100République-Unie de Tanzanie43OMD: une croisade en rupture de fonds0Les efforts 82 <strong>du</strong> Gouvernement pour améliorer la vie des Tanzaniens sont restés vains <strong>du</strong> fait notamment <strong>du</strong> manque8971 d’engagement envers <strong>les</strong> stratégies, 100 tant 52 à l’échelle nationale 100 qu’internationale : le déboursement 61 de l’Aide 76 publiqueau développement (APD) prend souvent <strong>du</strong> retard et n’accompagne pas le processus budgétaire national de laTanzanie. L’accroissement de la dette externe de la Tanzanie freinera la croissance économique dont la stabilité estIEG of Slovenia = 65BCI of Senegal = 71IEG of Senegal = 55tant appréciée. Bien que <strong>les</strong> indicateurs économiques soient encourageants, <strong>les</strong> indicateurs sociaux – surtout ceuxqui concernent l’égalité des sexes – révèlent que pour atteindre <strong>les</strong> OMD <strong>les</strong> efforts doivent être accrus.100100 100 100100 10010007210002785SAHRiNGON Tanzania ChapterArmando SwenyaMartina M. Kabisama 100Indice des Capacités de Base (ICB) 2010 Indice d’Equité de Genre (IEG) 2009100ICB = 75 93Enfants atteignantla cinquième annéed’écoleIEG = 72AutonomisationLa Tanzanie a adopté différentes politiques destinéesà ré<strong>du</strong>ire la pauvreté, dont la Vision 2025 <strong>du</strong> Développementde Tanzanie (pour le continent), Vision 202026(pour Zanzibar), ainsi que <strong>les</strong> Objectifs <strong>du</strong> Millénaire0pour le développement (OMD). Pour <strong>les</strong> appliquer, le00Gouvernement a annoncé la Stratégie nationale de79908481croissance et de ré<strong>du</strong>ction de la pauvreté destinée100 100 6443100100 100100 100non seulement à favoriser la croissance et à ré<strong>du</strong>ire la Accouchements assurés par <strong>du</strong> Survivance jusqu’àpauvreté mais aussi à accroître le bien-être, la qualité personnel médical spécialisél’âge de 5 ans Activité économiqueÉ<strong>du</strong>cationde vie, la gouvernance et la vérification des comptes.IEG of Zambia = 56Cependant <strong>les</strong> efforts <strong>du</strong> Gouvernement pour améliorerla vie des Tanzaniens sont restés vains, puisquela ma<strong>jeu</strong>re partie de la population survit avec moinsd’un dollar par jour.Limites de la croissance économique100Le taux de croissance économique de la Tanzanieest passé de 4,1 % en 1998 à 7,4 % en 2008 ; pourn/d2009 on prévoyait une chute à 5 % compte tenu dela crise économique mondiale, avant de remontergra<strong>du</strong>ellement à 7,5 % pour 2012 1 . Au cours des cinq0dernières années, le taux moyen de croissance économiqueannuelle a été de l’ordre de 7 %, dépassantn/dn/ddepuis l’an 2000 la croissance des intrants travail et100capital (tous <strong>les</strong> deux en dessous de 2 %) 2 100, ce quidénote un meilleur usage de ces ressources grâceaux réformes et à la technologie.La Tanzanie figure au 151ème rang des 182pays classés dans l’Indicateur de développementhumain (IDH), avec un Pro<strong>du</strong>it intérieur brut (PIB)par habitant d’environ USD 1.150, mais seulementUSD 430 en termes nominaux. Bien que l’agriculturereprésente à peine 24 % <strong>du</strong> PIB, 75 % de la populationsoit employée dans ce secteur 3 .100La Tanzanie a appliqué une politique agricole révolutionnaire,appelée « Kilimo Kwanza » (L’agricul-ture d’abord), encourageantBCI of Tanzania<strong>les</strong> méthodes= 75modernesde pro<strong>du</strong>ction. Cependant, malgré <strong>les</strong> efforts réalisésdepuis 1967 destinés à propager l’arrosage, jusqu’àprésent seul 1 % des 29 millions d’hectares de terrecultivable est arrosé. Un deuxième frein concerne<strong>les</strong> ressources qui malgré 100 la politique Kilmo Kwanza98se sont maintenues à 6,5 % <strong>du</strong> budget total de 9,5billions de shillings tanzaniens (USD 6,4 milliards)en 2009/ 2010 4 .IEG of Tanzania = 72Simultanément le taux d’inflation est rapidementmonté à 12,2 % 7 à mesure que <strong>les</strong> prix des pro<strong>du</strong>itsimportés augmentaient en raison de la chute dela valeur <strong>du</strong> taux de change des shillings à l’étrangeren 2008 et en décembre 2009. On prévoyait que letaux d’inflation pour 2009 100 resterait très en dessousde 10 %, bien que ce taux soit supérieur à l’objectifde 7 % aligné sur la baisse des prix des denrées alimentaires.Selon le FMI, la Banque centrale est raisonnable-Inflation et dettes entravent la croissance ment indépendante et son but principal a été de juguler6économique00l’inflation. Cependant <strong>les</strong> effets de la hausse des taux74L’équilibre fiscal de La Tanzanie s’inscrit dans des d’intérêt sur le volume de crédit, en particulier pour le99marges jugées 88 acceptab<strong>les</strong>, bien que son obtentionsecteur privé, sont sérieusement34pris en compte. 