Le problème de l'être et de la destinée : études expérimentales sur ...
Le problème de l'être et de la destinée : études expérimentales sur ... Le problème de l'être et de la destinée : études expérimentales sur ...
LE LIBRE ARBITRE 267Les vues de ce philosophe ont été confirmées plus récemment par lesbeaux travaux de Wundt sur l'aperception, d'Alfred Fouillée sur l'idéeforce et de Boutroux sur la contingence de la loi naturelle.Les éléments que la révélation néo-spiritualiste nous apporte sur lanature et le devenir de l'être donnent à la théorie du libre arbitre unesanction définitive. Ils viennent arracher la conscience moderne àl'influence délétère du matérialisme et orienter la pensée vers uneconception de la destinée, qui aura pour effet, comme le disait C. duPrel, de rajeunir la vie intérieure de la civilisation.Jusqu'ici, aussi bien au point de vue théologique que déterministe, laquestion était restée à peu près insoluble. Il ne pouvait en être autrement,puisque chacun de ces systèmes partait de cette donnée inexacte quel'être humain a une seule existence terrestre à parcourir. Il en est atoutautrement si l'on élargit le cercle de la vie et si l'on considère leproblème à la lumière que projette la doctrine des renaissances. Ainsi,chaque être conquiert sa propre liberté au cours de l'évolution qu'il doitaccomplir.Suppléée d'abord par l'instinct, qui disparaît peu à peu pour faire placeà la raison, notre liberté est très limitée dans nos étapes inférieures etdans toute la période de notre éducation première. Elle prend uneextension considérable dès que l'esprit a acquis la compréhension de laloi. Et toujours, à tous les degrés de son ascension, à l'heure desrésolutions importantes, il sera assisté, guidé, conseillé par desIntelligences supérieures, par des Esprits plus grands et plus éclairés quelui.Le libre arbitre, la libre volonté de l'esprit s'exercent surtout à l'heuredes réincarnations. En choisissant telle famille, tel milieu social, il saitd'avance quelles sont les épreuves qui l'attendent, mais il comprendégalement la nécessité de ces épreuves pour développer ses qualités,atténuer ses défauts, dépouiller ses préjugés et ses vices. Ces épreuvespeuvent être aussi la conséquence d'un passé néfaste qu'il faut réparer, etil les accepte avec résignation, avec confiance, car il sait que ses grandsfrères de l'espace ne l'abandonnent pas aux heures difficiles.L'avenir lui apparaît alors, non pas dans ses détails, mais dans sestraits les plus saillants, c'est-à-dire dans la mesure où cet avenir est larésultante d'actes antérieurs. Ces faits représentent la part de fatalité oula «prédestination» que certains hommes sont portés à voir en toute vie.
268 LE PROBLEME DE L'ETRE ET DE LA DESTINEECe sont simplement, nous l'avons vu, les effets ou les réactions de causeséloignées. En réalité, rien n'est fatal et, quel que soit le poids desresponsabilités encourues, on peut toujours atténuer, modifier son sortpar des oeuvres de dévouement, de bonté, de charité, par un longsacrifice au devoir.