fallu s'adapter au contexte juridique <strong>et</strong> à la taille du pays. Il y a <strong>de</strong>ux différences principa<strong>les</strong> : d'une part <strong>les</strong>entités <strong>de</strong> base sont <strong>de</strong>s associations villageoises, <strong>et</strong> non <strong>de</strong>s sociétés coopératives; <strong>les</strong> membres ne détiennentdonc pas <strong>de</strong> parts socia<strong>les</strong>, mais ont acquitté un mo<strong>de</strong>ste droit d'entrée (10 USD). Il n'y a pas <strong>de</strong> distribution <strong>de</strong>revenu aux membres. D'autre part <strong>les</strong> Unions régiona<strong>les</strong> sont <strong>de</strong> purs véhicu<strong>les</strong> juridiques, dont le rôle est <strong>de</strong>participer à la gouvernance <strong>de</strong> la banque, au nom <strong>de</strong>s associations villageoises <strong>de</strong> leur région. Contrairement ànos caisses régiona<strong>les</strong> <strong>de</strong> crédit agricole, ce ne sont pas <strong>de</strong>s banques <strong>et</strong> el<strong>les</strong> n'ont aucune activité propre. C<strong>et</strong>teforme quasi-coopérative a été difficile à expliquer <strong>dans</strong> un pays où le terme coopérative avait été dévoyé. Elle ajoué un rôle très stimulant lors <strong>de</strong> la fondation <strong>de</strong> la banque, en donnant aux agriculteurs une opportunité unique<strong>de</strong> participer à la gestion au travers d'une système authentiquement démocratique : élection <strong>de</strong>s membres <strong>de</strong>sconseils d'administration au scrutin secr<strong>et</strong>, interdiction pour <strong>les</strong> maires <strong>de</strong>s villages <strong>de</strong> solliciter <strong>les</strong> suffrages.Elle a permis très rapi<strong>de</strong>ment <strong>de</strong> créer un sentiment d'appartenance : ACBA était (<strong>et</strong> est toujours) leur banque, <strong>et</strong>non pas un organisme para-étatique, tel que <strong>les</strong> anciennes banques soviétiques (notammentl'Armagroprombank) dont <strong>les</strong> prêts n'étaient pas remboursés. L'association <strong>de</strong>s agriculteurs aux décisions <strong>de</strong>crédit a développé leur sens <strong>de</strong> la responsabilité <strong>et</strong> stimulé leur sens <strong>de</strong> la réciprocité (pourquoi n'apporterionsnous pas notre épargne à une banque qui nous a fait confiance ? ). Sans qu'il y ait une caution juridique <strong>de</strong>smembres <strong>de</strong> l'association, le sens <strong>de</strong> l'honneur <strong>et</strong> la solidarité villageoise incitent fortement <strong>les</strong> membres <strong>de</strong>l'association à régler eux mêmes un problème <strong>de</strong> remboursement <strong>de</strong> la part d'un membre <strong>de</strong> l'association. Ce"modèle" ne garantit pas à lui seul ni une bonne gouvernance ni une bonne gestion. Il y faut en plus unmanagement professionnel <strong>et</strong> indépendant <strong>de</strong>s pressions politiques <strong>et</strong> socia<strong>les</strong> : l'avis négatif <strong>de</strong>s administrateurssur une <strong>de</strong>man<strong>de</strong> <strong>de</strong> crédit entraîne son rej<strong>et</strong>, un avis positif n'entraîne pas nécessairement l'accord <strong>de</strong> la banque.Il y faut aussi un personnel honnête, en particulier <strong>de</strong>s « credit officers » immunisés contre toute forme <strong>de</strong>corruption. Le niveau d'éducation tant <strong>de</strong>s agriculteurs que du personnel <strong>de</strong> la banque sont <strong>de</strong>s facteurs <strong>de</strong>succès qu'on ne rencontre sans doute pas au même <strong>de</strong>gré en Afrique <strong>de</strong> l'Ouest.Source : Crédit Agricole SA, fiche N°5.Face en particulier, à la difficulté <strong>de</strong> mobiliser l’épargne, notamment en milieu rural, <strong>de</strong>nombreuses adaptations du principe <strong>de</strong> base <strong>de</strong> l’épargne préalable <strong>et</strong> <strong>de</strong>s