Le problème de l'être et de la destinée : études expérimentales sur ...
Le problème de l'être et de la destinée : études expérimentales sur ... Le problème de l'être et de la destinée : études expérimentales sur ...
LA VOLONTE 245Par la volonté créatrice des grands Esprits et, par-dessus tout, del'Esprit divin, toute une vie merveilleuse se développe et s'étage, dedegrés en degrés, à l'infini, dans les profondeurs du ciel, vieincomparablement supérieure à toutes les féeries enfantées par l'arthumain, et d'autant plus parfaite qu'elle se rapproche davantage de Dieu.Si l'homme connaissait l'étendue des ressources qui germent en lui, ilen serait peut être ébloui ; mais, au lieu de se croire faible et de craindrel'avenir, il comprendrait sa force ; il sentirait qu'il peut lui-même créercet avenir.Chaque âme est un foyer de vibrations que la volonté active. Unesociété est un groupement de volontés qui, lorsqu'elles sont unies,dirigées vers un même but, constituent un centre de forces irrésistibles.Les humanités sont des foyers plus puissants encore qui vibrent à traversl'immensité.Par l'éducation et l'entraînement de la volonté, certains peuplesarrivent à des résultats qui semblent tenir du prodige.L'énergie mentale, la vigueur d'esprit des Japonais, leur mépris de ladouleur, leur impassibilité devant la mort, ont fait l'étonnement desOccidentaux et ont été pour ceux-ci une sorte de révélation. Le Japonaisest habitué dès l'enfance à dominer ses impressions, à ne rien laissertrahir des ennuis, des déceptions, des souffrances qu'il endure, à resterimpénétrable, à ne jamais se plaindre, jamais s'emporter, à faire toujoursbon visage à mauvaise fortune.Une telle éducation trempe les courages et assure le succès en touteschoses. Dans la grande tragédie de l'existence et de l'histoire, l'héroïsmejoue le rôle capital, et c'est la volonté qui fait les héros.Cet état d'esprit n'est pas spécial aux Japonais. Les Hindous, au moyende ce qu'ils appellent le hâtha-yoga ou exercice de la volonté, arriventaussi à supprimer en eux le sentiment de la douleur physique.On peut juger par là combien l'éducation mentale et l'objectif desAsiatiques sont différents des nôtres. Tout, chez eux, tend à développerl'homme intérieur, sa volonté, sa conscience, en vue des vastes cyclesd'évolution qui lui sont ouverts, tandis que l'Européen adopte depréférence comme objectif les biens immédiats, limités par le cercle de lavie présente. Les buts à atteindre, dans les deux cas, sont divergents, etcette divergence résulte d'une conception essentiellement différente durôle de l'être dans l'univers. Longtemps, les Asiatiques ont considéré
246 LE PROBLEME DE L'ETRE ET DE LA DESTINEEavec un étonnement mêlé de pitié notre agitation fébrile, notreengouement pour des choses contingentes et sans lendemain, notreignorance des choses stables, profondes, indestructibles, qui constituentla véritable force de l'homme. De là le contraste frappant qu'offrent lescivilisations de l'Orient et de l'Occident. La supériorité appartientévidemment à celle qui embrasse le plus vaste horizon et s'inspire desvéritables lois de l'âme et de son avenir. Elle a pu paraître arriérée auxobservateurs superficiels, aussi longtemps que les deux civilisations ontévolué parallèlement sans trop se heurter. Mais, depuis que les nécessitésde l'existence et la pression croissante des peuples d'Occident ont forcéles Asiatiques à entrer dans le courant des progrès modernes - et c'est lecas pour les Japonais - on a pu voir que les qualités éminentes de cetterace, en se manifestant dans le domaine matériel, pouvaient égalementleur assurer la suprématie. Si cet état de choses s'accentue, comme c'est àcraindre, si le Japon réussit à entraîner avec lui tout l'Extrême-Orient, ilest possible que la domination du monde change d'axe et passe d'unerace à l'autre, surtout si l'Europe persiste à se désintéresser de ce quiconstitue le plus haut objectif de la vie humaine et à se contenter d'unidéal inférieur et quasi barbare.Même en restreignant le champ de nos observations à la seule raceblanche, nous devons constater que, là aussi, les nations à volonté plusferme, plus tenace, prennent peu à peu le dessus sur les autres. C'est lecas pour les peuples anglo-saxons. Nous voyons ce qu'a pu réaliserl'Angleterre, dans la poursuite, à travers les siècles, de son plan d'action.L'Allemagne, elle-même, avec son esprit de méthode, a su maintenir sacohésion, malgré ses revers. L'Amérique du Nord se fait également uneplace de plus en plus prépondérante dans le concert des peuples.La France, par contre, est, en général, une nation à volontéchangeante. Nous passons d'une idée à une autre, avec une extrêmemobilité, et ce travers n'est pas étranger aux vicissitudes de notrehistoire. Les premiers élans sont, chez nous, admirables ; l'enthousiasmeest vibrant. Mais si nous entreprenons facilement une oeuvre, nousl'abandonnons parfois assez vite, alors que déjà elle s'édifie en pensée etque les éléments de réussite se groupent en silence autour d'elle. Aussi lemonde présente de nombreuses traces à demi effacées de notre actionpassagère, de nos efforts trop tôt suspendus.
