FICHE N°6Microfinance <strong>et</strong> investissement rural :l’expérience <strong>de</strong> crédit-bail du réseau CECAM <strong>de</strong>MadagascarB<strong>et</strong>ty Wampfler *, Emmanuelle Bouqu<strong>et</strong> **, Eliane Ralison *** 18Introduction. Le crédit moyen terme, une frontière <strong>de</strong> la microfinanceL’offre <strong>de</strong> crédit moyen terme reste un point d’achoppement majeur <strong>de</strong> la microfinance rurale.Toutes <strong>les</strong> étu<strong>de</strong>s <strong>de</strong> l’offre <strong>de</strong> la microfinance menées <strong>dans</strong> <strong>les</strong> pays du Sud <strong>de</strong>puis le début<strong>de</strong>s années 2000 m<strong>et</strong>tent en évi<strong>de</strong>nce la faible part du crédit <strong>de</strong> moyen <strong>et</strong> long terme(UEMOA,1999 ; CIRAD –CERISE, 2002 ; FAO - GTZ 2001).Les causes principa<strong>les</strong> <strong>de</strong> ce rationnement <strong>de</strong> crédit rési<strong>de</strong>nt <strong>dans</strong> :- le manque global <strong>de</strong> ressources financières : confrontée à une très forte <strong>de</strong>man<strong>de</strong> <strong>de</strong>crédit, <strong>les</strong> institutions <strong>de</strong> microfinance parent au plus pressé <strong>et</strong> concentrent <strong>les</strong> ressourcesdisponib<strong>les</strong> sur l’offre <strong>de</strong> crédit court terme- le manque <strong>de</strong> ressources « longues » adaptées au financement du crédit <strong>de</strong> moyen <strong>et</strong>long terme, engendré notamment par la difficulté <strong>de</strong> la microfinance <strong>de</strong> collecter l’épargne àterme- le risque plus difficile à gérer par la microfinance : le financement du moyen <strong>et</strong> longterme portant sur <strong>de</strong>s montants plus importants <strong>et</strong> <strong>de</strong>s durées plus longues que le crédit courtterme entraîne un niveau <strong>de</strong> risque plus élevé <strong>et</strong> une difficulté <strong>de</strong> gérer ce risque par <strong>les</strong>mécanismes <strong>de</strong> garantie solidaire couramment utilisés par la microfinance.(Rosenzweig, Biswanger, 1993 ; Nagarajan, Meyer, 2005)Réduire la contrainte <strong>de</strong> risque pour l’institution financière est un facteur essentiel <strong>de</strong>développement <strong>de</strong> l’offre <strong>de</strong> crédit moyen terme. C<strong>et</strong>te limitation du risque peut êtrerecherchée en sélectionnant <strong>les</strong> zones ou <strong>de</strong>s activités rura<strong>les</strong> relativement « sécurisées » parune politique <strong>de</strong> prix agricole ou <strong>de</strong>s mécanismes <strong>de</strong> filière intégrée (à l’exemple <strong>de</strong>s zonescotonnières : crédit équipement <strong>de</strong> Kafo Jiginew au Mali (IRAM, 2002) ou <strong>de</strong> FECECAMau Bénin (Renard, 1999) ; financement <strong>de</strong> la traction animale au Nord Cameroun (Raubec,1999)). La limitation du risque peut être recherchée aussi à travers l’adaptation par lamicrofinance <strong>de</strong> techniques bancaires spécifiques, tel que le crédit bail.L’intérêt du crédit bail s’étend progressivement au sein <strong>de</strong> la microfinance <strong>et</strong> <strong>les</strong>expérimentations se développent , à <strong>de</strong>stination <strong>de</strong>s entreprises (Réseau Rampe (Pierr<strong>et</strong>, 2003)ou du mon<strong>de</strong> rural (ANED en Bolivie (Holinger, 2002) , Grameen Bank au Bangla<strong>de</strong>sch).L’une <strong>de</strong>s expériences <strong>les</strong> plus anciennes en matière <strong>de</strong> crédit bail rural est celle du réseau <strong>de</strong>sCaisses d’Epargne <strong>et</strong> <strong>de</strong> Crédit Agricole Mutuel (CECAM ) <strong>de</strong> Madagascar qui développe ceproduit financier <strong>de</strong>puis sa création en 1993 (Andriantsivaliana, Fraslin, 2002). Une étu<strong>de</strong>d’impact commanditée par le Gouvernement malgache <strong>et</strong> l’Union européenne, en cours ausein <strong>de</strong> ce réseau 19 offre l’opportunité d’évaluer <strong>les</strong> potentialités du crédit bail pour uneinstitution <strong>de</strong> microfinance (IMF) <strong>et</strong> son impact sur <strong>les</strong> ménages ruraux.18 * CIRAD/UMR MOISA/SUPAGRO Montpellier , ** CIRAD/UMR MOISA , *** FOFIFA19Etu<strong>de</strong> d’impact du réseau CECAM <strong>de</strong> Madagascar. (2003-2007) Les données <strong>et</strong> informations présentées <strong>dans</strong> c<strong>et</strong>tecommunication ont été recueillies <strong>dans</strong> le cadre d'un contrat d'étu<strong>de</strong> financé par le FED à Madagascar <strong>et</strong> sont la propriété du32, rue Le Pel<strong>et</strong>ier - 75009 PARIS - Tél. : 01 48 00 96 82 - Fax : 01 48 00 96 59www.esf.asso.fr – prime@esf.asso.fr72
