Le problème de l'être et de la destinée : études expérimentales sur ...
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RENOVATION DE LA MEMOIRE 171Aux réminiscences d'hommes, illustres pour la plupart, il faut ajoutercelles d'un grand nombre d'enfants.Ici, le phénomène s'explique aisément. L'adaptation des senspsychiques à l'organisme matériel, à partir de la naissance, s'opèrelentement et graduellement. Elle n'est complète que vers la septièmeannée ; plus tard encore chez certains individus.Jusqu'à cette époque, l'esprit de l'enfant, flottant autour de sonenveloppe, vit encore, dans une certaine mesure, de la vie de l'espace. Iljouit de perceptions, de visions qui impressionnent parfois de lueursfugitives le cerveau physique. C'est ainsi qu'on a pu recueillir decertaines bouches juvéniles des allusions à des vies antérieures, desdescriptions de scènes et de personnages n'ayant aucun rapport avec lavie actuelle de ces jeunes êtres.Ces visions, ces réminiscences s'évanouissent généralement vers l'âgeadulte, lorsque l'âme de l'enfant est entrée en pleine possession de sesorganes terrestres. Alors, c'est en vain qu'on l'interroge sur ces souvenirsfugaces. Toute transmission des vibrations périspritales a cessé ; laconscience profonde est devenue muette.On n'a pas prêté jusqu'ici à ces révélations toute l'attention qu'ellesméritent. Les parents, rendus inquiets par des manifestations considéréescomme étranges et anormales, plutôt que de les provoquer, cherchent aucontraire, à en empêcher le retour. La science perd ainsi d'utilesindications. Si l'enfant, lorsqu'il s'essaie à traduire, dans son langagepénible et confus, les vibrations fugitives de son cerveau psychique, étaitencouragé, interrogé, au lieu d'être rebuté, ridiculisé, on pourrait obtenirsur le passé des éclaircies présentant un certain intérêt, tandis qu'ellessont actuellement perdues dans la plupart des cas.En Orient, où la doctrine des vies successives est partout répandue, onattache plus d'importance à ces réminiscences. Elles y sont recueillies,contrôlées dans la mesure du possible et, souvent, reconnues exactes. Envoici une preuve entre mille :Une correspondance de Simla (Indes Orientales) au Daily Mail 26 rapporte qu'unjeune enfant, né dans le district, est considéré comme la réincarnation de feu M.Tucker, surintendant de la contrée, assassiné en 1894 par des «discoïts». L'enfantse souvient des moindres incidents de sa précédente vie. Il a voulu se transporter à26 Reproduit par le Matin et Paris-Nouvelles du 8 juillet 1903, sous le titre : Une réincarnation,correspondance de Londres, 7 juillet.
172 LE PROBLEME DE L'ETRE ET DE LA DESTINEEdivers endroits familiers à M. Tucker. A la place du meurtre, il s'est mis à trembleret a donné tous les signes de la terreur. «Ces faits sont assez communs à Burma -ajoute le journal - où les réincarnés se souvenant de leur passé s'appellent des winsas.»M. C. de Lagrange, consul de France, écrivait de la Vera-Cruz(Mexique) à la Revue Spirite, le 14 juillet 1880 27 :«Il y a deux ans, nous avions, à la Vera-Cruz, un enfant de 7 ans qui possédaitla faculté de médium guérisseur. Plusieurs personnes furent guéries, soit parl'apposition de ses petites mains, soit à l'aide de remèdes végétaux dont il donnaitla recette et qu'il affirmait connaître. Lorsqu'on lui demandait où il avait appris ceschoses, il répondait que, lorsqu'il était grand, il était médecin. Cet enfant a donc lesouvenir d'une existence antérieure.Il parlait avec difficulté. Son nom était Jules Alphonse, né à la Vera-Cruz. Cettesurprenante faculté s'est développée en lui à l'âge de 4 ans. Bien des personnes,incrédules d'abord, en ont été frappées et sont aujourd'hui convaincues. Lorsqu'ilest seul avec ses parents. Il leur redit souvent : «Père, il ne faut pas croire que jeresterai longtemps avec toi ; je ne suis ici que pour quelques années, puisqu'il fautque j'aille là-bas.» Et si on lui demande : «Mais où veux-tu aller ? - Loin d'ici,répond-il, et où l'on est mieux qu'ici.»Cet enfant est très sobre, grand dans toutes ses actions, perspicace et trèsobéissant.» - Depuis ce temps l'enfant est mort.Le Banner of light, de Boston, du 15 octobre 1892, publiait la relationsuivante de l'honorable Isaac G. Forster, insérée également par le GlobeDemocrat, de Saint-Louis, 20 septembre 1892, le Brooklyn Eagle et leMilwaukee Sentinel, du 25 septembre 1892 :Il y a douze ans, j'habitais le comté d'Effingham (Illinois) et j'y perdis uneenfant, Maria, au moment où elle entrait dans la puberté. L'année suivante, j'allaime fixer au Dakota. J'y eus, il y a neuf ans, une nouvelle petite fille, que nousavons appelée Nellie. Depuis qu'elle fut en âge de parler, elle prétendit qu'elle nese nommait pas Nellie, mais Maria ; que c'était le vrai nom que nous lui donnionsautrefois.Je retournai dernièrement dans le comté d'Effingham pour y régler quelquesaffaires et j'emmenai Nellie avec moi. Elle reconnut notre ancienne demeure etbien des personnes qu'elle n'avait jamais vues, mais que ma première fille, Maria,connaissait fort bien.A un mille se trouve la maison d'école que Maria fréquentait. Nellie, qui nel'avait jamais vue, en fit une description exacte et m'exprima le désir de la revoir.Je l'y conduisis et, une fois là, elle se dirigea directement vers le pupitre que sasoeur occupait, me disant : «Ce pupitre est le mien !»27 Repue Spirite, 1880, page 361.
