Les limites peuvent être énumérées comme suit :- certain <strong>de</strong>gré d’ignorance <strong>de</strong>s relations <strong>et</strong> modè<strong>les</strong> <strong>de</strong> gestion <strong>de</strong> risques <strong>dans</strong> <strong>les</strong> filièresagrico<strong>les</strong> (voir en particulier <strong>les</strong> relations diffici<strong>les</strong> entre organisations professionnel<strong>les</strong>agrico<strong>les</strong> (OPA) <strong>et</strong> IMF) ;- expériences passées négatives qui contribuent à une perception <strong>de</strong> risques élevés rendant <strong>les</strong>institutions financières méfiantes <strong>dans</strong> la promotion <strong>de</strong>s investissements du secteur agricole ;- faib<strong>les</strong>se <strong>de</strong>s systèmes <strong>de</strong> titres <strong>de</strong> propriété, <strong>de</strong>s lois sur <strong>les</strong> garanties <strong>et</strong> systèmes judiciairesqui représentent une contrainte forte pour prêter. Les réformes politiques ou <strong>les</strong> innovations<strong>dans</strong> <strong>les</strong> métho<strong>de</strong>s <strong>de</strong> prêts sont souvent <strong>de</strong>s processus longs.Une <strong>de</strong>uxième approche <strong>de</strong> la finance rurale se centre sur la filière ou « chaîne <strong>de</strong> valeurs »(value chain). Elle prend la filière <strong>de</strong> production comme point <strong>de</strong> départ soulignant <strong>les</strong>financements qui sont proposés tout au long <strong>de</strong> la chaîne agricole <strong>de</strong> valeur (par exemple <strong>les</strong>fournisseurs d’intrants, <strong>les</strong> transformateurs, <strong>les</strong> intermédiaires <strong>et</strong> <strong>les</strong> ach<strong>et</strong>eurs) <strong>et</strong> <strong>les</strong> servicesfinanciers sont le plus souvent combinés avec <strong>de</strong>s activités <strong>de</strong> commercialisation <strong>et</strong>éventuellement <strong>de</strong> l’assistance technique.Chaîne <strong>de</strong> valeur ou filièreUn produit (ou un service) est généralement créé lors d’un processus qui relie <strong>les</strong> producteurs primaires, <strong>les</strong>fournisseurs d’intrants, <strong>les</strong> ach<strong>et</strong>eurs, <strong>les</strong> transformateurs, <strong>les</strong> ven<strong>de</strong>urs <strong>et</strong> <strong>les</strong> clients <strong>dans</strong> la filière.Dans l’approche <strong>de</strong> la filière, il est généralement nécessaire d’i<strong>de</strong>ntifier <strong>les</strong> sous-secteurs <strong>et</strong> <strong>les</strong> chaînes <strong>de</strong>valeur à améliorer, <strong>et</strong> d’analyser <strong>et</strong> <strong>de</strong> cartographier la filière ou le secteur choisi. Diverses stratégiesd’amélioration sont ensuite i<strong>de</strong>ntifiées, comme l’aménagement <strong>de</strong>s marchés ou <strong>de</strong> l’entreposage, l’organisation<strong>de</strong>s groupes <strong>de</strong> producteurs en vue <strong>de</strong> tirer profit <strong>de</strong>s intrants, la liaison entre <strong>les</strong> fournisseurs d’intrants <strong>et</strong> <strong>les</strong>producteurs ou entre <strong>les</strong> producteurs <strong>et</strong> <strong>les</strong> ach<strong>et</strong>eurs, l’i<strong>de</strong>ntification <strong>de</strong>s activités ou <strong>de</strong>s technologies <strong>de</strong> valeurajoutée qui perm<strong>et</strong>tent <strong>de</strong> diminuer <strong>les</strong> coûts, <strong>les</strong> sources <strong>de</strong> financement.L’approche du financement par la filière repose sur une longue histoire, envisagée, <strong>dans</strong> <strong>les</strong>filières <strong>de</strong> développement intégré comme <strong>les</strong> filières cotonnières d’Afrique <strong>de</strong> l’Ouest ou <strong>les</strong>filières café en Amérique latine, comme une bonne façon <strong>de</strong> réduire le risque <strong>de</strong> nonremboursement.Ce mo<strong>de</strong> <strong>de</strong> financement a été, pendant longtemps, le principal vecteur <strong>de</strong> financementagricole <strong>dans</strong> certaines zones <strong>de</strong> filières d’exportation.Ici, <strong>les</strong> avantages comparatifs <strong>de</strong>s filières (par rapport aux institutions financières) sont <strong>les</strong>suivants :- <strong>les</strong> schémas se basent sur <strong>de</strong>s relations existantes ;- ils dépassent <strong>les</strong> contraintes d’information du fait <strong>de</strong> la familiarité <strong>et</strong> la confiance entre <strong>les</strong>acteurs <strong>et</strong> peuvent accepter <strong>de</strong>s formes non traditionnel<strong>les</strong> <strong>de</strong> garanties tel<strong>les</strong> que <strong>les</strong>récoltes sur pied ou <strong>les</strong> stocks ;- ils ont <strong>de</strong>s mécanismes <strong>de</strong> remboursement « intégrés » ;- ils facilitent l’offre d’assistance technique aux producteurs ;- bien souvent, <strong>les</strong> ach<strong>et</strong>eurs, ven<strong>de</strong>urs <strong>et</strong> fournisseurs d’intrants sont <strong>les</strong> seuls acteursoffrant <strong>de</strong>s crédits.- Les organisations professionnel<strong>les</strong> agrico<strong>les</strong> peuvent jouer un rôle actif <strong>dans</strong> ces filières <strong>de</strong>défense <strong>de</strong>s intérêts <strong>de</strong> l’agriculture <strong>et</strong> <strong>de</strong> fourniture d’appui aux p<strong>et</strong>its producteurs pourl’accès aux services financiers.Les limites portent sur <strong>les</strong> points suivants :32, rue Le Pel<strong>et</strong>ier - 75009 PARIS - Tél. : 01 48 00 96 82 - Fax : 01 48 00 96 59www.esf.asso.fr – prime@esf.asso.fr14
