donc majoritairement avec <strong>de</strong>s p<strong>et</strong>its crédits dont le coût marginal <strong>de</strong> gestion est <strong>de</strong> faitimportant. La question <strong>de</strong> la pérennité <strong>de</strong> l’intervention en milieu rural est donc posée.Pour une intervention <strong>dans</strong> un milieu rural reculé - ou enclavé selon d’autres terminologies -qui ne peuvent pas s’appuyer sur une <strong>de</strong>nsité <strong>de</strong> population, type urbaine, suffisante pour <strong>de</strong>sinterventions moins coûteuses <strong>et</strong> plus rentab<strong>les</strong>, il apparaît, par exemple à Madagascar, que lastructure peut être viable en pratiquant la démarche suivante :• un taux mensuel <strong>de</strong>s crédits octroyés <strong>de</strong> l’ordre <strong>de</strong> 4 à 4,5 %,• une maîtrise extrêmement rigoureuse <strong>de</strong>s coûts <strong>de</strong> fonctionnement mais aussi à travers unelimitation au strict nécessaire <strong>de</strong>s investissements dont l’amortissement peut s’avérercoûteux, en particulier pour <strong>les</strong> caisses reculées <strong>et</strong> diffici<strong>les</strong> d’accès,• une intervention en crédit solidaire, perm<strong>et</strong>tant <strong>de</strong> limiter <strong>les</strong> coûts d’information <strong>et</strong> <strong>de</strong>déléguer une partie du travail <strong>de</strong>s agents <strong>de</strong> crédit (estimation <strong>de</strong>s garanties, collecteindividuelle <strong>et</strong> limitation <strong>de</strong>s recouvrements qui sont extrêmement coûteux pour <strong>les</strong>structures, à la fois en termes <strong>de</strong> procédures associées mais aussi <strong>de</strong> coût d’opportunité<strong>dans</strong> un contexte <strong>de</strong> forte <strong>de</strong>man<strong>de</strong>…) aux groupes,• un coût <strong>de</strong> la ressource nul ou très faible <strong>et</strong> donc une politique <strong>de</strong> subvention <strong>de</strong>s bailleurs<strong>de</strong> fonds qui accompagne une stratégie forte <strong>de</strong> maintien en milieu rural (mais qui nel’impose pas) portée par le conseil d’administration <strong>de</strong> la structure.La pérennité <strong>de</strong> la structure est confortée par un réseau mutualiste si celui-ci est bien assis surune implication financière <strong>de</strong> ses membres (souscription <strong>de</strong> parts socia<strong>les</strong> fixes ou variab<strong>les</strong>,dépôts <strong>de</strong> garantie). C’est également le cas pour <strong>de</strong>s réseaux non-mutualistes intervenant encrédit solidaire, lorsqu’un niveau supplémentaire <strong>et</strong> solidaire est constitué entre <strong>les</strong> groupes <strong>et</strong>l’IMF (intergroupes). Ce type <strong>de</strong> réseau perm<strong>et</strong> <strong>de</strong> sécuriser la structure en cas <strong>de</strong> défaillanceou <strong>de</strong> disparition d’un groupe.S’agissant <strong>de</strong>s CVECA au Mali, notamment cel<strong>les</strong> qui sont installées <strong>dans</strong> le <strong>de</strong>lta du fleuveNiger, <strong>les</strong> contre-performances qu’el<strong>les</strong> affichent sont particulièrement liées à la conjonction<strong>de</strong> plusieurs facteurs : un ren<strong>de</strong>ment du portefeuille extrêmement bas pour une IMF, <strong>et</strong> quipeut difficilement augmenter compte tenu <strong>de</strong> la pression sur <strong>les</strong> taux qui ne peuvent aller au<strong>de</strong>làdu taux d’usure qui est fixé à 27% ; un différentiel trop faible entre le ren<strong>de</strong>ment duportefeuille <strong>et</strong> le coût <strong>de</strong>s emprunts, qui pourrait encore diminuer à mesure que l’institutionse finance par refinancement 36 ; un niveau <strong>de</strong> provisions en très n<strong>et</strong>te augmentation sur lapério<strong>de</strong> compte