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La face cachée de l'ébène - Taylor Guitars

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2 www.taylorguitars.com3Courrier Numéro 75Printemps 2013Retour gagnantJe suis l’heureux possesseur d’une614ce <strong>de</strong>puis bien <strong>de</strong>s années, etje l’ai récemment envoyée à votrecentre d’entretien d’Amsterdam pourune mise à niveau ES, à la suite <strong>de</strong>certains problèmes rencontrés avecl’ancien système ES monté à l’origine.J’ai récupéré ma guitare tout juste hier,et je tenais à vous remercier <strong>de</strong> votreexcellent travail. <strong>La</strong>ure Saint Remy, <strong>de</strong>votre centre d’entretien d’Amsterdam,s’est mise en quatre pour s’assurer quema guitare me reviendrait en meilleureforme que jamais, et la qualité du travailréalisé est incroyable. Ma guitare n’ajamais sonné aussi bien, et n’a jamaisété aussi agréable à jouer. Merciencore !Jamie AllanAber<strong>de</strong>en, Royaume-UniVague <strong>de</strong> MiniJe suis compositrice et je joue dupiano. J’étais donc souvent frustréelors <strong>de</strong>s réunions <strong>de</strong> notre associationlocale <strong>de</strong> composition : je n’avaispas d’instrument sur lequel jouer, àmoins <strong>de</strong> transporter mon clavier etun système <strong>de</strong> sonorisation... J’enviaisles autres, qui pouvaient apporter leurinstrument sur leur dos, et n’avaientqu’à ouvrir l’étui pour commencer àjouer. C’est pourquoi j’ai acheté uneGS Mini il y a environ un an et <strong>de</strong>mi,pour apprendre à jouer <strong>de</strong> la guitare.Dans les trois mois qui ont suivi, <strong>de</strong>uxautres membres <strong>de</strong> notre associationsont arrivés avec <strong>de</strong>s GS Mini neuves,et peu après, un troisième <strong>de</strong> nosmembres s’est lui aussi procuré uneGS Mini... L’une <strong>de</strong> ces trois personnesdébute comme moi, et il s’agit <strong>de</strong> sapremière guitare ; les <strong>de</strong>ux autres onttenu à ajouter une Mini à leur collection.Et maintenant, les membres <strong>de</strong> notregroupe qui ne possè<strong>de</strong>nt pas <strong>de</strong> Mininous <strong>de</strong>man<strong>de</strong>nt <strong>de</strong> leur faire passernos guitares ! Je reste débutante, maisje dois dire que j’adore à la fois la taille<strong>de</strong> la Mini et le fait que cette taille nesacrifie pas le son, loin <strong>de</strong> là. Aprèsavoir décidé <strong>de</strong> me mettre à la guitare,j’en ai essayé près <strong>de</strong> 50 différentes ;la GS Mini sonne merveilleusementbien, et me convient parfaitement. Entant que compositrice, j’ai découvertque mon inspiration n’est pas la mêmesur une guitare ou sur un piano... Jedécouvre une nouvelle couche <strong>de</strong> lacréation musicale.Merci donc à <strong>Taylor</strong>, <strong>de</strong> ma part et<strong>de</strong> celle <strong>de</strong> l’association <strong>de</strong>s compositeurs<strong>de</strong> Sandhills/Cape Fear !Kerstin HansonSourires à l’usineMon frère et moi, possesseurs<strong>de</strong> guitares <strong>Taylor</strong> <strong>de</strong>puis peu, avonseffectué la visite <strong>de</strong> votre usineaujourd’hui. Voir l’envers du décor, etla fierté avec laquelle vos employésconfectionnent vos produits était uneexpérience fantastique. Tout le mon<strong>de</strong>a été très sympathique, le gui<strong>de</strong>possédait bien entendu <strong>de</strong> soli<strong>de</strong>sconnaissances, et même les employésinterrompus dans leur travail ont ététrès amicaux, et n’ont manifesté aucunagacement vis-à-vis du dérangement.Certes, je suis sûr qu’ils sont habituésaux visites quotidiennes... Mais tout <strong>de</strong>même, je salue leur gentillesse. Je neconnais aucune autre usine qui ouvreses portes aussi librement au public.Bien joué, et merci !Peter ChiavettaBaby I love youLorsque ma plus jeune fille a eu9 ans, elle a exprimé son désir <strong>de</strong>jouer <strong>de</strong> la guitare. Pour Noël, nouslui avons donc offert une guitare pourdébutant (d’une autre marque). Aprèsl’enthousiasme <strong>de</strong>s débuts, je mesuis rendu compte qu’il était presqueimpossible <strong>de</strong> faire en sorte que laguitare reste accordée. J’avais déjàentendu parler <strong>de</strong>s <strong>Taylor</strong>, même si àl’époque je n’en possédais pas. Unaprès-midi, ma fille et moi sommes allésfaire nos courses, et nous sommesrentrés avec une Baby <strong>Taylor</strong>. Votreinstrument a transcendé son intérêtpour la guitare. Elle a joué sa Babysans arrêt pendant environ cinq ans,jusqu’à avoir besoin d’une guitare plusvolumineuse. C’est un jeune professeur<strong>de</strong> notre paroisse qui a racheté la Baby<strong>Taylor</strong>, pour l’offrir rapi<strong>de</strong>ment à unjeune élève qui n’avait pas les moyens<strong>de</strong> se payer un instrument.Depuis, j’ai eu la chance <strong>de</strong> pouvoirme procurer plusieurs <strong>Taylor</strong> magnifiques,et je repense souvent à ce jeuneenfant qui a reçu la Baby <strong>de</strong> son professeur.J’espère qu’il a tiré profit <strong>de</strong> ceca<strong>de</strong>au extraordinaire, et qu’il a fait <strong>de</strong>la guitare sa passion d’une vie. Mandyjoue désormais sur une 314ce, et mapréférée est une GS érable custom ;mais nous nous souviendrons toujoursque tout a commencé avec cette guitareque nous appelions Baby !Andy WachtelBien vieillirEn septembre 2010, j’ai achetéune 410 <strong>de</strong> 1995 sur eBay. <strong>La</strong> guitaresemblait être en bon état et j’ai doncpayé mon achat ; la transaction a prisun certain temps, car le père <strong>de</strong> la ven<strong>de</strong>use<strong>de</strong> l’instrument <strong>de</strong>vait l’expédierdu Kentucky. Bref, <strong>de</strong>ux semaines plustard, j’ai reçu ma nouvelle guitare... Maiselle avait été expédiée sans aucunemesure <strong>de</strong> protection que ce soit ! Il yavait simplement <strong>de</strong> la ban<strong>de</strong> adhésiveautour <strong>de</strong>s attaches <strong>de</strong> l’étui original<strong>Taylor</strong>, avec une étiquette FedEx pendueà la poignée... J’étais persuadé que laguitare ne serait plus qu’un tas <strong>de</strong> petitbois. J’ai donc retiré la ban<strong>de</strong> adhésive,ouvert l’étui, et miracle ! <strong>La</strong> guitare étaitintacte. Néanmoins, il était clair quel’instrument n’avait pas été joué pendant<strong>de</strong>s années ; l’action était très haute,et les cor<strong>de</strong>s étaient préhistoriques.J’avais l’impression <strong>de</strong> revoir la scènedu film Le Magicien d’Oz, dans laquellele bûcheron en fer-blanc murmure « Del’huile... ». <strong>La</strong> 410 murmurait « De l’eau...S’il vous plaît, <strong>de</strong> l’eau...»Je l’ai donc portée chez mon technicienguitare, qui l’a humidifiée, réglée,et résolu un problème <strong>de</strong> frise. J’ai alorsdécouvert avec grand plaisir que nonseulement la guitare était revenue à lavie, mais qu’elle avait un son splendi<strong>de</strong>et une intonation remarquable. Elle s’estd’ailleurs encore améliorée au cours<strong>de</strong>s <strong>de</strong>ux ans et <strong>de</strong>mi <strong>de</strong>puis son achat.Je l’ai utilisée pour enregistrer, et elle aune voix claire et envoûtante que je n’aijamais entendue ailleurs. Je pense quejamais je ne vendrai cette guitare ; ellese bonifie en permanence, alors qu’elles’approche doucement <strong>de</strong> ses vingtans. J’ai <strong>de</strong>puis acheté une GS Minipour lui tenir compagnie. Merci, <strong>Taylor</strong> !Edward MonetteManhattanUne chorale sous les doigtsJe viens d’acheter ma premièreacoustique <strong>Taylor</strong>, et je suisextrêmement impressionné. J’avais biencompris qu’il s’agissait d’une excellenteguitare lorsque je l’avais essayée...Mais lorsque je suis rentré chez moiet que nous avons pu faire plus ampleconnaissance, j’ai réalisé que j’avaisun bijou entre les mains ! J’ai joué <strong>de</strong>sguitares d’autres marques pendant <strong>de</strong>sannées, et cette <strong>Taylor</strong> m’a permis <strong>de</strong>multiplier ma confiance envers monpropre jeu. J’essayais <strong>de</strong> décrire sonson à un <strong>de</strong> mes amis, et tout ce quej’ai trouvé à lui dire, c’est qu’elle medonnait l’impression qu’il y avait touteune chorale qui chantait à l’intérieur...J’ai entendu Rico Estrada du groupeEase Up jouer magnifiquement sur<strong>Taylor</strong> à <strong>de</strong> nombreuses reprises ; ilfallait absolument que j’essaie une <strong>de</strong>vos guitares ! Et je suis conquis pourla vie, vous fabriquez <strong>de</strong>s instrumentsincroyables. Merci, mes amis ! J’aihâte <strong>de</strong> pouvoir vous rendre visite,la prochaine fois que je serai dans larégion <strong>de</strong> San Diego !Rob EdgeService gagnantMa XXX-MC 30e anniversaire avait<strong>de</strong>s problèmes <strong>de</strong> filets, et personneen Alabama ne voulait s’en occuper dufait <strong>de</strong> la finition spéciale <strong>Taylor</strong>. Il étaittemps d’appeler l’usine.Ryan m’a répondu ; jamais je n’avaisété aussi bien reçu. Il m’a guidé dansle processus <strong>de</strong> réparation, il avait l’airréellement heureux <strong>de</strong> pouvoir m’ai<strong>de</strong>ret ses explications étaient clairescomme <strong>de</strong> l’eau <strong>de</strong> roche. J’ai doncenvoyé ma guitare. J’ai ensuite reçu unnouveau coup <strong>de</strong> fil (<strong>de</strong> Chris, je crois) :mêmes impressions. Il m’a indiqué quela guitare était à l’atelier, et a décritles opérations qui seraient réalisées. Iln’était pas obligé <strong>de</strong> me donner toutesces explications, mais il l’a fait. Unesemaine plus tard, nouveau coup <strong>de</strong>téléphone : la guitare était prête. Làencore, service exceptionnel ! Enfin,ma guitare est arrivée, réparée, polie,avec <strong>de</strong>s cor<strong>de</strong>s neuves du bon tirant...Bravo. Vous avez <strong>de</strong>s employés fantastiques.Merci !John MayfieldPlanche <strong>de</strong> surfJe suis un musicien professionnel<strong>de</strong> 66 ans, je continue <strong>de</strong> donner<strong>de</strong>s concerts chaque semaine, et manouvelle <strong>Taylor</strong> 412ce-FLTD est latroisième <strong>Taylor</strong> que je possè<strong>de</strong>. Je suisentièrement conquis ! Je n’avais plus<strong>de</strong> <strong>Taylor</strong> <strong>de</strong>puis le jour où j’ai offertma 312ce à mon fils, il y a environ cinqans. J’avais oublié combien le mancheétait rapi<strong>de</strong> et confortable, pour unguitariste électrique solo à l’anciennecomme moi (je joue toujours tous mesconcerts en groupe avec ma MosriteVentures originale <strong>de</strong> 1965, sanseffets, branchée directement dans monFen<strong>de</strong>r Princeton Reverb). Avant <strong>de</strong>me procurer cette guitare, j’effectuaistous mes concerts électro-acoustiquesavec ma [autre marque acoustique],mais désormais je n’utiliserai plusque cette <strong>Taylor</strong> ! Le diapason court,la fantastique combinaison <strong>de</strong> bois[NDLR : acacia à bois noir/cèdre] etle prix spécial (elle était légèrementendommagée) m’ont fait revenir dans lafamille <strong>Taylor</strong>. Comparée à l’enverguredu son <strong>de</strong> cette guitare, à ses sonoritésriches et pleines, la [autre marque] aun son faible et étriqué. A part mesfonctions <strong>de</strong> guitariste soliste, je jouenormalement <strong>de</strong>s accords en positionhaute, le plus souvent <strong>de</strong>s accords sur3 ou 4 cor<strong>de</strong>s qui soulignent la mélodie(afin <strong>de</strong> ne pas dupliquer le travail <strong>de</strong>la guitare rythmique), combinés à <strong>de</strong>sphrases lead sur 1 ou 2 cor<strong>de</strong>s et<strong>de</strong>s solos, avec médiator et doigts et/ou simplement un médiator... Cetteguitare est parfaitement adaptée à monstyle <strong>de</strong> jeu. Tout les accords ouvertset les harmoniques sonnent eux aussi<strong>de</strong> façon impressionnante. Et au fait,oui : on peut jouer <strong>de</strong> la guitare lead <strong>de</strong>style surf music sixties sur cette <strong>Taylor</strong> !Même si elle n’a pas <strong>de</strong> vibrato...Jeff ScarboroughBeaux-artsJe suis l’heureux possesseur d’une110 <strong>de</strong>puis l’université. Ces <strong>de</strong>rnièresannées, je songeais à passer au niveausupérieur, et j’ai fini par acheter une814ce. Je trouve la beauté, la jouabilitéet le son <strong>de</strong> cette guitare incroyables.C’est sans le moindre doute le meilleurinstrument que j’aie jamais eu entre lesmains ; cette guitare est sans égale. Jeserai un client <strong>Taylor</strong> jusqu’à ma mort. Jetenais à adresser ma reconnaissance àtout le mon<strong>de</strong> chez <strong>Taylor</strong>, pour l’œuvred’art qui trône dans mon salon, preuve« vivante » <strong>de</strong> l’attention que vous portezaux détails.Ethan RenfroErratum : dans le gui<strong>de</strong> guitaresdu <strong>de</strong>rnier numéro, le corps <strong>de</strong> laGrand Orchestra a été décrit commepossédant une profon<strong>de</strong>ur <strong>de</strong> 122 mm(4 pouces 13/16). Cette mesures’applique à l’extrémité inférieure ducorps (à l’opposé du manche) ; maisnotre mesure officielle correspond enfait au point le plus profond du corps, àsavoir 127 mm.Nous souhaitonsconnaître vos opinions !Envoyez vos e-mails àpr@taylorguitars.com202622En couverture14 Éditions limitéesprintemps 2013Au menu <strong>Taylor</strong> <strong>de</strong> ce printemps : <strong>de</strong>l’ébène aux teintes sauvages, un trèsrare palissandre du Honduras et dugranadillo carillonnantPhoto <strong>de</strong> couverture :l’ébène riche en aubier<strong>de</strong> cette 616ce-LTD luiconfère une présenceextraordinaire.Retrouvez-nous sur Facebook et YouTube. Suivez-nous sur Twitter : @taylorguitarsSommaire6 Grand Orchestra First Edition en koaInutile <strong>de</strong> surfer pour profiter d’une gran<strong>de</strong> vague sur une planche <strong>de</strong> koa...Le son <strong>de</strong> notre K28e tout koa est tout en fluidité, pour une session <strong>de</strong>glisse en douceur.10 Profil : Bob ZinkIl a rejoint <strong>Taylor</strong> alors que la société n’était qu’une boutique, et y est<strong>de</strong>venu un département à lui tout seul. Presque 30 ans après, notredirecteur <strong>de</strong>s achats nous quitte en laissant <strong>de</strong>rrière lui un réseau <strong>de</strong>relations soli<strong>de</strong>s avec nos fournisseurs.20 <strong>Taylor</strong> au NAMM<strong>La</strong> Grand Orchestra a fait son entrée dans le mon<strong>de</strong>, et une troupe entière <strong>de</strong>nos talentueux amis en a profité pour transformer notre espace d’expositionen salle <strong>de</strong> concert.22 Sélection customNotre mur <strong>de</strong> guitares « Sur mesure » au NAMM brillait <strong>de</strong> mille feux.27 Le jeu <strong>de</strong> piste <strong>de</strong> la créativitéLe luthier <strong>Taylor</strong> Andy Powers lance sa nouvelle chronique, « L’essence <strong>de</strong>l’art », en reliant sa passion <strong>de</strong> la lutherie et l’essence même <strong>de</strong>s sonsmusicaux.28 Le flux <strong>de</strong> l’ébène<strong>La</strong> scierie Crelicam, au Cameroun, est le théâtre <strong>de</strong> progrès réguliers, alorsque nous nous efforçons d’améliorer chaque étape du processus logistique.Rubriques2 Courrier4 Le rubrique <strong>de</strong> Kurt5 Le billet <strong>de</strong> Bob5 Le mot <strong>de</strong> la rédaction8 Deman<strong>de</strong>z à Bob24 Échos30 Agenda32 <strong>Taylor</strong>Ware