** *Le problème du libre arbitre a, disions-nous, une grande importance aupoint de vue juridique. Tout en tenant compte du droit de répression etde préservation sociale, il est très difficile de préciser, dans tous les casrelevant des tribunaux, l'étendue des responsabilités individuelles. On nepourrait le faire qu'en établissant le degré d'évolution des coupables. Lenéo-spiritualisme nous en fournirait peut-être les moyens. Mais la justicehumaine, peu versée en ces matières, reste aveugle et imparfaite dans sesdécisions et ses arrêts.Souvent le méchant, le coupable, n'est en réalité qu'un esprit jeune etignorant, chez qui la raison n'a pas eu le temps de mûrir. «Le crime, a ditDuclos, est toujours le résultat d'un faux jugement.» C'est pourquoi lespénalités infligées devraient être établies de façon à contraindre lecondamné à rentrer en lui-même, à s'instruire, à s'éclairer, à s'amender.La société doit corriger sans passion et sans haine, sinon, elle se rendelle-même coupable.Nous l'avons démontré, les âmes sont équivalentes à leur point dedépart. Elles sont différentes par leurs degrés infinis d'avancement : lesunes, jeunes ; les autres vieilles, et, par suite, diversement développéesen moralité et en sagesse, suivant leur âge. Il serait injuste de demander àl'esprit enfant des mérites égaux à ceux qu'on peut attendre d'un espritayant beaucoup vu, beaucoup appris. De là, une très grandedifférenciation dans les responsabilités.L'être n'est vraiment mûr pour la liberté que le jour où les loisuniverselles, extérieures à lui, sont devenues intérieures et conscientespar le fait même de son évolution. Le jour où il s'est pénétré de la loi eten a fait la règle de ses actions, il a atteint le point moral où l'homme sepossède, se domine et se gouverne lui-même. Dès lors, il n'a plus besoinde la contrainte et de l'autorité sociales pour se diriger. Et il en est de lacollectivité comme de l'individu. Un peuple n'est vraiment libre, dignede la liberté, que s'il a appris à obéir à cette loi intérieure, loi morale,
- Page 218 and 219: PREUVES HISTORIQUES 217plus qu'un f
- Page 220 and 221: PREUVES HISTORIQUES 219Les lois de
- Page 222 and 223: JUSTICE ET RESPONSABILITE 221nuit ;
- Page 224 and 225: JUSTICE ET RESPONSABILITE 223Ainsi
- Page 226 and 227: JUSTICE ET RESPONSABILITE 225C'est
- Page 228 and 229: JUSTICE ET RESPONSABILITE 227l'âme
- Page 230 and 231: JUSTICE ET RESPONSABILITE 229repré
- Page 232 and 233: JUSTICE ET RESPONSABILITE 231Parfoi
- Page 234 and 235: LA LOI DES DESTINEES 233Il en est d
- Page 236 and 237: LA LOI DES DESTINEES 235Dans le sen
- Page 238 and 239: LA LOI DES DESTINEES 237vont s'éve
- Page 240 and 241: LA LOI DES DESTINEES 239vivante qui
- Page 242 and 243: LA VOLONTE 241TROISIEME PARTIE-LES
- Page 244 and 245: LA VOLONTE 243La volonté est le pl
- Page 246 and 247: LA VOLONTE 245Par la volonté créa
- Page 248 and 249: LA VOLONTE 247Le pessimisme et le m
- Page 250 and 251: LA VOLONTE 249forces magnétiques e
- Page 252 and 253: LA CONSCIENCE, LE SENS INTIME 251y
- Page 254 and 255: LA CONSCIENCE, LE SENS INTIME 253to
- Page 256 and 257: LA CONSCIENCE, LE SENS INTIME 255Vo
- Page 258 and 259: LA CONSCIENCE, LE SENS INTIME 257*
- Page 260 and 261: LA CONSCIENCE, LE SENS INTIME 259se
- Page 262 and 263: LA CONSCIENCE, LE SENS INTIME 261La
- Page 264 and 265: LA CONSCIENCE, LE SENS INTIME 263de
- Page 266 and 267: LE LIBRE ARBITRE 265La responsabili
- Page 270 and 271: LE LIBRE ARBITRE 269éternelle et u
- Page 272 and 273: LA PENSEE 271travers l'immensité.