tenu <strong>de</strong> la croissance <strong>de</strong>s impayés dont le recouvrement est obéré du fait <strong>de</strong>ressources suffisantes au niveau <strong>de</strong>s comités <strong>de</strong> gestion, <strong>de</strong> laxisme <strong>et</strong> aussi <strong>de</strong>s unions quiinterviennent après un mois <strong>de</strong> r<strong>et</strong>ard <strong>et</strong>, en <strong>de</strong>rnier lieu, du service d’assistance technique(SAT) lors <strong>de</strong>s contrô<strong>les</strong> trimestriels.Aussi ressort-il <strong>de</strong> l’analyse ci-<strong>de</strong>ssus que la maîtrise <strong>de</strong>s coûts <strong>de</strong> gestion au sens large(fonctionnement, recouvrement, provisions…) est le principal élément sur lequel <strong>les</strong> IMF( 36 ) En eff<strong>et</strong>, la marge entre <strong>les</strong> crédits intrants liés à la riziculture (70% <strong>de</strong>s octrois) fixés historiquement à 12% <strong>et</strong> lerefinancement <strong>de</strong> la Banque Nationale <strong>de</strong> Développement Agricole (BNDA) qui est actuellement <strong>de</strong> 8% est trèsfaible, elle ressort à 4%. Elle est répartie entre la caisse (2%) <strong>et</strong> l’Union (2%). La fixation du taux d’intérêt obéit à lanécessité <strong>de</strong> générer suffisamment <strong>de</strong> produits pour assurer la pérennité <strong>de</strong> l’offre <strong>de</strong> services tout en restantsuffisamment attractif pour accroître <strong>et</strong> conforter le portefeuille. A c<strong>et</strong> eff<strong>et</strong>, <strong>les</strong> CVECA doivent charger 18 pointsentre le coût <strong>de</strong> revient <strong>de</strong> la ressource <strong>et</strong> celui <strong>de</strong> sortie du crédit tout en tenant compte <strong>de</strong> la réglementation envigueur sur l’usure.32, rue Le Pel<strong>et</strong>ier - 75009 PARIS - Tél. : 01 48 00 96 82 - Fax : 01 48 00 96 59www.esf.asso.fr – prime@esf.asso.fr 140
disposent <strong>de</strong> marges <strong>de</strong> manœuvre. Au-<strong>de</strong>là, ce point étant acquis, la viabilité repose sur lapossibilité <strong>de</strong> fixer <strong>de</strong>s taux d’intérêt au niveau approprié, à défaut <strong>de</strong> pouvoir accé<strong>de</strong>r à <strong>de</strong>ssubventions <strong>et</strong>/ou <strong>de</strong>s refinancements bonifiés.2.2 Le maintien en milieu rural nécessite une veille sur <strong>les</strong> innovationsPour se maintenir, <strong>les</strong> IMF ont besoin d’innover <strong>et</strong> <strong>de</strong> développer une gamme <strong>de</strong> produitsappropriés aux besoins <strong>de</strong>s populations rura<strong>les</strong>, à savoir : le crédit productif pour accroître laproduction (intrants, semences, main d’œuvre, p<strong>et</strong>it matériel…), le prêt grenier communvillageois <strong>et</strong> le paiement anticipé <strong>de</strong>s récoltes pour valoriser <strong>dans</strong> <strong>les</strong> meilleurs conditions laproduction, la location vente <strong>et</strong> le crédit moyen terme pour soutenir l’investissement.C<strong>et</strong>te offre <strong>de</strong> crédits liés à l’activité économique peut être renforcée par <strong>de</strong>s prêts perm<strong>et</strong>tant<strong>de</strong> satisfaire <strong>les</strong> besoins sociaux, l’habitat ainsi que <strong>de</strong> produits d’épargne <strong>et</strong> d’assurance.2.2.1 La location venteSi le crédit bail est une technique connue, sa mise en œuvre effective en milieu rural constitueune innovation au niveau <strong>de</strong>s pratiques <strong>de</strong> la microfinance internationale. La location ventes’appuie sur une procédure classique <strong>de</strong> crédit bail. L’expérience démontre que le crédit bailpeut financer l’investissement agricole à une échelle significative pour le développement maisaussi pour d’autres types d’équipements. Conjugué