Le problème de l'être et de la destinée : études expérimentales sur ...
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RENOVATION DE LA MEMOIRE 163comiques ou poignantes, suivant les cas, mais parfaitement adéquates àla situation. La loi de corrélation constatée par Pierre Janet, Th. Ribot,etc., se retrouve et se manifeste ici dans toute sa rigueur, avec uneprécision mécanique, aussi bien en ce qui a trait aux scènes de la vieprésente que pour celles se rattachant aux vies antérieures. A elle seule,cette corrélation constante suffirait à assurer à ces deux ordres desouvenirs le même caractère de probabilité. Les souvenirs de l'existenceactuelle dans ses phases primaires, effacés de la mémoire normale dusujet, ayant pu être vérifiés exacts, ce qui est une preuve d'authenticitépour les uns devient également une forte présomption en faveur desautres.D'autre part, les sujets ont reproduit avec une fidélité absolue, avecune vivacité d'impressions et de sensations nullement factices, desscènes aussi émouvantes que compliquées : asphyxie par immersion,agonies causées par la phtisie au plus haut degré, cas de grossesse suivid'accouchement, avec toute la série des phénomènes physiques qui s'yrattachent : suffocations, douleurs, etc..Or, ces sujets, presque tous des jeunes filles de 16 à 18 ans, sont trèstimides de leur nature et peu expertes en matière scientifique. De l'aveumême des expérimentateurs, dont l'un est médecin de la famille deMayo, leur incapacité de simuler ces scènes est notoire. Elles nepossèdent aucune connaissance en physiologie ou en pathologie et n'ontété témoins, dans leur présente existence, d'aucun incident susceptible deleur fournir des indications et des enseignements sur des faits de cetordre 19 .Toutes ces considérations nous portent à écarter les soupçons defraude, de supercherie ou l'hypothèse d'un simple jeu de l'imagination.Quel talent, quel art, quelle perfection d'attitude, de geste et d'accentne faudrait-il pas dépenser d'une façon soutenue, au cours de tant deséances, pour imaginer et simuler des scènes aussi réalistes, parfoisdramatiques, en présence d'expérimentateurs habiles à démasquerl'imposture, de praticiens toujours en garde contre l'erreur ou lafourberie ? Un tel rôle ne saurait être attribué à de jeunes personnes nepossédant aucune expérience de la vie, n'ayant reçu qu'une instructionfort restreinte, voire élémentaire.19 Cette opinion a été émise en ma présence, lors de mon passage à Aix, par MM. Lacoste et ledocteur Bertrand.
164 LE PROBLEME DE L'ETRE ET DE LA DESTINEEAutre chose : dans l'enchaînement de ces récits, dans la destinée desêtres qui sont en cause, dans les péripéties de leurs existences, nousretrouvons sans cesse la confirmation de cette haute loi de causalité oude conséquence des actes qui régit le monde moral. Certes on ne peutpas voir là un reflet des opinions des sujets, puisque ceux-ci nepossèdent aucune notion sur ce point, le milieu où ils ont vécu,l'éducation reçue ne les ayant nullement préparés à la connaissance desvies successives, comme l'attestent les observateurs 20 .Evidemment, beaucoup de sceptiques penseront que ces faits sontencore trop peu nombreux pour qu'on puisse en dégager une théorieferme et des conclusions définitives. On dira qu'il convient d'attendrepour cela une accumulation plus considérable de preuves et detémoignages. On nous objectera peut-être maintes expériences d'alluressuspectes, où abondent les anachronismes, les contradictions, les faitsapocryphes. Il se dégage de ces récits fantaisistes la forte impression quedes observateurs bénévoles ont pu être joués, mystifiés. Mais en quoi lesexpériences sérieuses en seraient-elles amoindries ? Les abus, les erreursqui se produisent ça et là ne sauraient atteindre les études poursuiviesavec une méthode précise et un rigoureux esprit de contrôle.Somme toute, nous estimons pour notre part que les faits relatés plushaut, joints à beaucoup d'autres de même nature qu'il serait superflud'énumérer ici, sont suffisants pour établir l'existence, à la base del'édifice du moi, d'une sorte de crypte où s'entasse une immense réservede connaissances et de souvenirs. Le long passé de l'être y a laissé sestraces ineffaçables qui, seules, pourront nous dire le secret des origineset de l'évolution, le mystère profond de la nature humaine.Il est, dit Herbert Spencer, deux processus de construction de laconscience : l'assimilation et le souvenir. Mais, il faut bien lereconnaître, la conscience normale dont il parle n'est qu'une conscienceprécaire et restreinte. Elle vacille aux bords des abîmes de l'âme commeune flamme intermittente, éclairant un monde caché où sommeillent desforces, des images, où s'accumulent les impressions recueillies depuis lepoint initial de l'être.Et tout cela, caché pendant la vie sous les voiles de la chair, se révèledans la transe, sort de l'ombre avec d'autant plus de netteté que l'âme estplus dégagée de la matière et plus évoluée.20 Voir à ce sujet A. de Rochas, les Vies successives, page 501.
