République centrafricaineObstac<strong>les</strong> multip<strong>les</strong>, rythme lent10097100560Après la mise en oeuvre <strong>du</strong> Document de stratégie de 98 ré<strong>du</strong>ction de la pauvreté (DSRP) des progrès99ont étéenregistrés, cependant leur 100 lenteur et la situation critique 100 de départ rendent 100 <strong>les</strong> Objectifs 62 <strong>du</strong> millénaire pour 100 ledéveloppement (OMD) diffici<strong>les</strong> à atteindre dans <strong>les</strong> délais impartis. Le processus de relance économique, dela santé, de la sécurité et de la gouvernance qui grâce à la pacification politique, aux mesures gouvernementa<strong>les</strong>BCI of Argentina = 98IEG of Argentina = 72et à l’aide internationale est en train de s’effectuer, se heurte à d’innombrab<strong>les</strong> difficultés structurel<strong>les</strong>. De plus,<strong>les</strong> programmes visant à ré<strong>du</strong>ire la pauvreté doivent respecter l’engagement pris envers l’environnement.99 1000100NGO GAPAFOTPastor Rodonne Siribi ClotaireLa République Centrafricaine (RCA) souffre de sousdéveloppementdans tous <strong>les</strong> domaines malgré sonénorme potentiel économique, car il s’agit d’un payspossédant d’abondantes ressources minéra<strong>les</strong>, unriche réseau hydrografique propice à l’agriculture, àl’élevage et à la pêche, et comptant sur plus de 6 millionsd’hectares de forêt humide au sud <strong>du</strong> territoire, qui abritentune infinité de richesses naturel<strong>les</strong> exploitab<strong>les</strong>.Pendant des années, en raison des conflitspolitiques et armés qui ont mis en pièces le tissusocioéconomique <strong>du</strong> pays, le chômage et la pauvretése sont aggravés, l’infrastructure s’est affaiblie et auniveau économique <strong>les</strong> activités informel<strong>les</strong> et précairesse sont généralisées. Dans ce contexte, si l’onn’obtient pas une amélioration sensible et <strong>du</strong>rable dela situation économique, sociale 100 et en termes de sécurité,il semble difficile que la RCA puisse atteindre<strong>les</strong> OMD dans un délai raisonnable.76Après la rébellion <strong>du</strong> genéral François Bozizéen mars 2003, des élections présidentiel<strong>les</strong> ont étéconvoquées en 2005, à l’issue desquel<strong>les</strong> Bozizé a0obtenu la victoire et la reconnaissance internationale.Cette normalisation 79 politique – quoique partielle encore<strong>du</strong> fait que des groupes armés continuent à10099100 100 100occuper une partie <strong>du</strong> territoire – a entraîné avec elleune très lente reprise économique, impulsée par leGouvernement et soutenue par la communauté internationale1 . Le DSRP est l’emblème de ce processusqui compte depuis le début sur une large base desoutien puisqu’il a été élaboré après de nombreusesconsultations faites à tous <strong>les</strong> experts impliqués 2 .Vers la ré<strong>du</strong>ction de la pauvretéLe DSRP a quatre objectifs principaux :• Rétablissement de la sécurité, consolidation dela paix et prévention des conflits.1 Le Consensus de Monterrey de 2002 a adopté un cadresuivant lequel <strong>les</strong> pays de bas revenus qui s’engageraient à lastabilité économique et à la bonne gouvernance recevraientde plus grands montants d’aide au développement.2 Le Document stratégique de ré<strong>du</strong>ction de la pauvreté (DSRP)a été élaboré par le ministère de l’Économie, de la planificationet de la coopération internationale. Il a été adopté enseptembre 2007 et présenté à la communauté internationaleun mois plus tard, lors d’une table ronde des pays donateursorganisée à Bruxel<strong>les</strong>, Belgique. Disponible sur : . [en français].Indice des Capacités de Base (ICB) 2010 Indice d’Equité de Genre (IEG) 2009100ICB = 65 IEG = 46Enfants atteignantla cinquième annéed’école590100 53100Accouchements assurés par <strong>du</strong>personnel médical spécialiséSurvivance jusqu’àl’âge de 5 ansActivité économiqueAutonomisation100 70100É<strong>du</strong>cation• Promotion BCI de of la bonne Central gouvernance African Republic