modè<strong>les</strong> coopératifssont observées aujourd’hui.Le modèle <strong>de</strong> « Caisses Villageoises d’Epargne Crédit Autogérées » (CVECA), a étédéveloppé pour perm<strong>et</strong>tre <strong>de</strong> délivrer <strong>de</strong>s services d’épargne <strong>et</strong> <strong>de</strong> crédit rentab<strong>les</strong> <strong>dans</strong> <strong>de</strong>szones rura<strong>les</strong> à faible <strong>de</strong>nsité <strong>de</strong> population, en particulier pour répondre aux besoins <strong>de</strong>szones sahéliennes. Les CVECA reposent sur <strong>de</strong>s possibilités <strong>de</strong> mobilisation d’épargne locale(capacité <strong>de</strong>s ménages, attractivité, culture <strong>et</strong>c.) appuyées par <strong>de</strong>s lignes <strong>de</strong> refinancement <strong>et</strong>sur l’existence <strong>de</strong> solidarité communautaire <strong>et</strong> <strong>de</strong>s capacités (ou volonté) d’autogestion.Les banques villageoises appuyées par <strong>les</strong> ONG tel<strong>les</strong> que Freedom From Hunger ou FINCAreposent également sur <strong>de</strong>s principes d’autogestion <strong>et</strong> <strong>de</strong> renforcement <strong>de</strong>s capacités <strong>de</strong>smembres.Financement rural par <strong>les</strong> banques villageoises, le cas <strong>de</strong> CRECER en BolivieOn peut citer le cas <strong>de</strong> CRECER, une institution bolivienne intervenant <strong>de</strong>puis 1985 à partir <strong>de</strong> l’intervention <strong>de</strong>Freedom From Hunger. C<strong>et</strong>te organisation se base sur une méthodologie <strong>de</strong> banques communa<strong>les</strong> autogéréespar <strong>les</strong> bénéficiaires <strong>et</strong> pratique surtout le crédit solidaire. Elle a connu une très forte croissance à partir <strong>de</strong> la fin<strong>de</strong>s années 1990 <strong>et</strong> représente aujourd’hui la plus gran<strong>de</strong> ONG <strong>de</strong> microfinance du pays. Une gran<strong>de</strong> partie <strong>de</strong>son portefeuille est dédié aux zones rura<strong>les</strong> (53%), cependant, CRECER ne finance pas l’agriculture. Son apporttouche essentiellement <strong>les</strong> services (4%), l’artisanat (48%) <strong>et</strong> le p<strong>et</strong>it commerce (48%) qui sont <strong>de</strong>s secteurs quioccupent surtout <strong>de</strong>s femmes, public cible <strong>de</strong> l’IMF. En outre, <strong>les</strong> étu<strong>de</strong>s d’impact réalisées en Bolivie montrentqu’à la différence d’institutions qui pratiquent le crédit individuel, <strong>les</strong> entités spécialisées <strong>dans</strong> le crédit solidaireinfluencent fortement le capital circulant <strong>et</strong> le revenu familial <strong>de</strong> leurs clients, mais el<strong>les</strong> n’ont que peu d’eff<strong>et</strong>sur le capital fixe <strong>et</strong> le niveau d’emploi.Sources :Fritschy Cédric, La Microfinance en crises: succès <strong>et</strong> échecs <strong>de</strong> l'expérience bolivienne, Genève, InstitutUniversitaires d'Etu<strong>de</strong>s du développement, 2007.32, rue Le Pel<strong>et</strong>ier - 75009 PARIS - Tél. : 01 48 00 96 82 - Fax : 01 48 00 96 59www.esf.asso.fr – prime@esf.asso.fr18
Finrural, Bol<strong>et</strong>ín mensual <strong>de</strong> autorregulación, La Paz, Mayo 2007.Finrural, Estudios <strong>de</strong> Impacto : 2002 & 2006.Les modè<strong>les</strong> autogérés sont bien adaptés en milieu rural, perm<strong>et</strong>tant une meilleure maîtrise<strong>de</strong>s coûts <strong>de</strong> transaction mais ils financent généralement peu l’agriculture (contraintes <strong>de</strong>ressources, p<strong>et</strong>ites unités plus sensib<strong>les</strong> aux risques covariants <strong>et</strong>c.).Les banques publiquesA l’heure actuelle, <strong>les</strong> banques <strong>de</strong> développement reviennent sur le <strong>de</strong>vant <strong>de</strong> la scène.Comme