S’appuyant sur <strong>les</strong> résultats intermédiaires <strong>de</strong> c<strong>et</strong>te étu<strong>de</strong> (Wampfler, Bouqu<strong>et</strong>, Ralison,2006), c<strong>et</strong>te communication a pour objectifs d’étudier (1) <strong>les</strong> conditions <strong>de</strong> mise en œuvre ducrédit-bail par le réseau CECAM, (2) d’analyser <strong>les</strong> conditions d’accès <strong>et</strong> <strong>de</strong> valorisation <strong>de</strong> cecrédit par <strong>les</strong> ménages ruraux, <strong>et</strong> (3) d’en tirer <strong>de</strong>s enseignements à visée opérationnelle, àl’intention du réseau CECAM , du secteur <strong>de</strong> la microfinance <strong>et</strong> <strong>de</strong>s politiques publiques <strong>de</strong>financement rural.Inséré <strong>dans</strong> l’étu<strong>de</strong> d’impact globale du réseau CECAM, le dispositif d’analyse <strong>de</strong> l’impact ducrédit bail, appréhendé sous le terme <strong>de</strong> « location vente mutualiste » (LVM), s’appuie surquatre sources d’informations : l’analyse <strong>de</strong>s données du système d’information <strong>et</strong> <strong>de</strong> gestion (SIG) du réseauCECAM perm<strong>et</strong> <strong>de</strong> replacer le LVM <strong>dans</strong> l’évolution du portefeuille du réseau <strong>et</strong>donne une profon<strong>de</strong>ur historique à l’analyse (1993-2005) Une enquête longitudinale sur un panel <strong>de</strong> ménages ruraux comprenant <strong>de</strong>ssociétaires <strong>et</strong> <strong>de</strong>s non sociétaires CECAM perm<strong>et</strong> d’appréhen<strong>de</strong>r l’impact du réseauCECAM <strong>et</strong> du LVM plus spécifiquement ; un questionnaire comprenant différentsmodu<strong>les</strong> relatifs à l’économie du ménage <strong>et</strong> à sa trajectoire <strong>de</strong> crédit a été appliqué aupanel <strong>de</strong> ménages à <strong>de</strong>ux reprises, au printemps 2003 <strong>et</strong> au printemps 2006 (N=507,dont 333 sociétaires en 2003, N=412, dont 305 sociétaires en 2006). Un troisièmepassage est prévu en 2007. Des enquêtes qualitatives auprès <strong>de</strong>s ménages complètent l’approchequantitative : <strong>de</strong>s entr<strong>et</strong>iens approfondis orientés sur <strong>les</strong> logiques, <strong>les</strong> stratégies <strong>et</strong> <strong>les</strong>perceptions <strong>de</strong>s ménages ont été conduits auprès <strong>de</strong> 88 ménages en 2003, 46 en 2006.En 2006, ces entr<strong>et</strong>iens ont abordé plus spécifiquement l’impact <strong>de</strong>s crédits CECAMpour l’investissement, au sein <strong>de</strong>squels le LVM est très largement dominant. Des enquêtes qualitatives conduites sur le thème « Gouvernance <strong>et</strong> impact »ont été réalisées en 2003 <strong>et</strong> 2006 aux différents niveaux <strong>de</strong> la structure <strong>de</strong> gouvernancedu réseau (élus, conseillers, services techniques, directions,) au sein <strong>de</strong>s caisses loca<strong>les</strong>(15 en 2003, 12 en 2006), <strong>de</strong>s Unions Régiona<strong>les</strong> (5 en 2003 <strong>et</strong> 3 en 2006) <strong>et</strong> <strong>de</strong>l’Intercecam. Ces entr<strong>et</strong>iens ont notamment permis d’éclairer la perception <strong>de</strong>sdifférents produits financiers, dont le LVM, par <strong>les</strong> différents acteurs du réseau <strong>et</strong> leurrôle <strong>dans</strong> la stratégie <strong>de</strong> développement.1. Les conditions <strong>de</strong> mise en oeuvre du crédit bail par le réseau CECAM11. Un réseau <strong>de</strong> financement agricole <strong>et</strong> mutualisteCréé en 1993, le réseau mutualiste CECAM comptait en 2005, 179 caisses loca<strong>les</strong> <strong>et</strong> 83000sociétaires répartis <strong>dans</strong> neuf régions <strong>de</strong> Madagascar. En 2005, l’encours <strong>de</strong> crédit s’élevait à15 milliards d’Aryary 20 (Ar), celui <strong>de</strong> l’épargne à 5 milliards d’Ar., plaçant le réseau CECAMau premier rang <strong>de</strong>s réseaux mutualistes malgaches.Gouvernement <strong>de</strong> Madagascar. Ces données représentent une partie <strong>de</strong>s résultats <strong>de</strong> l'étu<strong>de</strong> réalisée <strong>et</strong> l'analysequi en est présentée est <strong>de</strong> la seule responsabilité <strong>de</strong> ses auteurs"20 1 euro=2500 Ar.32, rue Le Pel<strong>et</strong>ier - 75009 PARIS - Tél. : 01 48 00 96 82 - Fax : 01 48 00 96 59www.esf.asso.fr – prime@esf.asso.fr73
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