3.2.2 Les défis <strong>de</strong>s prêts à moyen <strong>et</strong> long terme pour le financement <strong>de</strong>sentreprises agrico<strong>les</strong> <strong>et</strong> rura<strong>les</strong>Les crédits à moyen <strong>et</strong> long terme doivent s’appuyer sur un système <strong>de</strong> garantie prenant encompte la nature spécifique du patrimoine rural composé <strong>de</strong> terres non titrées, <strong>de</strong> cheptel,d’équipement productif, d’équipement ménager, <strong>et</strong>c. <strong>et</strong> nécessite que l’IMF acquière unecapacité d’analyse <strong>de</strong>s capacités du budg<strong>et</strong> <strong>et</strong> <strong>de</strong> la rentabilité <strong>de</strong>s activités menées par leménage. Les ressources financières doivent également s’adapter aux termes <strong>de</strong> ces produits.Les crédits d’équipement <strong>de</strong> Kafo Jiginew (Mali) : investir au sein <strong>de</strong>s exploitations familia<strong>les</strong>Kafo jiginew est un réseau mutualiste <strong>de</strong> caisses d’épargne <strong>et</strong> <strong>de</strong> crédit basé <strong>dans</strong> le Sud du Mali. Avec ses223 000 membres, il représente le plus grand système financier décentralisé du pays.Les crédits équipement chez KJ sont d’un montant moyen <strong>de</strong> 250 000 CFA (380 €), son taux d’intérêt varieentre 1 <strong>et</strong> 1,5% selon la nature du prêt <strong>et</strong> il a une durée qui peut aller jusqu’à cinq ans (pour <strong>les</strong> tracteurs).Manquant <strong>de</strong> ressources longues pour ce type <strong>de</strong> services financiers, KJ s’associe ou s’est associé à <strong>de</strong>spartenaires ou à <strong>de</strong>s bailleurs <strong>de</strong> fonds du Nord tels que SOS Faim <strong>et</strong> la Banque européenne d’investissement(BEI), pour financer ces crédits. Dans la gran<strong>de</strong> majorité <strong>de</strong>s cas, <strong>les</strong> crédits d’équipement soutiennent l’achat<strong>de</strong> bœufs, utilisés pour la traction. L’étu<strong>de</strong> relève que l’ensemble <strong>de</strong> la gamme <strong>de</strong>s services offerts par KJ, avec<strong>de</strong>s crédits complémentaires, est nécessaire pour la survie <strong>et</strong> l’investissement <strong>de</strong>s paysans. Par ailleurs, <strong>les</strong>employés <strong>de</strong>s caisses rura<strong>les</strong> <strong>de</strong> KJ occupent la plupart du temps une place stratégique <strong>dans</strong> leur coopérative, <strong>et</strong>c’est c<strong>et</strong>te relation entre l’institution <strong>de</strong> microfinance <strong>et</strong> l’organisation paysanne qui perm<strong>et</strong> à KJ d’offrir <strong>de</strong>sproduits adaptés aux p<strong>et</strong>its producteurs Le crédit, formulé par <strong>les</strong> paysans est à même <strong>de</strong> répondre à leursbesoins matériels. Une IMF à l’écoute <strong>de</strong>s OP <strong>de</strong> la région peut ainsi contribuer durablement au développement<strong>de</strong> celle-ci.Source : Zoom Microfinance, N°23, Octobre 20073.2.3 Le crédit-bail, leasing ou location venteLa location-vente (ou leasing), inspirée du crédit-bail, est une alternative au crédit moyenterme classique pour l’équipement, qui perm<strong>et</strong> <strong>de</strong> lever la contrainte <strong>de</strong> la garantie.Expérimentée avec un relatif succès <strong>dans</strong> le cadre <strong>de</strong> proj<strong>et</strong>s <strong>de</strong> promotion <strong>de</strong> la tractionanimale, la location-vente a été reprise <strong>et</strong> perfectionnée par <strong>de</strong>s institutions <strong>de</strong> microfinance. Ilperm<strong>et</strong> ainsi