et de l’État = 65 selon lequel IEG le pays of occupait Central le African 179 e rang Republic en 2009 = sur 46•de droit.Relance et diversification de l’économie.un ensemble de 182 pays 3 . En effet, même si <strong>les</strong> effortsfournis (campagne de vaccination, distributionde médicaments et suivi) ont permis de ré<strong>du</strong>ire légèrementle taux de maladie et de mortalité des enfants,• Développement <strong>du</strong> capital humain par l’améliorationde l’accès de la population aux services100la situation sanitaire des 100mères reste préoccupante.sociaux basiques, en particulier 97 à l’é<strong>du</strong>cation etLe taux de prévalence <strong>du</strong> VIH/sida dans le pays étaità la santé, afin de ré<strong>du</strong>ire la mortalité maternelle,de 6,2 % en 2006, ce qui le 73 situait parmi <strong>les</strong> pluscelle des bébés et des enfants, et pour encouragerla lutte contre la pandémie <strong>du</strong> VIH/sida.touchés d’Afrique.La situation de l’é<strong>du</strong>cation dans le pays estSituation économiquealarmante : le taux d’analphabétisme est de 51,4 % 4 .00Un enfant centrafricain a seulement 40 % de possibilitésd’accéder à l’enseignement primaire, à peineSelon <strong>les</strong> données de la Note économique et sociale2008 de la Direction Générale de Politiques 30 % des femmes sont scolarisées, alors que le10010094100 100100 68100et Stratégies, l’économie nationale a maintenu une pourcentage atteint 50 % chez <strong>les</strong> hommes. La situationcroissance relativement faible par rapport à 2007. LePro<strong>du</strong>it intérieur brut (PIB) en volume, est passé de est encore plus grave en milieu rural, oùseulement 15 % des femmes et 40 % des hommesIEG of Finland = 84XOF 798.900 millions BCI of Germany (soit environ = USD 99 1,6 milliard)en 2007 à XOF 912 milliards (USD 1,7 milliard) en2008, le taux de croissance diminuant de 3,7 % à2,2 % sur cette période.Quant à la situation monétaire, <strong>les</strong> actifs extérieursIEG of Germany = 78sont scolarisés 5 .Selon <strong>les</strong> résultats <strong>du</strong> Recensement généralde la population et <strong>du</strong> logement 2003, plus desdeux tiers de la population centrafricaine (67,2 %,soit 2,6 millions d’habitants) vivent en dessous <strong>du</strong>nets ont régressé (USD 62,72 millions en seuil national de pauvreté, la situation étant pire en1001002008, contre USD 63,23 millions en 2007), mais au zone rurale (72 % des habitants) qu’en zone urbaine91cours de l’année 2008, le crédit interne et la masse (60 % des habitants). Cette pauvreté des conditionsmonétaire ont augmenté.Les difficultés d’approvisionnement en électricité,le ralentissement des principa<strong>les</strong> exportations(bois et diamants) et une 0certaine ré<strong>du</strong>ction <strong>du</strong> pouvoird’achat <strong>du</strong>e à l’augmentation de l’inflation ontde vie est liée aux difficultés pour satisfaire <strong>les</strong> besoinsessentiels tels que l’accès à l’eau potable, à un2903 PNUD, Rapport sur le Développement Humain 2009:République Centrafricaine. Disponible sur : . 100 100s’est établie à 7 %, dépassant le taux prévu <strong>du</strong> fait del’évolution des prix alimentaires et <strong>du</strong> combustible.834 PNUD, Rapport sur le Développement Humain 2009.Disponible sur : .Situation sociale BCI of Malta = 97 IEG of Malta = 58La précarité de la situation sociale est reflétée dans<strong>les</strong> indicateurs de l’Indice de développement humain,1005 PNUD, Rapport sur le Développement humain 2007-2008. Disponible sur : .0115610010010093100Rapports nationaux 154 <strong>Social</strong> <strong>Watch</strong>100 10010096
