stratégie, la diffusion <strong>de</strong> l’information, <strong>les</strong> prises <strong>de</strong> décision, l’exécution <strong>et</strong> le contrôle. Toutchaînon manquant ou faible fragilise l’ensemble <strong>de</strong> la structure. Ainsi, plus particulièrementen zones rura<strong>les</strong>, soumises à <strong>de</strong>s risques co-variants <strong>et</strong> <strong>de</strong>s contraintes évoquées enintroduction, il faut donc établir une cohérence d’ensemble <strong>de</strong>s maillons. Divers travaux sesont penchés sur la gouvernance <strong>de</strong>s IMF en zones rura<strong>les</strong> (CERISE, 2002 <strong>et</strong> 2005 ; AFD,2007) dont <strong>de</strong>s éléments <strong>de</strong> conclusions sur la gouvernance sont présentés ci-<strong>de</strong>ssous.Les principes d’organisation portent sur <strong>les</strong> rô<strong>les</strong> <strong>et</strong> responsabilité <strong>de</strong>s acteurs, <strong>et</strong> comportentun certain nombre <strong>de</strong> spécificités du fait <strong>de</strong>s contraintes rura<strong>les</strong> :- clarté <strong>de</strong>s objectifs ou <strong>de</strong>s missions à moyen terme, cohérence entre objectifs, activités<strong>et</strong> moyens, claire répartition <strong>de</strong>s tâches <strong>et</strong> <strong>de</strong>s responsabilités (organigramme, <strong>de</strong>gré <strong>de</strong>délégation/décentralisation, profil <strong>de</strong> postes, <strong>et</strong>c.) : en zone rurale, on cherche à gar<strong>de</strong>rle « cap » <strong>et</strong> la vision du financement rural pour s’assurer <strong>de</strong> <strong>de</strong>sservir ces zones, <strong>de</strong>définir <strong>les</strong> rô<strong>les</strong> <strong>et</strong> responsabilités <strong>de</strong>s acteurs au sein <strong>de</strong> la structure pour favoriser lefinancement rural <strong>et</strong> éviter une dérive éventuelle par exemple vers <strong>les</strong> zones urbaines,moins contraintes.- politique <strong>de</strong> ressources humaines (niveau adéquat <strong>de</strong> recrutement, formation initiale <strong>et</strong>continue, niveau <strong>de</strong> salaire, <strong>et</strong>c.), système d’incitations positives (promotion, prime,<strong>et</strong>c.) <strong>et</strong> négatives (sanctions, licenciement, <strong>et</strong>c.). Un point crucial portera sur laformation <strong>de</strong>s salariés (<strong>et</strong> <strong>de</strong>s élus <strong>dans</strong> <strong>les</strong> modè<strong>les</strong> participatifs) ayant un faibleniveau <strong>de</strong> scolarisation initial <strong>et</strong> une faible incitation pour <strong>les</strong> plus formés à travailleren zone rurale ; le niveau <strong>de</strong> prise <strong>de</strong> décision doit aussi être adapté à l’isolement <strong>de</strong>scaisses <strong>de</strong> base <strong>de</strong>s IMF <strong>et</strong> la répartition <strong>de</strong>s tâches <strong>et</strong> <strong>de</strong>s responsabilités adaptée àl’environnement social <strong>de</strong>s acteurs. Comme le note l’AFD (2007), la gestion <strong>de</strong>sressources humaines <strong>de</strong>meure un enjeu fondamental compte tenu <strong>de</strong> la pénurie <strong>de</strong>cadres qualifiés, <strong>de</strong> la gran<strong>de</strong> difficulté <strong>de</strong> recruter <strong>dans</strong> <strong>de</strong>s provinces éloignées – <strong>et</strong><strong>de</strong> la concurrence <strong>dans</strong> le recrutement –, du besoin accru <strong>de</strong> compétences face à ladiversité <strong>de</strong>s services financiers à proposer pour asseoir la pérennité <strong>de</strong>s IMF <strong>dans</strong> <strong>de</strong>szones reculées.Sur <strong>les</strong> techniques d’information, <strong>les</strong> étu<strong>de</strong>s notent qu’aucune institution <strong>de</strong> microfinance nefonctionne correctement sans :- un système d’information efficace, rapi<strong>de</strong>, fiable, <strong>et</strong> décentralisé jusqu’aux caisses <strong>de</strong>base, <strong>et</strong> un système complémentaire d’indicateurs <strong>et</strong> <strong>de</strong> suivi-évaluation ; <strong>les</strong>difficultés <strong>de</strong> communication <strong>et</strong> <strong>de</strong> transmission <strong>de</strong> l’information en zone ruraleaccentuent c<strong>et</strong>te pression pour un système d’information adapté.