100Guatemalan/dSécurité alimentaire : l’en<strong>jeu</strong> pour une aide efficacen/d0n/d74L’insécurité alimentaire est un fléau national qui demande des 99 mesures urgentes, coordonnées, effectives et <strong>du</strong>rab<strong>les</strong>,3498100 100 et la société civile 100 doit pouvoir 100 participer à sa planification 100 et à son exécution. 100Déclarer l’État de calamité publique, 100tel que le Gouvernement l’a fait en septembre 2009, n’est pas suffisant. Il faut rompre le cycle de la faim commepremier pas pour ré<strong>du</strong>ire la pauvreté et atteindre le développement économique et social. Pour cela, <strong>les</strong> politiquesan = 0 BCI of Bahrain = 95 IEG of Bahrain = 46nationa<strong>les</strong>, le financement et l’aide internationale doivent être coordonnés, en priorisant <strong>les</strong> besoins urgents de lapopulation guatémaltèque. Si cela n’est pas pris en compte, <strong>les</strong> OMD resteront des objectifs inaccessib<strong>les</strong>.10009888 8810010006Coordinación de ONG y Cooperativas (CONGCOOP)Norayda A. Ponce SosaHelmer Velásquez100L’insécurité alimentaire et nutritionnelle 54 au Guatemalacontinue à entraîner des indices élevés deIndice des Capacités de Base (ICB) 2010 Indice d’Equité de Genre (IEG) 2009100ICB = 8783 Enfants atteignantla cinquième annéed’écoleIEG = 51Autonomisationmorbidité et de mortalité, une croissance et un développementinappropriés pendant l’enfance, des000difficultés d’apprentissage scolaire et une faible83 839996973794pro<strong>du</strong>ctivité chez <strong>les</strong> a<strong>du</strong>ltes. La population la plus100 100 74100100 100100 100100affectée est celle d’origine pauvre, rurale, analphabèteAccouchements assurés par <strong>du</strong> Survivance jusqu’àet indigène.personnel médical spécialisél’âge de 5 ans Activité économiqueÉ<strong>du</strong>cation= 100Parmi <strong>les</strong> principa<strong>les</strong> causes de cette insécuritéIEG of Canada = 74alimentaire nous pouvons citer d’un côté, des aspectssociaux, entre autres la pauvreté et l’extrêmequelques BCI deux of millions Guatemala vivent = en 87situation d’extrêmepauvreté) 3•IEG of Guatemala = 51Selon le Secrétariat de la sécurité alimentaire(SESAN), près de 145.000 famil<strong>les</strong> ont per<strong>du</strong>pauvreté, <strong>les</strong> mauvaises conditions de logement, lafaible scolarisation, des logements et des infrastructuressanitaires médiocres, la migration interne et• La diminution des envois de fonds, qui s’est accentuécette année, a fait augmenter le nombre depersonnes susceptib<strong>les</strong> de tomber sous le seuilleurs récoltes en 2009 à cause <strong>du</strong> manque depluies et ont besoin aujourd’hui d’aide alimentaire.externe. D’un autre côté, 100 des aspects économiques de pauvreté et d’extrême 100 pauvreté. Actuellement100Actions <strong>du</strong> Gouvernementtels que l’accès et la possession des terres, l’inéquité il existe 850.000 personnes 86 risquant de tomberde la répartition agricole, le chômage, la hausse desprix <strong>du</strong> panier de la ménagère, le manque de ceréa<strong>les</strong>sous le seuil de pauvreté et 733.500 courent lerisque de tomber dans l’extrême pauvreté.Le cabinet <strong>du</strong> Gouvernement conjointement avecle Conseil de cohésion sociale 6 , remplissent un rôlede base, la crise économique internationale. Etimportant dans la définition et l’exécution des pro-• Dans certaines régions <strong>du</strong> pays la malnutritionfinalement, des aspects environnementaux tels quegrammes et projets destinés à 21 garantir la Sécurité alimentaireet nutritionnelle à travers <strong>les</strong> fonds sociaux0atteint 75 %, un des indices <strong>les</strong> plus élevés aule changement climatique, la désertification 600et <strong>les</strong>monde.99 phénomènes <strong>du</strong> « Niño » et de la « Niña ». 