Évolutions récentes dans l'offre et les stratégies de ... - Cerise

financière simplement associée à l’existence d’un contrat implicite ou explicite avec la chaînede supermarché.Kula et Farmer (2004) qui ont étudié la question du financement dans les filières ont attirél’attention sur l’existence de contraintes de liquidités parmi ces acteurs qui peuvent devenirdes prêteurs potentiels. Ils illustrent cela dans le cas du Mozambique et signalent que lescontraintes sont d’autant plus sévères que la filière croît rapidement. La filière doit en faitattirer des fonds extérieurs et ne pas simplement redistribuer des ressources rares parmi lesparticipants de la filière (Gonzalez-Vega, Devfinance, 2007).Cette approche par les filières retrouve donc des atouts, mais il sera important de tirer lesleçons des expériences passées et d’adapter des solutions aux modes de fonctionnement quiexistent. Dans ce cadre, le rôle des organisations professionnelles agricoles peut être crucial,et en particulier, la place du commerce équitable qui cherche à sécuriser les prix et lesdébouchés peut être analysée plus en détail.2.3.2 Le rôle des organisations de producteursDans un contexte économique et institutionnel devenu plus complexe, plus instable et plusconcurrentiel, et face aux défis nouveaux et multiples qui en résultent pour les agriculteursfamiliaux, les organisations professionnelles agricoles, quelle que soit leur appellation(comité, association, fédération, syndicat) se structurent généralement autour de deux enjeux.Elles cherchent d’une part à défendre les intérêts de l’agriculture et d’autre part à fournir desservices d’appuis aux petits producteurs qui sont leurs membres. Elles sont en particulierconfrontées quotidiennement à des contraintes de financement. Leur accès aux institutionsfinancières opérant en milieu rural, qu’elles soient banques commerciales ou microfinance,reste épisodique et difficile. Les OPA s’avèrent le plus souvent démunies face à la question dufinancement : déficit d’information sur les options stratégiques d’accès aux servicesfinanciers, manque d’information sur les institutions financières existantes, faible capacité àformaliser leurs besoins de financement, difficulté à constituer les dossiers de financement,absence de fonds de garantie etc.Les institutions financières en général et celles de microfinance (IMF) en particulier, sontprudentes quant au financement de l’agriculture et des organisations professionnellesagricoles. Elles hésitent face au risque de l’agriculture, l’insuffisance de ressourcesfinancières longues et stables limite leur capacité à faire du crédit moyen terme, l’un desprincipaux besoins de l’agriculture. Par ailleurs, le professionnalisme insuffisant de certainesIMF et les défaillances de contrôle du secteur financier ont conduit à des dysfonctionnementsdommageables pour le monde rural (détournements, impayés, perte d’épargne,surendettement des ménages...) qui ont encore creusé le déficit de confiance entre OPA etIMF.Face à cette pénurie de l’offre, les OPA, de leur côté ont réagi, expérimentant différentesstratégies d’accès aux services financiers : 1) crédit internalisé dans les OPA généralistes, 2)crédit externalisé dans des OPA spécifiquement créées à cette fin, 3) construction departenariats entre OPA et secteur financier (banque et microfinance),La première stratégie présente des intérêts : elle permet de pallier l’absence de crédit deproximité ; son coût est limité dès lors que la ligne de crédit est gratuite. Mais ses limites sontimportantes et ont conduit beaucoup de ces expériences à l’échec : les OPA manquent souventdes compétences et des outils professionnels nécessaires pour une saine gestion du crédit ; le32, rue Le Peletier - 75009 PARIS - Tél. : 01 48 00 96 82 - Fax : 01 48 00 96 59www.esf.asso.fr – prime@esf.asso.fr27