- <strong>de</strong>s systèmes <strong>de</strong> contrôle, interne <strong>et</strong> externe, qui vali<strong>de</strong>nt la qualité <strong>de</strong>s informations <strong>et</strong>soient adaptés à la décentralisation <strong>et</strong> aux mécanismes <strong>de</strong> réduction <strong>de</strong>s coûts d<strong>et</strong>ransaction développés pour <strong>de</strong>s zones isolées tout en maintenant la régularité <strong>et</strong> lecroisement <strong>de</strong>s contrô<strong>les</strong>.On évoquera plus particulièrement <strong>dans</strong> <strong>les</strong> sections suivantes sur ces questions <strong>de</strong>gouvernance, sur la réflexion autour <strong>de</strong>s modè<strong>les</strong>, <strong>les</strong> questions <strong>de</strong> taille <strong>et</strong> <strong>de</strong> couverturenationa<strong>les</strong> ou loca<strong>les</strong> <strong>et</strong> la place <strong>de</strong> la finance urbaine.2.2.1 Quels modè<strong>les</strong> d’intervention <strong>et</strong> mo<strong>de</strong>s d’organisation <strong>dans</strong> <strong>les</strong>zones rura<strong>les</strong>?On peut s’interroger sur <strong>les</strong> facilités ou limites <strong>de</strong>s modè<strong>les</strong> pour proposer <strong>de</strong>s servicesfinanciers adaptés au financement agricole <strong>et</strong> rural.32, rue Le Pel<strong>et</strong>ier - 75009 PARIS - Tél. : 01 48 00 96 82 - Fax : 01 48 00 96 59www.esf.asso.fr – prime@esf.asso.fr16
Les modè<strong>les</strong> <strong>de</strong> caution solidaire, à base <strong>de</strong> salariésLes modè<strong>les</strong> <strong>de</strong> caution solidaire <strong>de</strong> type Grameen Bank 11 , font appel à la cohésion sociale, àl’échelle restreinte d’un groupe <strong>de</strong> 5 à 10 personnes pour assurer <strong>les</strong> remboursements. Lestransactions financières se font par l’intermédiaire d’agents <strong>de</strong> crédit.Le modèle strict (p<strong>et</strong>its groupes solidaires <strong>et</strong> travail exclusivement salarié) reste peu adapté enmilieu rural, en particulier en Afrique : faible <strong>de</strong>nsité <strong>de</strong> population, coûts <strong>de</strong> transactionélevés pour <strong>les</strong> groupes, risques co-variants sur <strong>les</strong> activités qui peuvent créer <strong>de</strong>s tensions ausein <strong>de</strong>s groupes <strong>et</strong> qui ren<strong>de</strong>nt inefficace le principe <strong>de</strong> la caution solidaire, migrations hors<strong>de</strong>s zones rura<strong>les</strong> incompatib<strong>les</strong> avec son mo<strong>de</strong> <strong>de</strong> fonctionnement basé sur <strong>de</strong>s réunionsrégulières, <strong>et</strong>c.En zone rurale, c’est plutôt <strong>de</strong>s modè<strong>les</strong> participatifs – coopératives, associations villageoises,<strong>et</strong>c. – où <strong>les</strong> membres prennent en charge une partie <strong>de</strong>s transactions à la place <strong>de</strong>s agents <strong>de</strong>crédits qui seront privilégiés.Les modè<strong>les</strong> participatifs : coopératives <strong>et</strong> banques autogéréesLes coopératives d’épargne <strong>et</strong> <strong>de</strong> crédit sont aujourd’hui une composante essentielle <strong>de</strong> lamicrofinance