- Page 196 and 197: OBJECTIONS ET CRITIQUES 195Nous l'a
- Page 198 and 199: OBJECTIONS ET CRITIQUES 197doit ren
- Page 200 and 201: OBJECTIONS ET CRITIQUES 199période
- Page 202 and 203: OBJECTIONS ET CRITIQUES 201psychiqu
- Page 204 and 205: OBJECTIONS ET CRITIQUES 203germe en
- Page 206 and 207: OBJECTIONS ET CRITIQUES 205graduell
- Page 208 and 209: PREUVES HISTORIQUES 207ses organes,
- Page 210 and 211: PREUVES HISTORIQUES 209l'aveugle-n
- Page 212 and 213: PREUVES HISTORIQUES 211L'islamisme
- Page 214 and 215: PREUVES HISTORIQUES 213auteur, du r
- Page 216 and 217: PREUVES HISTORIQUES 215Où est aujo
- Page 218 and 219: PREUVES HISTORIQUES 217plus qu'un f
- Page 220 and 221: PREUVES HISTORIQUES 219Les lois de
- Page 222 and 223: JUSTICE ET RESPONSABILITE 221nuit ;
- Page 224 and 225: JUSTICE ET RESPONSABILITE 223Ainsi
- Page 226 and 227: JUSTICE ET RESPONSABILITE 225C'est
- Page 228 and 229: JUSTICE ET RESPONSABILITE 227l'âme
- Page 230 and 231: JUSTICE ET RESPONSABILITE 229repré
- Page 232 and 233: JUSTICE ET RESPONSABILITE 231Parfoi
- Page 234 and 235: LA LOI DES DESTINEES 233Il en est d
- Page 236 and 237: LA LOI DES DESTINEES 235Dans le sen
- Page 238 and 239: LA LOI DES DESTINEES 237vont s'éve
- Page 240 and 241: LA LOI DES DESTINEES 239vivante qui
- Page 242 and 243: LA VOLONTE 241TROISIEME PARTIE-LES
- Page 244 and 245: LA VOLONTE 243La volonté est le pl
- Page 248 and 249: LA VOLONTE 247Le pessimisme et le m
- Page 250 and 251: LA VOLONTE 249forces magnétiques e
- Page 252 and 253: LA CONSCIENCE, LE SENS INTIME 251y
- Page 254 and 255: LA CONSCIENCE, LE SENS INTIME 253to
- Page 256 and 257: LA CONSCIENCE, LE SENS INTIME 255Vo
- Page 258 and 259: LA CONSCIENCE, LE SENS INTIME 257*
- Page 260 and 261: LA CONSCIENCE, LE SENS INTIME 259se
- Page 262 and 263: LA CONSCIENCE, LE SENS INTIME 261La
- Page 264 and 265: LA CONSCIENCE, LE SENS INTIME 263de
- Page 266 and 267: LE LIBRE ARBITRE 265La responsabili
- Page 268 and 269: LE LIBRE ARBITRE 267Les vues de ce
- Page 270 and 271: LE LIBRE ARBITRE 269éternelle et u
- Page 272 and 273: LA PENSEE 271travers l'immensité.