- acteurs non spécialisés <strong>dans</strong> l’offre <strong>de</strong> services financiers qui ne proposent généralementque <strong>de</strong>s crédits à court terme <strong>et</strong> focalisés sur la production <strong>de</strong> la filière <strong>et</strong> non sur <strong>les</strong>besoins <strong>de</strong>s ménages ruraux.- sans accès au capital par <strong>de</strong>s institutions financières, contraintes <strong>de</strong> liquidités.- crédit souvent lié à une production spécifique : risques <strong>de</strong> dépendance, évolution diffici<strong>les</strong>i <strong>les</strong> marchés changent.- acteurs <strong>de</strong> la filière souvent en situation <strong>de</strong> monopole géographique.- du fait <strong>de</strong>s coûts <strong>de</strong> transaction, on peut r<strong>et</strong>rouver un biais en défaveur <strong>de</strong>s p<strong>et</strong>itsproducteurs.- <strong>de</strong>s cadres règlementaires inadaptés peuvent empêcher la prise <strong>de</strong> garanties nontraditionnel<strong>les</strong>.Dans la prochaine section, le fonctionnement <strong>et</strong> <strong>les</strong> acteurs <strong>de</strong> ces <strong>de</strong>ux approches serontdétaillés pour analyser comment ils contribuent au financement du secteur rural <strong>et</strong> agricole.2.2 L’approche <strong>de</strong> la finance rurale par le secteur financier2.2.1 L’importance <strong>de</strong> la gouvernance <strong>de</strong>s institutions financières rura<strong>les</strong>La pérennité <strong>de</strong>s IMF requiert non seulement la pérennité financière <strong>et</strong> l’adaptation aux cadresjuridiques existants, mais aussi une vision stratégique claire <strong>et</strong> une organisation transparente,efficace <strong>et</strong> acceptée par tous <strong>les</strong> acteurs directs (salariés, élus, clients, opérateurs, bailleurs ouactionnaires). Ces questions sont regroupées sous le concept <strong>de</strong> « gouvernance » (CERISE,2005).Avant d’entrer <strong>dans</strong> une discussion sur la gouvernance en zones rura<strong>les</strong>, il peut être important<strong>de</strong> rappeler que, quels que soient <strong>les</strong> modè<strong>les</strong> <strong>et</strong> formes d’organisation, on peut i<strong>de</strong>ntifier <strong>de</strong>sconditions minima<strong>les</strong> nécessaires, à ce jour, pour que <strong>de</strong>s institutions <strong>de</strong> microfinancepuissent fonctionner <strong>et</strong> se développer :- Une économie qui fonctionne: existence <strong>de</strong> marchés locaux suffisamment ouverts,proximité <strong>de</strong> marchés extérieurs, diversification <strong>de</strong>s activités économiques, pas trop <strong>de</strong>dépendance vis à vis d’aléas climatiques, pas trop <strong>de</strong> chocs liés aux prix mondiaux <strong>et</strong>c.- Des capacités <strong>de</strong>s populations à entreprendre <strong>et</strong> un esprit d’entreprise.- Un environnement pas trop marqué par <strong>de</strong>s logiques d’ai<strong>de</strong>, que cel<strong>les</strong>-ci soientinduites par <strong>de</strong>s ONG caritatives ou par un bailleur ignorant ou ne respectant pas <strong>les</strong> « bonnespratiques » internationalement reconnues pour la microfinance 10 ou par un gouvernement enrecherche <strong>de</strong> popularité électorale. Les risques <strong>de</strong> distorsions <strong>et</strong> <strong>de</strong> concurrence déloyale entout cas, doivent pouvoir être limités.- Un temps suffisant pour accompagner l’évolution <strong>de</strong>s mentalités, susciter <strong>de</strong>sinitiatives, créer <strong>de</strong>s modè<strong>les</strong> alternatifs, <strong>et</strong>c.Lorsque ces conditions minima<strong>les</strong> sont réunies, on peut définir ce qui peut constituer un soclecommun <strong>de</strong> la gouvernance, condition sine qua non d’un bon pilotage <strong>de</strong> l’institution. Cesocle commun se situe au niveau <strong>de</strong>s « principes d’organisation » <strong>et</strong> <strong>de</strong>s « techniquesd’information ». La gouvernance d’une IMF s’exécute comme une chaîne continue entre la10 Les bonnes pratiques sont un principe construit qui traduit <strong>de</strong>s polémiques <strong>et</strong> <strong>de</strong>s rapports <strong>de</strong> force entre bailleurs <strong>et</strong> autresparties prenantes. En particulier la question <strong>de</strong>s bonnes pratiques fait encore débat entre bailleurs sur certains points commela bonification <strong>de</strong>s taux.32, rue Le Pel<strong>et</strong>ier - 75009 PARIS - Tél. : 01 48 00 96 82 - Fax : 01 48 00 96 59www.esf.asso.fr – prime@esf.asso.fr15
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