plus souvent, el<strong>les</strong> ne développent pas <strong>de</strong> fonction d’épargne, <strong>et</strong> restent donc dépendantes <strong>de</strong>l’extérieur pour développer le crédit ; <strong>les</strong> crises révèlent le conflit d’intérêt sur lequel eststructurellement fondé c<strong>et</strong>te stratégie : sensées représenter <strong>et</strong> être solidaires <strong>de</strong> leurs membres,el<strong>les</strong> ont <strong>de</strong>s difficultés à exercer sur eux la pression nécessaire pour assurer leremboursement du crédit. Pourtant, même si c<strong>et</strong>te stratégie continue à se développer, sesperspectives <strong>de</strong> succès sont limitées : <strong>les</strong> lignes <strong>de</strong> crédit souvent s’épuisent, <strong>les</strong> mentalités parrapport au crédit se dégra<strong>de</strong>nt <strong>et</strong> le risque <strong>de</strong> désorganiser <strong>les</strong> marchés financiers locaux estimportant.La <strong>de</strong>uxième stratégie a également <strong>de</strong>s avantages : l’IMF créée est une institutionprofessionnelle qui pourra acquérir un statut légal, <strong>de</strong>s compétences <strong>et</strong> <strong>de</strong>s outils adaptés, touten restant dédiée à l’agriculture ; elle peut financer <strong>les</strong> membres <strong>de</strong> l’organisation <strong>et</strong> l’OPAmère elle-même. Mais elle comporte aussi <strong>de</strong>s difficultés importantes :- l’OP va être confrontée à toutes <strong>les</strong> difficultés habituel<strong>les</strong> <strong>de</strong> création d’IMF : processus long,difficile <strong>et</strong> coûteux ;- ces difficultés sont renforcées par le fait <strong>de</strong> développer un portefeuille <strong>de</strong> crédit spécialisé enagriculture, donc plus risqué ;- l’IMF, « OP fille», peut être tentée <strong>de</strong> prendre son autonomie <strong>et</strong> d’adopter une logique plusfinancière qu’agricole (« aller vers <strong>les</strong> secteurs d’activités <strong>les</strong> plus rentab<strong>les</strong>… ») qui peutl’éloigner très vite <strong>de</strong> sa mission initiale.- C<strong>et</strong>te stratégie suppose d’accepter la «logique financière» nécessaire pour construire unservice financier durableA l’heure actuelle, comme l’ont souligné <strong>les</strong> échanges au cours du colloque <strong>de</strong> FARM 13 , <strong>les</strong>organisations professionnel<strong>les</strong> agrico<strong>les</strong> font face à <strong>de</strong>ux enjeux majeurs. Le premier enjeuporte sur la construction d’alliances stratégiques <strong>et</strong> <strong>les</strong> questions liées <strong>de</strong> gouvernance. LesOPA <strong>et</strong> <strong>les</strong> IMF en particulier sont diverses en termes <strong>de</strong> membres, en termes <strong>de</strong> capacitéshumaines <strong>et</strong> <strong>de</strong> façon liée, <strong>de</strong> capacités <strong>de</strong> négociations. Les questions <strong>de</strong> gouvernance portenten particulier sur <strong>les</strong> niveaux <strong>de</strong> solidarité financière entre <strong>les</strong> parties prenantes <strong>de</strong>s alliances,sur <strong>les</strong> risques <strong>de</strong> dérives <strong>de</strong> mission <strong>et</strong> d’empiètement <strong>de</strong> la gouvernance d’une partie surl’autre <strong>et</strong> sur <strong>les</strong> questions <strong>de</strong> la viabilité <strong>de</strong>s services non financiers que <strong>les</strong> OPA veulentcontinuer à fournir. Un second enjeu <strong>dans</strong> <strong>les</strong> relations entre OPA <strong>et</strong> IMF porte sur <strong>les</strong>collaborations que ces <strong>de</strong>ux types d’acteurs pourront construire pour favoriser la mise enplace d’un cadre macroéconomique plus