4 www.taylorguitars.com 5Numéro 75Printemps 2013Le mot <strong>de</strong> la rédactionCheminementsDepuis <strong>de</strong>s années, je raconte à toutle mon<strong>de</strong> que j’avais 21 ans et Bob 19lorsque nous avons racheté le magasinAmerican Dream à Sam Radding, etcommencé l’aventure <strong>Taylor</strong> <strong>Guitars</strong>.Bob vient <strong>de</strong> fêter son 58 e anniversaire ;et l’année prochaine marquera les 40bougies <strong>de</strong> la société. Nous voilà passés<strong>de</strong> l’âge auquel on se lance dansune carrière, à celui où on commence àpenser à son départ... Personnellement,nous n’y pensons pas ! Ni Bob nimoi-même n’envisageons <strong>de</strong> partir enretraite ; mais nous avons commencé àavoir <strong>de</strong>s départs parmi nos employés,parmi ceux qui nous accompagnaient<strong>de</strong>puis <strong>de</strong> nombreuses années. Jepense par exemple à notre spécialiste<strong>de</strong>s machines, Pete Davies, et à notreconcepteur outillage, Matt Guzzetta.C’est maintenant au tour <strong>de</strong> Bob Zink,que nous vous présentons dans cenuméro. Il est intéressant <strong>de</strong> noter queces trois camara<strong>de</strong>s d’aventures ontattendu d’approcher les 70 ans, plutôtque 60 ans, pour franchir le pas.Bob Zink nous a rejoint en 1984.C’est aujourd’hui à peine croyable, maisnous avions réalisé un chiffre d’affairestotal <strong>de</strong> 288.000 $ cette année-là ! Etatteindre cette somme avait déjà été difficile.Oui, les temps étaient durs alors,et il nous fallait une foi, une déterminationinflexibles pour continuer. Quandje repense à ces années, j’ai presquedu mal à y croire. J’adresse toute mareconnaissance à Bob, et à tous ceuxqui sont restés avec nous, ont partagéles bons moments et la croissance <strong>de</strong>l’entreprise, et ont aussi traversé avecnous les moments difficiles que le tempsnous a apportés. Comme on dit, c’est levoyage qui compte, pas la <strong>de</strong>stination.Merci donc pour toutes ces années auservice <strong>de</strong> l’entreprise, Bob, et merci <strong>de</strong><strong>La</strong> rubrique <strong>de</strong> Kurtnous avoir aidés, Bob <strong>Taylor</strong> et moi, àcheminer vers notre rêve.Je me réjouis d’avoir pu passer tantd’années à travailler avec <strong>de</strong>s amis, àfaire grandir notre affaire, tout en partageantles moments <strong>de</strong> triomphe commeles échecs. C’est une <strong>de</strong>s raisons pourlesquelles j’adore ce métier ! En particulier,je trouve fantastique le fait que nousayons pu réunir un groupe d’individus sidivers, qui tous partagent notre objectifcommun : fabriquer <strong>de</strong>s guitares d’exception,pour <strong>de</strong>s clients satisfaits.Et puisque je profite <strong>de</strong> cette chroniquepour tirer mon chapeau à BobZink, je tiens également à souhaiter laKeith Brawleybienvenue à <strong>de</strong>ux nouvelles recrues,<strong>de</strong>ux nouveaux camara<strong>de</strong>s avec qui jetravaille étroitement dans les aspectsvente et marketing <strong>de</strong> nos affaires. KeithBrawley nous a rejoints pour occuperle poste <strong>de</strong> vice-prési<strong>de</strong>nt chargé <strong>de</strong>sventes, et Tim O’Brien est quant à luivice-prési<strong>de</strong>nt chargé du marketing. Jesuis heureux <strong>de</strong> pouvoir travailler aveceux.Je connais bien Keith, avec qui j’aipu travailler à l’époque où il était viceprési<strong>de</strong>ntchez Guitar Center, et noussommes restés en contact lorsqu’il arejoint Musician’s Friend puis Gibson.Avant tout cela, Keith avait déjà passé<strong>de</strong> nombreuses années chez Fen<strong>de</strong>r, etpossédait même sa propre marque <strong>de</strong>guitares, Brawley <strong>Guitars</strong>. Keith adoreles guitares, possè<strong>de</strong> une immenseexpérience <strong>de</strong> notre secteur et s’yconsacre entièrement ; il est égalementun homme d’affaires avisé.Tim a <strong>de</strong> son côté récemment travailléchez LG Mobile Communications,où il occupait le poste <strong>de</strong> vice-prési<strong>de</strong>ntchargé du marketing pour l’Amérique duNord. C’est John Vitro (<strong>de</strong> VITRO, notreagence <strong>de</strong> publicité au cours <strong>de</strong> ces 20<strong>de</strong>rnières années) qui m’avait parlé <strong>de</strong>lui. Avant d’officier chez LG, Tim étaitTim O’Brienchef <strong>de</strong> marque chez Mars Pet FoodDivision, puis chef <strong>de</strong> marque chezProctor and Gamble, et a également travaillépour Microsoft. N’oublions pas <strong>de</strong>préciser qu’il joue <strong>de</strong> la guitare ! Keithet Tim sont tous <strong>de</strong>ux habiles et compétents,et c’est un plaisir que <strong>de</strong> pouvoirtravailler avec eux.Où que vous soyez, quoi que vousfassiez, où que vous mène la vie... Jevous souhaite un voyage riche en bonsamis, en guitares et en musique !— Kurt Listug,prési<strong>de</strong>nt directeur généralProduced by the <strong>Taylor</strong> <strong>Guitars</strong> Marketing DepartmentEditor Jim KirlinArt Director Cory SheehanGraphic Designer Rita Funk-HoffmanGraphic Designer Angie Stamos-GuerraPhotographer Tim WhitehouseContributorsDavid Hosler / Wayne Johnson / David Kaye / Kurt ListugShawn Persinger / Shane Roeschlein / Bob <strong>Taylor</strong> / Glen Wolff / Chalise ZolezziTechnical AdvisorsEd Granero / David Hosler / Gerry Kowalski / Andy LundRob Magargal / Mike Mosley / Bob <strong>Taylor</strong> / Chris Wellons / Glen WolffContributing PhotographersRita Funk-Hoffman / David Kaye / Katrina HorstmanCirculationKatrina HorstmanTranslationVeritas <strong>La</strong>nguage SolutionsPrinting / DistributionCourier Graphics / CEREUS - PhoenixTranslation CoordinationAngie Stamos-Guerra©2013 <strong>Taylor</strong>-Listug, Inc. All Rights reserved. TAYLOR, TAYLOR (Stylized); TAYLOR GUITARS, TAYLORQUALITY GUITARS and Design ; BABY TAYLOR; BIG BABY; Peghead Design; Bridge Design;Pickguard Design; 100 SERIES; 200 SERIES; 300 SERIES; 400 SERIES; 500 SERIES; 600 SERIES;700 SERIES; 800 SERIES; 900 SERIES; PRESENTATION SERIES; GALLERY; QUALITY TAYLORGUITARS, GUITARS AND CASES and Design; WOOD&STEEL; ROBERT TAYLOR (Stylized); TAYLOREXPRESSION SYSTEM; EXPRESSION SYSTEM; TAYLORWARE ; TAYLOR GUITARS K4; K4, TAYLORK4; TAYLOR ES; DYNAMIC BODY SENSOR; T5; T5 (Stylized); BALANCED BREAKOUT; R. TAYLOR;R TAYLOR (Stylized); AMERICAN DREAM; TAYLOR SOLIDBODY; T3; GRAND SYMPHONY; WAVECOMPENSATED; GS; GS MINI; ES-GO; V-CABLE; FIND YOUR FIT; and GA are registered tra<strong>de</strong>marksof <strong>Taylor</strong>-Listug, Inc. NYLON SERIES; KOA SERIES; GRAND AUDITORIUM; GRAND CONCERT,TAYLOR SWIFT BABY TAYLOR; LEO KOTTKE SIGNATURE MODEL; DYNAMIC STRING SENSOR;GRAND ORCHESTRA; GO; TAYLOR ROAD SHOW; JASON MRAZ SIGNATURE MODEL; NOUVEAU;ISLAND VINE ; CINDY; HERITAGE DIAMONDS; TWISTED OVALS; DECO DIAMONDS; and SPIRESare tra<strong>de</strong>marks of <strong>Taylor</strong>-Listug, Inc.ELIXIR and NANOWEB are registered tra<strong>de</strong>marks of W.L. Gore & Associates, Inc. D’ADDARIO PRO-ARTEis a registered tra<strong>de</strong>mark of J. D’Addario & Co., Inc. NUBONE is a registered tra<strong>de</strong>mark of David Dunwoodie.Visites <strong>de</strong> l’usine <strong>Taylor</strong> en 2013 et dates <strong>de</strong> fermetureUne visite guidée gratuite <strong>de</strong> l’usine <strong>Taylor</strong> <strong>Guitars</strong> a lieu chaque jour du lundiau vendredi à 13h00 (à l’exception <strong>de</strong>s jours <strong>de</strong> congés). Aucune réservationpréalable n’est nécessaire. Il vous suffit <strong>de</strong> vous présenter à la réception <strong>de</strong> notrecentre d’accueil, dans le hall <strong>de</strong> notre bâtiment principal, avant 13h00. Nous prionssimplement les groupes importants (plus <strong>de</strong> 10 personnes) <strong>de</strong> nous contacter àl’avance au (619) 258-1207.Bien que la visite ne nécessite pas d’effort physique important, veuillez noterqu’elle requiert une durée <strong>de</strong> marche non négligeable. De plus, du fait <strong>de</strong> soncaractère technique, elle peut ne pas être adaptée aux jeunes enfants. <strong>La</strong> visitedure environ 1 heure et 15 minutes ; le départ a lieu du bâtiment principal, au 1980,Gillespie Way à El Cajon, Californie.Merci <strong>de</strong> prendre note <strong>de</strong>s jours exceptionnellement chômés, présentés ci<strong>de</strong>ssous.Pour <strong>de</strong> plus amples informations, y compris concernant l’accès à l’usine,veuillez vous rendre sur taylorguitars.com/contact/factorytour. Nous vous attendonsavec impatience !Jours <strong>de</strong> fermeture<strong>de</strong> l’usineLundi 27 mai(Memorial Day)Publisher <strong>Taylor</strong>-Listug, Inc.Du lundi 1 er au vendredi 5 juillet(fête nationale, congés d’entreprise)Lundi 2 septembre(fête du Travail)« With a little help from my friends... »J’ai beaucoup d’amis dans lesecteur <strong>de</strong> la guitare. Il y a bien longtemps,je suis arrivé à la conclusionque c’était parmi mes concurrents etmes fournisseurs que j’avais peut-êtreles meilleures chances <strong>de</strong> nouer <strong>de</strong>samitiés susceptibles <strong>de</strong> durer toute unevie ; j’ai donc passé du temps, échangé<strong>de</strong>s connaissances et ri avec eux. Nousavons eu beaucoup <strong>de</strong> bons moments,et nous avons également traversé <strong>de</strong>spério<strong>de</strong>s <strong>de</strong> tristesse ensemble. Et ces<strong>de</strong>rniers jours me l’ont rappelé.J’ai constamment à l’esprit notrescierie d’ébène du Cameroun, récemment.Si j’avais su ce qui nous attendait,avant que nous ne nous lancionsdans cette affaire d’ébène, j’en seraiscertainement mort <strong>de</strong> peur. Les chosesne sont pas simples. Mais chaque mois,nous en apprenons toujours plus, nousrisquons toujours plus, nous investissonstoujours plus, et nous résolvonsau final toujours plus <strong>de</strong> problèmes.Nous alignons nos activités avec <strong>de</strong>sclients qui ont <strong>de</strong>s objectifs similairesaux nôtres, pour les forêts en dangerdu mon<strong>de</strong> entier et leur bois. Et j’ai <strong>de</strong>samis qui sont prêts à nous ai<strong>de</strong>r.J’ai justement passé ces <strong>de</strong>rniersjours dans les environs <strong>de</strong> Seattle,dans l’État <strong>de</strong> Washington, à recevoir<strong>de</strong> l’ai<strong>de</strong>. D’abord auprès <strong>de</strong> SteveMcMinn, notre extraordinaire fournisseurd’épicéa. Quelle entreprise il asu bâtir ! Propre, précise, réfléchie,toujours en amélioration. Et commenous découpons maintenant du boisen Afrique, il m’ai<strong>de</strong> à tester diversesmétho<strong>de</strong>s ; il est allé jusqu’à prendrele temps <strong>de</strong> m’accompagner là-bas,Le billet <strong>de</strong> Bobpour me faire profiter <strong>de</strong> son œil avisé.Nous réfléchissons, nous planifions etnous mettons en œuvre <strong>de</strong> nouvellesmétho<strong>de</strong>s, afin d’améliorer la récupérationet la bonne gestion <strong>de</strong>s arbres.Nous savons que nous pouvons fabriquerplus, à partir <strong>de</strong> moins d’arbres.Merci, Steve, pour toutes ces années<strong>de</strong> collaboration. Merci.J’ai également profité <strong>de</strong> ma présencedans la région pour rendre visiteà Michael Gurian. Nous sommes amis<strong>de</strong>puis 35 ans. Michael est un luthierextraordinaire ; il possédait l’une <strong>de</strong>spremières sociétés indépendantes, àl’époque héroïque. Suite à un incendiequi a détruit son usine, et à un déluged’autres soucis, il est passé à autrechose. Il emploie maintenant son talentà fabriquer <strong>de</strong>s pièces pour guitares.Jetez un coup d’œil aux chevilles enbois <strong>de</strong> votre guitare, ou à ses filets :vous verrez le travail <strong>de</strong> Michael.Incrustations, pièces diverses... Ilfabrique tant <strong>de</strong> choses. Et sesconnaissances sont encyclopédiques.Si je veux savoir comment fabriquer <strong>de</strong>schevilles pour violon et <strong>de</strong>s goujonsd’ébène, qui vais-je appeler ? Michael,bien sûr.Il vit et il travaille sur une barge,sur les docks <strong>de</strong> Seattle. Oui oui, vousavez bien lu : près <strong>de</strong> 950 m² flottants,usine, bureau et habitation. Magnifique.Il ne craint ni les tremblements <strong>de</strong>terre, ni les règlementations foncières.Il est sur l’eau ! Je vous le disais : ilest génial. Hier soir, nous avons passéquelques heures à la table <strong>de</strong> sa cuisine,à discuter ; et j’ai appris tant <strong>de</strong>choses. J’ai beaucoup appris, à propos<strong>de</strong> choses que je n’étais pas obligé <strong>de</strong>savoir jusqu’à maintenant. Nous avonstrinqué à notre longue amitié, car aufinal, c’est bien ce qui compte pournous. Michael a eu 70 ans le mois <strong>de</strong>rnier; il est coriace, et il a encore bien<strong>de</strong>s choses à offrir ! Il choisit également<strong>de</strong> se concentrer sur ceux <strong>de</strong> ses amisqu’il considère comme aussi prochesque <strong>de</strong>s parents. Je suis heureux qu’ilme compte parmi eux.Et me voilà, assis dans l’avion quime ramène chez moi, l’esprit plein <strong>de</strong>nouvelles idées quant aux prochainesétapes <strong>de</strong>s améliorations que nousapportons au Cameroun. J’y réfléchisconstamment, et je ne parle pas seulement<strong>de</strong> l’abattage <strong>de</strong>s arbres. Oui, jesuis heureux <strong>de</strong> ces relations. Michaela répondu à mes questions sur les facteursqui font que les lames <strong>de</strong>s sciesà ruban fonctionnent plus ou moinsbien, et nous a donné divers ouvragesqui évoquent l’avance, la vitesse et lesconfigurations <strong>de</strong>s <strong>de</strong>nts <strong>de</strong> scie pourdifférents matériaux. Oui, il est temps<strong>de</strong> se pencher sur le sujet. WayneBrinkley, ingénieur outillage <strong>de</strong> notregroupe <strong>de</strong> développement produits,est à côté <strong>de</strong> moi et compulse cesouvrages ; je me félicite qu’il apprécieplus que moi ce type <strong>de</strong> lecture. Je liraimoi aussi ces livres, à partir du milieu,jusqu’au début et jusqu’à la fin... Passimplement du début à la fin : je necherche que la réponse à ma question.Et grâce à l’ai<strong>de</strong> que m’apportent tousces amis extraordinaires, je sais que jela trouverai.