Le problème de l'être et de la destinée : études expérimentales sur ...

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12.07.2015 Views

OBJECTIONS ET CRITIQUES 197doit rencontrer des coeurs compatissants, prêts à secourir et à consoler.La charité est la plus belle des vertus ; elle seule ouvre l'accès desmondes heureux.** *Beaucoup de personnes pour qui la vie a été rude et difficiles'épouvantent à la perspective de la renouveler indéfiniment. Cettelongue et pénible ascension à travers les temps et parmi les mondesremplit d'effroi ceux qui, pris de lassitude, escomptent un reposimmédiat et un bonheur sans fin. Il est certain qu'il faut avoir l'âmetrempée pour contempler sans vertige ces perspectives immenses. Laconception catholique était plus séduisante pour les âmes timides, pourles esprits paresseux qui, d'après elle, avaient peu d'efforts à faire pourgagner le salut. La vision de la destinée est formidable. Il faut des espritsvigoureux pour la considérer sans faiblir, pour retrouver dans la notiondu destin le stimulant nécessaire, la compensation aux petites habitudesconfessionnelles, le calme et la sérénité de la pensée.Un bonheur qu'il faut conquérir au prix de tant d'efforts effraye plusqu'il n'attire les âmes humaines, encore faibles pour la plupart, etinconscientes de leur magnifique avenir. Mais la vérité doit passer avanttout ! Il ne peut être question ici de nos convenances personnelles. Laloi, qu'elle plaise ou non, est la loi ! C'est à nous d'y adapter nos vues etnos actes, et non à elle à se plier à nos exigences.La mort ne peut transformer un esprit inférieur en esprit élevé. Noussommes, dans l'Au-delà comme ici-bas, ce que nous nous sommes faits,intellectuellement et moralement. Toutes les manifestations spirites ledémontrent. Cependant, on nous dit que, seules, les âmes parfaitespénétreront aux célestes royaumes, et, d'autre part, on resserre nosmoyens de perfectionnement dans le cercle d'une vie éphémère. Peut-onvaincre ses passions, redresser son caractère au cours d'une seule vie ? Siquelques-uns y ont réussi, que penser de la foule des êtres ignorants etvicieux qui peuplent notre planète ? Est-il admissible que leur évolutionse borne à ce court passage sur la terre ? Et ceux qui se sont renduscoupables de grands crimes, où trouveront-ils les conditions nécessairesà la réparation ? Si ce n'est dans les réincarnations ultérieures, nousretomberions forcément dans l'ornière de l'enfer. Mais un enfer éternelest aussi impossible qu'un éternel paradis. Car il n'est pas d'acte si

198 LE PROBLEME DE L'ETRE ET DE LA DESTINEElouable et il n'est pas de crime si affreux qui entraînent une éternité derécompenses ou de châtiments !Il suffit de considérer l'oeuvre de la nature depuis l'origine des temps,pour constater partout cette lente et tranquille évolution des êtres et deschoses, qui convient si bien à la Puissance éternelle et que proclamenttoutes les voix de l'Univers. L'âme humaine n'échappe pas à cette règlesouveraine. Elle est la synthèse, le couronnement de ce prodigieuxeffort, le dernier anneau de la chaîne qui se déroule depuis les bas-fondsde la vie et couvre le globe entier. N'est-ce pas en l'homme que serésume toute l'évolution des règnes inférieurs et qu'apparaît avec éclat leprincipe sacré de perfectibilité ? Ce principe n'est-il pas son essencemême et comme le sceau divin apposé sur sa nature ? Et, s'il en est ainsi,comment admettre que l'intelligence humaine puisse être placée endehors des lois imposantes, émanées de la source première desIntelligences ?Le flot de la vie qui roule à travers les âges pour aboutir à l'êtrehumain et qui, dans sa course, est dirigé par cette règle grandiose del'évolution, peut-il aboutir à l'immobilité ? Le principe du progrès estécrit partout : dans la nature et dans l'histoire. Tout le mouvement qu'ilimprime aux forces en action sur notre monde aboutit à l'homme, et l'onvoudrait que la partie essentielle de l'homme, son moi, sa conscience,échappât à cette loi de continuité et de progression ? Non ! la logique,sans parler des faits, nous le démontre : notre existence ne peut êtreisolée. Le drame de la vie ne peut se composer d'un seul acte ; il lui fautune suite, un prolongement, par lesquels s'expliquent et s'éclairent lesincohérences apparentes et les obscurités du présent ; il faut unenchaînement d'existences, solidaires les unes des autres, et faisantressortir le plan, l'économie qui président aux destinées des êtreshumains.En résulte-t-il que nous soyons condamnés à un labeur pénible etincessant ? La loi d'ascension recule-t-elle indéfiniment la période depaix et de repos ? Nullement. A l'issue de chaque vie terrestre, l'âmerécolte le fruit des expériences acquises ; elle replie ses forces et sesfacultés vers la vie intérieure et subjective. Elle procède à l'inventaire deson oeuvre terrestre, s'en assimile les parties utiles et en rejette l'élémentstérile. C'est la première occupation de l'Au-delà, le travail parexcellence de récapitulation et d'analyse. Le recueillement entre les