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RENOVATION DE LA MEMOIRE 163comiques ou poignantes, suivant les cas, mais parfaitement adéquates à<strong>la</strong> situation. La loi <strong>de</strong> corré<strong>la</strong>tion constatée par Pierre Jan<strong>et</strong>, Th. Ribot,<strong>et</strong>c., se r<strong>et</strong>rouve <strong>et</strong> se manifeste ici dans toute sa rigueur, avec uneprécision mécanique, aussi bien en ce qui a trait aux scènes <strong>de</strong> <strong>la</strong> vieprésente que pour celles se rattachant aux vies antérieures. A elle seule,c<strong>et</strong>te corré<strong>la</strong>tion constante suffirait à as<strong>sur</strong>er à ces <strong>de</strong>ux ordres <strong>de</strong>souvenirs le même caractère <strong>de</strong> probabilité. <strong>Le</strong>s souvenirs <strong>de</strong> l'existenceactuelle dans ses phases primaires, effacés <strong>de</strong> <strong>la</strong> mémoire normale dusuj<strong>et</strong>, ayant pu être vérifiés exacts, ce qui est une preuve d'authenticitépour les uns <strong>de</strong>vient également une forte présomption en faveur <strong>de</strong>sautres.D'autre part, les suj<strong>et</strong>s ont reproduit avec une fidélité absolue, avecune vivacité d'impressions <strong>et</strong> <strong>de</strong> sensations nullement factices, <strong>de</strong>sscènes aussi émouvantes que compliquées : asphyxie par immersion,agonies causées par <strong>la</strong> phtisie au plus haut <strong>de</strong>gré, cas <strong>de</strong> grossesse suivid'accouchement, avec toute <strong>la</strong> série <strong>de</strong>s phénomènes physiques qui s'yrattachent : suffocations, douleurs, <strong>et</strong>c..Or, ces suj<strong>et</strong>s, presque tous <strong>de</strong>s jeunes filles <strong>de</strong> 16 à 18 ans, sont trèstimi<strong>de</strong>s <strong>de</strong> leur nature <strong>et</strong> peu expertes en matière scientifique. De l'aveumême <strong>de</strong>s expérimentateurs, dont l'un est mé<strong>de</strong>cin <strong>de</strong> <strong>la</strong> famille <strong>de</strong>Mayo, leur incapacité <strong>de</strong> simuler ces scènes est notoire. Elles nepossè<strong>de</strong>nt aucune connaissance en physiologie ou en pathologie <strong>et</strong> n'ontété témoins, dans leur présente existence, d'aucun inci<strong>de</strong>nt susceptible <strong>de</strong>leur fournir <strong>de</strong>s indications <strong>et</strong> <strong>de</strong>s enseignements <strong>sur</strong> <strong>de</strong>s faits <strong>de</strong> c<strong>et</strong>ordre 19 .Toutes ces considérations nous portent à écarter les soupçons <strong>de</strong>frau<strong>de</strong>, <strong>de</strong> supercherie ou l'hypothèse d'un simple jeu <strong>de</strong> l'imagination.Quel talent, quel art, quelle perfection d'attitu<strong>de</strong>, <strong>de</strong> geste <strong>et</strong> d'accentne faudrait-il pas dépenser d'une façon soutenue, au cours <strong>de</strong> tant <strong>de</strong>séances, pour imaginer <strong>et</strong> simuler <strong>de</strong>s scènes aussi réalistes, parfoisdramatiques, en présence d'expérimentateurs habiles à démasquerl'imposture, <strong>de</strong> praticiens toujours en gar<strong>de</strong> contre l'erreur ou <strong>la</strong>fourberie ? Un tel rôle ne saurait être attribué à <strong>de</strong> jeunes personnes nepossédant aucune expérience <strong>de</strong> <strong>la</strong> vie, n'ayant reçu qu'une instructionfort restreinte, voire élémentaire.19 C<strong>et</strong>te opinion a été émise en ma présence, lors <strong>de</strong> mon passage à Aix, par MM. Lacoste <strong>et</strong> ledocteur Bertrand.