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Changeons les règles du jeu - Social Watch

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USD 136.800 millions affectés à l’exercice fiscal 2010 10 . Lebudget militaire proposé pour 2011 représente 13 fois letotal de tous <strong>les</strong> frais non militaires destinés aux relationsinternationa<strong>les</strong>, y compris le Département d’État, qui ontatteint environ USD 54.000 millions en 2009. Si ce budgetétait approuvé, cela représenterait un investissement deUSD 16 destinés à la force militaire pour chaque dollar dépenséen sécurité nationale, et de USD 7 pour chaque dollardépensé dans <strong>les</strong> secteurs des affaires internationa<strong>les</strong> et dela sécurité nationale.Bien que la crise financière ait aggravé le gros déficitbudgétaire hérité de l’administration précédente, la militarisationcroissante des dépenses fédéra<strong>les</strong> est au coeur <strong>du</strong>problème pour affronter le déficit. Le président Obama et <strong>les</strong>ecrétaire d’État à la Défense, Robert Gates, ont manifestéleur intention de ré<strong>du</strong>ire <strong>les</strong> frais militaires 11 . La promessed’un « changement radical » faite par Obama lors de la campagneprésidentielle exigerait d’arrêter – au lieu de freinersimplement – l’augmentation des allocations militaires del’ère Bush, outre l’Iraq et l’Afghanistan qui, de nos jours,dévorent une proportion <strong>du</strong> PIB plus importante que jamaisdepuis la Seconde Guerre Mondiale 12 .Les citoyens, y compris plusieurs membres riches etéminents, encouragent des projets plaidant pour une sériede propositions de budget responsable, depuis la réformede l’impôt sur le patrimoine pour aboutir à la cessationde la ré<strong>du</strong>ction fiscale de l’époque Bush pour <strong>les</strong> foyersayant des revenus annuels dépassant USD 250.000. Leprésident Obama a créé une Commission nationale pour laresponsabilité et la réforme fiscale, chargée d’équilibrer lebudget pour l’an 2015 et d’améliorer la santé fiscale <strong>du</strong> paysà long terme. La Commission prendra en considération denombreuses propositions dans <strong>les</strong> mois qui viennent, entreautres la ré<strong>du</strong>ction des dépenses militaires et un impôt surla spéculation financière 13 .Reconstruction de la crédibilitéLe président Obama a dû faire face à de nombreux obstac<strong>les</strong>pour respecter sa promesse de doubler l’aide externe. Larécession économique, l’augmentation de la faim au niveaumondial et <strong>les</strong> nouvel<strong>les</strong> menaces <strong>du</strong> changement climatiqueont augmenté radicalement <strong>les</strong> besoins mondiauxet ont établi également de nouvel<strong>les</strong> limitations <strong>du</strong> budgetnational vis-à-vis des dépenses d’aide externe. Le budgetdemandé par Obama pour l’exercice fiscal 2011 comprendUSD 56.000 millions pour l’assistance à l’étranger, une augmentationsignificative par rapport aux demandes de 2010mais bien moins d’un dixième <strong>du</strong> budget militaire. Le budgetcomprend USD 18.000 millions pour l’aide à la pauvreté et audéveloppement, USD 1.900 millions pour l’aide alimentaireet USD 16.000 millions pour l’aide à la sécurité (y comprisl’aide militaire étrangère et <strong>les</strong> programmes anti-drogue) 14 .10 National Priorities Project, “Cost of War”. Disponible sur :.11 Ewan MacAskill, “US Defence Secretary Announces LargeCuts to Help Curb Spending,” The Guardian, 6 avril 2009.12 Miriam Pemberton y Suzanne Smith, “Budget Makes No‘Sweeping Shift’ in Security Spending Yet” Institute forPolicy Studies: Ideas into Action for Peace, Justice, and theEnvironment, 26 février 2009.13 Committee for a Responsible Federal Budget, “ObamaEstablishes Deficit Commission,” 18 février 2010.14 Ken Forsberg et Viraf Soroushian, “FY2010 Federal Funding for KeyForeign Assistance Accounts,” InterAction, 10 janvier 2010. Disponib<strong>les</strong>ur : .Il s’avère toujours nécessaire d’avancer pour