Le problème de l'être et de la destinée : études expérimentales sur ...
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LA VOLONTE 249forces magnétiques et psychiques. Quand vous aurez acquis cettemaîtrise sur vous-mêmes, vous n'aurez plus à redouter ni les reculs, niles chutes, ni les maladies, ni la mort ; vous aurez fait de votre moiintérieur et fragile une individualité haute, stable, puissante !XXI. - LA CONSCIENCE, LE SENS INTIME.Nos études précédentes nous l'ont démontré : l'âme est une émanation,une parcelle de l'Absolu. Ses vies ont pour but la manifestationgrandissante de ce qu'il y a de divin en elle, l'accroissement de l'empirequ'elle est appelée à exercer au-dedans et au dehors, à l'aide de ses senset de ses énergies latentes.On peut atteindre ce résultat par des procédés divers, par la science oula méditation, par le travail ou l'entraînement moral. Le meilleur procédéconsiste à utiliser tous ces modes d'application, à les compléter les unspar les autres. Mais le plus efficace de tous est encore l'examen intérieur,l'introspection. Ajoutons-y l'affranchissement des liens matériels, laferme volonté de s'améliorer, l'union avec Dieu, en esprit et en vérité, etnous verrons que toute religion véritable, toute philosophie profondetrouve là sa source et se résume en ces formules. Le reste, doctrines,formes cultuelles, rites et pratiques, n'est que le vêtement extérieur quicache aux yeux des foules l'âme des religions.Victor Hugo écrivait dans le Post-scriptum de ma vie : «C'est audedansde soi qu'il faut regarder le dehors... En nous penchant sur cepuits, notre esprit, nous y apercevons, à une distance d'abîme, dans uncercle étroit, le monde immense.»Emerson le disait également : «L'âme est supérieure à ce qu'on peutsavoir d'elle et plus sage qu'aucune de ses oeuvres.»L'âme se relie, par ses profondeurs, à la grande Ame universelle etéternelle, dont elle est comme une vibration. Cette origine, cetteparticipation à la divine nature expliquent les besoins irrésistibles del'esprit évolué : besoin d'infini, de justice, de lumière, besoin de sondertous les mystères, d'étancher sa soif aux sources vives et intarissablesdont il pressent l'existence, mais qu'il ne parvient pas à découvrir dans leplan de ses vies terrestres.De là proviennent nos aspirations les plus hautes, notre désir de savoir,jamais satisfait, notre sentiment du beau et du bien ; de là les lueurs
250 LE PROBLEME DE L'ETRE ET DE LA DESTINEEsoudaines qui illuminent de temps à autre les ténèbres de l'existence, etces pressentiments, cette prévision de l'avenir, éclairs fugitifs dansl'abîme du temps, qui luisent parfois pour certaines intelligences.Au-dessous de la surface du moi, surface agitée par les désirs, lesespérances et les craintes, est le sanctuaire où trône la Conscienceintégrale, calme, paisible, sereine, le principe de la Sagesse et de laRaison, dont la plupart des hommes n'ont connaissance que par desourdes impulsions ou par de vagues reflets entrevus.Tout le secret du bonheur, de la perfection est dans l'identification,dans la fusion en nous de ces deux plans ou foyers psychiques. La causede tous nos maux, de toutes nos misères morales est dans leuropposition.Dans la Critique de la Raison pure, le grand philosophe deKoenigsberg a démontré que la raison humaine, c'est-à-dire cette raisonde surface dont nous parlons, ne pouvait, d'elle-même, rien saisir, rienprouver de ce qui touche aux réalités du monde transcendantal, auxsources de la vie, à l'esprit, à l'âme, à Dieu. Cette argumentation aboutitlogiquement et nécessairement à cette conséquence, qu'il existe en nousun principe, une raison plus profonde qui, au moyen de la révélationintérieure, nous initie aux vérités et aux lois du monde spirituel.William James le reconnaît en ces termes : «Le Moi conscient ne faitqu'un avec un Moi plus grand d'où lui vient la délivrance 1 .» Et plusloin :Les prolongements du moi conscient s'étendent bien au-delà du monde de lasensation et de la raison. Pour autant que nos tendances vers l'idéal ont leur originedans cet au-delà, nous y sommes enracinés plus profondément que dans le mondevisible.La conscience est donc, comme le dit W. James, le centre de lapersonnalité, centre permanent, indestructible, qui persiste et semaintient à travers toutes les transformations de l'individu. Laconscience est non seulement la faculté de percevoir, mais encore lesentiment que nous avons de vivre, d'agir, de penser, de vouloir. Elle estune et indivisible. La pluralité de ses états ne prouve rien, nous l'avonsvu, contre cette unité. Ces états sont successifs, comme les perceptionsqui s'y rattachent, et non simultanés. Pour démontrer qu'il existe en nousplusieurs centres autonomes de conscience, il faudrait prouver aussi qu'il1 W. James, l'Expérience religieuse, pages 421 et 429.
