Le problème de l'être et de la destinée : études expérimentales sur ...

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INTRODUCTION 7un résultat négatif pour le bonheur et l'élévation de l'humanité. Tantvaut l'idéal, tant vaut l'homme ; tant vaut la nation, tant vaut le pays !Les doctrines négatives, dans leurs conséquences extrêmes,aboutissent fatalement à l'anarchie, c'est-à-dire au vide, au néant social.L'histoire humaine en a déjà fait plusieurs fois la pénible expérience.Tant qu'il s'est agi de détruire les restes du passé, de donner ledernier coup aux privilèges restés debout, la démocratie s'esthabilement servie de ses moyens d'action. Mais, aujourd'hui, il importede construire la cité de l'avenir, la cité future, le vaste édifice qui doitabriter la pensée des générations. Et devant cette tâche, les doctrinesnégatives montrent leur insuffisance et révèlent leur fragilité ; nousvoyons les meilleurs ouvriers se débattre dans une sorte d'impuissancematérielle et morale.Aucune oeuvre humaine ne peut être grande et durable si elle nes'inspire, en théorie et en pratique, dans ses principes et dans sesapplications, des lois éternelles de l'univers. Tout ce qui est conçu, édifiéen dehors des lois supérieures est bâti sur le sable et s'écroule.Or, les doctrines du socialisme actuel ont une tare capitale. Ellesveulent imposer une règle en contradiction avec la nature de la véritableloi de l'humanité : le niveau égalitaire.L'évolution individuelle et progressive est la loi fondamentale de lanature et de la vie. C'est la raison d'être de l'homme, la norme del'univers. S'insurger contre elle, lui substituer une autre fin, serait aussiinsensé que de vouloir arrêter le mouvement de la terre ou le flux et lereflux des océans.Le côté le plus faible de la doctrine socialiste, c'est l'ignoranceabsolue de l'homme, de son principe essentiel, des lois qui président àses destins. Et lorsqu'on ignore l'homme individuel, comment pourraitongouverner l'homme social ?La source de tous nos maux est dans notre manque de savoir et notreinfériorité morale. Toute société restera faible et divisée aussi longtempsque la défiance, le doute, l'égoïsme, l'envie, la haine la domineront. Onne transforme pas une société par des lois. Les lois, les institutions nesont rien sans les moeurs, sans les croyances élevées. Quelles que soientd'ailleurs la forme politique et la législation d'un peuple, s'il possède debonnes moeurs et de fermes convictions, il sera toujours plus heureux etplus puissant qu'un autre peuple de moralité inférieure.

8 LE PROBLEME DE L'ETRE ET DE LA DESTINEEUne société étant la résultante des forces individuelles, bonnes oumauvaises, pour améliorer la forme de cette société, il faut agir d'abordsur l'intelligence et sur la conscience des individus.Mais, pour la démocratie socialiste, l'homme intérieur, l'homme de laconscience individuelle n'existe pas ; la collectivité l'absorbe tout entier.Les principes qu'elle adopte ne sont plus qu'une négation de toutephilosophie élevée et de toute cause supérieure. On ne songe guère qu'àconquérir des droits. Et cependant la jouissance des droits ne va passans la pratique des devoirs. Le droit sans le devoir, qui le limite et lecorrige, n'engendrera que de nouveaux déchirements, de nouvellessouffrances.C'est pourquoi la poussée formidable du socialisme ne fait quedéplacer les appétits, les convoitises, les causes du malaise et substitueaux oppressions du passé un despotisme nouveau, plus intolérableencore. Nous en voyons l'exemple en Russie.Déjà, nous pouvons mesurer l'étendue des désastres causés par lesdoctrines négatives. Le déterminisme, le matérialisme, en niant la libertéhumaine et la responsabilité, sapent les bases mêmes de l'Ethiqueuniverselle. Le monde moral n'est plus qu'une annexe de la physiologie,c'est-à-dire le règne, la manifestation de la force aveugle etirresponsable. Les esprits d'élite professent le nihilisme métaphysique, etla masse humaine, le peuple, sans croyances, sans principes fixes, estlivré à des hommes qui exploitent ses passions et spéculent sur sesconvoitises.Le positivisme, pour être moins absolu, n'est pas moins funeste dansses conséquences. Par sa théorie de l'inconnaissable, il supprime lesnotions de but et de large évolution. Il prend l'homme dans la phaseactuelle de sa vie, simple fragment de sa destinée, et l'empêche de voirdevant et derrière lui ; méthode stérile et dangereuse, faite, semble-t-il,pour des aveugles d'esprit, et que l'on a proclamée bien faussement laplus belle conquête de l'esprit moderne.Tel est l'état actuel de la société. Le danger est immense, et si quelquegrande rénovation spiritualiste et scientifique ne se produisait, le mondesombrerait dans l'incohérence et la confusion.Nos hommes de gouvernement sentent déjà ce qu'il en coûte de vivredans une société où les bases essentielles de la morale sont ébranlées,