rurale. El<strong>les</strong> sont gérées par leurs membres. Chaque membre est propriétaire <strong>de</strong>la structure <strong>et</strong> a un droit égal (un homme, une voix). La gestion technique est assurée par <strong>de</strong>ssalariés.Au sein <strong>de</strong> la microfinance africaine, ce sont <strong>les</strong> réseaux mutualistes qui ont la plus fortecontribution au financement <strong>de</strong> l’agriculture. Les réseaux coopératifs <strong>et</strong> mutualistes du Centred’Innovation financière (CIF) tels que Kafo Jiginew au Mali ont su offrir <strong>de</strong>s services adaptésau financement <strong>de</strong> l’agriculture (cf. encadré sur le crédit équipement), lorsque, en particulier,la gouvernance associe <strong>de</strong>s producteurs agrico<strong>les</strong>.Comme l’évoque Fraslin (2007), « le modèle mutualiste, dominant à Madagascar, a montréson efficacité <strong>dans</strong> <strong>les</strong> zones rura<strong>les</strong> <strong>de</strong>nses, articulées au marché <strong>et</strong> où <strong>les</strong> populationsbénéficient d’un niveau relativement satisfaisant d’éducation, il a aussi montré ses limites<strong>dans</strong> <strong>les</strong> zones moins <strong>de</strong>nses, enclavées <strong>et</strong> défavorisées sur le plan <strong>de</strong>s services <strong>de</strong> base,notamment éducatifs. Il est alors confronté à <strong>de</strong>s problèmes <strong>de</strong> coûts <strong>de</strong>s opérations ainsi qu’à<strong>de</strong>s problèmes <strong>de</strong> qualité <strong>de</strong> gouvernance. »ACBA en ArménieACBA banque (actuellement ACBA-Crédit Agricole banque) a été créée ex nihilo sous forme <strong>de</strong> banquecoopérative, la première <strong>de</strong> ce genre au sein <strong>de</strong> l’ancienne URSS, en mai 1996. Comptant 37 700 membres (au31/12/2006) <strong>et</strong> présente <strong>dans</strong> tout le pays, elle est, après 10 ans d’opération, lea<strong>de</strong>r du système bancairearménien. Tout en conservant sa priorité au financement agricole, la banque s’est transformée progressivementen une banque universelle, en diversifiant ses opérations <strong>de</strong> crédit vers <strong>les</strong> p<strong>et</strong>ites <strong>et</strong> moyennes entreprises <strong>et</strong> enoffrant une large gamme <strong>de</strong> services à tout type <strong>de</strong> clientèle. En termes <strong>de</strong> gouvernance, l’institution se base sur694 associations. Le capital est détenu par le groupe Crédit Agricole <strong>et</strong> par <strong>les</strong> unions régiona<strong>les</strong>. Les conseilsd’administrations d’unions régiona<strong>les</strong> sont composés <strong>de</strong> représentants élus <strong>de</strong>s associations loca<strong>les</strong>. Cesassociations sont el<strong>les</strong>-mêmes basées sur la libre adhésion d’agriculteurs privés. Au 31/10/2006, le portefeuille<strong>de</strong> crédits se répartit comme suit : 29% pour l’agriculture, 42,4% pour le secteur du commerce, <strong>de</strong>s services <strong>et</strong><strong>de</strong> la production, y compris le milieu rural <strong>et</strong> 28,6% pour d’autres secteurs. Parmi <strong>les</strong> facteurs <strong>de</strong> son succès, lefacteur humain (qualité <strong>et</strong> compétences <strong>de</strong>s cadres arméniens) <strong>et</strong> en particulier la forte adhésion <strong>de</strong>s agriculteursau proj<strong>et</strong> apparaît comme un élément déterminant.La forme coopérative donnée à ACBA est inspirée du modèle Crédit Agricole, sans toutefois être copiée. Il a11 Première génération (groupes solidaires <strong>de</strong> 5 personnes).32, rue Le Pel<strong>et</strong>ier - 75009 PARIS - Tél. : 01 48 00 96 82 - Fax : 01 48 00 96 59www.esf.asso.fr – prime@esf.asso.fr17
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