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Le problème de l'être et de la destinée : études expérimentales sur ...

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50 LE PROBLEME DE L'ETRE ET DE LA DESTINEEou provoqué par <strong>la</strong> suggestion hypnotique. Il est même probable quedans les cas spontanés, où n'intervient aucune volonté humaine, lephénomène est dû à <strong>la</strong> suggestion d'agents invisibles, gui<strong>de</strong>s <strong>et</strong>protecteurs du suj<strong>et</strong> ; ils agissent alors, comme nous le verrons, dans unbut curatif, thérapeutique.Dans le cas célèbre <strong>de</strong> Félida, étudié par le docteur Azam 4 , les <strong>de</strong>uxétats <strong>de</strong> conscience ou variations <strong>de</strong> <strong>la</strong> personnalité sont n<strong>et</strong>tementtranchés :«Presque chaque jour, sans cause connue ou sous l'empire d'une émotion, elleest prise <strong>de</strong> ce qu'elle appelle sa crise ; en fait, elle rentre dans son <strong>de</strong>uxième état ;elle est assise, un ouvrage <strong>de</strong> couture à <strong>la</strong> main ; tout à coup, sans que rien puissele faire prévoir, <strong>et</strong> après une douleur aux tempes plus violente que d'habitu<strong>de</strong>, satête tombe <strong>sur</strong> sa poitrine, ses mains <strong>de</strong>meurent inactives <strong>et</strong> <strong>de</strong>scen<strong>de</strong>nt inertes lelong <strong>de</strong> son corps ; elle dort ou paraît dormir, mais d'un sommeil spécial, caraucun bruit, aucune excitation, pincement ou piqûre ne sauraient l'éveiller ; <strong>de</strong>plus c<strong>et</strong>te sorte <strong>de</strong> sommeil est absolument subit. Il dure <strong>de</strong>ux ou trois minutes ;autrefois il était beaucoup plus long.Après ce temps, Félida s'éveille ; mais elle n'est plus dans l'état intellectuel oùelle était quand elle s'est endormie. Tout paraît différent. Elle lève <strong>la</strong> tête <strong>et</strong>,ouvrant les yeux, salue en souriant les personnes qui l'entourent, comme si ellevenait d'arriver ; <strong>la</strong> physionomie, triste <strong>et</strong> silencieuse auparavant, s'éc<strong>la</strong>ire <strong>et</strong>respire <strong>la</strong> gai<strong>et</strong>é ; sa parole est brève, <strong>et</strong> elle continue, en fredonnant, l'ouvraged'aiguille que, dans l'état précé<strong>de</strong>nt, elle avait commencé ; elle se lève, sa marcheest agile, <strong>et</strong> elle se p<strong>la</strong>int à peine <strong>de</strong>s mille douleurs qui, quelques instantsauparavant, <strong>la</strong> faisaient souffrir ; elle vaque aux soins ordinaires du ménage,circule dans <strong>la</strong> ville, <strong>et</strong>c.. Son caractère est complètement changé : <strong>de</strong> triste elle est<strong>de</strong>venue gaie ; son imagination est plus exaltée ; pour le moindre motif elles'émeut en tristesse ou en joie ; d'indifférente, elle est <strong>de</strong>venue sensible à l'excès.Dans c<strong>et</strong> état, elle se souvient parfaitement <strong>de</strong> tout ce qui s'est passé dans lesautres états semb<strong>la</strong>bles qui ont précédé, <strong>et</strong> aussi pendant sa vie normale. Dansc<strong>et</strong>te vie comme dans l'autre, ses facultés intellectuelles <strong>et</strong> morales, bien quedifférentes, sont incontestablement entières : aucune idée délirante, aucune fausseappréciation, aucune hallucination. Félida est autre, voilà tout. On peut même direque, dans ce <strong>de</strong>uxième état, c<strong>et</strong>te condition secon<strong>de</strong>, comme l'appelle M. Azam,toutes ses facultés paraissent plus développées <strong>et</strong> plus complètes.C<strong>et</strong>te <strong>de</strong>uxième vie, où <strong>la</strong> douleur physique ne se fait pas sentir, est <strong>de</strong> beaucoupsupérieure à l'autre ; elle l'est <strong>sur</strong>tout par ce fait considérable que, pendant sadurée, Félida se souvient non seulement <strong>de</strong> ce qui s'est passé pendant les accèsprécé<strong>de</strong>nts, mais aussi <strong>de</strong> toute sa vie normale, tandis que, pendant sa vie normale,elle n'a aucun souvenir <strong>de</strong> ce qui s'est passé pendant ses accès.»4 Docteur Bin<strong>et</strong>, Altérations <strong>de</strong> <strong>la</strong> personnalité. F. Alcan, Paris pages 6-20.

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