Évolutions récentes dans l'offre et les stratégies de ... - Cerise

de développement et de recherche (CIDR) comme maître d’œuvre et les trois associationsinter villageoises comme opératrices du projet.Dans le cadre de l’institutionnalisation du réseau, l’association CAMIDE (Centre d’appui à lamicrofinance et au développement), créée en 2002, a remplacé le premier opérateur et elleétudie actuellement la possibilité d’octroyer des crédits destinés à l’habitat, aux entrepreneurs,à l’investissement dont la demande est forte ou encore le crédit collectif aux migrants pourtoujours renforcer l’offre actuelle du réseau en recourant aux dépôts des migrants via undispositif améliorant les transferts des migrants sur le corridor France (région parisienne) -Mali (Région Kayes) qui devraient fortement augmenter, dès lors que, d’une part, le projet detransfert d’argent de ces derniers sera mis en exécution et, d’autre part, des produits d’épargneattractifs, tel que le plan d’épargne logement (PEL) seront mis en place. Par ailleurs, lasécurité des caisses devrait être renforcée, les migrants étant réticents à l’idée de déposer leurépargne dans des caisses construites en banco.Ainsi, en « bancarisant », dans le cadre d’une activité économiquement autonome et rentableles transferts informels, tout en réduisant les coûts et en augmentant la proximité de l’accès aufonds, le projet améliore la qualité d’un service devenu aujourd’hui essentiel. Enfin, grâce auxservices d’épargne et d’investissement qui lui sont associés, il devrait contribuer audéveloppement économique d’une région pauvre dépendant essentiellement de l’appui desmigrants. Centré dans une phase pilote sur l’axe « région parisienne - région de Kayes », il estprévu de l’étendre rapidement à Bamako, puis d’étudier la faisabilité de la mise en place dudispositif sur d’autres corridors de transferts Europe-Afrique Subsaharienne (Sénégal, Côted’Ivoire, Cameroun).2.2.5 Le crédit investissementParallèlement à cette palette de produits orientés vers l’activité agricole et dont le modèle sediffuse progressivement, le crédit investissement, tel qu’il est mis en place à Madagascar, sedéveloppe en cohérence avec l’émergence de microentrepreneurs qui continuent à êtreaccompagnés par ces IMF, en particulier les CECAM, Vola Mahasoa et TIAVO dans leurstrajectoires économiques, permettant ainsi une meilleure rentabilité de la structure avec desvolumes de crédit plus importants et des risques climatiques moins influents. Les autresréseaux en Afrique avancent progressivement dans cette voie, ce qui confirme le réel besoinde ce type de financement.2.3 La complémentarité de l’intervention en milieu rural et en milieu urbain : versun système de péréquation ?Un des constats tirés de cette évaluation est l’observation d’une tendance vers le milieu urbainjugé plus rentable et capable d’assumer la viabilité de l’organisation. Les IMF implantéesinitialement en milieu rural développent ou aspirent à étendre leurs activités en milieupériurbain et urbain. Que ce soit au travers d’une structure mutualiste ou au traversd’organisations solidaires, un système de péréquation ou de garantie mutuelle se met ainsi enplace, afin d’assurer globalement la rentabilité des organisations, à travers des activitésurbaines profitables et des interventions en milieu rural plus délicates.On peut néanmoins s’interroger sur la réorientation de certaines IMF par rapport à leurmission d’origine à savoir financer le secteur rural. Cette forme de dérive insiste sur lanécessité d’un contrepouvoir, organisé autour d’élus mutualistes, d’un conseild'administration gardien de la stratégie, de partenaires et de bailleurs de fonds impliqué. Il y a32, rue Le Peletier - 75009 PARIS - Tél. : 01 48 00 96 82 - Fax : 01 48 00 96 59www.esf.asso.fr – prime@esf.asso.fr 143