— Bob <strong>Taylor</strong>, prési<strong>de</strong>ntVoyage au pays <strong>de</strong> la créativitéComme notre cher Andy Powers le souligne dans sa première chronique,que vous trouverez dans ce numéro <strong>de</strong> Wood&Steel, le voyagecréatif ne suit que rarement un chemin clair et direct. Pour chaque idéeinspirée, il existe un obstacle (ou toute une série d’obstacles !), quibloque la voie <strong>de</strong> son exécution. Et à moins d’être capable <strong>de</strong> naviguerdans <strong>de</strong>s écueils inattendus et <strong>de</strong> surmonter les inévitables barrages, lesuccès peut rester insaisissable.Ce double thème <strong>de</strong> passion et <strong>de</strong> persévérance est une clef <strong>de</strong>voûte <strong>de</strong> la culture <strong>Taylor</strong>. C’est bien là ce qui a permis à Bob et à Kurt<strong>de</strong> faire survivre puis se développer leur affaire, au cours <strong>de</strong>s difficilespremières années <strong>de</strong> <strong>Taylor</strong>. Et au fil du temps, la société s’est développéesur la soli<strong>de</strong> fondation offerte par cette philosophie, attirant d’autresindividus dans les mêmes dispositions, qui contribuent à cette vision ets’efforcent <strong>de</strong> créer un mon<strong>de</strong> meilleur à l’ai<strong>de</strong> <strong>de</strong> nos instruments.De nombreuses manifestations <strong>de</strong> cet état d’esprit émergent ici et làdans le numéro que vous avez entre les mains. Andy démarre sa nouvellechronique, « L’essence <strong>de</strong> l’art », par <strong>de</strong>s réflexions à propos <strong>de</strong>s pilierssoutenant le processus créatif qui a guidé son développement en tantque luthier. Dans le coup <strong>de</strong> chapeau à notre collaborateur <strong>de</strong> longuedate, Bob Zink, nous saluons un maître artisan dont le niveau d’engagementa joué un rôle déterminant dans l’évolution <strong>de</strong> <strong>Taylor</strong> au-<strong>de</strong>là <strong>de</strong>la simple boutique <strong>de</strong>s débuts. Et comme vous le constaterez dans lerapport consacré à notre activité <strong>de</strong> traitement <strong>de</strong> l’ébène au Cameroun,nous continuons à faire <strong>de</strong>s progrès mesurables, grâce à l’imaginationcréatrice et aux efforts déterminés <strong>de</strong> notre équipe <strong>de</strong> management et <strong>de</strong>nos employés, malgré les défis auxquels nous faisons <strong>face</strong>.Une chose ne fait aucun doute : nous serons toujours confrontésà <strong>de</strong>s obstacles en chemin. Mais comme notre <strong>de</strong>stination n’est autrequ’un mon<strong>de</strong> rempli <strong>de</strong> guitaristes inspirés, soyez-en sûrs : nous trouveronsle moyen d’y arriver.Nous espérons avoir la chance <strong>de</strong> vous rencontrer cette année lorsd’un Road Show !— Jim KirlinOnlineRetrouvez ce numéro <strong>de</strong> Wood&Steel ainsi que les numérosdéjà parus sur taylorguitars.com


Vagues surles îlesNotre Grand Orchestra First Edition en koa hawaïencombine puissance et discrétion, et vous invite à <strong>de</strong>sévolutions toutes en douceur.L’une <strong>de</strong>s caractéristiquesuniques <strong>de</strong> notre nouvelle GrandOrchestra est sa capacité à tirer <strong>de</strong>sbois qui l’habillent <strong>de</strong>s sons d’unecomplexité inégalée. Grâce à sonvolume généreux, à la profon<strong>de</strong>ur<strong>de</strong> son corps et à son barrage innovant,cette forme <strong>de</strong> guitare semblerévéler <strong>de</strong>s saveurs sonores jusquelà cachées <strong>de</strong>s bois <strong>de</strong> lutherie : uneréponse étonnamment chaleureuse<strong>de</strong> l’érable dans les basses, parexemple, ou <strong>de</strong>s graves et <strong>de</strong>s aigusplus riches pour l’acajou. L’efficacité<strong>de</strong> la conception d’ensemble permeten effet <strong>de</strong> dompter le chaossonique, pour permettre à <strong>de</strong>s sonoritésplus détaillées d’émerger <strong>de</strong>façon claire et uniforme.C’est cette même conception,étudiée avec soin, qui contribue àemmener la voix <strong>de</strong> notre <strong>de</strong>rniermodèle First Edition koa en date, laK28e tout koa, vers <strong>de</strong>s sommetstoujours plus élevés... Et <strong>de</strong>s valléestoujours plus profon<strong>de</strong>s.« On obtient le fameux sontraditionnel du koa avec le doset les éclisses, un son similaire àcelui <strong>de</strong> l’acajou <strong>de</strong> par sa basefondamentale soli<strong>de</strong>, mais avecun peu plus d’éclat, qui rappelle lepalissandre, déclare Andy Powers,maître luthier <strong>Taylor</strong>. Et grâce à latable koa, on profite d’une douceurunique dans les attaques ; c’est unvrai plaisir d’en tirer parti sur uneforme Grand Orchestra, avec sapuissance sonore et ses capacitésdynamiques. »Utilisé comme bois <strong>de</strong> table,le koa génère une compressionunique. En général, son attaque n’estdonc pas aussi puissante que celled’une table en épicéa. Les notessemblent plutôt sonner longuementà un volume égal, profitant à la foisd’un grand équilibre et d’un sustainrégulier.« Il ne s’agit pas vraiment d’uneforte attaque initiale, suivie par undéclin et par la disparition <strong>de</strong> la note,poursuit Andy. C’est plutôt comme sila note s’immisçait subrepticementdans vos oreilles, pour y rester. Elleentre discrètement, elle reste unmoment dans votre tête, puis s’enva. »Comme la table d’harmonie réaliséeen koa est plus soli<strong>de</strong>, pluslour<strong>de</strong> que les tables d’épicéa, elleévoluera doucement au fil du temps,pour s’ouvrir et mûrir.« Elle est moins rigi<strong>de</strong>, mais pluslour<strong>de</strong>, indique Andy. Et ce sont cescaractéristiques qui contribuent àformer cette attaque, qui rappelleune vague sur l’océan. Commetoutes les guitares, elle sera <strong>de</strong>plus en plus mûre et épanouie alorsqu’elle vieillit, plus douce et plusréactive. »Parmi les caractéristiques <strong>de</strong> premierordre <strong>de</strong> ces modèles GO FirstEdition, on peut compter l’utilisation<strong>de</strong> koa <strong>de</strong> qualité AA, une finitionsha<strong>de</strong>d edgeburst sur la table, lefond, les éclisses et le manche, etun barrage en épicéa Adirondack quiaugmente l’envergure sonique, afind’offrir aux guitaristes un surcroît <strong>de</strong>dynamique.Au total, cent unités <strong>de</strong> cesK28e First Edition seront réalisées.Comme les autres modèles FirstEdition <strong>Taylor</strong>, elles seront accompagnéesd’une étiquette particulière etd’une plaque spéciale sur leur étui.Et une fois la guitare enregistréeauprès <strong>de</strong> <strong>Taylor</strong>, son possesseurrecevra une sangle custom GO FirstEdition, un certificat d’authenticiténuméroté et un livret commémoratifspécial. <strong>La</strong> K28e rejoindra à l’avenirla gamme <strong>de</strong>s modèles standard <strong>de</strong>la série Koa.


8 www.taylorguitars.com 9Deman<strong>de</strong>z à BobCèdre espagnol, tension sur les 12 cor<strong>de</strong>s etévolution du barrage en XJ’ai lu beaucoup d’articles évoquantl’utilisation du cèdre espagnol dansla fabrication <strong>de</strong>s guitares, en particulierpour les manches. De quois’agit-il exactement ? Est-ce que<strong>Taylor</strong> <strong>Guitars</strong> a déjà envisagé d’utiliserce bois ?Bob SlezakMon cher Bob, c’est assez drôle : il nes’agit pas <strong>de</strong> cèdre, et il n’est pas espagnol.Surprenant, non ? Ce bois fait enréalité partie <strong>de</strong> la famille <strong>de</strong> l’acajou ;il pousse en Amérique Centrale et enAmérique du Sud, et a également éténaturalisé en Afrique. Martin l’utilisepour réaliser les filets <strong>de</strong> structure (renfortsplacés à l’intérieur du corps <strong>de</strong>la guitare), comme beaucoup d’autresfabricants. Pour notre part, nous utilisons<strong>de</strong> l’acajou. Les fabricants <strong>de</strong>guitares classiques, en particulier enEspagne, utilisent souvent ce boispour confectionner leurs manches, caril est très léger. On en fait également<strong>de</strong>s boîtes à cigares, car il est trèsparfumé... Comme <strong>de</strong> nombreux bois<strong>de</strong> cèdre. C’est peut-être là l’originedu nom <strong>de</strong> ce genre « Cedrela », quicomporte quelques dizaines <strong>de</strong> sousespèces.« Cèdre espagnol » n’estdonc bien sûr pas un nom scientifique.Nous l’avons déjà utilisé pour nosmanches, mais il ne présente pas vraimentd’avantages par rapport à l’acajou.Les <strong>de</strong>ux espèces ont fait l’objet <strong>de</strong>récoltes très importantes au cours <strong>de</strong>s<strong>de</strong>rniers siècles, et toutes <strong>de</strong>ux sont vulnérables.Nous nous concentrons doncsur une bonne gestion <strong>de</strong> l’acajou, quenous préférons pour les manches <strong>de</strong>nos guitares à cor<strong>de</strong>s acier. En fait,d’après mon expérience, il est plusdifficile <strong>de</strong> dénicher du cèdre espagnol<strong>de</strong> bonne qualité que du bon acajou.Lorsqu’un jour prochain nous fabriquerons<strong>de</strong>s guitares classiques, nouspourrions peut-être l’utiliser... A moinsque je ne choisisse <strong>de</strong> peser notreacajou, et <strong>de</strong> sélectionner les pièces lesplus légères pour ces guitares.son standard, et le ven<strong>de</strong>ur m’a ditque la laisser à cette hauteur seraitune bonne idée (pour <strong>de</strong>s raisons <strong>de</strong>confort <strong>de</strong> jeu, je pense). Accor<strong>de</strong>rcette guitare au diapason standardprésente-t-il un risque, à caused’une tension trop importante <strong>de</strong>s 12cor<strong>de</strong>s sur le manche ?DaveVous pouvez accor<strong>de</strong>r votre 12 cor<strong>de</strong>sau diapason standard, Dave. Elle estassez polyvalente, et vous pouvezmême y monter <strong>de</strong>s cor<strong>de</strong>s <strong>de</strong> tirantmédium pour l’accor<strong>de</strong>r <strong>de</strong>ux tonsplus bas... Vous verrez, ce sont alors<strong>de</strong>s perspectives sonores totalementdifférentes qui s’offriront à vous. Denombreux guitaristes estiment que les12 cor<strong>de</strong>s doivent être accordées bas,pour <strong>de</strong>s raisons <strong>de</strong> son. Et c’est vrai :elles sonnent particulièrement bienaccordées ainsi ; assurez-vous seulement<strong>de</strong> monter <strong>de</strong>s cor<strong>de</strong>s <strong>de</strong> tirantlégèrement supérieur. Ou sinon, accor<strong>de</strong>zvotre guitare au diapason standard.J’ai acheté quatre instruments<strong>Taylor</strong> : une 314ce, une baryton, etenfin l’un <strong>de</strong>s couples GS/ukuléléténor en koa <strong>de</strong> la Buil<strong>de</strong>r’s ReserveIV. Chaque nouvelle guitare a représentéune progression dans lesdétails, pour aboutir à l’incroyableincrustation <strong>de</strong> manche <strong>de</strong>ssinée parAndy Powers pour les instruments<strong>de</strong> la Buil<strong>de</strong>r’s Reserve. Un article<strong>de</strong> Woods&Steel avait décrit ces <strong>de</strong>rnierscomme étant « faits pour lesamoureux du bois », et je suis entièrementd’accord. Mais je ne suis passeulement un amoureux <strong>de</strong>s bois...On m’a récemment fait découvrir lelapis lazuli, une pierre magnifiqueà la teinte bleu roi. Je ne me suispas vraiment documenté, mais jeme <strong>de</strong>mandais si les fabricants <strong>de</strong>guitares incorporaient parfois <strong>de</strong>spierres à leurs instruments. <strong>La</strong> prochaine<strong>Taylor</strong> que je vise sera uneguitare à cor<strong>de</strong>s nylon, réalisée surmesure ; serait-il possible d’y ajouter<strong>de</strong>s incrustations en pierre (commele lapis lazuli), par exemple sur latête ou le chevalet ?John PhillipsMon cher John, je possè<strong>de</strong> une montrequi présente les phases <strong>de</strong> la lune,et l’arrière-plan étoilé est réalisé enlapis lazuli. Et vous avez raison, c’estun matériau splendi<strong>de</strong>. Quant à votrequestion, permettez-moi d’y répondreen <strong>de</strong>ux volets : oui, il est possibled’utiliser <strong>de</strong>s pierres sur une guitare,mais non, nous ne le faisons pas.Pourquoi ? Là encore, pour <strong>de</strong>ux raisons.D’abord parce que nous n’avonspas les compétences nécessaires, etensuite parce que les coûts liés à <strong>de</strong>tels travaux sont tellement élevés (pourun groupe <strong>de</strong> clients finalement limité)que nous ne pourrions pas entretenirun groupe d’employés spécialisé dansce domaine, même si nous décidions<strong>de</strong> le faire... Par manque <strong>de</strong> ventes.Vous le voyez, au final c’est un problèmepurement pratique.Je possè<strong>de</strong> <strong>de</strong>puis quelques moisma première <strong>Taylor</strong>, une belle GSMini LTD en érable. J’ai récemmentpensé à changer les cor<strong>de</strong>s pour lapremière fois, et à cette occasion,je me suis intéressé aux chevilles.Je sais que je peux me procurer <strong>de</strong>nouvelles chevilles en ébène ou enlaiton pour un prix raisonnable, etles installer lorsque je changerai lescor<strong>de</strong>s. D’après votre expérience, yaura-t-il un effet positif sur le son, ous’agit-il d’un changement purementesthétique ?Andrew HodgsonBirmingham, Royaume-UniMon cher Andrew, les chevilles enébène ne modifieront pas le son ;celles en laiton auront peut-être un petiteffet. Mais au final, dans les <strong>de</strong>ux casil s’agira avant tout d’un changementesthétique... Ce qui est parfaitementhonorable.