,et limite en outre notre propre capacité à mesurer<strong>les</strong> progrès faits dans l’assignation des ressources<strong>du</strong> pays » 11 .Les en<strong>jeu</strong>x <strong>du</strong> futurLe Suriname est confronté à quatre en<strong>jeu</strong>x ma<strong>jeu</strong>rs.Le premier est sa dépendance vis-à-vis des donateurspour <strong>les</strong> projets de développement car l’assistanceofficielle pour le développement ne continuerapas éternellement. Le second relève <strong>du</strong> fait qu’environ80 % <strong>du</strong> revenu des exportations provient despro<strong>du</strong>its miniers (pétrole, or, bauxite et alumine), quisont des ressources non renouvelab<strong>les</strong>. La planificationpour le futur devra donc inclure le développementde pro<strong>du</strong>its <strong>du</strong>rab<strong>les</strong>.Le troisième en<strong>jeu</strong> est le renforcement institutionnel.Au sein <strong>du</strong> Gouvernement il y a toujours euplusieurs institutions faib<strong>les</strong> ou inexistantes. Sousla pression des relations internationa<strong>les</strong>, des institutionsmultilatéra<strong>les</strong> comme le FMI et la BID et deson principal donateur, <strong>les</strong> Pays-Bas, le Surinames’est vu contraint d’adopter l’approche <strong>du</strong> « marchélibre» pour la croissance et le développement. Celaexige la mise en place de plusieurs mécanismes etinstitutions pour la création et le contrôle <strong>du</strong> marchéet pour le règlement de la concurrence qui, ou bienne sont pas en place aujourd’hui, ou bien sont trèsfaib<strong>les</strong>.Le quatrième en<strong>jeu</strong>, enfin, est de trouver unéquilibre entre <strong>les</strong> intérêts des groupes ethniqueset ceux de la nation prise dans son ensemble. Àpeu d’exceptions près, <strong>les</strong> partis politiques se sontlongtemps fondés sur l’ethnicité, et la politique aété utilisée pour fournir aux membres d’un groupeethnique en particulier des emplois, des revenus,des terres, des cartes d’assurance maladie et l’accèsà d’autres facteurs de pro<strong>du</strong>ction. Cette concurrenceethnique est un obstacle dans le chemin vers unegestion efficace et effective <strong>du</strong> Gouvernement et dela gouvernance. n9 Bureau général des statistiques, Enquêtes sur le budget desfoyers.10 Département d’État des États-Unis, “2009 InvestmentClimate Statement – Surinam”. Disponible sur : .11 New York, le 27 février 2008.<strong>Social</strong> <strong>Watch</strong> 175 Suriname