- Page 274 and 275: LA PENSEE 273force, consciente de s
- Page 276 and 277: LA PENSEE 275se déroule dans l'inf
- Page 278 and 279: LA DISCIPLINE DE LA PENSEE 277const
- Page 280 and 281: LA DISCIPLINE DE LA PENSEE 279Il fa
- Page 282 and 283: LA DISCIPLINE DE LA PENSEE 281A tou
- Page 284 and 285: L'AMOUR 283là, il attire à lui to
- Page 286 and 287: L'AMOUR 285ensemble les rudes senti
- Page 288 and 289: L'AMOUR 287Et puis, le sacrifice, l
- Page 290 and 291: L'AMOUR 289d'abandon et de souffran
- Page 292 and 293: LA DOULEUR 291Il est assez difficil
- Page 294 and 295: LA DOULEUR 293Toutefois, les diffic
- Page 296 and 297: LA DOULEUR 295encore un bienfait si
- Page 298 and 299: LA DOULEUR 297achevée, toujours po
- Page 300 and 301: LA DOULEUR 299ciseau et peu à peu,
- Page 302 and 303: LA DOULEUR 301appliquer ses facult
- Page 304 and 305: LA DOULEUR 303l'hiver souffle, glac
- Page 306 and 307: REVELATION PAR LA DOULEUR 305mourir
- Page 308 and 309: REVELATION PAR LA DOULEUR 307prési
- Page 310 and 311: REVELATION PAR LA DOULEUR 309Hommes
- Page 312 and 313: REVELATION PAR LA DOULEUR 311commun
- Page 314 and 315: REVELATION PAR LA DOULEUR 313secret
- Page 316 and 317: PROFESSION DE FOI DU XX° SIECLE 31
268 LE PROBLEME DE L'ETRE ET DE LA DESTINEECe sont simplement, nous l'avons vu, les eff<strong>et</strong>s ou les réactions <strong>de</strong> causeséloignées. En réalité, rien n'est fatal <strong>et</strong>, quel que soit le poids <strong>de</strong>sresponsabilités encourues, on peut toujours atténuer, modifier son sortpar <strong>de</strong>s oeuvres <strong>de</strong> dévouement, <strong>de</strong> bonté, <strong>de</strong> charité, par un longsacrifice au <strong>de</strong>voir.** *<strong>Le</strong> problème du libre arbitre a, disions-nous, une gran<strong>de</strong> importance aupoint <strong>de</strong> vue juridique. Tout en tenant compte du droit <strong>de</strong> répression <strong>et</strong><strong>de</strong> préservation sociale, il est très difficile <strong>de</strong> préciser, dans tous les casrelevant <strong>de</strong>s tribunaux, l'étendue <strong>de</strong>s responsabilités individuelles. On nepourrait le faire qu'en établissant le <strong>de</strong>gré d'évolution <strong>de</strong>s coupables. <strong>Le</strong>néo-spiritualisme nous en fournirait peut-être les moyens. Mais <strong>la</strong> justicehumaine, peu versée en ces matières, reste aveugle <strong>et</strong> imparfaite dans sesdécisions <strong>et</strong> ses arrêts.Souvent le méchant, le coupable, n'est en réalité qu'un esprit jeune <strong>et</strong>ignorant, chez qui <strong>la</strong> raison n'a pas eu le temps <strong>de</strong> mûrir. «<strong>Le</strong> crime, a ditDuclos, est toujours le résultat d'un faux jugement.» C'est pourquoi lespénalités infligées <strong>de</strong>vraient être établies <strong>de</strong> façon à contraindre lecondamné à rentrer en lui-même, à s'instruire, à s'éc<strong>la</strong>irer, à s'amen<strong>de</strong>r.La société doit corriger sans passion <strong>et</strong> sans haine, sinon, elle se ren<strong>de</strong>lle-même coupable.Nous l'avons démontré, les âmes sont équivalentes à leur point <strong>de</strong>départ. Elles sont différentes par leurs <strong>de</strong>grés infinis d'avancement : lesunes, jeunes ; les autres vieilles, <strong>et</strong>, par suite, diversement développéesen moralité <strong>et</strong> en sagesse, suivant leur âge. Il serait injuste <strong>de</strong> <strong>de</strong>man<strong>de</strong>r àl'esprit enfant <strong>de</strong>s mérites égaux à ceux qu'on peut attendre d'un espritayant beaucoup vu, beaucoup appris. De là, une très gran<strong>de</strong>différenciation dans les responsabilités.L'être n'est vraiment mûr pour <strong>la</strong> liberté que le jour où les loisuniverselles, extérieures à lui, sont <strong>de</strong>venues intérieures <strong>et</strong> conscientespar le fait même <strong>de</strong> son évolution. <strong>Le</strong> jour où il s'est pénétré <strong>de</strong> <strong>la</strong> loi <strong>et</strong>en a fait <strong>la</strong> règle <strong>de</strong> ses actions, il a atteint le point moral où l'homme sepossè<strong>de</strong>, se domine <strong>et</strong> se gouverne lui-même. Dès lors, il n'a plus besoin<strong>de</strong> <strong>la</strong> contrainte <strong>et</strong> <strong>de</strong> l'autorité sociales pour se diriger. Et il en est <strong>de</strong> <strong>la</strong>collectivité comme <strong>de</strong> l'individu. Un peuple n'est vraiment libre, digne<strong>de</strong> <strong>la</strong> liberté, que s'il a appris à obéir à c<strong>et</strong>te loi intérieure, loi morale,