[NDLR : Andrew, gar<strong>de</strong>z à l’esprit lefait que nos chevilles en ébène ont undiamètre légèrement supérieur à celui<strong>de</strong>s chevilles en plastique utiliséessur la GS Mini. En conséquence, lesorifices qui accueillent les chevilles enébène doivent être légèrement plusgros ; ces chevilles ne se logeront pascorrectement sur votre Mini à moins<strong>de</strong> les poncer. N’hésitez pas à contacternotre service client pour <strong>de</strong> plusamples informations.]Y a-t-il une raison pour laquelle lepalissandre brésilien ne pourraitêtre planté aux États-Unis ? Je saisque l’industrie américaine du bois aappris à replanter <strong>de</strong>s zones entièrespour préparer l’avenir. Bien sûr, larécolte <strong>de</strong> ce bois n’aurait lieu queEn tant que guitariste débutant et passionné <strong>de</strong>travail du bois, je suis tout aussi intéressé par lasélection <strong>de</strong>s bois sur vos guitares que par l’apprentissaged’un nouvel accord. Travaillez-vousle bois (mis à part votre travail <strong>de</strong> lutherie, biensûr) ? J’ai noté avec intérêt les espaces <strong>de</strong> rangementinstallés à l’arrière <strong>de</strong> votre <strong>La</strong>nd Cruiser ![NDLR : voir la photo <strong>de</strong> Bob dans « Le billet <strong>de</strong>Bob », page 5]DaveEh oui mon cher Dave, je travaille le bois, et jefabrique <strong>de</strong> nombreux meubles. En ce momentmême, je prépare une jolie table... Ma maison estremplie <strong>de</strong> meubles que j’ai réalisés moi-même, eten fait, peut-être <strong>de</strong>vrions-nous faire un article quiprésente certaines <strong>de</strong> mes pièces. Ma mère seraitsi fière <strong>de</strong> moi. Et d’ailleurs, sans me vanter, vous<strong>de</strong>vriez voir mon atelier à bois (personnel). Il est sibien fourni que je n’ose en parler.dans plusieurs générations, mais ilest certainement possible <strong>de</strong> planterces arbres quelque part dans notrepays. Y a-t-il <strong>de</strong>s lois qui empêchentcela ?Dave Henry<strong>La</strong>s Vegas, NevadaTrès bonne question, Dave. <strong>La</strong> réponseest complexe... D’abord, je suis persuadéque ces arbres pourraient pousserici, en particulier si on imaginait lesplanter dans <strong>de</strong>s zones comme Hawaï,Porto Rico ou même la Flori<strong>de</strong>. Maismême si les arbres poussaient bel etbien, il ne serait pas évi<strong>de</strong>nt d’obtenirdu bois adapté aux guitares, car les différencesdans les conditions naturellesaffecteraient le bois... Et nous savonsdéjà que les palissandres brésiliens neprésentent pas tous une qualité suffisantepour être utilisés afin <strong>de</strong> fabriquer<strong>de</strong>s guitares. Cela dit, c’est là une possibilitéà laquelle je pense très sérieusement,pour le bénéfice <strong>de</strong>s générationsfutures. Il n’est pas illégal <strong>de</strong> planterun arbre ; mais il nous faudrait les fairepousser dans un endroit où nous pou-Je viens d’acquérir une <strong>Taylor</strong> 12cor<strong>de</strong>s 856ce. Je l’adore ! Dans lemagasin où je l’ai achetée, elle étaitaccordée un <strong>de</strong>mi-ton sous le diapavonsêtre sûrs qu’ils seront toujours làdans cent ans. Et nous ne serons paslà pour le vérifier ! Chaque erreur <strong>de</strong>notre part <strong>de</strong>man<strong>de</strong>rait donc un siècle<strong>de</strong> plus pour être réparée, par un nouveaugroupe <strong>de</strong> gens prêts à dépenser<strong>de</strong> l’argent et à le laisser <strong>de</strong>rrière eux.J’ai récemment montré aux élèves<strong>de</strong> mon cours <strong>de</strong> guitare la vidéoYouTube qui présente votre usine.Ils ont adoré, et j’ai été pour ma partfasciné par l’accent que vous mettezsur le futur et l’innovation. J’aimaintenant une question à propos<strong>de</strong>s barrages. J’ai l’impression quemême si chaque fabricant possè<strong>de</strong>sa propre version du barrage en X,aucun d’entre eux ne l’a vraiment faitévoluer récemment. Et en regardantvotre vidéo, il m’a semblé étrangeque le barrage en X ne soit passymétrique, alors que les on<strong>de</strong>ssonores, elles, le sont. Lorsque latable d’harmonie résonne, certainesparties vibrent-elles <strong>de</strong> façon plusagressive ? Et si oui, ne serait-il pasjudicieux <strong>de</strong> développer un barragequi reflète cette réalité ?Joe FergusonBonne question, Joe. En fait, elle seraitparfaite pour Andy Powers, dont voustrouverez la première chronique dansce numéro ! Mais malheureusement,à la fois Jim Kirlin, notre rédacteur enchef, et Maaren, l’épouse d’Andy, ont dità ce <strong>de</strong>rnier qu’il était beaucoup trop« geek » pour nous, les gens normaux.Je vais donc m’en charger (honnêtement,Andy est sait plus long que moià ce sujet, mais je suis son aîné et jepeux donc le taquiner. Il lit Tesla pours’endormir... Ceci dit, moi aussi).Bref, je vais essayer <strong>de</strong> vousrépondre sans en faire un roman : toutce que vous dites est vrai. Mais onne peut pas penser qu’au son, il fautégalement que la guitare reste en unseul morceau. Suis-je clair ? C’est uneaffaire <strong>de</strong> compromis. Le X représentel’une <strong>de</strong>s façons <strong>de</strong> réaliser un barrageautour <strong>de</strong> la rosace. Oui, les on<strong>de</strong>ssonores sont symétriques, et certainespersonnes utilisent <strong>de</strong>s barrages symétriques,comme mon ami Jean <strong>La</strong>rrivéepar exemple. Mais au final, les barragessymétriques ne représentent qu’unepart limitée <strong>de</strong>s barrages, et on lesentend peu. <strong>La</strong> plupart d’entre nousestime que la table à un côté aigu etun côté grave. Nous avons peut-êtretort, et Jean le pense ! Mais ma foi,nos guitares fonctionnent... Ceci dit,ouvrir et fermer <strong>de</strong>s espaces entre lesbarrages ou changer leur forme crée<strong>de</strong>s différences énormes. Leur aspectpeut sembler étrange, voire presquelaissé au hasard ; mais ces dispositionssont le résultat d’une évolution. Denombreux luthiers ont tenté d’améliorerle concept, pour au final revenir àcette même configuration, qui « estcomme elle est » pour les guitares àcor<strong>de</strong>s acier. Entre parenthèses : <strong>de</strong>nombreuses guitares classiques ont unbarrage symétrique. Amusant, non ?Depuis quand fabriquez-vous unedouble manche acoustique ? Jel’ai vue entre les mains <strong>de</strong> RichieSambora, à l’occasion du concert du12/12/12, organisé après le passage<strong>de</strong> l’ouragan Sandy. C’est certainementune comman<strong>de</strong> spéciale !Michael MillerDepuis le jour où Richie nous l’a<strong>de</strong>mandée, et nous étions dans un bonjour ! Je pense franchement que celane se reproduira pas <strong>de</strong> sitôt. C’est unebonne guitare ; en fait nous en avonsfabriqué <strong>de</strong>ux d’un coup, en pensantréduire <strong>de</strong> moitié les efforts nécessaires.Je crois que nous avons plutôtdoublé les difficultés ! Je plaisante, biensûr, en évoquant nos tribulations lors <strong>de</strong>la création <strong>de</strong> cette guitare... C’était undéfi intéressant ; mais nous ne pouvonspas vraiment le transformer en modèlecommercial viable. En passant, sachezque la <strong>de</strong>uxième guitare est toujoursen notre possession. Nous la prêtons àRichie à l’occasion, lorsqu’il fait effectuer<strong>de</strong>s travaux sur la sienne.Je recherche une <strong>Taylor</strong> électroacoustiqueà pan coupé dont le jeuet les sensations seraient proches<strong>de</strong> ceux offerts par une guitare électrique.Je l’utiliserais principalementpour du strumming et <strong>de</strong>s phraseslead, avec très peu <strong>de</strong> fingerpicking,voire pas du tout. J’aime les sonoritéschau<strong>de</strong>s et épaisses, avec <strong>de</strong>smédiums qui percent dans le mixdans les environnements live. Quelmodèle me suggérez-vous ?JerryDeux mots : une 616ce. Vous avezvotre réponse, Jerry !Vos <strong>de</strong>rniers efforts en date dans ledomaine du développement durableet <strong>de</strong> la conservation <strong>de</strong>s ressourcessont admirables, et je dirais mêmed’une gran<strong>de</strong> noblesse. L’une <strong>de</strong> vosdécisions que j’ai le plus appréciéeest celle concernant l’ébène quiprésente <strong>de</strong>s veinures : votre découvertedu gaspillage important <strong>de</strong> cebois, et votre décision <strong>de</strong> changerla donne <strong>de</strong> la <strong>de</strong>man<strong>de</strong> en utilisanttoute l’ébène, et plus seulement 1arbre sur 10 comme c’était le casauparavant. Je me souviens <strong>de</strong> photossplendi<strong>de</strong>s présentant certains<strong>de</strong>s premiers modèles utilisant cette« nouvelle ébène », dans un numéroprécé<strong>de</strong>nt <strong>de</strong> Wood&Steel ; maislorsque je feuillette le gui<strong>de</strong> guitares2013 (numéro d’hiver 2013), je nevois que <strong>de</strong>s guitares à l’ébène parfaitementnoire. S’agit-il d’un oubliéditorial, ou les premières productionsutilisant ce bois n’arriverontellesqu’en 2014 et au-<strong>de</strong>là ?Brian F.Cary, Caroline du NordExcellente question, Brian. Le mystères’épaissit... Et voilà le coup <strong>de</strong>théâtre : cela fait maintenant 30 ansque <strong>Taylor</strong> utilise principalement lebois présentant <strong>de</strong>s veinures, celui-làmême que j’évoquais dans les articlesprécé<strong>de</strong>nts. L’ironie <strong>de</strong> la situation,c’est que lorsque nous le ponçons etle huilons, il <strong>de</strong>vient noir. Je vous jureque c’est la vérité ! Vous voyez doncqu’une bonne partie <strong>de</strong> mes commentairessont en fait dirigés vers les autresfabricants, à la fois dans le mon<strong>de</strong> <strong>de</strong>la guitare et dans celui <strong>de</strong>s instrumentsà cor<strong>de</strong>s frottées (fabricants qui sontmaintenant nos clients, acheteursd’ébène), afin <strong>de</strong> les encourager à neplus « craindre » le bois présentant<strong>de</strong>s veinures. Désormais, les clients<strong>de</strong>s autres marques comme les clients<strong>Taylor</strong> recherchent la beauté multicolore<strong>de</strong>s teintes caramel ou chocolat<strong>de</strong> cette ébène. Et cela encourage lesautres fabricants à ne pas rejeter lebois que nous leur envoyons. Je mesuis rendu personnellement dans <strong>de</strong>sdizaines d’usines, et j’ai présenté monexpérience d’utilisateur <strong>de</strong> l’ébèneprésentant <strong>de</strong>s veinures. Mes interlocuteursont parfois eu du mal à mecroire, puisque comme vous l’avezobservé, les manches <strong>de</strong> nos guitares,même s’ils ne sont pas toujours noirs,sont très sombres... Ma réponse esttoujours la même : cela signifie que lesautres sociétés ont pris leurs décisionsconcernant le choix <strong>de</strong>s bois bien troptôt dans la chaîne. Au final, tous cesbois ont un aspect magnifique. Bref,maintenant que j’ai parlé partout <strong>de</strong> cesvariations <strong>de</strong> couleur, nous allons <strong>de</strong>voirnous retrousser les manches et chercherdu bois avec <strong>de</strong>s veinures très,très visibles, pour présenter <strong>de</strong>s photoscomme celles que vous évoquiez. Ça nes’invente pas !De plus, notez que les hommeschangent lentement ; les consommateurset les fabricants, mais aussi ceuxchargés <strong>de</strong> l’abattage <strong>de</strong>s arbres.Même s’ils veulent rapporter plus<strong>de</strong> bois coloré, cela va à l’encontred’années d’apprentissage. Il s’agit doncd’un processus en développement, etvous verrez apparaître <strong>de</strong> plus en plus<strong>de</strong> couleurs au fur et à mesure que nousprogressons. Nous formons égalementles bûcherons à l’utilisation <strong>de</strong> fraises,afin qu’ils puissent tester le bois avantd’abattre les arbres. De cette façon,ils ne sont plus contraints d’abattre unarbre pour en savoir plus sur son bois ;en effet, certains sont pourris et ne sontpas utilisables, d’autres encore n’ontpas suffisamment <strong>de</strong> bois <strong>de</strong> cœur,et ne doivent donc pas être abattus...Grâce à la fraise, il est possible d’obtenirun échantillon <strong>de</strong> bois, la petite blessurepeut être pansée et l’arbre peutvivre le restant <strong>de</strong> sa vie tranquillement.J’ai décidé d’entreposer mes guitaresdans la moitié aménagée <strong>de</strong> ma cave,que j’ai équipée d’un humidificateurHoneywell et d’un radiateur électriqueà bain d’huile à faible consommationd’énergie. Je peux ainsi y maintenirun niveau d’humidité constant <strong>de</strong>46 à 50 %, et une température <strong>de</strong>21 à 23 °C. J’y entrepose un groupe<strong>de</strong> guitares, toutes dans leurs étuisrespectifs ; je me <strong>de</strong>mandais si celane posait pas <strong>de</strong> problème, alorsque l’humidité relative reste toujoursdans <strong>de</strong>s limites acceptables. Deson côté, mon frère me dit que malgréle contrôle <strong>de</strong> l’humidité et <strong>de</strong>la température, il me faut placer unhumidificateur dans chaque étui, ousinon gare aux complications ! J’ai uncertain nombre <strong>de</strong> guitares, dont plusieurs<strong>Taylor</strong> (et j’ai bien l’intention <strong>de</strong>m’en procurer d’autres)... Je ne vaispas passer mon temps à remplir leshumidificateurs dans les étuis ! Maconfiguration actuelle (cave-humidificateur-guitaresdans leur étui) estellecompatible avec la bonne santé<strong>de</strong> mes instruments ? Je ne veux pasme réveiller la nuit à force <strong>de</strong> me fairedu souci pour mes guitares !Denis MoreauOttawa, OntarioMa foi... Votre frère a tort, Denis. Passezluimes excuses. Si votre pièce estcontrôlée comme vous l’avez dit, vousêtes tranquille ! <strong>La</strong>issez-y vos guitareset tout ira bien. C’est comme cela quefonctionne notre usine, d’ailleurs. Nousy contrôlons les conditions climatiques,et y travaillons. Vos guitares peuvent seprélasser toutes nues dans votre cave,comme si elles étaient en spa, disons...Mais faites tout <strong>de</strong> même quelque chosepour moi : placez <strong>de</strong>ux instruments <strong>de</strong>mesure <strong>de</strong> l’humidité dans la pièce.Ainsi, si vous constatez une divergenceimportante, vous effectuerez <strong>de</strong>srecherches pour savoir lequel <strong>de</strong>s <strong>de</strong>uxa raison. Qu’en pensez-vous ?Je suis l’heureux propriétaire d’une110e, et je n’ai que <strong>de</strong>s complimentssur la beauté subtile <strong>de</strong> l’érablepommelé dont est faite la table.Je ne peux pas vraiment faire lacomparaison moi-même, pourriezvousdonc m’indiquer les variationssonores entre vos finitions vernies etlustrées ?Nick KravatzNick, pour être franc, moins <strong>de</strong> finitionégale un meilleur son. <strong>La</strong> 110 a justementune couche <strong>de</strong> finition moindre,et c’est bon pour le son ! Mais celadit, nous nous efforçons d’apporteraux guitaristes une bonne expériencemusicale, et une guitare qui dure. Dansce cadre, la finition lustrée <strong>de</strong> la table<strong>de</strong> nos meilleures guitares, même si elleest plus épaisse d’un cheveu, contribueà faire durer ces instruments toute unevie ; et vous admettrez qu’elles sonnentbien, non ?En fait, chaque jour, on me <strong>de</strong>man<strong>de</strong>comment tel ou tel élément affecte leson. C’est bien sûr parce que <strong>de</strong> nombreuxguitaristes s’intéressent à la technologiequi sous-tend la fabrication <strong>de</strong>sguitares. Je les comprend parfaitement,puisque je m’y intéresse moi aussi !Mais ils sont également préoccupéspar leur volonté <strong>de</strong> prendre la « bonnedécision ». Ma réponse est qu’au final,lorsque vous <strong>de</strong>vez faire un choix parmidifférentes guitares, c’est tout simplementen les jouant que vous trouverezla bonne. Chaque guitare sonne àsa façon. Et si elle sonne bien, estagréable à jouer et produit <strong>de</strong> la bonnemusique, il me semble que le fait qu’elle« eût pu » sonner différemment n’aréellement aucune importance. J’espèreque vous comprenez mon point <strong>de</strong> vue !Vous avez unequestion à poser àBob <strong>Taylor</strong> ?N’hésitez pas à lui envoyerun e-mail :askbob@taylorguitars.com.Si votre question porte surun point spécifique <strong>de</strong>réparation ou d’assistance,merci <strong>de</strong> prendre contactavec le distributeur <strong>Taylor</strong><strong>de</strong> votre pays.