favorable pour sécuriser le financement du secteurrural.Le renforcement du partenariat entre <strong>les</strong> organisations professionnel<strong>les</strong> agrico<strong>les</strong> <strong>et</strong> <strong>les</strong>institutions financières en général <strong>et</strong> <strong>de</strong> microfinance en particulier, est donc un enjeu majeur<strong>dans</strong> ce contexte. Des travaux en cours (Wampfler <strong>et</strong> al, à paraître) visent alors à appuyer laconstruction <strong>de</strong> nouvel<strong>les</strong> alliances entre OPA <strong>et</strong> institutions financières.Il s’agit <strong>de</strong> :- Renforcer la capacité <strong>de</strong>s OPA <strong>et</strong> <strong>de</strong>s IF à analyser <strong>les</strong> besoins <strong>et</strong> contraintes <strong>de</strong>financement <strong>de</strong>s OPA <strong>et</strong> <strong>de</strong> leurs producteurs.- Renforcer <strong>les</strong> capacités <strong>de</strong>s OPA à choisir un mo<strong>de</strong> d’accès aux services financiersefficace <strong>et</strong> viable .- Donner aux OPA <strong>et</strong> aux IF <strong>de</strong>s outils pour construire un partenariat <strong>et</strong> renforcer l’accès<strong>de</strong>s OPA aux services financiers.13 http://www.fondation-farm.org/32, rue Le Pel<strong>et</strong>ier - 75009 PARIS - Tél. : 01 48 00 96 82 - Fax : 01 48 00 96 59www.esf.asso.fr – prime@esf.asso.fr28
2.3.3 Le cas particulier <strong>de</strong> la filière du commerce équitableC’est en réponse à la difficulté <strong>de</strong>s p<strong>et</strong>its producteurs agrico<strong>les</strong> à vivre <strong>de</strong> leur production ques’est développé le commerce équitable, qui offre un débouché <strong>de</strong> commercialisation à cesagriculteurs originaires <strong>de</strong>s pays du Sud, en leur assurant <strong>de</strong>s prix stab<strong>les</strong> <strong>et</strong> « justes » leurperm<strong>et</strong>tant d’accroître leurs revenus. Les filières du commerce équitable apportent auxorganisations <strong>de</strong> producteurs une assistance financière temporaire en particulier sous forme <strong>de</strong>préfinancement. A ce jour, le préfinancement, inscrit <strong>dans</strong> <strong>les</strong> standards du commerceéquitable ne satisfait pas complètement <strong>les</strong> besoins <strong>de</strong> la filière : <strong>les</strong> volumes restentinsuffisants, <strong>les</strong> organisations <strong>de</strong> producteurs n’y ont que très partiellement recours – manqued’information, arrivée <strong>de</strong>s fonds parfois trop tardive, <strong>et</strong>c. – <strong>et</strong> <strong>les</strong> importateurs ne poussentpas nécessairement à leur développement – gestion <strong>de</strong> liquidités, risques <strong>et</strong> formes <strong>de</strong>garanties insuffisantes, problèmes <strong>de</strong> gestion au niveau <strong>de</strong>s OPA, <strong>et</strong>c.Dans l’optique d’une offre nouvelle pour le financement <strong>de</strong>s organisations <strong>de</strong> producteurs <strong>et</strong><strong>de</strong> leurs membres, il semble intéressant d’approfondir <strong>les</strong> liens entre microfinance <strong>et</strong>commerce équitable.Le commerce équitable perm<strong>et</strong> :- <strong>de</strong> réduire <strong>les</strong> risques sur la production agricole : prix garantis, stabilité (<strong>et</strong> croissance) <strong>de</strong>sdébouchés avec une <strong>de</strong>man<strong>de</strong> en hausse <strong>dans</strong> <strong>les</strong> pays du Nord, qualité <strong>de</strong> la production.