logement décent, à l’assainissement, aux sourcesd’énergie pour cuisiner, aux centres de soins et desanté et aux revenus, entre autres.Dans ce contexte, <strong>les</strong> femmes souffrent deuxfois plus : non seulement elle subissent <strong>les</strong> conséquencesd’une précarité généralisée dans <strong>les</strong> conditionsde vie, mais el<strong>les</strong> sont en plus discriminéeset traitées sans équité dans pratiquement tous <strong>les</strong>aspects de leur vie. El<strong>les</strong> sont représentées à l’excèsdans le secteur agro-pastoral (80,8 %) – le secteurdominant de l’économie centrafricaine – et sousreprésentéesdans le commerce (10 %).Les indicateurs <strong>du</strong> marché <strong>du</strong> travail montrentun niveau d’activité élevé, un chômage pratiquementinexistant (environ 2 %) et une très nette prédominance<strong>du</strong> secteur informel. Huit personnes sur dixâgées de 15 ans ou plus sont présentes sur le marché<strong>du</strong> travail. Ce niveau de chômage si faible ne signifiepas que le pays soit en train de créer des postes detravail décent. De fait, 64 nouveaux postes de travailsur 100 sont créés dans le domaine de la petite agricultureextensive et 26 dans le secteur informel deszones urbaines. Finalement, le secteur formel (publicet privé) représente 10 % des emplois. La situation<strong>du</strong> travail peu pro<strong>du</strong>ctif constitue un facteur aggravantde la pauvreté.Financement et detteLe financement des actions de développementconstitue un des plus grands en<strong>jeu</strong>x auquel doit faireface la stratégie de reconstruction que souhaite mettreen marche le Gouvernement pour atteindre <strong>les</strong>OMD. Ainsi, depuis 2006, le gouvernement a adoptéune dynamique orientée vers le réengagement detous ses partenaires de coopération au développementà travers la rédaction d’un Document-cadrede politique économique et sociale (DCPES, selonson sigle en français) qui sert de base d’interventionpour <strong>les</strong> arriérés <strong>du</strong> remboursement de la dette face àcertains partenaires multilatéraux comme la Banquemondiale, la Banque africaine de développement(BAD) et l’UE, et des partenaires bilatéraux tels quela France et la Chine, entre autres.Le pays a déjà obtenu l’annulation de USD 9,9millions et la renégociation de USD 26,2 millionsaccordée par le Club de Paris. En octobre 2008, laFrance avait concédé une ré<strong>du</strong>ction de USD 48 millionspour ouvrir la voie à d’autres ré<strong>du</strong>ctions de ladette. Cette décision a permis au pays de voir provisoirementsa dette allégée de 90 % <strong>du</strong> service de sadette multilatérale, permettant le service régulier dela dette restante et de bénéficer de nouveaux prêtsaccordés à des taux d’intérêt subventionnés par desbanques de développement.En 2009, la Banque mondiale a destiné USD 70millions aux secteurs pro<strong>du</strong>ctifs et à la création d’infraestructure,y compris le secteur énergétique. LeFMI, de son côté, a affecté USD 50 millions destinésà l’aide budgétaire et à la balance des paiements. Ilfaut ajouter à cela <strong>les</strong> financements <strong>du</strong> ProgrammeFast Track 6 en faveur de l’É<strong>du</strong>cation nationale, pourun montant de USD 34 millions, comprenant laconstruction de nouveaux établissements scolaires,la formation des enseignants et diverses dotations enmatériel didactique.Dans le cadre de la lutte contre la pauvreté, USD16 millions ont été affectés – financement accordéconjointement par la BAD et la Banque mondiale – àun programme de développement communautaireet de soutien aux groupes vulnérab<strong>les</strong> dans <strong>les</strong> cinqpréfectures. Ce programme facilitera <strong>les</strong> différentesactivités des ONG, de même que cel<strong>les</strong> de la populationcivile.La régularité des salaires et l’apurement destrois arriérés de salaires, y compris le paiement despensions et des bourses en 2009, totalisent environUSD 60 millions. C’est un signe encourageant pourl’économie nationale qui permet d’établir <strong>les</strong> basespour une meilleure distribution des revenus, créantainsi un impact positif dans de nombreux foyers.AideAprès la suspension de l’aide entre mars 2003 et juillet2005, en septembre 2007 la République Centrafricainea adhéré à la Déclaration de Paris. Le dispositifinstitutionnel mis en marche s’est aligné sur <strong>les</strong> principesde la Déclaration et une nouvelle planificationéconomique a été élaborée à moyen terme. Celle-ci