Évolutions récentes dans l'offre et les stratégies de ... - Cerise

2/ Une (des) banque(s) doit(doivent) accepter de s’investir dans le développement des microcréditsen relation avec les choix proposés par leurs partenaires agricoles. Or, dans la majoritédes cas, les organismes financiers ne sont pas prêts à prendre un risque dans le domaineagricole qui s’est avéré souvent trop incertain dans le passé, du fait des risques climatiques etde ceux qui sont liés aux politiques agricoles des états africains et, plus généralement, dans lecadre de la mondialisation. Les banques n’acceptent de s’engager que si elles rencontrent unebonne conjonction de partenariats limitant leur engagement et leurs risques. On notera, enparticulier :- un partenaire agricole d’une surface et d’une expérience suffisante- un apport de garanties limitant au maximum leur risque direct par un partenairefinancier qui leur inspire suffisamment confiance- un rôle effectif mais limité des partenaires européens qui, souvent, ont apporté deslignes de financement direct dans le domaine social sans donner suffisamment leur appui àdes efforts de développement autonome des communautés rurales.3/ L’importance des sommes en jeu en termes de fonds de garantie assurant l’ensemble d’unprocessus de développement ne doit pas être sous-estimée. Les expériences présentées cidessusen sont l’illustration, même si, dans les cas réussis, les sommes apportées, notammentpar l’Union Européenne ont été sécurisées et, le plus souvent, recyclées. Mais ces processussont exigeants en trésorerie et celle-ci doit être capable, dans le temps, de suivre les besoinscroissants du monde rural dans la mesure même de son développement. Le refinancement desbanques ne pose pas trop de problèmes, la plupart disposant de trésorerie mais les institutionsplus modestes comme l’UCEC Sahel et, à plus forte raison les mutuelles, doivent bénéficierd’apports de financement externes importants pour la réussite de ces programmes. Uneréflexion sur la cohérence des actions de développement par la microfinance en coordonnantles mutuelles agricoles ou péri-urbaines de toutes tailles et les réseaux bancaires doit êtreapprofondie dans chaque pays. En effet, la création récente d’organisations comme la BanqueRégionale de Solidarité n’a pas encore apporté la preuve de cette capacité de coordination.4/ L’expérience de la COFIDES Nord Sud, montre que les garanties apportées à des microcréditsreprésentent un facteur intéressant et prometteur de démultiplication dudéveloppement. Cependant, comme l’a indiqué l’expérience menée dans l’Oudalan, la mise àdisposition de fonds de garantie suffisamment importants s’impose dès qu’un projet doitatteindre une taille significative. Dans ce domaine la seule initiative privée est insuffisante etl’on ne peut que regretter que la Commission européenne accepte aujourd’hui de ne financerque des projets d’investissement direct. Il semble que ce moyen d’action pourrait trouverplace, de façon plus large dans les modalités d’action des Ministères français concernés.+ réflexions sur les fonds de garanties : quelles justifications de la commission européennepour arrêter cette forme d’intervention ?Quelles limites, quels risques ? Quelles évolutions récentes ? Quelle position de la Cofides ?Dans quelles conditions ces garanties peuvent-elles être efficaces pour le financement rural ?Lors de sa dernière Assemblée Générale, la COFIDES Nord Sud a décidé de s’engager dansun processus d’engagement non seulement dans le domaine purement financier, maisindirectement en participant à un processus associatif permettant de mieux coordonner ledéveloppement de la microfinance et les tâches de dialogue avec les organisations villageoiseset le rédaction des projets qui les préparent. L’efficacité de cette démarche dépendra,évidemment des appuis qu’elle sera en mesure de rencontrer.32, rue Le Peletier - 75009 PARIS - Tél. : 01 48 00 96 82 - Fax : 01 48 00 96 59www.esf.asso.fr – prime@esf.asso.fr 103