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LA VOLONTE 249forces magnétiques <strong>et</strong> psychiques. Quand vous aurez acquis c<strong>et</strong>temaîtrise <strong>sur</strong> vous-mêmes, vous n'aurez plus à redouter ni les reculs, niles chutes, ni les ma<strong>la</strong>dies, ni <strong>la</strong> mort ; vous aurez fait <strong>de</strong> votre moiintérieur <strong>et</strong> fragile une individualité haute, stable, puissante !XXI. - LA CONSCIENCE, LE SENS INTIME.Nos étu<strong>de</strong>s précé<strong>de</strong>ntes nous l'ont démontré : l'âme est une émanation,une parcelle <strong>de</strong> l'Absolu. Ses vies ont pour but <strong>la</strong> manifestationgrandissante <strong>de</strong> ce qu'il y a <strong>de</strong> divin en elle, l'accroissement <strong>de</strong> l'empirequ'elle est appelée à exercer au-<strong>de</strong>dans <strong>et</strong> au <strong>de</strong>hors, à l'ai<strong>de</strong> <strong>de</strong> ses sens<strong>et</strong> <strong>de</strong> ses énergies <strong>la</strong>tentes.On peut atteindre ce résultat par <strong>de</strong>s procédés divers, par <strong>la</strong> science ou<strong>la</strong> méditation, par le travail ou l'entraînement moral. <strong>Le</strong> meilleur procédéconsiste à utiliser tous ces mo<strong>de</strong>s d'application, à les compléter les unspar les autres. Mais le plus efficace <strong>de</strong> tous est encore l'examen intérieur,l'introspection. Ajoutons-y l'affranchissement <strong>de</strong>s liens matériels, <strong>la</strong>ferme volonté <strong>de</strong> s'améliorer, l'union avec Dieu, en esprit <strong>et</strong> en vérité, <strong>et</strong>nous verrons que toute religion véritable, toute philosophie profon<strong>de</strong>trouve là sa source <strong>et</strong> se résume en ces formules. <strong>Le</strong> reste, doctrines,formes cultuelles, rites <strong>et</strong> pratiques, n'est que le vêtement extérieur quicache aux yeux <strong>de</strong>s foules l'âme <strong>de</strong>s religions.Victor Hugo écrivait dans le Post-scriptum <strong>de</strong> ma vie : «C'est au<strong>de</strong>dans<strong>de</strong> soi qu'il faut regar<strong>de</strong>r le <strong>de</strong>hors... En nous penchant <strong>sur</strong> cepuits, notre esprit, nous y apercevons, à une distance d'abîme, dans uncercle étroit, le mon<strong>de</strong> immense.»Emerson le disait également : «L'âme est supérieure à ce qu'on peutsavoir d'elle <strong>et</strong> plus sage qu'aucune <strong>de</strong> ses oeuvres.»L'âme se relie, par ses profon<strong>de</strong>urs, à <strong>la</strong> gran<strong>de</strong> Ame universelle <strong>et</strong>éternelle, dont elle est comme une vibration. C<strong>et</strong>te origine, c<strong>et</strong>teparticipation à <strong>la</strong> divine nature expliquent les besoins irrésistibles <strong>de</strong>l'esprit évolué : besoin d'infini, <strong>de</strong> justice, <strong>de</strong> lumière, besoin <strong>de</strong> son<strong>de</strong>rtous les mystères, d'étancher sa soif aux sources vives <strong>et</strong> intarissablesdont il pressent l'existence, mais qu'il ne parvient pas à découvrir dans lep<strong>la</strong>n <strong>de</strong> ses vies terrestres.De là proviennent nos aspirations les plus hautes, notre désir <strong>de</strong> savoir,jamais satisfait, notre sentiment du beau <strong>et</strong> du bien ; <strong>de</strong> là les lueurs