98 Le 88100 dépende intimement de l’aide des donateurs.100 100100 100crédit au secteur privé est parti d’une base très faible –100La dette publique se situe autour de 25 % <strong>du</strong> PIB et de 9 % <strong>du</strong> PIB en 2003 – mais il a atteint presque 20 %an = 0on la considère soutenable à la suite des annulations en 2008. Étant donné l’ampleur de la dette, SAHRiNdela dette effectuées BCI of en Bahrain l’an 2000 = 95 IEG of Bahrain = 46dans le cadre <strong>du</strong> GON recommande au Gouvernement de ré<strong>du</strong>ire <strong>les</strong>programme Initiative pour la ré<strong>du</strong>ction de la dette frais ordinaires au minimum afin de compter sur unedes pays pauvres très endettés 5 .base fiable pour la croissance économique.Le budget affecté aux frais ordinaires et au développementa lui-même posé des problèmes. Pour En<strong>jeu</strong>x pour l’APD et <strong>les</strong> OMDl’année fiscale 2009, le Gouvernement a affecté USD La Déclaration de Paris sur l’efficacité de l’aide, ratifiéepar <strong>les</strong> pays en développement et <strong>les</strong> partenaires1001006,4 milliards, parmi <strong>les</strong>quels 83 USD 4,5 milliards ontété destinés aux frais ordinaires et USD 1,9 milliard donneurs en 2005, reconnaît que l’efficacité de l’aide54aux frais de développement, dont USD 1,3 milliard – demande un engagement au niveau mondial pour78 % – dépendent de l’aide externe 6 .accroître l’aide au développement et elle insiste surl’urgence d’une recherche commune 23 afin de trouver1 République-Unie de Tanzanie, Poverty and Human00Development Report, Dar es Salaam, 2009. Disponible<strong>les</strong> moyens <strong>les</strong> plus efficaces 0 de canaliser l’aide poursur : .économiques Mustafa Haidi Mkulo, lors de la présentation9697Malgré l’engagement 37 pris envers la Déclaration 94des recettes et des frais prévus pour l’année fiscale 2009/10.100 2 Leenderl 100 Coljin, “Country 74 Report – Tanzania,”Service de 100100 100100 100100Dodoma, le 11 juin 2009, 73. Disponible sur :de Paris, la dette externe de la Tanzanie représenteRecherche économique, Rabobank Pays-Bas, février 2009.Disponible sur : .= 100 IEG of Canada = 743 L’IDH a augmenté de 1,15 annuel seulement entre5 Ministère des BCI Finances of Guatemala et des affaires économiques, = 87 IEG of Guatemala = 517 Office national de statistiques et Banque de Tanzanie. Voir :1990 (0,436) et 2007/9 (0,530). PNUD, Rapport sur leEconomic Survey 2008, Dar es Salaam, 2009.développement humain 2009, 71, 72, 81 y 130.6 Ibid. 73, 74.(consulté le 16 mars 2010).10051100Rapports nationaux 160 <strong>Social</strong> <strong>Watch</strong>100 10010086
accroissement d’environ USD 500 millions par anaprès l’annulation de la dette externe en 2000 8 . Leremboursement de la dette n’a progressé que de1 % à 2 % <strong>du</strong> montant total de la dette à long termealors qu’il existe d’importants arriérés de capital etd’intérêts qui, même s’ils diminuent, dépassent <strong>les</strong>USD 1,2 milliard, avec des pays non intégrés dansl’OCDE tels que la Chine et <strong>les</strong> pays arabes.On a souvent loué <strong>les</strong> progrès effectués parla Tanzanie pour améliorer sa gestion de l’aide, ellegarde néanmoins bon nombre de caractéristiquesd’un pays typiquement dépendant de l’APD. Le budgetpour l’année fiscale 2008-2009 révèle que l’aidereprésente environ 35 % de son budget. Pendantl’année fiscale 2007-2008, l’APD pour la Tanzanie aété de USD 2 milliards 9 . Cette somme comprend desdonations, un allègement de la dette et des prêts.La gestion de l’aide en Tanzanie s’appuie sur laStratégie d’assistance conjointe (JAST, d’après <strong>les</strong>sig<strong>les</strong> en anglais), mise en oeuvre par le Gouvernementet ses partenaires donateurs. L’aide perçuepour le développement à travers la JAST revêt troismodalités phares : l’Aide budgétaire globale (ABG),<strong>les</strong> Fonds communs (FC) et le financement direct deprojets, la modalité