Évolutions récentes dans l'offre et les stratégies de ... - Cerise

Aujourd’hui, les pouvoirs publics peuvent également être amenés à mettre en œuvre, au nomde « l’inclusion financière » des programmes destinés à compenser les défaillances de marchéen incitant les acteurs privés, notamment les institutions de microfinance, à couvrir denouvelles demandes (zones rurales marginales, agriculture familiale, etc.).Dans certains pays, des politiques redistributrices sont en voie d’émergence pour réduire lesinégalités d’accès ou accompagner certaines priorités sectorielles, notamment agricoles. Lessubventions pour faire émerger de nouveaux intermédiaires financiers spécialisés, voire pourréduire les coûts d’accès au crédit pour les zones rurales les plus marginalisées ou lesproducteurs familiaux exclus du secteur bancaire peuvent être réhabilitées dans certains paysémergents au nom d’un développement durable plus équitable. La bonification del’investissement agricole et sa gestion par les institutions de microfinance réapparaît parmi lesoutils de politiques agricoles et, dans certains pays en développement, il est proposé qu’ellemobilise des fonds internationaux issus de l’aide publique au développement (conversion dedettes, etc.).Parfois, l’Etat veut aller plus loin en appuyant la création d’une intermédiation publique,directe ou indirecte.Il s’agira de voir si cette nouvelle génération de banques de solidarité ou de développementagricole peut tirer profit des échecs antérieurs et de la faillite des banques agricoles des années70-80. La BRI en Indonésie (Robinson, 2001) ou Banrural au Guatemala (Trivelli, Véréno,2007) sont des exemples de banques publiques réformées avec succès. Ces cas peuvent- ilsêtre généralisés et la gouvernance des institutions publiques peut-elle être réformée ?Ces nouvelles formes d’intervention publique peuvent avoir des conséquences sur le secteurprivé associatif ou coopératif qui s’était progressivement constitué pour couvrir une partie dela demande en matière de finance agricole et rurale. Verra-t-on émerger de nouvelles formesde collaborations et de partenariats public-privé permettant d’améliorer l’efficacité de l’actionpublique ?ConclusionsDans un contexte plus favorable pour le secteur rural, il est à la fois important, et opportun,d’identifier les axes innovants qui favoriseront le financement de l’agriculture, ainsi que lesfacteurs de blocage pour lesquels des solutions doivent être imaginées et construites afin derépondre au défi d’un secteur agricole dynamique et renforçant les capacités des petitsproducteurs des pays du Sud.Les conclusions de cette synthèse peuvent être résumées par un tableau récapitulatif quireprend, pour chacun des types d’acteurs engagés dans le financement du développement ruralles enjeux et les stratégies à développer, en particulier en termes d’alliances entre acteurs.Dans ce paysage, les acteurs français et francophones ont un rôle majeur à jouer pourtravailler sur les alliances, et assurer le renforcement des capacités et la gouvernance desinstitutions locales.32, rue Le Peletier - 75009 PARIS - Tél. : 01 48 00 96 82 - Fax : 01 48 00 96 59www.esf.asso.fr – prime@esf.asso.fr41