- Page 274 and 275: LA PENSEE 273force, consciente de s
- Page 276 and 277: LA PENSEE 275se déroule dans l'inf
- Page 278 and 279: LA DISCIPLINE DE LA PENSEE 277const
- Page 280 and 281: LA DISCIPLINE DE LA PENSEE 279Il fa
- Page 282 and 283: LA DISCIPLINE DE LA PENSEE 281A tou
- Page 284 and 285: L'AMOUR 283là, il attire à lui to
- Page 286 and 287: L'AMOUR 285ensemble les rudes senti
- Page 288 and 289: L'AMOUR 287Et puis, le sacrifice, l
- Page 290 and 291: L'AMOUR 289d'abandon et de souffran
- Page 292 and 293: LA DOULEUR 291Il est assez difficil
- Page 294 and 295: LA DOULEUR 293Toutefois, les diffic
LA VOLONTE 245Par <strong>la</strong> volonté créatrice <strong>de</strong>s grands Esprits <strong>et</strong>, par-<strong>de</strong>ssus tout, <strong>de</strong>l'Esprit divin, toute une vie merveilleuse se développe <strong>et</strong> s'étage, <strong>de</strong><strong>de</strong>grés en <strong>de</strong>grés, à l'infini, dans les profon<strong>de</strong>urs du ciel, vieincomparablement supérieure à toutes les féeries enfantées par l'arthumain, <strong>et</strong> d'autant plus parfaite qu'elle se rapproche davantage <strong>de</strong> Dieu.Si l'homme connaissait l'étendue <strong>de</strong>s ressources qui germent en lui, ilen serait peut être ébloui ; mais, au lieu <strong>de</strong> se croire faible <strong>et</strong> <strong>de</strong> craindrel'avenir, il comprendrait sa force ; il sentirait qu'il peut lui-même créerc<strong>et</strong> avenir.Chaque âme est un foyer <strong>de</strong> vibrations que <strong>la</strong> volonté active. Unesociété est un groupement <strong>de</strong> volontés qui, lorsqu'elles sont unies,dirigées vers un même but, constituent un centre <strong>de</strong> forces irrésistibles.<strong>Le</strong>s humanités sont <strong>de</strong>s foyers plus puissants encore qui vibrent à traversl'immensité.Par l'éducation <strong>et</strong> l'entraînement <strong>de</strong> <strong>la</strong> volonté, certains peuplesarrivent à <strong>de</strong>s résultats qui semblent tenir du prodige.L'énergie mentale, <strong>la</strong> vigueur d'esprit <strong>de</strong>s Japonais, leur mépris <strong>de</strong> <strong>la</strong>douleur, leur impassibilité <strong>de</strong>vant <strong>la</strong> mort, ont fait l'étonnement <strong>de</strong>sOcci<strong>de</strong>ntaux <strong>et</strong> ont été pour ceux-ci une sorte <strong>de</strong> révé<strong>la</strong>tion. <strong>Le</strong> Japonaisest habitué dès l'enfance à dominer ses impressions, à ne rien <strong>la</strong>issertrahir <strong>de</strong>s ennuis, <strong>de</strong>s déceptions, <strong>de</strong>s souffrances qu'il endure, à resterimpénétrable, à ne jamais se p<strong>la</strong>indre, jamais s'emporter, à faire toujoursbon visage à mauvaise fortune.Une telle éducation trempe les courages <strong>et</strong> as<strong>sur</strong>e le succès en touteschoses. Dans <strong>la</strong> gran<strong>de</strong> tragédie <strong>de</strong> l'existence <strong>et</strong> <strong>de</strong> l'histoire, l'héroïsmejoue le rôle capital, <strong>et</strong> c'est <strong>la</strong> volonté qui fait les héros.C<strong>et</strong> état d'esprit n'est pas spécial aux Japonais. <strong>Le</strong>s Hindous, au moyen<strong>de</strong> ce qu'ils appellent le hâtha-yoga ou exercice <strong>de</strong> <strong>la</strong> volonté, arriventaussi à supprimer en eux le sentiment <strong>de</strong> <strong>la</strong> douleur physique.On peut juger par là combien l'éducation mentale <strong>et</strong> l'objectif <strong>de</strong>sAsiatiques sont différents <strong>de</strong>s nôtres. Tout, chez eux, tend à développerl'homme intérieur, sa volonté, sa conscience, en vue <strong>de</strong>s vastes cyclesd'évolution qui lui sont ouverts, tandis que l'Européen adopte <strong>de</strong>préférence comme objectif les biens immédiats, limités par le cercle <strong>de</strong> <strong>la</strong>vie présente. <strong>Le</strong>s buts à atteindre, dans les <strong>de</strong>ux cas, sont divergents, <strong>et</strong>c<strong>et</strong>te divergence résulte d'une conception essentiellement différente durôle <strong>de</strong> l'être dans l'univers. Longtemps, les Asiatiques ont considéré