à un client d'obtenir un financement pour l'achat d'outils qui constituent euxmêmesune garantie. Plus précisément, le leasing consiste à séparer la propriété d'un actif avecson droit d'usage : l'institution reste légalement propriétaire <strong>de</strong> l'équipement jusqu'à ce que leclient ait fini <strong>de</strong> rembourser.La Location vente mutualiste <strong>de</strong>s CECAM à MadagascarLe crédit-bail peut être décrit à partir <strong>de</strong> l’exemple <strong>de</strong> la Location vente mutualiste (LVM) du réseau CECAM àMadagascar qui s’appuie sur une procédure classique <strong>de</strong> crédit bail.Le réseau CECAM acquiert un bien choisi par le sociétaire qui en fait la <strong>de</strong>man<strong>de</strong>. Le bien est remis ausociétaire, qui en <strong>de</strong>vient locataire, moyennant- un apport personnel : d’un montant <strong>de</strong> 10 % <strong>de</strong> la valeur du bien si c’est du matériel agricole, <strong>de</strong> 20 à30 % si c’est du matériel roulant,- une garantie d’un montant équivalent à 50 à 150% <strong>de</strong> la valeur du bien,- un versement régulier d’un loyer, avec un taux d’intérêt <strong>de</strong> 2,5 à 3,5%/mois.Le réseau reste propriétaire du bien jusqu’à ce qu’il soit entièrement payé par le locataire, à hauteur <strong>de</strong> sa valeurinitiale, augmentée <strong>de</strong>s intérêts <strong>et</strong> <strong>de</strong>s frais. La durée <strong>de</strong> location vente peut varier <strong>de</strong> 6 à 36 mois. Le locatairefait l’obj<strong>et</strong> d’une sélection par le réseau CECAM <strong>et</strong> d’un suivi, pendant la durée <strong>de</strong> la location. En cas <strong>de</strong>32, rue Le Pel<strong>et</strong>ier - 75009 PARIS - Tél. : 01 48 00 96 82 - Fax : 01 48 00 96 59www.esf.asso.fr – prime@esf.asso.fr34
défaillance <strong>de</strong> paiement du loyer, le réseau CECAM peut reprendre son bien, sans procédure spécifique <strong>de</strong>contentieux.Deux procédures origina<strong>les</strong> ont été adoptées par le réseau CECAM pour développer l’accès à ce crédit :- la garantie peut être constituée par une gran<strong>de</strong> diversité <strong>de</strong> biens ruraux courants, <strong>et</strong> spécifiquement lecheptel bovin, habituellement refusé par <strong>les</strong> systèmes financiers,- le calendrier <strong>de</strong> remboursement du LVM est fixé en concertation avec l’emprunteur, en fonction durythme <strong>de</strong> ses activités économiques.Source : Wampfler <strong>et</strong> al., 20073.2.4Le crédit-stockage / warrantageLe "crédit-stockage" ou warrant agricole vise à sécuriser le crédit à <strong>de</strong>s agriculteurs, ens’appuyant sur <strong>de</strong>s contrats <strong>de</strong> stockage <strong>de</strong> la production agricole. Il perm<strong>et</strong> aux producteurs<strong>de</strong> l'utiliser comme gage pour un prêt <strong>de</strong>stiné à faire face à <strong>de</strong>s coûts <strong>de</strong> commercialisation ou<strong>de</strong> transformation, ou à attendre une remontée <strong>de</strong>s cours. Ce <strong>de</strong>rnier avantage est par exempledéveloppé par <strong>les</strong> CECAM <strong>de</strong> Madagascar avec <strong>les</strong> « Greniers communs villageois » pour que<strong>les</strong> producteurs valorisent mieux leur production <strong>de</strong> riz en attendant la soudure pour l’écouler.Introduction <strong>et</strong> développement du warrantage au NigerLa technique <strong>de</strong> warrantage consiste <strong>dans</strong> la possibilité pour tout agriculteur d’offrir sa récolte en gage duremboursement d’un prêt sollicité pour financer le