aborder<strong>les</strong> problèmes structuraux de l’assistance étrangère. Actuellement,elle est gérée par 24 agences gouvernementa<strong>les</strong> et50 programmes, dont beaucoup sont doublés et d’autresse contredisent. Une Directive présidentielle d’étude sur lapolitique de développement mondial a été créée pour réviserle système actuel et recommander des modifications. LeCongrès travaille aussi sur des lois visant à réformer <strong>les</strong> programmesd’aide externe qui ont été retardés par la longuebataille en faveur des réformes financière et de la santé.Parmi <strong>les</strong> propositions prometteuses on identifieune nouvelle et importante initiative sur la crise alimentairemondiale favorisant de nouveaux investissementsdans le secteur de l’agriculture <strong>du</strong>rable et donnant la prioritéaux programmes pour <strong>les</strong> petits agriculteurs et pour <strong>les</strong>femmes. D’autre part, le Gouvernement plaide toujours enfaveur de la libéralisation <strong>du</strong> commerce comme solution à lafaim mondiale, malgré <strong>les</strong> preuves indiscutab<strong>les</strong> montrantque le libre commerce a sapé <strong>les</strong> pro<strong>du</strong>cteurs alimentairesau niveau mondial. De la même manière, le Gouvernementfavorise <strong>les</strong> initiatives de la biotechnologie au détrimentd’autres technologies, malgré <strong>les</strong> preuves suffisantes démontrantque ces programmes n’augmentent pas la disponibilitéd’aliments.Les États-Unis jouent toujours un rôle de leadershipunique pour établir <strong>les</strong> priorités mondia<strong>les</strong>, notammentpour ce qui est des efforts continus visant à revoir la conceptionde l’architecture financière mondiale. À la fois, le G20,BRICS 15 et d’autres nouvel<strong>les</strong> configurations géopolitiquessont en train de modeler et de changer <strong>les</strong> relations despouvoirs économique et politique au niveau mondial. Biendes fois, on affirme que le Gouvernement des États-Unis aune responsabilité particulière dans la crise économique etfinancière mondiale de 2008 à cause de la régulation laxiste<strong>du</strong> système financier national et de sa promotion historiquede la dérégulation mondiale et de la libéralisation commercialeet financière. Ces politiques, encouragées systématiquementdepuis <strong>les</strong> années 80 à travers la Banque mondialeet le FMI, ont augmenté la vulnérabilité des économies despays en développement face à des facteurs externes, unetendance intensifiée par la crise.L’administration a été <strong>du</strong>rement critiquée au Congrèset à l’étranger <strong>du</strong> fait de son soutien à une injection sansprécédents de USD 750.000 millions pour le FMI lors <strong>du</strong>Sommet <strong>du</strong> G20 à Londres. Le FMI s’est trouvé à la limitede la non-pertinence en raison de la gestion des crises précédenteset d’autres problèmes. Cette injection de fonds apermis au FMI de jouer un rôle central quant à la réponseà la crise sans avoir réalisé <strong>les</strong> réformes internes et externesdont il avait tellement besoin pour réviser notamment<strong>les</strong> politiques imposées pendant si longtemps aux paysen développement, y compris <strong>les</strong> limitations de politiquefiscale qui diminuent la croissance et intensifient <strong>les</strong> récessionséconomiques. L’impact négatif de ces dispositionsdevient plus visible face aux politiques adoptées par certainsactionnaires <strong>du</strong> Fonds, y compris <strong>les</strong> États-Unis, quisont totalement contraires à cel<strong>les</strong> imposées aux pays endéveloppement.Le manque de réformes fondamenta<strong>les</strong> au sein <strong>du</strong>FMI affaiblit même <strong>les</strong> propositions <strong>les</strong> plus novatrices.Voici le cas, par exemple, de l’injection de USD 283.000millions en Droits de tirage spéciaux (DTS), qui sont desactifs pouvant être utilisés par <strong>les</strong> récepteurs soit comme15 Le Brésil, la Russie, l’Inde, la Chine et