- <strong>de</strong> réduire <strong>les</strong> incertitu<strong>de</strong>s sur la solidité <strong>et</strong> la gestion <strong>de</strong>s organisations <strong>de</strong> producteurs :transparence sur la gouvernance <strong>dans</strong> <strong>les</strong> standards du commerce équitable, prime ducommerce équitable qui peut être investie <strong>dans</strong> le renforcement <strong>de</strong>s capacités ; indirectement,renforcement <strong>de</strong> la compétitivité <strong>et</strong> structuration <strong>de</strong>s filières d’exportations.- enfin, <strong>de</strong> proposer une source <strong>de</strong> financement inscrite <strong>dans</strong> <strong>les</strong> standards du commerceéquitable <strong>et</strong> qui pourra, grâce à la mise en place d’un fonds <strong>de</strong> garantie offrir <strong>de</strong>s ressourcesimportantes, sécurisées <strong>et</strong> stab<strong>les</strong>.La microfinance, quant à elle, apporte <strong>les</strong> atouts d’un secteur qui a innové <strong>de</strong>puis un<strong>et</strong>rentaine d’années pour sécuriser <strong>les</strong> financements à <strong>de</strong>s individus <strong>et</strong> <strong>de</strong>s micro-entreprises.En particulier, <strong>les</strong> relations établies <strong>dans</strong> <strong>de</strong> nombreux pays <strong>et</strong> <strong>les</strong> appuis fournis aux IMF <strong>et</strong>aux OPA, ont construit une expertise <strong>de</strong> longue date sur la problématique du financement <strong>de</strong>sorganisations <strong>de</strong> producteurs.Le recours au secteur <strong>de</strong> la microfinance perm<strong>et</strong> d’une part d’apporter <strong>de</strong>s garanties <strong>de</strong> bonnegestion à <strong>de</strong>s importateurs, <strong>et</strong> d’autre part <strong>de</strong> diversifier <strong>les</strong> sources <strong>de</strong> financement <strong>de</strong>sorganisations <strong>de</strong> producteurs <strong>et</strong> <strong>de</strong> leurs membres. Les IMF peuvent en eff<strong>et</strong> être intéressées àinvestir sur <strong>les</strong> filières du CE, moyennant <strong>de</strong>s garanties <strong>et</strong> <strong>de</strong>s sources <strong>de</strong> financementadaptées.Initiative CERISE-AGROFINE pour un partenariat entre microfinance <strong>et</strong> commerce équitableAujourd’hui, sur <strong>les</strong> atouts respectifs du commerce équitable <strong>et</strong> <strong>de</strong> la microfinance, CERISE <strong>et</strong> AGROFINEs’associent pour développer <strong>de</strong>s mécanismes innovants <strong>de</strong> financement <strong>de</strong> l’agriculture <strong>dans</strong> le cadre <strong>de</strong>s filièresdu commerce équitable <strong>et</strong> <strong>de</strong>s organisations <strong>de</strong> producteurs qui y participent.Il s'agit <strong>de</strong> voir <strong>dans</strong> quelle mesure, <strong>les</strong> outils <strong>de</strong> financement propres au commerce équitable <strong>et</strong> en particulier lepréfinancement, peuvent faire levier sur <strong>l'offre</strong> <strong>de</strong> microfinance aux producteurs du CE.Deux hypothèses sont sous-jacentes à c<strong>et</strong>te approche :(1) le financement du commerce équitable gagnera en efficacité (transparence, sécurisation, gestionprofessionnelle, réponse croissante aux besoins) s'ils transitent par <strong>de</strong>s structures financières professionnel<strong>les</strong>(qu'el<strong>les</strong> soient <strong>de</strong>s IMF filia<strong>les</strong> <strong>de</strong>s OP, IMF indépendantes voire même banques loca<strong>les</strong>).32, rue Le Pel<strong>et</strong>ier - 75009 PARIS - Tél. : 01 48 00 96 82 - Fax : 01 48 00 96 59www.esf.asso.fr – prime@esf.asso.fr29
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donc majoritairement avec des petit
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un grand danger à souligner lorsqu
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