début du cycle <strong>de</strong> production suivant ou tout autre activitéproductive agricole (élevage notamment). Seulement, comme <strong>les</strong> établissements financiers n’ont pas, toujours,<strong>les</strong> moyens <strong>de</strong> conserver l’obj<strong>et</strong> <strong>de</strong> la garantie (le warrant) <strong>dans</strong> leurs murs, il a été imaginé <strong>de</strong> procé<strong>de</strong>r à lamise en gage au moyen d’un « entiercement » : <strong>les</strong> marchandises sont entreposées <strong>dans</strong> <strong>de</strong>s magasins généraux,dont <strong>les</strong> gestionnaires délivrent en échange <strong>de</strong>s documents appelés « récépissés-warrants » ou « certificat <strong>de</strong>dépôt », <strong>de</strong>stinés à représenter à la fois la créance <strong>et</strong> la marchandise donnée en garantie, perm<strong>et</strong>tant <strong>de</strong> fairecirculer toutes <strong>de</strong>ux par la voie <strong>de</strong> l’endossement.A défaut <strong>de</strong> l’entreposeur agréé, le choix, <strong>de</strong> la forme à donner au warrantage au Niger, a porté sur la «détentioncommunautaire» à laquelle un certain nombre d’adaptations ont été apportées :- <strong>les</strong> producteurs, réunis en Coopératives (appelées ici Organisations <strong>de</strong> Producteurs ou « OP »), stockent unepartie <strong>de</strong> leur production <strong>dans</strong> un magasin approprié qui leur appartient. Le producteur individuel n’a pas accèsdirectement au crédit warranté ; c’est son OP qui emprunte auprès <strong>de</strong> l’IFR <strong>et</strong> qui sous-distribue le crédit à sesmembres.- Ensuite, l’IFR locale vérifie la quantité, la qualité <strong>et</strong> le mo<strong>de</strong> d’entreposage <strong>de</strong>s produits stockés par l’OP <strong>et</strong>ses membres ainsi que <strong>les</strong> normes du magasin (capacité, santé <strong>et</strong> sûr<strong>et</strong>é), consulte <strong>les</strong> prix sur le marché <strong>et</strong>octroie à l’OP un crédit d’un montant équivalant à 80% <strong>de</strong> la valeur du stock.- L’OP partage alors le crédit ainsi reçu à ses membres en fonction <strong>de</strong> la contribution <strong>de</strong> chacun au stock mis engarantie. Chaque paysan reçoit donc l’argent <strong>de</strong> sa récolte comme s’il l’avait vendue -mais il ne l’a pas vendu.- Avec c<strong>et</strong> argent, le paysan peut financer une activité génératrice <strong>de</strong> revenu (à conseiller) ou faire face à <strong>de</strong>sdépenses socia<strong>les</strong>.- Quelques mois après, le producteur rembourse son crédit <strong>et</strong> l’IFR libère le stock qui, entre-temps, a augmenté<strong>de</strong> valeur. Le crédit est remboursé avec le produit <strong>de</strong> l’AGR <strong>et</strong> non avec le produit <strong>de</strong> la vente du stock <strong>de</strong>garantie. Le recours à la garantie se fait uniquement en cas <strong>de</strong> difficulté <strong>de</strong> remboursement avec le produit <strong>de</strong>l’AGR.Source : Communication FAO, Colloque FARM, Atelier 2Il peut exister <strong>de</strong>s difficultés <strong>dans</strong> le warrantage où le stockage implique <strong>de</strong>s activitéscoûteuses <strong>de</strong> gestion, transport <strong>et</strong> conditionnement <strong>et</strong> où <strong>les</strong> produits doivent être bien stockés,surtout s’ils sont périssab<strong>les</strong> (sur la filière oignons par exemple). Il est ainsi rarement aisépour <strong>de</strong>s acteurs isolés <strong>de</strong> <strong>les</strong> prendre en charge.32, rue Le Pel<strong>et</strong>ier - 75009 PARIS - Tél. : 01 48 00 96 82 - Fax : 01 48 00 96 59www.esf.asso.fr – prime@esf.asso.fr35