98et <strong>les</strong> programmes d’assistance tels que : Bolsas36• Selon 83 le Programme alimentaire 96 mondial298483Solidarias (Bourses solidaires), Mi Familia Progresa100Quelques100chiffres100 (PAM), 100 le Guatemala occupe la première 100place100 100100(Ma famille progresse) et Mi Familia Pro<strong>du</strong>ce (Maen Amérique latine en malnutrition infantile (1 famille pro<strong>du</strong>it). Ces institutions ont élaboré le Planenfant sur 4 de moins de 5 ans) 4 . D’un autre= 92 IEG of Lebanon = 47 côté, bien BCI que of la malnutrition Morocco = chronique 88 infanti-opérationnel annuel intersectoriel de sécurité ali-IEG of Morocco = 459910098ème• Le Guatemala occupe la 122 place sur 182pays selon l’Indice de développement humain(IDH). Il est considéré comme un pays à revenumoyen avec une distribution inégale de la richesse1 . Près de 20 % de la population concentre60 % <strong>du</strong> revenu national.• Sur <strong>les</strong> 14 millions d’habitants, dont 50 % sontindigènes et 54 % ruraux 1002 , la moitié ( 7.140.000hab.) vit en situation de pauvreté (un peu plusde cinq millions de personnes sont pauvres etn/d1 Programme des Nations Unies pour le Développement(PNUD), Rapport National sur le Développement Humain2009. Superando barreras: Movilidad 0 y desarrollo humanos(Guatemala : PNUD, 2009) (Outrepassant <strong>les</strong> barrières :Mobilité et développementn/dhumains). Disponible n/dsur : .100 1002 Secrétariat général de la planification et de la programmationde la présidence (SEGEPLAN), Informe de Avances 2010.Objetivos de Desarrollo del Milenio (Guatemala, 2010)(Rapport sur <strong>les</strong> Progrès 2010. Objectifs <strong>du</strong> millénairepour le développement ) . Disponible sur : .le soit de 43 %, dans le « couloir sec », la régionorientale <strong>du</strong> pays la plus affectée par la sécheressede 2009, elle est passé de 1 % à 10 % chez<strong>les</strong> enfants et à 14 % chez <strong>les</strong> <strong>jeu</strong>nes mères.• Entre 1994 et 2004, plus de 500.000 enfants100de moins de 5 ans sont 94morts de malnutrition(77 % aurait survécu s’il n’en avait passouffert) 5 .mentaire et nutritionnelle 2010. Le programme secompose de 5 objectifs stratégiques et possède unbudget de 2,2 milliards de GTQ (environ USD 272millions ). Il existe quelques instances participativestel<strong>les</strong> que la Table sectorielle SAN 7 et la Commissionnationale de sécurité alimentaire et nutritionnelle 8 .100Le 11 septembre 2009, le Gouvernement <strong>du</strong> présidentÁlvaro Colom a présenté le Plan d’interventionpour garantir la SAN dans <strong>les</strong> régions prioritaires <strong>du</strong>3 Institut national de statistique, Encuesta Nacional de6 Coordonné par la Première Dame.00Condiciones de Vida 2006 (Enquête Nationale sur7 Constituée en septembre 2009, elle est intégrée par le<strong>les</strong> conditions de vie 2006). Disponible sur : .100 100100 67100100internationale, le SEGEPLAN, la Cohésion sociale, le4 Secrétariat de sécurité alimentaire et nutritionnelle (SESAN). ministère des Relations extérieures et la CommissionRapport présenté <strong>du</strong>rant la Conférence l’insécuriténationale de SAN.alimentaire et <strong>les</strong> dépenses socia<strong>les</strong> en Amérique latine8 Une partie de la structure <strong>du</strong> Système national de sécuritéet dans <strong>les</strong> Caraïbes : Contexte, BCI of conséquences Slovak Republic et en<strong>jeu</strong>x. = 98 IEG of Slovakia = 69alimentaire et nutritionnelle. Loi <strong>du</strong> Système national deGuatemala, novembre 2009.sécurité alimentaire et nutritionnelle, Décret 32.2005, <strong>du</strong>5 Ibid.Congrès de la République <strong>du</strong> Guatemala.1002342Rapports nationaux 110 <strong>Social</strong> <strong>Watch</strong>
couloir sec, dans <strong>les</strong> départements de El Progreso,Baja Verapaz, Zacapa, Chiquimula, Jutiapa, Jalapaet Santa Rosa, qui affectera USD 17,5 millions à lalivraison immédiate d’aliments, le développement deprojets pro<strong>du</strong>ctifs et la réalisation de journées médica<strong>les</strong>de révision et de suivi des groupes vulnérab<strong>les</strong>.Dans le département de Guatemala, 50.000 Sacssolidaires sont octroyés à autant de famille dans <strong>les</strong>zones urbaines margina<strong>les</strong>.Pour remplir <strong>les</strong> Objectifs <strong>du</strong> Plan stratégique desécurité alimentaire et nutritionnelle (PESAN) <strong>du</strong>rant2009, la projection budgétaire a été de USD 269,2millions, y compris USD 2,82 millions destinés aurenforcement des capacités pour combattre l’insécuritéalimentaire 9 .L’aide internationale ne résout pas <strong>les</strong>problèmes structurelsLes programmes et projets envisagés dans le PESAN2009, ont été financés de la manière suivante :• Fonds exécutés par la SESAN : USD 1,62 million,provenant de la Banque interaméricaine dedéveloppement (BID), l’UNICEF et l’UE.