préférée étant l’ABG. Cependant,une grande partie de l’aide continue à être apportéeà travers la modalité de financement de projets, quidans bien des cas sont hors budget. Les donateurssont enjoints à s’écarter des projets pour se redirigervers des programmes établis à travers <strong>les</strong> JAST.Un rapport <strong>du</strong> ministère des Finances et desaffaires économiques de 2008 indiquait que l’ABGet le FC maintenaient de bons résultats, alors que lefinancement de projets continue à poser des défis,y compris l’incapacité des ministères sectoriels àjustifier <strong>les</strong> dépenses effectuées des fonds de projets,<strong>les</strong> retards et <strong>les</strong> irrégularités dans le financement,puisque <strong>les</strong> déboursements de fonds dépendent de laprogression de la mise en œuvre de plusieurs actionspréalab<strong>les</strong>, des exigences requises de procédé et desévaluations des performances de l’année en cours.De plus, il n’y a pas de sanctions pour <strong>les</strong> donateurslorsque ceux-ci ne tiennent pas leur promessede soutien aux pays en développement. Cette situationenfreint le principe de responsabilité mutuelle,l’un des cinq principes de la Déclaration de Paris.SAHRiNGON Tanzanie recommande aux donateursd’offrir leur aide à l’APG parce qu’il est plusfacile par cette voie de maintenir <strong>les</strong> déboursementsface aux circonstances politiques fluctuantes. Parexemple, le Royaume Uni a retenu £ 10 millions(USD 14,3 millions) de son déboursement de l’annéefiscale 2002 quand l’intention de la Tanzanie d’acheterun système de contrôle de trafic aérien de USD 40millions à des fins militaires a été révélée 10 .TABLEAU 1. Tendance de la Tanzanie pour l’application des OMDObjectif <strong>du</strong> Millénairepour le développementPourcentage de la population endessous <strong>du</strong> seuil de pauvreté etdes premières nécessitésTaux net de scolarisation dansle PrimaireTaux de mortalité des enfants demoins de cinq ans (pour 1.000nés vivants)Taux de mortalité infantile (pour100.000 nés vivants)Taux d’accouchements assistéspar un personnel de santé qualifiéTaux de mortalité maternelle(pour 100.000 nés vivants)La diminution de l’aide extérieure représenteun autre problème. La Tanzanie doit recevoir USD 4milliards en 2010 pour pouvoir atteindre <strong>les</strong> OMD 11 .Cependant, pour réaliser cet objectif le Gouvernementdoit accepter <strong>les</strong> strictes conditions imposéespour l’aide par le FMI et la Banque Mondiale. Lesdonateurs bilatéraux fournissent des ressourcesd’aide pour l’application des OMD à travers des programmessectoriels.Egalité des sexes : de sévères contrastesUne révision des lois, des stratégies et des politiquesafin de promouvoir <strong>les</strong> OMD et de <strong>les</strong> aligner sur<strong>les</strong> principes d’égalité des sexes s’est tra<strong>du</strong>ite pardes lois sur <strong>les</strong> terres qui reconnaissent l’égalité desdroits entre <strong>les</strong> hommes et <strong>les</strong> femmes 12 , des lois<strong>du</strong> travail qui interdisent la discrimination contre <strong>les</strong>femmes sur <strong>les</strong> lieux de travail, des lois qui déclarentla mutilation génitale féminine comme étant criminelleet des politiques d’action positive destinées àaccroître le nombre de femmes impliquées dans lapolitique et la prise de décisions 13 .Cependant, différents facteurs empêchent encorela femme d’exercer ses droits humains. Unesérie de lois discriminatoires subsiste toujours, dontla Déclaration de Loi coutumière de 1963 qui, entreautres, interdit aux veuves d’hériter des terres de leurmari défunt ; et <strong>les</strong> lois sur le mariage qui permettentle mariage des fil<strong>les</strong> de moins de 15 ans 14 .La violence à l’encontre des femmes est unautre problème. L’article 1 de la Déclaration desNations Unies sur l’Élimination de la violence àl’égard des femmes (1993) la définit comme désignant« tous <strong>les</strong> actes de violence dirigés contrele sexe féminin, et causant ou pouvant causer aux1990 2000 2008 2015 RéalisableRéel Atten<strong>du</strong>[pour 2015]39 36 33,64 25,0 19,5Difficilementréalisable54,2 58,7 97,2 87,2 100 Réalisable191 153 112 99,6 64 Réalisable115 99 68 59,6 38 Réalisable43,9 35,8 63 77,1 90529 - 578 244 133DifficilementréalisableDifficilementréalisablePrévalence <strong>du</strong> VIH, 15-24 ans 6 - 2,5