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Évolutions récentes dans l'offre et les stratégies de ... - Cerise

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• Wenner <strong>et</strong> al. (2007) ont i<strong>de</strong>ntifié l’importance <strong>de</strong> l’échelle d’intervention <strong>et</strong> ont argumentépour une rapi<strong>de</strong> extension <strong>de</strong>s portefeuil<strong>les</strong> <strong>de</strong> prêts en zone rurale. Pourtant, ils reconnaissentqu’il y a quelques p<strong>et</strong>ites institutions rura<strong>les</strong> parmi cel<strong>les</strong> qui <strong>de</strong>sservent efficacement <strong>les</strong>ecteur rural.• Meyer <strong>et</strong> Gonzalez-Vega ont souligné <strong>les</strong> avantages <strong>de</strong>s p<strong>et</strong>ites institutions rura<strong>les</strong> en termesd’information <strong>et</strong> d’incitations. Il existe ainsi <strong>de</strong>s IMF mo<strong>de</strong>stes, <strong>de</strong> taille limitée, qui n'en ontpas moins atteint l’équilibre <strong>et</strong> une autonomie réelle, <strong>dans</strong> <strong>de</strong>s contextes parfois très diffici<strong>les</strong>,à l’exemple <strong>de</strong>s Sanduk d’Anjouan aux Comores (Poursat, Pierr<strong>et</strong>, 2007). Leur force tientsouvent à l’ancrage local qu’el<strong>les</strong> ont su développer, <strong>et</strong> à la volonté <strong>de</strong>s salariés <strong>et</strong> membresqui <strong>les</strong> animent.La question <strong>de</strong> la distance se pose aussi, selon <strong>les</strong> institutions qui opèrent sur <strong>de</strong> courtesdistances (institutions loca<strong>les</strong>) <strong>et</strong> cel<strong>les</strong> qui opèrent sur <strong>de</strong> longues distances (institutionsnationa<strong>les</strong>). En termes d’information, el<strong>les</strong> connaissent leurs clients <strong>et</strong> en termes d’incitation,el<strong>les</strong> peuvent en particulier mobiliser <strong>de</strong>s sanctions socia<strong>les</strong> contre <strong>les</strong> mauvaisremboursements. Les clients <strong>de</strong>s institutions loca<strong>les</strong> supportent généralement moins <strong>de</strong> coûts<strong>de</strong> transaction, mais <strong>les</strong> institutions loca<strong>les</strong> ont un problème majeur face aux risques covariants.Le risque systémique affecte en outre différents secteurs économiques : ainsi, ce sontà la fois <strong>les</strong> producteurs <strong>et</strong> <strong>les</strong> commerçants qui seront affectés par une sècheresse locale. Cesrisques peuvent alors être fatals pour une institution locale. Seu<strong>les</strong> <strong>les</strong> institutions nationa<strong>les</strong>qui opèrent sur un espace large peuvent se diversifier ; el<strong>les</strong> sont généralement <strong>de</strong> grand<strong>et</strong>aille. Leur avantage principal est la diversification <strong>de</strong> leur portefeuille.El<strong>les</strong> ont cependant <strong>de</strong>ux désavantages majeurs. Le premier vient du fait que lorsque la« distance » augmente (géographique, culturelle, linguistique), <strong>les</strong> coûts d’information <strong>et</strong> <strong>de</strong>réalisation <strong>de</strong>s transactions financières augmentent. Les coûts <strong>de</strong> transaction pour leurs clientsaugmentent aussi. Le second vient du fait que lorsque la distance augmente, il <strong>de</strong>vient plusdifficile <strong>de</strong> coordonner <strong>les</strong> opérations <strong>et</strong> <strong>de</strong> suivre <strong>les</strong> dirigeants <strong>et</strong> <strong>les</strong> officiers <strong>de</strong> créditséloignés.Les défis <strong>de</strong> la croissance <strong>de</strong> systèmes financiers ruraux décentralisés : le cas d’AMUCSS au MexiqueL’UNORCA (Union Nationale <strong>de</strong>s Organisations Régiona<strong>les</strong> Paysannes Autonomes), gran<strong>de</strong> centrale syndicalepaysanne mexicaine, s’était appliqué dès 1986 à promouvoir la création d’institutions financières adaptées auxbesoins du mon<strong>de</strong> agricole. Elle a pour cela créé, une commission spécialisée <strong>de</strong>venue progressivementindépendante : l’AMUCSS (Association Mexicaine <strong>de</strong>s Unions <strong>de</strong> Crédit du Secteur Social). La crise <strong>de</strong> 1994qui entraîna <strong>de</strong>s banqueroutes en chaîne d’institutions financières toucha <strong>de</strong> plein fou<strong>et</strong> l’AMUCSS, dont 23 <strong>de</strong>s32 membres firent faillite, accroissant la pénurie <strong>de</strong> services financiers formels en zones rura<strong>les</strong>. Consciente <strong>de</strong>la nécessité <strong>de</strong> rénover ses mo<strong>de</strong>s d’intervention, l’AMUCSS s’inspira <strong>de</strong>s expériences microfinancières duBangla<strong>de</strong>sh <strong>et</strong> <strong>de</strong> Guinée pour impulser la mise en place du système <strong>de</strong>s Microbanques à partir <strong>de</strong> 1998. Celuicise caractérise par son implantation locale, <strong>dans</strong> <strong>de</strong>s zones rura<strong>les</strong> très enclavées <strong>et</strong> marginalisées, en se basantsur <strong>de</strong>s organisations paysannes loca<strong>les</strong> <strong>et</strong> sur une offre <strong>de</strong> services très diversifiée, notamment <strong>de</strong> l’épargne <strong>et</strong><strong>de</strong>s crédits non dirigés.En terme <strong>de</strong> gouvernance, le modèle initial était éminemment décentralisé, chaque agence locale étant autogérée<strong>et</strong> disposant <strong>de</strong> ses propres liquidités grâce à une forte captation d’épargne. Toutefois, la législation mexicaineconcernant la finance populaire fut modifiée en 2002 <strong>et</strong> on instaura une taille minimum pour <strong>les</strong> IMF <strong>et</strong> onencadra plus formellement leurs pratiques. Les Microbanques durent donc se regrouper au niveau régional, maisce rapprochement fut purement formel au début. Néanmoins, la forte croissance, liée à l’ampleur <strong>de</strong>s besoins enmilieu rural, <strong>et</strong> l’obligation <strong>de</strong> publier <strong>de</strong>s informations précises sur la situation opérationnelle <strong>et</strong> financièrerévélèrent <strong>de</strong>s niveaux d’impayées préoccupants <strong>et</strong> une forte hétérogénéité <strong>de</strong>s pratiques, qui n’avaient pasencore été détectés par l’AMUCSS. Face aux difficultés d’encadrer <strong>les</strong> acteurs <strong>dans</strong> un contexte où la majorité<strong>de</strong>s agences ne disposent d’aucun moyen <strong>de</strong> télécommunication <strong>et</strong> sont très diffici<strong>les</strong> d’accès, la mise en placed’un système d’information, <strong>de</strong> procédures techniques <strong>et</strong> d’une caisse <strong>de</strong> refinancement furent <strong>de</strong>s vecteurstechniques pour assurer un contrôle <strong>de</strong> la qualité <strong>de</strong>s pratiques. Après bien <strong>de</strong>s débats internes <strong>et</strong> <strong>de</strong>s résistances,la plupart <strong>de</strong>s acteurs prirent acte <strong>de</strong> l’importance <strong>de</strong> garantir un fonctionnement rigoureux en établissant une32, rue Le Pel<strong>et</strong>ier - 75009 PARIS - Tél. : 01 48 00 96 82 - Fax : 01 48 00 96 59www.esf.asso.fr – prime@esf.asso.fr21

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