• Fonds gérés et coordonnés par la SESAN :USD 32,48 millions, provenant de l’Agencepour le développement international, la FAO,l’UE, le PMA, la Banque mondiale, l’Organisationpanaméricaine de la santé et le systèmedes Nations Unies.En réponse à l’urgence provoquée par <strong>les</strong> phénomènes<strong>du</strong> Niño et de la Niña, quelques institutions financièresinternationa<strong>les</strong> ont destiné des ressourcespour investir dans l’agriculture, l’é<strong>du</strong>cation, la santé,l’amélioration de la situation de l’enfance et des femmesen âge de procréer, la sécurité alimentaire, lanutrition et la dotation d’aliments. Entres autres :• Le système des Nations Unies (USD 34,1 millions).• Le Fonds central d’intervention d’urgence del’ONU (USD 5 millions).• L’Organisation panaméricaine de la santé,l’Organisation mondiale de la santé et le Fondsdes Nations Unies pour la population (USD 5,7millions).• La FAO (USD 5,4 millions).• La UE (USD 31,4 millions).• Le PMA (200 tonnes d’aliments).• Le Fonds pour la réalisation des OMD, que leprogramme Alianzas (Alliances) a soutenu pouraméliorer la situation de l’enfance, la sécuritéalimentaire et la nutrition.Durant la période 1990-2008, un total net deUSD 5.064 millions d’Aide publique au développementa été reçu (APD), particulièrement pour <strong>les</strong>programmes de développement rural. Près de 85 %de cette aide provient de pays de l’Organisation pourla coopération et le développement économique9 Mora<strong>les</strong>, Zully. Élaboration personnelle selon <strong>les</strong> données<strong>du</strong> Plan stratégique de sécurité alimentaire et nutritionnelle2009-2012.(OCDE), <strong>les</strong> pays de l’UE en ont apporté 54 %, l’aidemultilatérale a représenté 15 % et 5 % a été octroyépar le système des Nations Unies.Bien que la coopération internationale ait contribuéà combattre certains problèmes sociaux, elle n’apas attaqué <strong>les</strong> problèmes structurels qui se manifestentfondamentalement dans l’inégalité de ladistribution de la richesse et <strong>du</strong> revenu. Ainsi, sonimpact a été très faible, particulièrement en ce quiconcerne la stratégie de ré<strong>du</strong>ction de la pauvreté,l’agenda de la paix et la réalisation des OMD.Cela empêche donc le combat effectif contre lafamine qui continue à constituer une violation systématiquedes droits humains dans le pays.La situation critique au Guatemala montrela nécessité de mettre en place des mécanismeseffectifs de dialogue intersectoriel permettant undébat critique avec une large participation et despropositions pour aborder le sujet de la Coopérationinternationale au développement. Le financement <strong>du</strong>développement continue à être unilatéral et prend encompte <strong>les</strong> intérêts des donateurs. Dans le cas de lacoopération bilatéral, celle-ci prend usuellement encompte <strong>les</strong> intérêts <strong>du</strong> Gouvernement au pouvoiret non pas <strong>les</strong> politiques d’État, laissant de côté <strong>les</strong>organisations de la société civile.Un autre problème concerne l’établissementdes calendriers pour l’octroi de l’aide car ils obéissentaux priorités des donateurs et non pas aux besoinsspécifiques de la population guatémaltèque.La nomination <strong>du</strong> Conseil de coopération internationale10 est le résultat de la Déclaration des réunionsde haut niveau célébrées en 2008 entre le Gouvernement<strong>du</strong> Guatemala et le Groupe de dialogue <strong>du</strong>G13 11 . Le Conseil a la responsabilité de développerun plan conjoint qui permette de coordonner <strong>les</strong> programmeset projets de coopération avec <strong>les</strong> plansnationaux, en accord avec la Déclaration de Paris 12et le Plan d’action d’Accra (2008), spécialement ence qui concerne le soutien budgétaire et l’approchesectorielle, avec un accent sur la santé, l’é<strong>du</strong>cationet la sécurité-justice. Jusqu’à présent, on ne connaitpas <strong>les</strong> progrès réalisés dans ce sens.L’OMD 1, qui se rapporte strictement à la sécuritéalimentaire, stipule l’éradication de l’extrêmepauvreté et de la famine. On estime que