11Un aspirateur entouré d’un cordon <strong>de</strong> sécurité,en exposition au beau milieu <strong>de</strong> l’espace<strong>Taylor</strong> : c’était à la fois une marqued’humour, et un hommage sincère àBob Zink. C’était le <strong>de</strong>rnier jour dusalon Winter NAMM, et les flots incessants<strong>de</strong> visiteurs passionnés commençaientà s’amenuiser. Bob Zink, vétéran<strong>Taylor</strong> et premier directeur <strong>de</strong>s achats<strong>de</strong> la société, avait déjà quitté les lieux.C’était là son <strong>de</strong>rnier salon NAMM,avant sa retraite au mois <strong>de</strong> mars ; maisà six heures du matin, avant <strong>de</strong> partir,il avait nettoyé la salle comme il l’avaitfait chaque jour du salon pendant <strong>de</strong>sannées.Malgré ses presque trente ansd’ancienneté chez <strong>Taylor</strong> (à uneépoque, Bob était à lui tout seul ledépartement corps et le départementlivraison), c’était l’une <strong>de</strong>s innombrablestâches que Bob Zink mettait un pointd’honneur à effectuer. Aux débuts <strong>de</strong> lasociété, lui et Bob <strong>Taylor</strong> construisaientpuis installaient les vitrines d’expositiondu stand <strong>Taylor</strong> au NAMM. Etaujourd’hui encore, à 69 ans et malgréla présence d’une équipe complèteentièrement consacrée à la transformation<strong>de</strong> l’espace d’exposition, Bob Zinkparticipait à l’installation et à l’entretien<strong>de</strong> la pièce. Il aurait pu rentrer chez luile samedi soir, puisqu’il n’avait aucunren<strong>de</strong>z-vous avec <strong>de</strong>s fournisseurs lelen<strong>de</strong>main. Mais comme dans la plupart<strong>de</strong> ses activités, Bob était engagé àfond.Une fois le travail terminé, il avaitcollé un mot sur l’aspirateur, disant :« Au revoir à tous. Quelle équipée ! »Lorsque le personnel <strong>Taylor</strong> est arrivéplus tard, la décision a été prise <strong>de</strong>laisser l’aspirateur à sa place dans lasalle toute la journée, en l’honneur <strong>de</strong>Bob. Des colonnes portant un cordon<strong>de</strong> sécurité ont ainsi été installéesautour <strong>de</strong> l’appareil, qui s’est retrouvéen exposition comme une guitare aussirare que précieuse. Certains visiteursse sont même fait prendre en photoavec lui ! C’était un coup <strong>de</strong> chapeau,mêlant respect et plaisanterie, à l’engagement<strong>de</strong> Bob envers la société.C’est à l’époque où <strong>Taylor</strong> étaitencore très loin d’avoir une i<strong>de</strong>n-Les achats et au-<strong>de</strong>làtité propre en tant que marque, où lasociété n’était qu’un atelier crasseux<strong>de</strong> luthiers dépenaillés luttant pourdévelopper leur art tout en maintenantl’affaire à flot, que Bob Zink a rejointl’équipe... Portant le nombre d’employésà six. C’était en 1984. Il avaitjusque là travaillé dans un magasinhybri<strong>de</strong> (enseignement <strong>de</strong> la musiqueet vente d’instruments) nommé « TheNew Expression », qu’il avait établi àSan Diego avec son ami Walt Richards,enseignant spécialisé dans le folk et lebluegrass.« On peut dire que Walt a changéma vie, nous raconte Bob Zink. Il étaitle lea<strong>de</strong>r d’un groupe <strong>de</strong> folk, qui seproduisait à l’église que fréquentait mafemme ; <strong>de</strong> mon côté, je jouais <strong>de</strong> laguitare <strong>de</strong>puis que j’avais découvert leKingston Trio. J’ai alors rejoint le groupe<strong>de</strong> Walt, et nous avons tout <strong>de</strong> suite eu<strong>de</strong>s atomes crochus. »Bob avait travaillé auprès d’un ingénieurcivil pendant quelques annéesaprès avoir obtenu son diplôme à l’université,alors que Richards enseignait lebanjo et la guitare dans un magasin <strong>de</strong>musique appelé Grayson Music. BobAprès presque trois décennies passéeschez <strong>Taylor</strong>, Bob Zink laisse <strong>de</strong>rrière luiun réseau <strong>de</strong> relations soli<strong>de</strong>s avec nosfournisseurs, mais aussi une réputation<strong>de</strong> passion et d’engagement inégalée.Par Jim Kirlindécida alors que sa passion était lamusique ; il s’était découvert un amourpour le banjo, et quitta donc son emploipour commencer à en fabriquer et à envendre chez Grayson Music.« J’ai mis une main sur mon cœur,j’ai tourné l’autre vers les cieux, et j’aidéclaré solennellement “Je suis luthier,je fabrique <strong>de</strong>s banjos !”, entonneBob en prenant une pose héroïque. Al’époque, Walt quittait Grayson Musicet voulait lancer son propre magasin.Il m’a <strong>de</strong>mandé <strong>de</strong> participer à l’aventure.»C’est ainsi qu’est né The NewExpression, en 1972. Bob y fabriquait<strong>de</strong>s reproductions <strong>de</strong>s banjos Vega dudébut du XXe siècle, réparait <strong>de</strong>s guitareset s’occupait <strong>de</strong> diverses autrestâches ; pendant ce temps, Richardset quelques collègues donnaient <strong>de</strong>sleçons portant sur toute une séried’instruments folk. Bob Zink passaainsi 10 ans dans ce magasin, tout enjouant dans plusieurs groupes, donc unorchestre à cor<strong>de</strong>s à l’ancienne nommé« The Sawyers ». Et en chemin, il rencontraun jeune fabricant <strong>de</strong> banjoset <strong>de</strong> guitares, appelé Bob <strong>Taylor</strong>, quiprenait <strong>de</strong>s cours <strong>de</strong> banjo à The NewExpression.« Tout le mon<strong>de</strong> connaissait toutle mon<strong>de</strong> dans l’univers <strong>de</strong> la lutherie,indique Bob Zink. Greg Deering[co-fondateur <strong>de</strong> Deering Banjos] etmoi étions <strong>de</strong>venus amis au début<strong>de</strong>s années 70. <strong>La</strong> boutique <strong>de</strong> Gregétait voisine <strong>de</strong> celle <strong>de</strong> Bob à LemonGrove. Et j’avais les clés <strong>de</strong> l’atelier <strong>de</strong>Greg, parce qu’il avait un tour que j’utilisaispour fabriquer mes banjos (je nepouvais pas m’en payer un). »Kurt Listug se rendait lui aussi souventà The New Expression dans lespremiers jours <strong>de</strong> <strong>Taylor</strong>, si bien que lemagasin finit par vendre <strong>de</strong>s guitares<strong>Taylor</strong>.Un beau jour, au cours d’un déjeunerréunissant les <strong>de</strong>ux Bob, alorsque Bob <strong>Taylor</strong> évoquait son affaire,Bob Zink déclara négligemment que si<strong>Taylor</strong> recherchait du mon<strong>de</strong>, il pourraitêtre intéressé. Peu <strong>de</strong> temps après,il recevait une offre en bonne et dueforme.« J’ai répondu : “D’accord, maisje ne peux pas abandonner mes partenairescomme ça”, se souvient BobZink. Je leur ai donc donné mon préavis<strong>de</strong> départ, <strong>de</strong> 6 mois. J’allais travaillerchez <strong>Taylor</strong> à quatre heures du matin,jusqu’à onze heures. Puis je me rendaisà l’autre boutique, et je travaillais<strong>de</strong> onze heures et <strong>de</strong>mie jusqu’à septheures... Je l’ai fait pendant les sixmois. »Même si la Californie du Sud estconnue pour son ciel bleu et son climatchaud et tempéré, l’atelier <strong>Taylor</strong> étaitsitué à Lemon Grove, dans le comtéEast County <strong>de</strong> San Diego, qui présenteun microclimat plus désertique...Ce qui explique que les conditions<strong>de</strong> travail aient été parfois moinsagréables.« Il y avait un mur tourné vers lesud, qui n’était pas isolé, se souvientBob Zink. Pendant l’hiver, il faisait sifroid que nous <strong>de</strong>vions utiliser <strong>de</strong>schauffages d’appoint, travailler en manteau,et porter <strong>de</strong>s gants coupés à la<strong>de</strong>rnière phalange. Et en été, s’il fallaitfaire un ponçage à l’eau, nous n’avionsmême pas besoin d’eau : il suffisait <strong>de</strong>se pencher, et la sueur coulait à flotssur le bois ! »Bob <strong>Taylor</strong> ne s’en souvient quetrop.« Cet atelier était chaud et difficile,se rappelle-t-il. Il nous a fallu apprendreà travailler à un rythme juste suffisantpour empêcher la sueur <strong>de</strong> couler àtrop grosses gouttes, parce qu’au-<strong>de</strong>là,c’était intenable. »Bob Zink a rejoint l’équipe un anaprès les luthiers <strong>La</strong>rry Breedlove etTim Luranc, qui travaillent encore tousles <strong>de</strong>ux chez <strong>Taylor</strong>. Il a eu la chance<strong>de</strong> pouvoir profiter <strong>de</strong> la fameuse« clause surf » que ses <strong>de</strong>ux prédécesseursavaient négociée, et qui leurpermettait d’adapter leurs horaires<strong>de</strong> travail pour aller surfer le matin, àcondition que le travail soit fait.« Nous étions à l’affût, raconte BobZink. Si les vagues étaient bonnes,nous étions à la plage avant que lesoleil ne soit levé, et nous ramionsdans les rouleaux lorsque ses premiersrayons apparaissaient à l’horizon. »En ces jours héroïques, <strong>La</strong>rryBreedlove était le départementmanches, Bob Zink était le départementcorps, un autre employé nomméSteve Baldwin (qui lui aussi travailletoujours chez <strong>Taylor</strong>) était le départementfinition, et Tim Luranc étaitle département assemblage final.L’époque était difficile, non seulementparce que la jeune société apprenaitencore à construire puis vendre <strong>de</strong>sinstruments, mais aussi parce que lesannées 80 avaient amené une nouvelleère, celle <strong>de</strong>s synthétiseurs new waveet du glam metal, centré sur la guitareélectrique. Le secteur tout entier <strong>de</strong> laguitare acoustique mangeait son painnoir. Grâce à sa petite taille, <strong>Taylor</strong>est parvenu à traverser la tempête, ens’adaptant : d’une part en développantla Grand Concert en 1984, dont lecorps aux dimensions réduites a permis<strong>de</strong> séduire une nouvelle génération <strong>de</strong>guitaristes fingerstyle, friands d’expérimentation,mais aussi en s’ouvrant à<strong>de</strong>s éléments adaptés aux guitaristes<strong>de</strong> l’époque mo<strong>de</strong>rne, comme lespans coupés et l’utilisation d’une électroniqueembarquée ou <strong>de</strong> couleursadaptées à la scène, qui ajoutaient unetouche <strong>de</strong> rock’n’roll en cette ère MTV.En 1987, <strong>Taylor</strong> avait commencéà grandir ; l’atelier fabriquait cinqguitares par jour. Cette année-là, lasociété déménagea, pour occuperune installation plus importante près<strong>de</strong> Santee, en Californie ; et en 1989,alors que la production augmentaitrégulièrement (neuf guitares par jour ;35 à 40 employés), Bob <strong>Taylor</strong> décida<strong>de</strong> prendre ses premières véritablesvacances après 15 ans <strong>de</strong> dur labeur.Pendant son absence, Kurt distribuaaux employés un questionnaire leur<strong>de</strong>mandant, entre autres choses, cequ’ils s’imaginaient faire chez <strong>Taylor</strong>cinq ans plus tard.