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Le problème de l'être et de la destinée : études expérimentales sur ...

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160 LE PROBLEME DE L'ETRE ET DE LA DESTINEEreprises, le docteur Bertrand constate <strong>la</strong> catalepsie, <strong>la</strong> contracture, l'insensibilitécomplète. Mayo passe <strong>la</strong> main <strong>sur</strong> une bougie sans <strong>la</strong> sentir. «Elle ne sentabsolument pas l'ammoniaque. Ses yeux ne réagissent pas à <strong>la</strong> lumière ; <strong>la</strong> pupillen'est pas impressionnée par une <strong>la</strong>mpe ou une bougie avancée brusquement tropprès <strong>de</strong> son oeil ou reculée rapi<strong>de</strong>ment 16 .» En revanche, <strong>la</strong> sensibilité à distanceest très accentuée, ce qui démontre, en toute évi<strong>de</strong>nce, le phénomène <strong>de</strong>l'extériorisation. Citons les procès-verbaux :«Je fais remonter à Mayo le cours <strong>de</strong>s années ; elle va ainsi jusqu'à l'époque <strong>de</strong>sa naissance. En <strong>la</strong> poussant plus loin, elle se rappelle qu'elle a déjà vécu ; qu'elles'appe<strong>la</strong>it Line ; qu'elle est morte noyée, puis, qu'elle s'est élevée dans l'air ; qu'elley a vu <strong>de</strong>s êtres lumineux, mais qu'il ne lui avait pas été permis <strong>de</strong> leur parler. Au<strong>de</strong>là<strong>de</strong> <strong>la</strong> vie <strong>de</strong> Line, elle se r<strong>et</strong>rouve encore dans l'erraticité, mais dans un étatassez pénible, parce que, auparavant, elle avait été un homme «pas bon».Dans c<strong>et</strong>te incarnation, elle s'appe<strong>la</strong>it Charles Mauville. Elle débute dans <strong>la</strong> viepublique comme employé <strong>de</strong> bureau, à Paris. On se battait alors constamment dansles rues. Lui-même a tué du mon<strong>de</strong> <strong>et</strong> y prenait p<strong>la</strong>isir ; il était méchant. Oncoupait <strong>de</strong>s têtes <strong>sur</strong> <strong>la</strong> p<strong>la</strong>ce.A 50 ans, il a quitté le bureau, est ma<strong>la</strong><strong>de</strong> (Mayo tousse) <strong>et</strong> ne tar<strong>de</strong> pas àmourir. Il peut suivre son enterrement <strong>et</strong> entendre les gens dire qu'il «a trop fait <strong>la</strong>noce». Il reste pendant quelque temps attaché à son corps. Il souffre, estmalheureux. Enfin, il passe dans le corps <strong>de</strong> Line.Autres séances reconstituant l'existence <strong>de</strong> Line, <strong>la</strong> Br<strong>et</strong>onne : «Je ralentis lespasses quand j'arrive à l'époque <strong>de</strong> sa mort ; <strong>la</strong> respiration <strong>de</strong>vient alorsentrecoupée le corps se ba<strong>la</strong>nce comme porté par les vagues <strong>et</strong> elle présente <strong>de</strong>ssuffocations.»Séance du 29 décembre 1904. - M. <strong>de</strong> Rochas comman<strong>de</strong> : «Re<strong>de</strong>viens Line...au moment où elle s'est noyée.» Aussitôt, Mayo fait un brusque mouvement <strong>sur</strong>son fauteuil ; elle se r<strong>et</strong>ourne <strong>sur</strong> le côté droit, <strong>la</strong> figure dans ses mains <strong>et</strong> resteainsi quelques secon<strong>de</strong>s. On dirait une première phase <strong>de</strong> l'acte qui s'accomplitvolontairement, car si Line meurt noyée, c'est une noya<strong>de</strong> volontaire, un suici<strong>de</strong>,ce qui donne à <strong>la</strong> scène un aspect tout particulier, bien différent d'une noya<strong>de</strong>involontaire.Puis Mayo revient brusquement du côté gauche. <strong>Le</strong>s mouvements respiratoiresse précipitent <strong>et</strong> <strong>de</strong>viennent difficiles ; <strong>la</strong> poitrine se soulève avec effort <strong>et</strong>irrégulièrement ; <strong>la</strong> figure exprime l'anxiété, l'angoisse ; les yeux sont effarés. Ellefait <strong>de</strong> véritables mouvements <strong>de</strong> déglutition, comme si elle ava<strong>la</strong>it <strong>de</strong> l'eau, maismalgré elle, car on voit qu'elle résiste. Elle pousse à ce moment quelques crisinarticulés ; elle se tord plutôt qu'elle ne se débat <strong>et</strong> sa figure exprime une si réellesouffrance que M. <strong>de</strong> Rochas lui ordonne <strong>de</strong> vieillir <strong>de</strong> quelques heures. Puis il lui<strong>de</strong>man<strong>de</strong> :«T'es-tu débattue longtemps ? - Oui.16 Annales <strong>de</strong>s sciences psychiques, juill<strong>et</strong> 1905, page 391.

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