ré<strong>du</strong>ire demoitié le nombre de personnes qui vivent dans lapauvreté pour 2015 exige des mesures urgentes ettransformatrices qui permettent à la population <strong>du</strong>pays (et spécialement à la population indigène) de di-10 Le Conseil de coopération internationale est formé par leSecrétariat général de la planification et la programmationde la présidence (SEGEPLAN), le ministère des Financespubliques et le ministère des Relations extérieures.11 Intégré par <strong>les</strong> neuf pays qui destinent le plus de ressourcesau Guatemala (l’Allemagne, le Canada, l’Espagne, <strong>les</strong> États-Unis, l’Italie, la Norvège, le Japon, <strong>les</strong> Pays Bas et la Suède),avec la Banque interaméricaine de développement, la Banquemondiale, la Commission européenne, le FMI, le PNUD etl’OEA.12 La Déclaration de Paris encourage <strong>les</strong> principesd’Appropriation, d’Alignement, d’Harmonisation, de Gestionorientés vers des résultats et de responsabilité mutuelle pourobtenir une efficacité et un impact plus important de l’Aideau développement; le Plan d’action contient <strong>les</strong> actions àréaliser pour respecter ces principes.minuer le pourcentage d’extrême pauvreté s’élèvantà 29 %, que l’on retrouve dans 32 % de la populationrurale, spécialement à Alta Verapaz et El Quiché, où 8personnes sur 10 sont pauvres.A 5 ans de l’échéance <strong>du</strong> délai établi pour l’accomplissementdes OMD (2015), l’OMD 1 est trèsloin d’être atteint:• L’incidence de l’extrême pauvreté continue àrévéler des disparités importantes.• La malnutrition globale (chez <strong>les</strong> enfants demoins de 5 ans ayant un poids inférieur au poidsnormal pour leur âge) s’est ré<strong>du</strong>ite de 34 % à24 % entre 1987 et 1998 en termes globaux,mais il a augmenté dans le nord-est <strong>du</strong> pays de27 % à 28 % <strong>du</strong>rant la même période. En 1998,il atteignait dans le nord-est 33 % et dans larégion métropolitaine 19 %.• On observe, en termes généraux, un progrèsinégal dans l’avancée vers l’accomplissementdes 8 OMD, dû fondamentalement à l’inégalité,l’exclusion et la distribution inégale <strong>du</strong> revenu,qui limite la capacité de consommation de lagrande majorité de la population.Le gros en<strong>jeu</strong>Tant que la disponibilité d’aliments au niveau local etnational sera limitée, situation qui pourrait s’améliorerà travers le stockage dans des silos ou des caves,il sera très difficile pour la population en situation depauvreté ou d’extrême pauvreté d’avoir le contrô<strong>les</strong>ur <strong>les</strong> moyens de pro<strong>du</strong>ction et l’accès adéquat auxaliments disponib<strong>les</strong> sur le marché. Cela limitera saconsommation et sa possibilité pour profiter desservices minimums lui permettant de mener unevie digne.Le Gouvernement, <strong>les</strong> organisations de la sociétécivile et la coopération internationale n’ont pasété efficaces en ce qui concerne l’harmonisation desmesures pour garantir progressivement le droit àl’alimentation de la population la plus vulnérable.Les réponses <strong>du</strong> Gouvernement continuent à être àcourt-termistes, assistanciel<strong>les</strong> et cherchant davantagele sensationnalisme que l’effectivité, commedans le cas <strong>du</strong> décret d’État de calamité publique 13 .Bien que la moitié de la population soit indigène,le financement international a négligé <strong>les</strong> questionsethniques ou <strong>les</strong> autres différences d’ordre social,culturel ou économique, en partie par omission <strong>du</strong>Gouvernement lors de l’assignation de l’aide. Finalement,l’amélioration de l’effectivité de l’aide continueà constituer un en<strong>jeu</strong>. Il est impératif de se compromettredavantage avec <strong>les</strong> finalités socia<strong>les</strong> del’aide pour que celle-ci ne réponde pas uniquementaux intérêts économiques ou géopolitiques (qu’ilssoient <strong>du</strong> Gouvernement ou des donateurs) qui n’ontpas grand chose à voir avec le développement véritable.n13 Gouvernement <strong>du</strong> Guatemala. Décret Gouvernemental Nº10-2009 <strong>du</strong> 8 septembre 2009, prorogé par le Décret Nº 11-2009 <strong>du</strong> 7 octobre 2009. Disponible sur: .<strong>Social</strong> <strong>Watch</strong> 111 Guatemala