« J’achetais déjà du papier <strong>de</strong> verrepour Bob, nous explique Bob Zink, j’aidonc écrit que je me voyais peut-êtreacheter diverses choses. C’était unvendredi. Le lundi suivant, j’étais ledirecteur <strong>de</strong>s achats. Je n’avais aucunevéritable expérience dans le domaine<strong>de</strong>s achats, mais Kurt m’a dit qu’il préféraitavoir à ce poste quelqu’un quisoit familiarisé avec toutes les pièces,plutôt que d’engager quelqu’un qui neles connaissait pas. »A l’époque, le processus d’achatchez <strong>Taylor</strong> était aussi simple quedirect.« Nous faisions nos achats auprès<strong>de</strong>s mêmes fournisseurs que ceuxauxquels vous auriez fait appel pourvos propres productions, explique Bob<strong>Taylor</strong>. Nous travaillions avec <strong>de</strong>s genscomme Stewart-MacDonald ou AlliedLutherie. Nous achetions du bois débitéchez <strong>de</strong>s marchands <strong>de</strong> bois. »Il y avait également d’autres petitsfournisseurs, qui tout comme <strong>Taylor</strong>s’efforçaient <strong>de</strong> s’implanter dans le secteur.Ainsi, Pacific Rim Tonewoods, quiest aujourd’hui un grand nom fournissant<strong>de</strong> l’épicéa à <strong>de</strong>s sociétés comme<strong>Taylor</strong>, Martin, Gibson ou Fen<strong>de</strong>r, adémarré en tant qu’entreprise individuelle,tenue à bout <strong>de</strong> bras par unancien employé <strong>de</strong> l’agence <strong>de</strong>s parcsd’État, Steve McMinn.« Nous avons acheté du bois àSteve la première fois qu’il est venuà Santee, lorsqu’il est arrivé avec <strong>de</strong>l’épicéa dans le coffre <strong>de</strong> sa voiture.Il nous a dit : “Si je coupe <strong>de</strong> l’épicéacomme ça, vous en achèteriez ?” » Bob<strong>Taylor</strong> s’en souvient parfaitement : « Ilavait une petite scie à ruban. Il coupait<strong>de</strong>s arbres d’exploitations secondairesà la tronçonneuse, et en sortait <strong>de</strong> quoifaire cent tables d’harmonie. »De même, notre fournisseuractuel <strong>de</strong> palissandre, Gemwood, estdésormais une entreprise familiale<strong>de</strong> secon<strong>de</strong> génération comptant80 employés ; mais lorsque <strong>Taylor</strong> acommencé à acheter du bois à son fondateur,M. Gopalakrishnan (via un intermédiaire),celui-ci était seul, coupait lebois lui-même et son unique client était<strong>Taylor</strong>.A la fin <strong>de</strong>s années 80, avantl’explosion d’Internet, le téléphone étaitun outil commercial indispensable pourréaliser <strong>de</strong>s achats ; c’est l’une <strong>de</strong>sraisons pour lesquelles Bob <strong>Taylor</strong> aaccueilli avec joie l’idée <strong>de</strong> transférerses activités d’achat à Bob Zink.« Je n’ai jamais été du genre à aimerappeler les gens au téléphone, expliqueBob <strong>Taylor</strong>. Mais Bob, lui, ça ne ledérangeait pas du tout. Et au fil <strong>de</strong>son travail, il a développé <strong>de</strong>s relationsfortes avec nos très petits fournisseurs.Au fur et à mesure <strong>de</strong> la croissance <strong>de</strong>notre activité et <strong>de</strong> notre entreprise,ces relations se sont développées ellesaussi. »Débuts à HollywoodComme <strong>de</strong> nombreux collaborateurs<strong>Taylor</strong> peuvent en témoigner, l’un <strong>de</strong>sgrands plaisirs <strong>de</strong> connaître Bob Zinkest <strong>de</strong> pouvoir écouter ses anecdoteshautes en couleur, à propos <strong>de</strong> sonenfance en Californie du Sud. L’un <strong>de</strong>ses grands classiques évoque la foisoù il a « dédaigné » Elvis... Le père<strong>de</strong> Bob, Russ, était acteur <strong>de</strong> genreà Hollywood (son nom <strong>de</strong> scène étaitRuss Conway ; vous trouverez sa filmographiecomplète sur IMDb.com !), eten 1955, il avait obtenu le rôle du shérifEd Galt dans le premier film d’ElvisPresley, Love Me Ten<strong>de</strong>r. Le tournageavait lieu non loin <strong>de</strong> la maison <strong>de</strong>sZink, et à l’occasion d’une pause, Russinvita le jeune Elvis (qui n’avait quevingt ans) chez lui, pour le déjeuner.Bob avait alors dix ans ; sa grand-mère,très croyante, vivait également dans lamaison et représentait une influenceimportante dans sa vie. Elle n’approuvaitpas du tout les manières rock’n’rollprovocantes d’Elvis, déclarant <strong>de</strong> façoninflexible qu’il jouait « la musique dudiable », et indiqua clairement qu’elleétait contre sa venue. En conséquence,Bob garda ses distances avec Presleypendant tout le repas.« J’aimais ma grand-mère plus queje n’aimais Elvis, dit-il avec un sourirenarquois. Et à l’époque, il n’était pasencore le King. Donc j’ai été glacialavec lui. »Si l’idée <strong>de</strong> grandir à proximité <strong>de</strong> l’industriecinématographique d’Hollywoodpeut sembler fascinante pour un enfant,Bob déclare que dans l’ensemble, ils’agissait d’une vie plutôt normale. Lepère <strong>de</strong> Bob et son collègue acteurLloyd Bridges étaient bon amis ; ilsavaient en effet passé ensemble leurmaîtrise en arts <strong>de</strong> la scène à l’UniversitéUCLA. Les camara<strong>de</strong>s <strong>de</strong> jeudu jeune Bob comprenaient donc <strong>de</strong>snoms tels que les frères Bridges : Beauet Jeff. Bob était également ami avecNancy Sinatra et Frank Sinatra Jr. (« J’aiencore une cicatrice là où Nancy m’adonné un coup <strong>de</strong> pied au tibia, s’exclame-t-il,même si à l’époque elle neportait pas encore ses gran<strong>de</strong>s bottes...Celles <strong>de</strong> la chanson These Boots AreMa<strong>de</strong> for Walkin’ ! »).« Mes amis habitaient dans <strong>de</strong>smanoirs à Westwood ; pendant cetemps, ma famille habitait dans unemaison <strong>de</strong> trois pièces, à Beverly GlenCanyon, se souvenait Bob Zink dansle profil qui lui était consacré en 1998dans Wood&Steel. J’allais manger chezmes amis et jouer dans leurs palais,avec <strong>de</strong>s stars <strong>de</strong> cinéma partout. Maismes amis, eux, préféraient venir cheznous, parce que nous habitions dansune zone “montagneuse”, et que monpère pouvait nous emmener en randonnée.»Bob déclare qu’il n’a jamais pensésérieusement à <strong>de</strong>venir un acteur,même s’il a passé étant enfant uneaudition pour un rôle dans le filmd’Alfred Hitchcock, L’homme qui ensavait trop.« Je me souviens d’avoir répété etrépété à la maison, mais tout ce queje voulais faire, c’était sortir pour allerjouer aux cowboys et aux indiens,déclare-t-il. J’ai failli avoir le rôle, mais ilest apparu ensuite que le personnageserait trop présent dans le film. Ils ontdonc trouvé <strong>de</strong>s jumeaux, pour les fairetravailler chacun sur une moitié du rôle.C’est la fois où je suis passé le plusprès d’un rôle. Après, je n’ai plus étéintéressé. J’ai accompagné mon pèresur quelques plateaux, et j’ai découvertqu’il s’agissait d’attendre, puis d’attendreencore, puis <strong>de</strong> faire vos <strong>de</strong>uxminutes <strong>de</strong> tournage, puis d’attendre ànouveau, encore et encore... A part rencontrerles stars, il n’y avait pas grandchosed’intéressant, et les stars étaienten fait <strong>de</strong>s gens normaux. »<strong>La</strong> famille Zink déménagea par lasuite à Malibu, alors que Bob obtenait<strong>de</strong> plus en plus <strong>de</strong> rôles dans diversfilms (dont Notre homme Flint, <strong>La</strong>guerre <strong>de</strong>s mon<strong>de</strong>s et Un homme <strong>de</strong>fer) et <strong>de</strong> nombreuses séries télévisées(dont The Lone Ranger, Sea Huntet Les Frères Hardy <strong>de</strong> Disney, danslaquelle il jouait le père <strong>de</strong>s héros,Fenton Hardy). En habitant à Malibu,Bob est tombé amoureux <strong>de</strong> l’océan.Lui et ses amis allaient souvent surferà Malibu Pier et Point Dume, et il amême travaillé en tant que surveillant<strong>de</strong> baigna<strong>de</strong> à Zuma Beach pendantneuf ans. Il se souvient avoir été auxpremières loges pour observer la façondont la musique <strong>de</strong>s Beach Boys alancé une révolution du surf, alors queles planches se multipliaient au large<strong>de</strong>s plages.Mais au niveau musical, c’est le folk,plus que le rock’n’roll, qui attirait BobZink lors <strong>de</strong> son adolescence. C’est àl’écoute d’un album du Kingston Trioque sa passion pour la musique s’estenflammée, et il s’était mis à la guitaredès le lycée, apprenant <strong>de</strong>s morceauxdu Trio et d’autres artistes commePeter, Paul and Mary ou the Limeliters.En 1961, Bob s’inscrivit à l’Universitéd’État <strong>de</strong> San Diego, et découvritavec joie que la faculté était le théâtre<strong>de</strong> certains <strong>de</strong>s meilleurs festivals folkdu pays.« On pouvait voir tous les vraisfolkeux, on pouvait les rencontrer etbien sûr écouter leurs chansons », serappelle-t-il.Malheureusement, lors <strong>de</strong> sa premièreannée à l’université, une blessureà la tête a non seulement interrompuses étu<strong>de</strong>s, mais véritablement mis savie en danger : une commotion cérébralesubie lors d’un match <strong>de</strong> beachvolley, suivie d’une <strong>de</strong>uxième commotion<strong>de</strong>ux semaines plus tard, au mêmepoint.« J’ai eu <strong>de</strong>s migraines sans arrêt,et à l’époque il n’y avait pas d’IRM. J’aidonc passé 2 ou 3 semaines commeça, alors que tout le mon<strong>de</strong> me disaitque c’étaient mes nerfs, puisque jevenais <strong>de</strong> commencer l’université, serappelle Bob. Finalement, on m’a faitune angiographie. Et il est apparu quej’avais un énorme caillot <strong>de</strong> sang dansle cerveau. Il a fallu scier une partie <strong>de</strong>mon crâne, et la pression a littéralementfait sauter le centre <strong>de</strong> la parole <strong>de</strong>mon cerveau jusqu’au mur opposé. »L’opération le laissa paralysé <strong>de</strong> lamoitié du corps, et incapable <strong>de</strong> parler.« Je n’ai rien pu faire pendant sixmois, dit-il. J’ai dû complètement réapprendreà marcher, à parler, à lire et àécrire à l’âge <strong>de</strong> 18 ans. Puis j’ai eu<strong>de</strong>s complications, et j’ai subi 13 craniotomiesen l’espace <strong>de</strong> <strong>de</strong>ux ans. Denos jours, si vous avez un caillot, vouspassez par une opération <strong>de</strong> routine etc’est terminé... »Puisqu’une partie <strong>de</strong> son cerveauavait littéralement disparu, Bob a étécontraint <strong>de</strong> transférer certaines activitésà son autre hémisphère. Il n’ajamais retrouvé les sensations <strong>de</strong> sonvisage, le bout <strong>de</strong> ses doigts est généralementinsensible et il souffre toujoursd’aphasie.Suite page suivante


17 août 2010 JOURNAL OFFICIEL DE LA RÉPUBLIQUE FRANÇAISE Texte 14 sur 80. .


