Le problème de l'être et de la destinée : études expérimentales sur ...

Le problème de l'être et de la destinée : études expérimentales sur ... Le problème de l'être et de la destinée : études expérimentales sur ...

autoresespiritasclassicos.com
from autoresespiritasclassicos.com More from this publisher
12.07.2015 Views

L'EVOLUTION DE LA PENSEE 15épeler le divin langage et qui fixe, sous des traits grossiers, sous desformes appropriées à son état mental, sa conception vague, confuse,rudimentaire, d'un monde supérieur.Les paganismes représentent un concept plus élevé, quoique trèsanthropomorphique. Les dieux y sont semblables aux hommes ; ils enont toutes les passions, toutes les faiblesses. Mais déjà, la notion del'idéal s'épure avec celle du bien. Un rayon de l'éternelle beauté vientféconder les civilisations au berceau.Plus haut voici l'idée chrétienne, toute de sacrifice, de renoncementdans son essence. Le paganisme grec était la religion de la natureradieuse ; le christianisme est celle de l'humanité souffrante, religion descatacombes, des cryptes et des tombeaux, qui a pris naissance dans lapersécution et la douleur et garde l'empreinte de son origine. Réactionnécessaire contre la sensualité païenne, elle deviendra, par sonexagération même, impuissante à la vaincre, car, avec le scepticisme, lasensualité renaîtra.Le christianisme, à son origine, doit être considéré comme le plusgrand effort tenté par le monde invisible pour communiquerostensiblement avec notre humanité. C'est, suivant l'expression de F.Myers, «le premier message authentique de l'Au-delà». Déjà, lesreligions païennes étaient riches en phénomènes occultes de toutes sorteset en faits de divination. Mais lasurrection, c'est-à-dire les apparitionsdu Christ matérialisé après sa mort, constituent la manifestation la pluspuissante dont les hommes aient été témoins. Elle fut le signal d'uneentrée en scène du monde des Esprits, qui se produisit de mille manièresdans les premiers temps chrétiens. Nous avons dit ailleurs 3 comment etpourquoi, peu à peu, le voile de l'Au-delà s'abaissa de nouveau et lesilence se fit, sauf pour quelques privilégiés : voyants, extatiques,prophètes.Nous assistons aujourd'hui à une nouvelle poussée du monde invisibledans l'histoire. Les manifestations de l'Au-delà, de passagères et isolées,tendent à devenir permanentes et universelles. Une voie s'établit entre lesdeux mondes, d'abord simple piste, étroit sentier, mais qui s'élargit,s'améliore peu à peu et deviendra une route large et sûre. Lechristianisme a eu pour point de départ des phénomènes d'une naturesemblable à ceux que l'on constate de nos jours dans le domaine des3 Voir Christianisme et Spiritisme, chap. V.

16 LE PROBLEME DE L'ETRE ET DE LA DESTINEEsciences psychiques. C'est par ces faits que se révèlent l'influence etl'action d'un monde spirituel, véritable demeure et patrie éternelle desâmes. Par eux, une trouée bleue s'ouvre sur la vie infinie ; l'espérance varenaître dans les coeurs angoissés, et l'humanité se réconciliera avec lamort.** *Les religions ont contribué puissamment à l'éducation humaine ; ellesont opposé un frein aux passions violentes, à la barbarie des âges de fer,et gravé fortement la notion morale au fond des consciences.L'esthétique religieuse a enfanté des chefs d'oeuvre dans tous lesdomaines ; elle a participé dans une large mesure à la révélation d'art etde beauté qui se poursuit à travers les siècles. L'art grec avait créé desmerveilles. L'art chrétien a atteint le sublime dans ces cathédralesgothiques qui se dressent, bibles de pierre, sous le ciel, avec leurs fièrestours sculptées, leurs nefs imposantes, qu'emplissent les vibrations desorgues et des chants sacrés, leurs hautes ogives, d'où la lumière descendà flots et ruisselle sur les fresques et les statues ; mais son rôle s'achève,car, déjà, il se copie, ou se repose, comme épuisé.L'erreur religieuse, et surtout l'erreur catholique, n'est pas de l'ordreesthétique, lequel ne trompe pas : elle est de l'ordre logique. Elle consisteà enfermer la religion en des dogmes étroits, en des formes rigides. Alorsque le mouvement est la loi même de la vie, le catholicisme a immobiliséla pensée, au lieu de provoquer son essor.Il est dans la nature de l'homme d'épuiser toutes les formes d'une idée,de se porter aux extrêmes, avant de reprendre le cours normal de sonévolution. Chaque vérité religieuse, affirmée par un novateur, s'affaiblitet s'altère par la suite, les disciples étant presque toujours incapables dese maintenir à la hauteur où le maître les a attirés. La doctrine devient,dès lors, une source d'abus et provoque, peu à peu, un mouvementcontraire dans le sens du scepticisme et de la négation. A la foi aveuglesuccède l'incrédulité ; le matérialisme fait son oeuvre ; et c'est seulementlorsqu'il a montré toute son impuissance dans l'ordre social qu'unerénovation idéaliste devient possible.Dès les premiers temps du christianisme, des courants divers :judaïque, hellénique, gnostique, se mêlent et se heurtent dans le lit de lareligion naissante. Des schismes éclatent ; les déchirements, les conflits