à <strong>de</strong>s procédures d’accès <strong>et</strong> <strong>de</strong> suivirigoureuses, le mécanisme <strong>de</strong> crédit bail perm<strong>et</strong> d’obtenir un niveau <strong>de</strong> sécurisation du créditsatisfaisant, compatible avec la pérennisation <strong>de</strong> l’institution financière 37 .Aussi est-il est un réel élément <strong>de</strong> dynamisme <strong>dans</strong> le mon<strong>de</strong> rural <strong>dans</strong> la mesure où, parexemple, il finance <strong>les</strong> vaches laitières ou <strong>les</strong> motoculteurs. Il participe donc à l’accumulation<strong>de</strong> capitaux <strong>et</strong> à l’amélioration <strong>de</strong>s capacités <strong>de</strong> production <strong>dans</strong> le milieu rural s’orientantplus vers <strong>de</strong>s ménages moyens <strong>et</strong> aisés 38 , avec <strong>de</strong> l’emploi induit (fourniture <strong>de</strong> fourrage,rémunération <strong>de</strong> journaliers…). Ces crédits s’inscrivent <strong>dans</strong> une trajectoire économiqued’investissement productif seul garant à moyen <strong>et</strong> long termes <strong>de</strong> la pérennisation du système.2.2.2 Le crédit grenier commun villageoisLe crédit grenier commun villageois (GVC) est un crédit <strong>de</strong> stockage visant à ai<strong>de</strong>r leproducteur agricole à commercialiser ses produits à un moment où <strong>les</strong> prix d’achat lui seront<strong>les</strong> plus favorab<strong>les</strong>. Le GCV est un produit intéressant quand on observe une forte fluctuation<strong>de</strong>s prix pendant la pério<strong>de</strong> <strong>de</strong> soudure. C’est, en particulier, le cas pour le riz à Madagascar.L’enjeu du GCV est donc une bonne anticipation <strong>de</strong>s prix agrico<strong>les</strong> (passant notamment par laconsolidation <strong>de</strong>s observatoires <strong>de</strong>s prix agrico<strong>les</strong>). Ce produit fait face à très peu d’impayéscar <strong>les</strong> paysans récupèrent plus à la vente que le montant <strong>de</strong> leur crédit (on prête 75 % du prix<strong>de</strong> vente estimé plus <strong>les</strong> intérêts) si le marché a bien augmenté, le riz stocké servant en outre<strong>de</strong> garantie pour <strong>les</strong> organisations. Toutefois, ces <strong>de</strong>rnières doivent veiller à éviter tousphénomènes spéculatifs (risque <strong>de</strong> financement du collecteur <strong>et</strong> non du producteur bien quefinancièrement cela soit équivalent pour l’IMF). Ainsi, le GCV constitue un bon outil pour( 37 ) WAMPFLER B, BOUQUET E., RALISON E., Microfinance <strong>et</strong> investissement rural : l’expérience <strong>de</strong> crédit bail du réseauCECAM <strong>de</strong> Madagascar – Contribution à la conférence FAO, Rome 2007.( 38 ) L’étu<strong>de</strong> menée par le CIRAD souligne également <strong>de</strong>s modalités d’impact différenciées selon <strong>les</strong> catégories d’usagers<strong>de</strong>s services financiers. Pour <strong>les</strong> ménages pauvres, l’impact se traduit plutôt en termes <strong>de</strong> réduction <strong>de</strong> la vulnérabilitééconomique, d’amélioration <strong>de</strong> la sécurité alimentaire <strong>et</strong> d’augmentation ponctuelle <strong>de</strong> la capacité <strong>de</strong> production via,notamment, le produit GCV. Pour <strong>les</strong> ménages moyens <strong>et</strong> aisés, l’impact se traduit plutôt en termes d’augmentation<strong>de</strong>s investissements <strong>et</strong> donc d’amélioration à moyen <strong>et</strong> long termes <strong>de</strong> la capacité <strong>de</strong> production <strong>et</strong> d’accumulation.32, rue Le Pel<strong>et</strong>ier - 75009 PARIS - Tél. : 01 48 00 96 82 - Fax : 01 48 00 96 59www.esf.asso.fr – prime@esf.asso.fr 141
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