198 LE PROBLEME DE L'ETRE ET DE LA DESTINEElouable <strong>et</strong> il n'est pas <strong>de</strong> crime si affreux qui entraînent une éternité <strong>de</strong>récompenses ou <strong>de</strong> châtiments !Il suffit <strong>de</strong> considérer l'oeuvre <strong>de</strong> <strong>la</strong> nature <strong>de</strong>puis l'origine <strong>de</strong>s temps,pour constater partout c<strong>et</strong>te lente <strong>et</strong> tranquille évolution <strong>de</strong>s êtres <strong>et</strong> <strong>de</strong>schoses, qui convient si bien à <strong>la</strong> Puissance éternelle <strong>et</strong> que proc<strong>la</strong>menttoutes les voix <strong>de</strong> l'Univers. L'âme humaine n'échappe pas à c<strong>et</strong>te règlesouveraine. Elle est <strong>la</strong> synthèse, le couronnement <strong>de</strong> ce prodigieuxeffort, le <strong>de</strong>rnier anneau <strong>de</strong> <strong>la</strong> chaîne qui se déroule <strong>de</strong>puis les bas-fonds<strong>de</strong> <strong>la</strong> vie <strong>et</strong> couvre le globe entier. N'est-ce pas en l'homme que serésume toute l'évolution <strong>de</strong>s règnes inférieurs <strong>et</strong> qu'apparaît avec éc<strong>la</strong>t leprincipe sacré <strong>de</strong> perfectibilité ? Ce principe n'est-il pas son essencemême <strong>et</strong> comme le sceau divin apposé <strong>sur</strong> sa nature ? Et, s'il en est ainsi,comment adm<strong>et</strong>tre que l'intelligence humaine puisse être p<strong>la</strong>cée en<strong>de</strong>hors <strong>de</strong>s lois imposantes, émanées <strong>de</strong> <strong>la</strong> source première <strong>de</strong>sIntelligences ?<strong>Le</strong> flot <strong>de</strong> <strong>la</strong> vie qui roule à travers les âges pour aboutir à l'êtrehumain <strong>et</strong> qui, dans sa course, est dirigé par c<strong>et</strong>te règle grandiose <strong>de</strong>l'évolution, peut-il aboutir à l'immobilité ? <strong>Le</strong> principe du progrès estécrit partout : dans <strong>la</strong> nature <strong>et</strong> dans l'histoire. Tout le mouvement qu'ilimprime aux forces en action <strong>sur</strong> notre mon<strong>de</strong> aboutit à l'homme, <strong>et</strong> l'onvoudrait que <strong>la</strong> partie essentielle <strong>de</strong> l'homme, son moi, sa conscience,échappât à c<strong>et</strong>te loi <strong>de</strong> continuité <strong>et</strong> <strong>de</strong> progression ? Non ! <strong>la</strong> logique,sans parler <strong>de</strong>s faits, nous le démontre : notre existence ne peut êtreisolée. <strong>Le</strong> drame <strong>de</strong> <strong>la</strong> vie ne peut se composer d'un seul acte ; il lui fautune suite, un prolongement, par lesquels s'expliquent <strong>et</strong> s'éc<strong>la</strong>irent lesincohérences apparentes <strong>et</strong> les obscurités du présent ; il faut unenchaînement d'existences, solidaires les unes <strong>de</strong>s autres, <strong>et</strong> faisantressortir le p<strong>la</strong>n, l'économie qui prési<strong>de</strong>nt aux <strong>de</strong>stinées <strong>de</strong>s êtreshumains.En résulte-t-il que nous soyons condamnés à un <strong>la</strong>beur pénible <strong>et</strong>incessant ? La loi d'ascension recule-t-elle indéfiniment <strong>la</strong> pério<strong>de</strong> <strong>de</strong>paix <strong>et</strong> <strong>de</strong> repos ? Nullement. A l'issue <strong>de</strong> chaque vie terrestre, l'âmerécolte le fruit <strong>de</strong>s expériences acquises ; elle replie ses forces <strong>et</strong> sesfacultés vers <strong>la</strong> vie intérieure <strong>et</strong> subjective. Elle procè<strong>de</strong> à l'inventaire <strong>de</strong>son oeuvre terrestre, s'en assimile les parties utiles <strong>et</strong> en rej<strong>et</strong>te l'élémentstérile. C'est <strong>la</strong> première occupation <strong>de</strong> l'Au-<strong>de</strong>là, le travail parexcellence <strong>de</strong> récapitu<strong>la</strong>tion <strong>et</strong> d'analyse. <strong>Le</strong> recueillement entre les

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