l’évoque le prochain rapport sur le développement <strong>dans</strong> le mon<strong>de</strong> (World Bank,2007), <strong>les</strong> IMF ne peuvent pas à el<strong>les</strong> seu<strong>les</strong> fournir l’ensemble <strong>de</strong>s services financiers ruraux.On note ainsi un infléchissement pour une « réhabilitation » <strong>de</strong>s banques agrico<strong>les</strong> publiquesqui peuvent, avec une forme <strong>de</strong> privatisation, créer <strong>de</strong>s partenariats publics – privés (« publicprivateinstitution ») qui répon<strong>de</strong>nt aux besoins <strong>de</strong> la finance rurale <strong>et</strong> agricole.L’exemple <strong>de</strong> Banrural au Guatemala est cité comme une banque publique défaillant<strong>et</strong>ransformée avec succès, fonctionnant aujourd’hui avec un modèle <strong>de</strong> gouvernance innovant(contrôle par <strong>de</strong>s actionnaires privés diversifiés – organisations <strong>de</strong> producteurs, ONG, PME,public, employés - le secteur public ne contrôlant plus que 30% <strong>de</strong>s actifs).L’exemple plus ancien <strong>de</strong> la restructuration <strong>de</strong> la Bank Rakyat Indonesia (BRI) en Indonésie(Robinson, 2001 ; Lapenu, 1998) avait également montré la possibilité <strong>de</strong> faire fonctionnerefficacement <strong>les</strong> caisses loca<strong>les</strong> d’une banque publique.Les facteurs <strong>de</strong> succès <strong>de</strong> la transformation <strong>de</strong> la BRI (Robinson, 1992):1. Un environnement macroéconomique stable ;2. Une équipe <strong>de</strong> direction énergique, qui a piloté la réforme avec le soutien politique inébranlable dugouvernement ;3. Un appui considérable <strong>et</strong> prolongé du gouvernement <strong>et</strong> d’organismes extérieurs sous forme <strong>de</strong> fonds <strong>et</strong> <strong>de</strong>ressources humaines ;4. Une politique sectorielle libérale qui a permis à la BRI d’élaborer elle-même ses produits <strong>et</strong> <strong>de</strong> <strong>les</strong> tarifercompte tenu <strong>de</strong> la nécessité <strong>de</strong> recouvrer <strong>les</strong> coûts ;5. L’autonomie financière totale <strong>de</strong>s unités villageoises, auxquel<strong>les</strong> l’État n’impose pas d’atteindre <strong>de</strong>s«objectifs <strong>de</strong> prêt » ou <strong>de</strong>s groupes <strong>de</strong> population ;6. Un gros investissement <strong>dans</strong> la professionnalisation <strong>de</strong>s ressources humaines, grâce à la formation, aurecrutement selon <strong>de</strong>s critères <strong>de</strong> mérite <strong>et</strong> aux incitations professionnel<strong>les</strong> ; <strong>et</strong>7. Des responsabilités <strong>et</strong> <strong>de</strong>s rapports financiers clairs <strong>et</strong> transparents.Les unités villageoises <strong>de</strong> la BRI restent cependant surliqui<strong>de</strong>s (volumes d’épargne trèsn<strong>et</strong>tement supérieurs aux volumes <strong>de</strong> crédits octroyés) <strong>et</strong> le risque <strong>de</strong> voir l’épargne ruralefinancer le développement urbain est fort.Un débat important, en Amérique latine par exemple, porte sur le niveau auquel ces banquespubliques doivent se situer: opérateurs direct (« primer piso ») ou refinancement (« segundopiso »).Les banques commercia<strong>les</strong>Les banques commercia<strong>les</strong> interviennent <strong>dans</strong> <strong>les</strong> zones rura<strong>les</strong> soit en investissant <strong>dans</strong> <strong>de</strong>sinstitutions financières loca<strong>les</strong>, en implantant <strong>de</strong>s filia<strong>les</strong> ou par <strong>de</strong>s lignes <strong>de</strong> refinancementqui sont proposées à <strong>de</strong>s IMF intervenant en zones rura<strong>les</strong>.32, rue Le Pel<strong>et</strong>ier - 75009 PARIS - Tél. : 01 48 00 96 82 - Fax : 01 48 00 96 59www.esf.asso.fr – prime@esf.asso.fr19
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