26 www.taylorguitars.com27mettant la construction <strong>de</strong> skate parkspublics dans <strong>de</strong>s zones défavorisées,d’un bout à l’autre <strong>de</strong>s États-Unis.L’évènement a commencé par uneréception VIP, comprenant une expositiond’équipements signés par diversathlètes et célébrités. L’acteur JasonLee, ex-skateboar<strong>de</strong>r professionnel,s’est exprimé en compagnie <strong>de</strong> l’acteurréalisateurJon Favreau, pour évoquerle soutien qu’ils apportent à la fondation.Parmi les participants, on pouvait compterla star du snowboard et du skateboardShaun White, l’ancien championUFC Chuck Lid<strong>de</strong>ll, les musiciensLenny Kravitz et Robert Trujillo (bassiste<strong>de</strong> Metallica), les acteurs DavidSpa<strong>de</strong> et Michael Rapaport, ainsique les anciens grands <strong>de</strong> la NBA BillWalton et A.C. Green.Quatre <strong>de</strong>s guitares <strong>Taylor</strong> mises auxenchères étaient <strong>de</strong>s modèles 214ce ;chaque instrument était orné <strong>de</strong> la décorationd’une planche <strong>de</strong> Tony Hawk, avecun <strong>de</strong>sign repensé pour la table <strong>de</strong> laguitare puis imprimé via un processusd’imagerie numérique à plat. <strong>La</strong> sériecomportait une cinquième guitare custom,une GS Mini dotée d’un fond etd’éclisses en palissandre laminé, qui seprêtent à merveille aux teintes caramel,noir et or <strong>de</strong> la fameuse décoration« Crown » <strong>de</strong> la planche <strong>de</strong> Tony Hawk.<strong>La</strong> vente aux enchères comptait un autrelot <strong>Taylor</strong> : un duo <strong>de</strong> guitares KatyPerry personnalisées <strong>de</strong> façon unique,et signées ; ces instruments avaient étéréalisés pour le concert-documentaire<strong>de</strong> Katy Perry, Part of Me. Ensemble,ces <strong>Taylor</strong>s spéciales Tony Hawk etKaty Perry ont permis <strong>de</strong> réunir presque25.000 $ au profit <strong>de</strong> la fondation. Aufinal, l’évènement aura rassemblé prèsd’un million <strong>de</strong> dollars, dont 27.000 $sont d’ores et déjà réservés pour laconstruction d’un skate park à LosAngeles, dans la communauté <strong>de</strong> SanPedro.D’autres guitares spéciales sontnées à l’occasion d’un autre partenariat,cette fois avec nos amis du CopperMountain Resort à Summit County,Colorado, qui ont fait appel à nous pourfournir <strong>de</strong>s guitares aux vainqueurs <strong>de</strong>la compétition <strong>de</strong> ski et <strong>de</strong> snowboardSprint U.S. Grand Prix. L’évènement s’estdéroulé à Copper Mountain, les 9 et 10janvier, et a attiré certains <strong>de</strong>s meilleursspécialistes mondiaux du ski comme dusnowboard.Compte tenu du calibre <strong>de</strong> l’évènement,nous avons tenu à créer quelquechose d’unique pour rendre hommageaux gagnants ; nous avons donc forméun concept graphique spécialementadapté à l’occasion, imprimé sur troisGS Mini. Les guitares remises auxvainqueurs <strong>de</strong>s trois premières placesétaient ainsi ornées d’un numéro (1en or, 2 en argent et 3 en bronze, res-pectivement), avec d’autres élémentsgraphiques personnalisés et différentslogos soulignant le partenariat mis enplace dans le cadre <strong>de</strong> l’évènement. Leschampions <strong>de</strong> cette année disposentainsi d’un trophée qui ne passera pasinaperçu, mais également d’une guitare<strong>de</strong> voyage qui les accompagnera oùqu’ils aillent cette saison !Après la cérémonie <strong>de</strong> remise <strong>de</strong>sprix, <strong>de</strong> nombreux compétiteurs ontindiqué sur Instagram et Twitter combienils avaient été impressionnés par lesguitares ; parmi eux, Mike Riddle, legagnant <strong>de</strong> l’épreuve <strong>de</strong> freeskiing,s’est exclamé qu’il s’agissait là « peutêtredu trophée le plus cool qu’il aitjamais reçu. »Bonnes vibrationsLes fans <strong>de</strong> la chanteuse-compositrice<strong>de</strong> folk contemporain CarrieNewcomer (914ce, 814ce, 512, Baby<strong>Taylor</strong>) savent que celle-ci est uneartiste sans cesse en quête <strong>de</strong> vérité.Au cœur <strong>de</strong> l’œuvre <strong>de</strong> Carrie, saluée<strong>de</strong> façon unanime par la critique, setrouve une voix artistique sophistiquée,qui explore <strong>de</strong> façon profon<strong>de</strong> l’idée <strong>de</strong>recherche d’une signification spirituelledans la vie <strong>de</strong> tous les jours. Son récentalbum-rétrospective, Kindred Spirits :A Collection, présente un instantanéfascinant <strong>de</strong> ces explorations musicalesavec <strong>de</strong>s extraits <strong>de</strong> ses 12 opus publiéspar Roun<strong>de</strong>r Records, et agrémente lacompilation <strong>de</strong> <strong>de</strong>ux nouvelles chansons,<strong>de</strong> <strong>de</strong>ux morceaux encore jamais publiéset <strong>de</strong> <strong>de</strong>ux titres live.« The Speed of Soul », l’une <strong>de</strong> cesnouvelles chansons et premier titre <strong>de</strong>l’album, établit un fil d’Ariane thématiquepour l’ensemble <strong>de</strong> la collection, alorsque Carrie Newcomer s’engage dans<strong>de</strong>s réflexions sur ce sujet essentiel :quelle est la place <strong>de</strong> notre âme dansle mon<strong>de</strong> actuel, alors que les multiplessources <strong>de</strong> distraction et la distorsion dutemps qu’impliquent les technologies <strong>de</strong>la communication tirent notre attention<strong>de</strong> toutes parts ? Ce morceau, commeune bonne part <strong>de</strong> l’œuvre <strong>de</strong> Carrie,affiche un rythme mûrement réfléchi,une atmosphère doucement distillée,traversés par la voix riche et veloutée <strong>de</strong>la chanteuse.Les chansons folk <strong>de</strong> CarrieNewcomer, centrées sur la spiritualité,ren<strong>de</strong>nt hommage à l’héritage <strong>de</strong>narration <strong>de</strong> ce style, évoquant <strong>de</strong>sthèmes universels comme les épreuves,l’espoir, les regrets et l’amour <strong>de</strong> par lesexpériences <strong>de</strong> ses personnages. Sesmorceaux finement calibrés font résonnerune profon<strong>de</strong> sensibilité d’auteur,et il n’est donc aucunement surprenantqu’elle organise <strong>de</strong>s ateliers <strong>de</strong> compositionet d’écriture créative, pour uneécriture attentive, qui permet « d’explorerles gran<strong>de</strong>s idées par la puissance <strong>de</strong>spetits détails et <strong>de</strong>s histoires personnelles», comme l’expliquent très bienles documents <strong>de</strong> présentation <strong>de</strong> sesateliers.Sur son site web, Carrie Newcomernous en dit plus à propos du processus<strong>de</strong> composition, dans une note concernantle morceau « Geo<strong>de</strong>s », figurant luiaussi sur Kindred Spirits. « Bien souvent,mes chansons ont pour origine un essaiou un poème, que j’ai écrit à propos d’unsujet donné, explique-t-elle. On pourraitdire que l’essai ou le poème tournentautour d’une idée, et qu’ensuite, la chansoncon<strong>de</strong>nse et affûte cette pensée. »Ce même processus <strong>de</strong> distillationimprègne ses arrangements musicaux,en leur conférant une clarté et uneimpression d’espace qui invitent l’auditeurà s’y plonger. A partir <strong>de</strong> là, sesmélodies et ses paroles révèlent un puits<strong>de</strong> signification.Parmi ses amis du mon<strong>de</strong> musicalqui lui prêtent main-forte sur la compilation,on peut compter les douces voixd’Alison Krauss, <strong>de</strong> Mary ChapinCarpenter et <strong>de</strong> Krista Detor. Deuxautres titres sont le fruit <strong>de</strong> la collaborationmusicale entre Carrie Newcomer etles maîtres du sarod classique indien,Amjad Ali Khan et Ayaan et AmaanAli Khan. <strong>La</strong> musique puise son inspirationdans les expériences <strong>de</strong> CarrieNewcomer en In<strong>de</strong>, en 2009 et en2011, alors qu’elle jouait le rôle d’ambassadriceculturelle pour l’ambassa<strong>de</strong>américaine. Ces <strong>de</strong>ux morceaux, intitulés« I Believe » et « Breathe In BreatheOut », marient ainsi <strong>de</strong>s éléments du folkocci<strong>de</strong>ntal et <strong>de</strong>s aspects <strong>de</strong> la musiqueclassique indienne, pour célébrer l’universalité<strong>de</strong>s expériences humaines quitranscen<strong>de</strong>nt les différences culturelles(notons également qu’un album completné <strong>de</strong> cette collaboration, Everything isEverywhere, a été publié au profit <strong>de</strong> laInterfaith Hunger Initiative).Au final, le simple fait <strong>de</strong> nous asseoirpour profiter <strong>de</strong>s chansons présentéessur Kindred Spirits nous rappelle <strong>de</strong>façon éloquente qu’au lieu d’être emportésdans les courants tumultueux <strong>de</strong>notre mon<strong>de</strong> en accélération constante,nous pouvons choisir <strong>de</strong> ralentir et d’êtreplus « présents », <strong>de</strong> nous ouvrir à lamusique <strong>de</strong> Carrie Newcomer et d’êtreplus conscients <strong>de</strong> chaque moment quicompose notre vie quotidienne, afin <strong>de</strong>nouer <strong>de</strong>s liens plus significatifs avec lemon<strong>de</strong> qui nous entoure.www.carrienewcomer.comHaut volLe guitariste britannique <strong>de</strong> studioet <strong>de</strong> tournée Neil Jones (414ce) joueactuellement avec la star <strong>de</strong> la popDe haut en bas : Neil Jones (à g.) avec Kim Wil<strong>de</strong> (au centre) ; CarrieNewcomer avec sa 914ce (photo par Jim McGuire)Nicole Scherzinger, mais il a aussirécemment contribué à fixer un recordmondial : celui du concert donné à laplus haute altitu<strong>de</strong>, en compagnie <strong>de</strong> lastar <strong>de</strong>s années 80, Kim Wil<strong>de</strong>. Leurprestation acoustique s’est dérouléedans un Boeing 767, à 13.000 mètresd’altitu<strong>de</strong>, dans le cadre d’un partenariatà but caritatif entre British Airways etl’organisation britannique Comic Relief,qui rassemble la fine fleur <strong>de</strong>s comiqueset <strong>de</strong>s artistes du Royaume-Uni afin<strong>de</strong> récolter <strong>de</strong>s fonds pour les enfants,en Afrique et en Gran<strong>de</strong>-Bretagne.Bananarama et Tony Hadley <strong>de</strong>Spandau Ballet (eux aussi grandsnoms <strong>de</strong>s années 80) figuraient égalementau menu <strong>de</strong> ce vol très spécial.Retour aux sourcesAndy Powers revient sur les origines <strong>de</strong> sa passionpour la lutherie, et sur l’essence <strong>de</strong>s sons musicaux.Note <strong>de</strong> la rédaction : c’est avec un grand plaisir que nous vous présentons cette nouvelle chronique, assurée par le luthier<strong>Taylor</strong> Andy Powers. Dans chaque numéro, il vous fera partager différentes idées ayant servi d’inspiration aux <strong>de</strong>rnières créations<strong>Taylor</strong>.L’essence <strong>de</strong> l’artLes commencements m’ont toujourssemblé compliqués. Le concept<strong>de</strong> point <strong>de</strong> départ englobeen effet plus qu’un lieu physique, quela naissance d’une idée ou que lepremier accord d’une chanson. D’unecertaine façon, chaque commencementmarque la naissance d’un cycle vital.Ainsi, le premier mot, la première note,le premier coup <strong>de</strong> pinceau ou le premiermouvement <strong>de</strong> la scie impliquenttous un certain engagement : ils sontla fondation <strong>de</strong> tout ce qui suivra, etmarquent un point <strong>de</strong> repère dans letemps et l’espace.Quant au périple créatif dont ilsmarquent l’avènement, il suit rarementla voie <strong>de</strong> la ligne droite. En général, ilaura plutôt tendance à serpenter dans<strong>de</strong>s terres inconnues, modifiant sa trajectoireau fil <strong>de</strong>s obstacles imprévus,qui bloquent les progrès comme <strong>de</strong>sbranches touffues peuvent bloquerl’avancée d’un marcheur dans les bois.Lorsque la route est ainsi barrée, jegrimpe mentalement jusqu’au sommet<strong>de</strong> la colline la plus proche, pour merepérer et retrouver mon point <strong>de</strong>repère fixe, celui du commencement. Jepeux alors me faire une idée <strong>de</strong> la meilleureroute à suivre.Pour un fabricant d’instruments, ilpourrait sembler que le commencementsoit facile à i<strong>de</strong>ntifier : le premier pasdans le découpage du bois, ou peutêtrela première ligne d’une esquisse...Mais pour moi, il faut remonter plusloin encore pour arriver au point <strong>de</strong>départ, celui qui apporte la réponse àla question fondamentale : « Pourquoi,en premier lieu, veux-je fabriquer uninstrument ? » <strong>La</strong> réponse à laquelle jesuis arrivé est on ne peut plus simple :<strong>de</strong> manière à pouvoir jouer <strong>de</strong> la bonnemusique, et à écouter les autres enfaire <strong>de</strong> même.Mais ma vie <strong>de</strong> luthier n’a pas commencépar cette révélation. D’autresmotivations étaient en jeu. Lorsquej’étais plus jeune, le simple plaisir <strong>de</strong>façonner un objet à partir <strong>de</strong> bois étaitsuffisant. En effet, alors que j’étaispetit garçon, j’adorais couper, travailleret coller le bois. Je prenais unplaisir immense à effectuer même <strong>de</strong>stâches secondaires, comme aiguiserles outils ; encore aujourd’hui, j’adoreaiguiser mes outils, et j’ai généralementune zone dépourvue <strong>de</strong> poils sur lebras gauche, là où je teste le fil d’unelame... Enfant, j’adorais aussi prendre<strong>de</strong>s guitares dans mes bras, et lesjouer. Leurs formes, tout comme la sensation<strong>de</strong>s cor<strong>de</strong>s sous mes doigts, mefascinaient. Et le jour où j’ai mis la mainsur une pièce <strong>de</strong> bois suffisammentgran<strong>de</strong> pour en faire une guitare, cetteétincelle a mis le feu aux poudres. <strong>La</strong>possibilité <strong>de</strong> mêler mes <strong>de</strong>ux passionsa constitué une expérience marquante...A tel point que le fait que cette premièreguitare ait été un échec completn’a eu aucune importance ! Le plaisir<strong>de</strong> la construction elle-même était unerécompense suffisante (le fait que laguitare ait explosé <strong>de</strong> façon spectaculaireen projetant <strong>de</strong>s débris danstous les sens lorsque j’ai essayé <strong>de</strong>l’accor<strong>de</strong>r a également représenté uneexpérience intéressante pour le petitgarçon que j’étais...). Bref, dans moncas, c’est d’abord la curiosité qui m’apoussé à fabriquer <strong>de</strong>s guitares... Maisc’est rapi<strong>de</strong>ment <strong>de</strong>venu une habitu<strong>de</strong>,que je n’ai jamais abandonnée.Après avoir créé suffisamment <strong>de</strong>guitares pour me familiariser avec leprocessus (et faire en sorte qu’ellen’explosent plus), j’ai lentement commencéà développer mes efforts, afin<strong>de</strong> bâtir une fondation plus soli<strong>de</strong>que le simple plaisir d’accumuler <strong>de</strong>scopeaux sur mon établi. Les montagnes<strong>de</strong> sciure que j’avais accumulées commençaienten effet à bloquer la voie<strong>de</strong> mes progrès... J’ai donc grimpé surma colline intérieure, et en essayant <strong>de</strong>regar<strong>de</strong>r aussi loin que je le pouvaisdans le passé, j’ai vu une montagneconceptuelle à l’horizon. Ces introspectionsm’ont mené à la conclusion quej’aimais la musique, et qu’afin <strong>de</strong> créer<strong>de</strong>s sons musicaux, <strong>de</strong>s instrumentsétaient nécessaires. Ce n’était pas làune illumination ou une révélation sou-daine, mais plus une sorte d’expansion,une lente naissance, comme si le soleilse levait sur une nouvelle aube personnelle.Un instrument qui produit un sonmusical ; c’est le commencement, etl’objectif final. J’ai petit à petit formémon opinion <strong>de</strong> ce qu’était un son« musical », d’après mes propres observations.Bien plus tard, j’ai été soufflépar la clarté et la précision d’unedéfinition offerte par un scientifique,Hermann von Helmholtz. Il y a plus <strong>de</strong>cent ans, il a en effet souligné qu’à unniveau fondamental, un son musicalest un son ordonné. Le mon<strong>de</strong> naturelgénère <strong>de</strong>ux types d’on<strong>de</strong>s sonores :certaines sont chaotiques, d’autressont ordonnées. Et il se trouve que nosoreilles sont spécifiquement équipéespour interpréter les on<strong>de</strong>s sonoresordonnées et répétitives comme étantmusicales. Les sons dépourvus <strong>de</strong>forme spécifique ou <strong>de</strong> régularité sonteux considérés comme du bruit.Certes, certains musiciens vontimmédiatement se porter à la défense<strong>de</strong>s sons complexes qu’ils créent, etavancer que la frontière est loin d’êtreprécise. Mais en réalité, même cesmusiciens, qui expérimentent avec <strong>de</strong>ssons qui paraissent initialement n’êtreque du bruit, apportent un ordre à <strong>de</strong>sformes complexes, et y découvrentrégularité et constance. Les musicienspeuvent ainsi former leur esprit et leursoreilles, afin d’entendre un certain ordredans <strong>de</strong>s formes compliquées. Lorsque<strong>de</strong>s auditeurs non avertis écoutent parexemple un morceau <strong>de</strong> jazz abstrait,nombreux sont ceux qui le dédaigneront,et n’y verront que du bruit ; c’estparce qu’ils n’ont pas reconnu, ouappris à reconnaître, l’architecture <strong>de</strong>l’œuvre. De même, la première fois quej’ai entendu <strong>de</strong> la musique classiqueindienne, elle m’a semblé complètementarythmique, car je ne savais nicomment compter les temps ni où lesplacer... Mais même dans le cadre <strong>de</strong>ces formes musicales complexes, auniveau essentiel, le son musical estordonné. Et avec à l’esprit cette i<strong>de</strong>ntitédu son musical, le but du luthier estalors <strong>de</strong> créer un instrument qui offreun son ordonné et régulier, afin <strong>de</strong> produire<strong>de</strong> la musique.Et c’est là un axiome qui a guidéle développement <strong>de</strong> notre nouvelleguitare, la Grand Orchestra. Bien <strong>de</strong>sguitares au corps volumineux voient eneffet <strong>de</strong> nombreux sons incontrôlés seformer lorsqu’elles vibrent, en plus <strong>de</strong>snotes jouées. Cela contribue à créerun océan sonique houleux, propiceaux tempêtes, dans lequel certainesnotes sont portées par <strong>de</strong>s eaux turbulentes,alors que d’autres se heurtentà <strong>de</strong>s vibrations contradictoires et sont« avalées » par l’environnement. Etc’est là qu’intervient la conception <strong>de</strong>la Grand Orchestra, qui fait que sesnotes chantent haut et fort, avec homogénéité!Lorsque je suis perché sur monposte <strong>de</strong> vigie philosophique, avectoujours en vue ma passion pour labonne musique, toute la complexitéinhérente à la création d’une guitareme paraît moins intimidante. Décisions<strong>de</strong> conceptions, choix <strong>de</strong> matériauxet même métho<strong>de</strong>s <strong>de</strong> travail : il<strong>de</strong>vient possible <strong>de</strong> répondre à toutesces questions <strong>de</strong> manière à ce quel’essence <strong>de</strong> la guitare s’épanouisse etse bonifie. Les considérations commela forme <strong>de</strong> l’instrument, la présenceou non d’un pan coupé, peuvent êtrerésolues en déterminant quels choixconduiront à la meilleure musicalité.J’ai d’ailleurs découvert que cetterecherche <strong>de</strong> la musique <strong>de</strong> qualitéjouait son rôle <strong>de</strong> phare bien au-<strong>de</strong>là<strong>de</strong>s décisions structurelles. En effet, siune guitare est suffisamment évocatriced’un point <strong>de</strong> vue esthétique, les émotions,les associations que le guitaristeretire <strong>de</strong> l’instrument peuvent avoir uneffet perceptible sur la musique qu’ilcrée. Des considérations apparemmentmineures, comme la forme d’une incrustationou un détail <strong>de</strong>s filets, peuventainsi contribuer à la musicalité. Et iln’est sans doute pas exagéré <strong>de</strong> direqu’une guitare splendi<strong>de</strong> peut contribuerà générer une prestation sonoreelle aussi plus belle, en poussant leguitariste à découvrir <strong>de</strong>s qualités quiseraient peut-être restées invisiblesavec un autre instrument.Au niveau fondamental, ce que jecherche personnellement à obtenirpar mes efforts (et c’est notre objectifà tous, chez <strong>Taylor</strong>), c’est donc <strong>de</strong> latrès bonne musique ! Nous atteignonsla ligne d’arrivée en nous basantsur ce <strong>de</strong>ssein, qui gui<strong>de</strong> tous nosefforts, jusqu’à arriver à la créationd’un instrument qui offre une voixexpressive, au service <strong>de</strong> la musique<strong>de</strong>s guitaristes. Et en tant que luthieret guitariste moi-même, je m’estimeparticulièrement heureux <strong>de</strong> pouvoirparticiper à cette aventure créative jouraprès jour. Je prends toujours autant<strong>de</strong> plaisir à aiguiser mes outils, et à voirles copeaux et la sciure s’accumulersous mon établi, je suis toujours aussifasciné par la forme d’une belle guitare,et par la sensation <strong>de</strong>s cor<strong>de</strong>s neuvessous mes doigts. Mais maintenant,tous ces éléments, aussi satisfaisantssoient-ils, ne sont que la cerise sur legâteau, car nous avons avant tout lachance <strong>de</strong> pouvoir ai<strong>de</strong>r à la création<strong>de</strong> belle musique. Et c’est bien là laraison pour laquelle nous aimons notremétier !