- Page 5: gouvernance, à construire des part
- Page 8: - le plus faible impact des crises
- Page 12 and 13: Part du secteur agricole dans l’
- Page 14 and 15: Les limites peuvent être énumér
- Page 16 and 17: stratégie, la diffusion de l’inf
- Page 18 and 19: fallu s'adapter au contexte juridiq
- Page 20 and 21: Les exemples des partenaires du RFM
- Page 22 and 23: structure hiérarchique concentrée
- Page 24 and 25: conditions étudiées (sud est de M
- Page 26 and 27: MarchéDomestiqueMarchéInternation
- Page 28 and 29: plus souvent, elles ne développent
- Page 30 and 31: (2) si elles sont amenées à gére
- Page 32 and 33: qualité et de l’intensité de le
- Page 36 and 37: 3.2.5 La place de l’assuranceComm
- Page 38 and 39: cadre, les aspects de formation à
- Page 40 and 41: Lancement du Rural Impulse Fund, ap
- Page 42 and 43: Leurs caractéristiquesLes IMFStruc
- Page 44 and 45: Leurs caractéristiquesOrganisation
- Page 46 and 47: BibliographieAbramovay R. & Piketty
- Page 48 and 49: Kula, O., Farmer, 2004, Mozambique
- Page 50 and 51: SIGLESACBA Agricultural. Cooperativ
- Page 52 and 53: FICHE N°1" Le financement de l'agr
- Page 54 and 55: ail, fonds de garantie paritaires,
- Page 56 and 57: Des innovations significatives ont
- Page 58 and 59: Pour ouvrir les débats à un publi
- Page 60 and 61: La BICIGUI et le CREDIT RURAL DE GU
- Page 62 and 63: • une garantie partielle de l’A
- Page 64 and 65: Les caractéristiques de ces crédi
- Page 66 and 67: emboursement, Le crédit peut aller
- Page 68 and 69: ANNEXE :ACTIONNARIAT DE LA BNI MADA
- Page 70 and 71: Rôle du Crédit agricole : un part
- Page 72 and 73: FICHE N°6Microfinance et investiss
- Page 74 and 75: Le réseau CECAM , une orientation
- Page 76 and 77: Tableau 3 : Taux de croissance annu
- Page 78 and 79: Tableau 6 : Destination de l’épa
- Page 80 and 81: Tableau 10 : Caractéristiques des
- Page 82 and 83: élevageDe leur adhésion à 2003 E
- Page 84 and 85:
LVM nonagricoleNbrecas21Source : En
- Page 86 and 87:
L’accès au LVM ne devient un pro
- Page 88 and 89:
Ce groupe ne mentionne pas de diffi
- Page 90 and 91:
déstabilisé l’économie de la f
- Page 92 and 93:
publique ? Le gouvernement de Madag
- Page 94 and 95:
FICHE N°7Le tourisme rural : un pr
- Page 96 and 97:
FICHE N°8La garantie en appui au d
- Page 98 and 99:
°OuarkoyeLe prêt de 10 millions n
- Page 100 and 101:
En particulier, fonctionnement du f
- Page 102 and 103:
L’apport de la Commission europé
- Page 104 and 105:
FICHE N°9La microfinance et le fin
- Page 106 and 107:
La présentation de deux expérienc
- Page 108 and 109:
Nicaragua. Parallèlement, le phén
- Page 110 and 111:
Une organisation paysanne participe
- Page 112 and 113:
FICHE N° 10Microfinance et rentabi
- Page 114 and 115:
FICHE N°11La tension entre une vis
- Page 116 and 117:
Différentes conditions sont posée
- Page 118 and 119:
nombre de clients est proche de cel
- Page 120 and 121:
Rendement des actifs : résultat ne
- Page 122 and 123:
FICHE N°12Un canal de distribution
- Page 124 and 125:
Les difficultés de la mise en plac
- Page 126 and 127:
1.2 Une offre de microfinance en pl
- Page 128 and 129:
financières professionnelles (qu'e
- Page 130 and 131:
Au-delà de la définition techniqu
- Page 132 and 133:
En terme de fonctionnement, le budg
- Page 134 and 135:
FICHE N°14Quelle microfinance pour
- Page 136 and 137:
interne. A ce titre, le CIDR a men
- Page 138 and 139:
1.2.1.2 Structures non-mutualistes
- Page 140 and 141:
donc majoritairement avec des petit
- Page 142 and 143:
maintenir les récoltes sur le lieu
- Page 144 and 145:
un grand danger à souligner lorsqu
- Page 146 and 147:
- Le développement de l’offre de