INTRODUCTION 7un résultat négatif pour le bonheur <strong>et</strong> l'élévation <strong>de</strong> l'humanité. Tantvaut l'idéal, tant vaut l'homme ; tant vaut <strong>la</strong> nation, tant vaut le pays !<strong>Le</strong>s doctrines négatives, dans leurs conséquences extrêmes,aboutissent fatalement à l'anarchie, c'est-à-dire au vi<strong>de</strong>, au néant social.L'histoire humaine en a déjà fait plusieurs fois <strong>la</strong> pénible expérience.Tant qu'il s'est agi <strong>de</strong> détruire les restes du passé, <strong>de</strong> donner le<strong>de</strong>rnier coup aux privilèges restés <strong>de</strong>bout, <strong>la</strong> démocratie s'esthabilement servie <strong>de</strong> ses moyens d'action. Mais, aujourd'hui, il importe<strong>de</strong> construire <strong>la</strong> cité <strong>de</strong> l'avenir, <strong>la</strong> cité future, le vaste édifice qui doitabriter <strong>la</strong> pensée <strong>de</strong>s générations. Et <strong>de</strong>vant c<strong>et</strong>te tâche, les doctrinesnégatives montrent leur insuffisance <strong>et</strong> révèlent leur fragilité ; nousvoyons les meilleurs ouvriers se débattre dans une sorte d'impuissancematérielle <strong>et</strong> morale.Aucune oeuvre humaine ne peut être gran<strong>de</strong> <strong>et</strong> durable si elle nes'inspire, en théorie <strong>et</strong> en pratique, dans ses principes <strong>et</strong> dans sesapplications, <strong>de</strong>s lois éternelles <strong>de</strong> l'univers. Tout ce qui est conçu, édifiéen <strong>de</strong>hors <strong>de</strong>s lois supérieures est bâti <strong>sur</strong> le sable <strong>et</strong> s'écroule.Or, les doctrines du socialisme actuel ont une tare capitale. Ellesveulent imposer une règle en contradiction avec <strong>la</strong> nature <strong>de</strong> <strong>la</strong> véritableloi <strong>de</strong> l'humanité : le niveau égalitaire.L'évolution individuelle <strong>et</strong> progressive est <strong>la</strong> loi fondamentale <strong>de</strong> <strong>la</strong>nature <strong>et</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> vie. C'est <strong>la</strong> raison d'être <strong>de</strong> l'homme, <strong>la</strong> norme <strong>de</strong>l'univers. S'in<strong>sur</strong>ger contre elle, lui substituer une autre fin, serait aussiinsensé que <strong>de</strong> vouloir arrêter le mouvement <strong>de</strong> <strong>la</strong> terre ou le flux <strong>et</strong> lereflux <strong>de</strong>s océans.<strong>Le</strong> côté le plus faible <strong>de</strong> <strong>la</strong> doctrine socialiste, c'est l'ignoranceabsolue <strong>de</strong> l'homme, <strong>de</strong> son principe essentiel, <strong>de</strong>s lois qui prési<strong>de</strong>nt àses <strong>de</strong>stins. Et lorsqu'on ignore l'homme individuel, comment pourraitongouverner l'homme social ?La source <strong>de</strong> tous nos maux est dans notre manque <strong>de</strong> savoir <strong>et</strong> notreinfériorité morale. Toute société restera faible <strong>et</strong> divisée aussi longtempsque <strong>la</strong> défiance, le doute, l'égoïsme, l'envie, <strong>la</strong> haine <strong>la</strong> domineront. Onne transforme pas une société par <strong>de</strong>s lois. <strong>Le</strong>s lois, les institutions nesont rien sans les moeurs, sans les croyances élevées. Quelles que soientd'ailleurs <strong>la</strong> forme politique <strong>et</strong> <strong>la</strong> légis<strong>la</strong>tion d'un peuple, s'il possè<strong>de</strong> <strong>de</strong>bonnes moeurs <strong>et</strong> <strong>de</strong> fermes convictions, il sera toujours plus heureux <strong>et</strong>plus puissant qu'un autre peuple <strong>de</strong> moralité inférieure.

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