Suivi <strong>de</strong>s progrèsau CamerounAméliorer les ren<strong>de</strong>ments, minimiser les pertes etles déchets, fournir <strong>de</strong> meilleurs outils et offrir <strong>de</strong>sformations aux employés : nos efforts commencent àfaire la différence.Par Chalise ZolezziNDLR : fin 2011, <strong>Taylor</strong>, en compagnie <strong>de</strong> son partenaire Madinter Tra<strong>de</strong>, a pris le contrôle <strong>de</strong> Crelicam, une scieried’ébène située au Cameroun. Depuis lors, nous travaillons avec Madinter afin d’améliorer les processus <strong>de</strong> récolte et <strong>de</strong>traitement <strong>de</strong> l’ébène, avec pour objectif la réduction du gaspillage et le développement d’une activité à la fois plus éthiqueet plus conforme au développement durable. Dans cette série <strong>de</strong> rapports réguliers, nous vous faisons partager les <strong>de</strong>rniersdéveloppements <strong>de</strong> cette aventure.Faire <strong>de</strong>s affaires au Cameroun estune activité complexe, tout particulièrements’il s’agit d’apporter <strong>de</strong>s changements.Mais dans le cadre d’une visiond’ensemble, les avantages à long termed’une gestion responsable <strong>de</strong> la forêt,qui assurera aux ressources naturelleset aux habitants du Cameroun un avenirdurable, l’emportent <strong>de</strong> loin sur les difficultésquotidiennes.Dans ces efforts d’amélioration<strong>de</strong>s activités <strong>de</strong> Crelicam, l’une <strong>de</strong>sinitiatives essentielles <strong>de</strong> <strong>Taylor</strong> visel’augmentation du ren<strong>de</strong>ment <strong>de</strong>chaque arbre d’ébène abattu. Normalement,lorsque l’un <strong>de</strong> ces arbres estabattu en forêt, il doit être découpé enbillons plus petits, afin <strong>de</strong> pouvoir êtretransporté à la main. Ces billons sontensuite remis à <strong>de</strong>s villages environnants,où ils sont recouverts <strong>de</strong> feuilles<strong>de</strong> palmiers avant d’être transportés àla scierie, parfois plusieurs mois plustard. Cette exposition prolongée auxéléments endommage souvent le bois,et à son arrivée à la scierie, seule unefaible portion peut être utilisée. L’utilisation<strong>de</strong> machines <strong>de</strong> qualité inférieureet <strong>de</strong> techniques <strong>de</strong> découpe inadaptéesa également contribué à la réductiondu ren<strong>de</strong>ment potentiel.Afin <strong>de</strong> développer <strong>de</strong>s solutions,entre autres à ces problèmes spécifiques,le directeur <strong>de</strong> la chaînelogistique <strong>Taylor</strong>, Charlie Red<strong>de</strong>n, arécemment accepté un poste provisoire<strong>de</strong> directeur général <strong>de</strong> Crelicam, ets’est envolé pour s’installer au Cameroun.Il y travaille en contact étroit avecAnne Middleton, notre directrice <strong>de</strong>squestions environnementales et <strong>de</strong>srelations avec les communautés, etavec notre expert voyageur Chris Cosgrove,spécialiste ès bois et scieries(qui s’est lui-même rendu régulièrementau Cameroun pour jouer un rôle <strong>de</strong>conseiller, dans la forêt comme à lascierie).Au cours du premier trimestre2013, cette équipe s’est ainsi rendueauprès <strong>de</strong>s communautés locales, afind’explorer <strong>de</strong>s pistes permettant ledéveloppement d’un réseau <strong>de</strong> dépôtssitués en forêt et dans <strong>de</strong>s villagessélectionnés, qui dans l’idéal serontéquipés d’équipements basiques maisessentiels à la protection <strong>de</strong> chaquebillon. Chris a également passé dutemps en forêt, en compagnie <strong>de</strong>sbûcherons locaux spécialisés dansl’ébène, afin <strong>de</strong> leur offrir une formationqui leur permettra à la fois <strong>de</strong> mieuxdécouper le bois, mais aussi <strong>de</strong> leprotéger. Notre vision à long termecomprend aussi l’introduction d’outils<strong>de</strong> base, comme <strong>de</strong>s tronçonneusespour une récolte plus efficace, <strong>de</strong>sbâches permettant la protection dubois, <strong>de</strong> l’apprêt pour bois afin d’éviterque les billons ne se fissurent à leursextrémités, ou encore <strong>de</strong>s camions, quipermettront d’améliorer <strong>de</strong>s délais <strong>de</strong>transport du bois jusqu’à la scierie.Des améliorations ont égalementété apportées aux opérations <strong>de</strong> lascierie elle-même. Chris a ainsi forméles scieurs <strong>de</strong> Crelicam afin qu’ilspuissent ajuster leurs spécificationscomme leurs techniques <strong>de</strong> découpe,pour maximiser le ren<strong>de</strong>ment et réduireles pertes. De plus, Jesus Jurado,concepteur <strong>de</strong> machines chez <strong>Taylor</strong>,a effectué plusieurs voyages auCameroun pour améliorer la machinerieemployée dans la scierie, apporter unmeilleur outillage et fournir <strong>de</strong>s formationsaux employés. À l’heure où nousmettons sous presse, une cargaison <strong>de</strong>machines, <strong>de</strong> pièces et d’autres équipementsessentiels était d’ailleurs prêteà être expédiée au Cameroun. Grâceà ces apports, il sera possible d’affinerles processus <strong>de</strong> la scierie et <strong>de</strong> commencerà bâtir un stock <strong>de</strong> pièces <strong>de</strong>rechange pour les machines, <strong>de</strong> piècesélectriques et d’autres outils, qui permettra<strong>de</strong> réduire les temps d’arrêt encas <strong>de</strong> panne.Un autre projet est également encours, qui vise à évacuer les nombreuxsacs <strong>de</strong> chutes d’ébène accumulés parla scierie au fil du temps. Il a d’ores etdéjà conduit à <strong>de</strong>s résultats positifs :l’ébène a ainsi été offerte gratuitementà <strong>de</strong>s artisans locaux et à <strong>de</strong>s communautésenvironnantes, générant <strong>de</strong>sréponses enthousiastes. Les artisansretravailleront ces pièces <strong>de</strong> boispour en faire <strong>de</strong>s produits vendables,élargissant par là même la sphère <strong>de</strong>réinvestissement au sein <strong>de</strong> l’économielocale. Dans le même temps, la réduction<strong>de</strong> l’encombrement à la scierie apermis une meilleure organisation <strong>de</strong>sprocessus <strong>de</strong> réception, <strong>de</strong> triage et<strong>de</strong> pesage du bois, tout en libérant<strong>de</strong> l’espace qui sera mis à profit pourconstruire <strong>de</strong> nouvelles structures <strong>de</strong>traitement et <strong>de</strong> stockage du bois. Etgrâce à l’amélioration <strong>de</strong>s techniques<strong>de</strong> découpe, la scierie génèrera à l’avenirmoins <strong>de</strong> déchets et <strong>de</strong> chutes.Les investissements au profit <strong>de</strong>nos employés et <strong>de</strong> nos partenairesessentiels sont également un aspectcrucial <strong>de</strong> notre action. Plus tôt dansl’année, Crelicam a célébré les 10 ansd’ancienneté <strong>de</strong> huit <strong>de</strong> ses employés.Comme cela est d’usage avec le droitdu travail local, le Ministre du Travailet <strong>de</strong> la Sécurité Sociale, GrégoireOwona, a présenté un exposé durantcette cérémonie, suivi d’une fête pourles employés et leur famille, qui s’esttenue à la scierie. Parmi les autresactions récentes réalisées au profit <strong>de</strong>semployés, on peut compter l’apport<strong>de</strong> nouvelles tenues <strong>de</strong> sécurité, et <strong>de</strong>vêtements et accessoires <strong>Taylor</strong>Warepour tous.Au niveau national, Crelicam arécemment célébré le premier anniversaire<strong>de</strong> l’arrivée <strong>de</strong> la nouvelledirection, avec pour cette occasionune présentation <strong>de</strong> guitares spécialesqui ont été remises à <strong>de</strong>s représentantscamerounais <strong>de</strong> premier plan.Cet évènement, qui s’est tenu dans larési<strong>de</strong>nce <strong>de</strong> l’ambassa<strong>de</strong>ur américainau Cameroun, Robert Jackson, a réuniun groupe d’artistes, <strong>de</strong> représentants<strong>de</strong>s médias et <strong>de</strong> responsables diplomatiquesnotables, qui ont pu suivreune présentation effectuée par Bob<strong>Taylor</strong> et son partenaire dans l’aventureCrelicam, Vidal <strong>de</strong> Teresa. Ces <strong>de</strong>rniersont fait état <strong>de</strong>s récentes améliorationsapportées à la scierie, et ont une nouvellefois affirmé leur engagement continuenvers une réduction du gaspillagedans les processus <strong>de</strong> récolte, notammenten utilisant tous les arbres viables.Pour cet anniversaire, plusieurs 314cespécialement réalisées pour l’occasionont été présentées et remises auxreprésentants du peuple camerounais.Les 314ce revêtent une importancetoute particulière, puisque le sapelli utilisépour le fond et les éclisses provientdu Cameroun, et que le chevalet et latouche en ébène viennent <strong>de</strong> Crelicam.Un message adressé au peuple camerounaisavait été gravé au laser surchaque guitare. Les participants ontégalement pu apprécier une chansoninterprétée par N<strong>de</strong>di Eyango, plusconnu sous son nom <strong>de</strong> scène PrinceEyango, qui a pour l’occasion joué l’une<strong>de</strong>s 314ce. <strong>La</strong> Ministre <strong>de</strong>s Arts et <strong>de</strong>la Culture Ama Tutu Muna a ensuiteannoncé qu’elle placerait la guitarereçue par son ministère en expositionau Musée national, qui <strong>de</strong>vrait ouvrir ànouveau ses portes dans le courant <strong>de</strong>l’année.A partir d’en haut à gauche, dans le sens <strong>de</strong>saiguilles d’une montre : un arbre d’ébène abattu,en forêt ; employés Crelicam munis <strong>de</strong> leursnouveaux équipements <strong>de</strong> sécurité ; Robert Jackson,ambassa<strong>de</strong>ur américain au Cameroun, s’adresseau public en compagnie <strong>de</strong> son épouse et <strong>de</strong> Bob<strong>Taylor</strong> ; la ministre <strong>de</strong>s Arts et <strong>de</strong> la Culture AmaTutu Muna accepte une guitare Crelicam offerte parles partenaires Vidal <strong>de</strong> Teresa Para<strong>de</strong>s (à g.) et Bob<strong>Taylor</strong> ; Bob en compagnie <strong>de</strong> membres <strong>de</strong> l’équipeCrelicam ; prestation <strong>de</strong> N<strong>de</strong>di « Prince » Eyango àla réception ; Bob trie <strong>de</strong>s planches d’ébène veinée ;page ci-contre (<strong>de</strong> g. à dr.) : Charlie Red<strong>de</strong>n et AnneMiddleton examinent la souche d’un arbre d’ébènedans la forêt


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Perle rareCette Grand Concert custom à cor<strong>de</strong>s nylon était l‘un <strong>de</strong>s alléchants modèlesréalisés sur mesure que nous exposions dans l‘espace <strong>Taylor</strong>, à l‘occasiondu salon NAMM <strong>de</strong> cet hiver. Le fond et les éclisses sont en koa hawaïenflammé <strong>de</strong> qualité AA, légèrement rehaussé d‘une finition sha<strong>de</strong>d edgeburstqui transcen<strong>de</strong> la beauté extraordinaire <strong>de</strong> ce bois figuré. Le mini wedge et lesfilets réalisés en bloodwood, bordés <strong>de</strong> filets laminés noirs, blancs et bleus,forment quant à eux un contrepoint visuel saisissant qui met en valeur lepan coupé florentin. Munie d‘une table d‘harmonie en cèdre <strong>de</strong> l‘Ouest, cetteguitare chantera d‘une voix douce et chaleureuse, avec une articulation sècheet boisée. Pour un aperçu <strong>de</strong> quelques autres modèles custom splendi<strong>de</strong>sdévoilés au NAMM, savourez la série <strong>de</strong> photos <strong>de</strong> guitares « Sur mesure » quenous vous présentons dans ce numéro.

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