l’Afrique <strong>du</strong> Sud.des réserves libres d’intérêt soit pour faciliter <strong>les</strong> prêts dedevises à un taux d’intérêt préférentiel. Du fait que <strong>les</strong> DTSsont distribués sur la base de quotas dans <strong>les</strong> pays membres<strong>du</strong> FMI, il n’a pas été possible d’intro<strong>du</strong>ire des innovationsimportantes ayant pu améliorer l’impact favorabledans <strong>les</strong> pays en développement. La détérioration rapide dela situation de la dette dans beaucoup de pays supportantdes déficits fiscaux en augmentation et de moins en moinsde revenus de l’exportation aurait pu être mitigée par lebiais d’une plus grande flexibilité politique et par des sériesde remise ou de moratoire de la dette au lieu d’une detteadditionnelle.Vers l’avenir : il faut agir avec audaceLes résultats <strong>du</strong> recensement 2010 fourniront des informationsimportantes concernant <strong>les</strong> nouvel<strong>les</strong> opportunitésayant besoin <strong>du</strong> leadership des citoyens et d’un espritentrepreneur, notamment si l’on pense à retisser le réseaueffiloché de la sécurité <strong>du</strong> pays, l’infrastructure physique etle développement communautaire. Ces efforts doivent allerplus loin que l’importante intervention à court terme fourniepar <strong>les</strong> initiatives d’encouragement.Le président et le public ont appris quelques <strong>du</strong>res leçonssur le sens d’un « changement » réel dans un environnementpolitique de plus en plus toxique. La société civiledoit continuer à exiger un véritable leadership pour aborder<strong>les</strong> questions qui préoccupent davantage <strong>les</strong> gens dans leurvie quotidienne. Les groupes de citoyens, d’organisateurscommunautaires et d’entrepreneurs sociaux sont en traind’imaginer dans tout le pays, des solutions audacieusesaux problèmes <strong>les</strong> plus pressants qui sont bien nombreux.Au niveau national, <strong>les</strong> propositions incluent la créationd’une nouvelle entité nationale des droits de l’Homme reconnaissant<strong>les</strong> droits économiques, sociaux et culturels,ainsi que <strong>les</strong> droits civils et politiques, et <strong>les</strong> appels à l’actionpour ratifier la stagnante Convention pour l’élimination dela discrimination à l’égard des femmes (CEDAW pour <strong>les</strong>igle en anglais). Tous ces efforts exigent des associationsstratégiques avec des alliés <strong>du</strong> Gouvernement.Les États-Unis ont une opportunité sans précédentspour offrir un leadership basé sur des principes solidesconcernant la nouvelle conception retardée de l’architectureéconomique et financière nationale et mondiale. En1944, le président Franklin D. Roosevelt a réclamé une« déclaration des droits économiques » radicale. Sa visionrassemblait le droit à la santé, à l’é<strong>du</strong>cation et à un « emploiavec un salaire digne », suffisant pour payer une alimentationadéquate, <strong>les</strong> vêtements, <strong>les</strong> loisirs et un logementdigne ainsi qu’un réseau de sécurité protégeant contrel’appauvrissement causé par la vieil<strong>les</strong>se, la maladie, <strong>les</strong>accidents et le chômage. « Nous ne pouvons pas être satisfaits,même si le niveau de vie général est très élevé, si unefraction de notre population (…) est mal alimentée, malhabillée, habite dans un logement précaire ou se trouvedans une situation d’insécurité » 16 .Un pays et un monde sans pauvreté, basés sur <strong>les</strong>principes de la démocratie, des droits de l’Homme, desopportunités et de la justice économique, sont sans doutepossib<strong>les</strong>. Atteindre ces objectifs demande une vision et desactions audacieuses plaçant <strong>les</strong> gens au coeur des efforts dela reprise économique. n16 Discours de FDR sur l’état de la nation en 1944, Franklin D.Roosevelt Presidential Library and Museum. Disponible sur :.<strong>Social</strong> <strong>Watch</strong> 103 États-Unis d'Amérique

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