aréuni des bailleurs de fonds à travers le DCPES – quiconstitue une première esquisse <strong>du</strong> plan d’actions surtrois ans (2006-2008) – et le DSRP (2008-2010).La signature <strong>du</strong> 10 e accord sur <strong>les</strong> Fonds européensde développement 7 en juin 2008 a mis fin auxconcertations prolongées entre l’État et la sociétécivile, d’un côté, et la Commission européenne (CE)de l’autre. Dans le cadre de la programmation de l’accord,la politique d’intervention de la CE continueraà s’intégrer pleinement dans la stratégie gouvernementalede la lutte contre la pauvreté et à répondreaux grands principes de la coopération pour le développementque soutient l’UE.Les principaux domaines d’intervention choisissont:• Gouvernance démocratique, rétablissementéconomique et financier, avec environ 53 %des ressources tota<strong>les</strong>, c’est-à-dire EUR 72,5millions.• Infrastructures et fin de l’isolement, avec prèsde 14 % des ressources, soit environ EUR 19,5millions.6 Programme d’alphabétisation auquel participent cinqministères et qui a le soutien <strong>du</strong> Gouvernement français, del’UNESCO et de la Banque mondiale. Disponible sur : . [enfrancés].7 Disponible sur : . [en français].• Soutien budgétaire, près de 25 % des ressources,soit EUR 34 millions.• Un fonds de EUR 11 millions, qui équivaut àprès de 14 % des ressources, réservé à d’autresactions ciblant avant tout la mise en oeuvre deprogrammes et de projets spécifiques.Lors de la révision <strong>du</strong> DSRP effectuée en novembre2008, <strong>les</strong> ressources mobilisées se sont élevéesglobalement à USD 840 millions au lieu des USD 96millions prévus. La partie de ces ressources correspondantà la période 2008-2010 est de USD 755millions, soit 56,5 % des besoins définis lors de latable ronde.OMD – En<strong>jeu</strong>x et problèmesLe pays devra vaincre une série d’obstac<strong>les</strong> qui s’interposentdans son avancée vers la réalisation desOMD. L’un des plus sérieux est l’augmentation <strong>du</strong>volume et de l’efficacité de l’aide extérieure. Il esturgent de mettre en marche une stratégie dans cesens, conformément aux recommandations de laDéclaration de Paris, qui mettent particulièrementl’accent sur :• L’amélioration <strong>du</strong> cadre national de formationet de programmation des politiques qui s’inscriventdans la ligne établie par <strong>les</strong> OMD baséesur l’évaluation des besoins et de l’élaborationde stratégies globa<strong>les</strong> et sectoriel<strong>les</strong>.• L’amélioration <strong>du</strong> cadre macroéconomiqueet budgétaire et <strong>les</strong> capacités de gestion desressources publiques (gestion ciblée sur <strong>les</strong>résultats, l’élaboration et la mise en route <strong>du</strong>Cadre de dépenses à moyen terme et <strong>du</strong> Cadrede dépenses sectoriel<strong>les</strong> à moyen terme).• La coordination et l’équilibre de l’aide.L’accélération de la croissance pour ré<strong>du</strong>ire la pauvretépourrait se heurter à certaines contraintesstructurel<strong>les</strong> importantes : le déficit en main d’oeuvrequalifiée –dû à l’inadéquation entre l’é<strong>du</strong>cation, laformation et l’emploi – et le difficile accès des opérateurséconomiques aux crédits bancaires classiques,compte tenu de la nature et des conditions <strong>du</strong> créditqui leur sont offerts, corrélativement avec la fragilité<strong>du</strong> système bancaire et la place encore marginalequ’occupe le microfinancement, empêchant <strong>les</strong> gensd’obtenir des fonds de façon immédiate.Finalement, <strong>les</strong> ambitions et <strong>les</strong> priorités financièrespeuvent mener le pays à un développementendogène, qui suppose l’exploitation et la gestionde ses ressources naturel<strong>les</strong>. Il est indispensabledonc qu’en ce qui concerne la lutte contre la pauvretél’accent soit mis sur <strong>les</strong> politiques, <strong>les</strong> stratégieset l’engagement en termes d’environnementet d’écologie. n<strong>Social</strong> <strong>Watch</strong> 155République centrafricaine