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172 LE PROBLEME DE L'ETRE ET DE LA DESTINEEdivers endroits familiers à M. Tucker. A <strong>la</strong> p<strong>la</strong>ce du meurtre, il s'est mis à trembler<strong>et</strong> a donné tous les signes <strong>de</strong> <strong>la</strong> terreur. «Ces faits sont assez communs à Burma -ajoute le journal - où les réincarnés se souvenant <strong>de</strong> leur passé s'appellent <strong>de</strong>s winsas.»M. C. <strong>de</strong> Lagrange, consul <strong>de</strong> France, écrivait <strong>de</strong> <strong>la</strong> Vera-Cruz(Mexique) à <strong>la</strong> Revue Spirite, le 14 juill<strong>et</strong> 1880 27 :«Il y a <strong>de</strong>ux ans, nous avions, à <strong>la</strong> Vera-Cruz, un enfant <strong>de</strong> 7 ans qui possédait<strong>la</strong> faculté <strong>de</strong> médium guérisseur. Plusieurs personnes furent guéries, soit parl'apposition <strong>de</strong> ses p<strong>et</strong>ites mains, soit à l'ai<strong>de</strong> <strong>de</strong> remè<strong>de</strong>s végétaux dont il donnait<strong>la</strong> rec<strong>et</strong>te <strong>et</strong> qu'il affirmait connaître. Lorsqu'on lui <strong>de</strong>mandait où il avait appris ceschoses, il répondait que, lorsqu'il était grand, il était mé<strong>de</strong>cin. C<strong>et</strong> enfant a donc lesouvenir d'une existence antérieure.Il par<strong>la</strong>it avec difficulté. Son nom était Jules Alphonse, né à <strong>la</strong> Vera-Cruz. C<strong>et</strong>te<strong>sur</strong>prenante faculté s'est développée en lui à l'âge <strong>de</strong> 4 ans. Bien <strong>de</strong>s personnes,incrédules d'abord, en ont été frappées <strong>et</strong> sont aujourd'hui convaincues. Lorsqu'ilest seul avec ses parents. Il leur redit souvent : «Père, il ne faut pas croire que jeresterai longtemps avec toi ; je ne suis ici que pour quelques années, puisqu'il fautque j'aille là-bas.» Et si on lui <strong>de</strong>man<strong>de</strong> : «Mais où veux-tu aller ? - Loin d'ici,répond-il, <strong>et</strong> où l'on est mieux qu'ici.»C<strong>et</strong> enfant est très sobre, grand dans toutes ses actions, perspicace <strong>et</strong> trèsobéissant.» - Depuis ce temps l'enfant est mort.<strong>Le</strong> Banner of light, <strong>de</strong> Boston, du 15 octobre 1892, publiait <strong>la</strong> re<strong>la</strong>tionsuivante <strong>de</strong> l'honorable Isaac G. Forster, insérée également par le GlobeDemocrat, <strong>de</strong> Saint-Louis, 20 septembre 1892, le Brooklyn Eagle <strong>et</strong> leMilwaukee Sentinel, du 25 septembre 1892 :Il y a douze ans, j'habitais le comté d'Effingham (Illinois) <strong>et</strong> j'y perdis uneenfant, Maria, au moment où elle entrait dans <strong>la</strong> puberté. L'année suivante, j'al<strong>la</strong>ime fixer au Dakota. J'y eus, il y a neuf ans, une nouvelle p<strong>et</strong>ite fille, que nousavons appelée Nellie. Depuis qu'elle fut en âge <strong>de</strong> parler, elle prétendit qu'elle nese nommait pas Nellie, mais Maria ; que c'était le vrai nom que nous lui donnionsautrefois.Je r<strong>et</strong>ournai <strong>de</strong>rnièrement dans le comté d'Effingham pour y régler quelquesaffaires <strong>et</strong> j'emmenai Nellie avec moi. Elle reconnut notre ancienne <strong>de</strong>meure <strong>et</strong>bien <strong>de</strong>s personnes qu'elle n'avait jamais vues, mais que ma première fille, Maria,connaissait fort bien.A un mille se trouve <strong>la</strong> maison d'école que Maria fréquentait. Nellie, qui nel'avait jamais vue, en fit une <strong>de</strong>scription exacte <strong>et</strong> m'exprima le désir <strong>de</strong> <strong>la</strong> revoir.Je l'y conduisis <strong>et</strong>, une fois là, elle se dirigea directement vers le pupitre que sasoeur occupait, me disant : «Ce pupitre est le mien !»27 Repue Spirite, 1880, page 361.