L'EVOLUTION DE LA PENSEE 15épeler le divin <strong>la</strong>ngage <strong>et</strong> qui fixe, sous <strong>de</strong>s traits grossiers, sous <strong>de</strong>sformes appropriées à son état mental, sa conception vague, confuse,rudimentaire, d'un mon<strong>de</strong> supérieur.<strong>Le</strong>s paganismes représentent un concept plus élevé, quoique trèsanthropomorphique. <strong>Le</strong>s dieux y sont semb<strong>la</strong>bles aux hommes ; ils enont toutes les passions, toutes les faiblesses. Mais déjà, <strong>la</strong> notion <strong>de</strong>l'idéal s'épure avec celle du bien. Un rayon <strong>de</strong> l'éternelle beauté vientfécon<strong>de</strong>r les civilisations au berceau.Plus haut voici l'idée chrétienne, toute <strong>de</strong> sacrifice, <strong>de</strong> renoncementdans son essence. <strong>Le</strong> paganisme grec était <strong>la</strong> religion <strong>de</strong> <strong>la</strong> natureradieuse ; le christianisme est celle <strong>de</strong> l'humanité souffrante, religion <strong>de</strong>scatacombes, <strong>de</strong>s cryptes <strong>et</strong> <strong>de</strong>s tombeaux, qui a pris naissance dans <strong>la</strong>persécution <strong>et</strong> <strong>la</strong> douleur <strong>et</strong> gar<strong>de</strong> l'empreinte <strong>de</strong> son origine. Réactionnécessaire contre <strong>la</strong> sensualité païenne, elle <strong>de</strong>viendra, par sonexagération même, impuissante à <strong>la</strong> vaincre, car, avec le scepticisme, <strong>la</strong>sensualité renaîtra.<strong>Le</strong> christianisme, à son origine, doit être considéré comme le plusgrand effort tenté par le mon<strong>de</strong> invisible pour communiquerostensiblement avec notre humanité. C'est, suivant l'expression <strong>de</strong> F.Myers, «le premier message authentique <strong>de</strong> l'Au-<strong>de</strong>là». Déjà, lesreligions païennes étaient riches en phénomènes occultes <strong>de</strong> toutes sortes<strong>et</strong> en faits <strong>de</strong> divination. Mais <strong>la</strong> ré<strong>sur</strong>rection, c'est-à-dire les apparitionsdu Christ matérialisé après sa mort, constituent <strong>la</strong> manifestation <strong>la</strong> pluspuissante dont les hommes aient été témoins. Elle fut le signal d'uneentrée en scène du mon<strong>de</strong> <strong>de</strong>s Esprits, qui se produisit <strong>de</strong> mille manièresdans les premiers temps chrétiens. Nous avons dit ailleurs 3 comment <strong>et</strong>pourquoi, peu à peu, le voile <strong>de</strong> l'Au-<strong>de</strong>là s'abaissa <strong>de</strong> nouveau <strong>et</strong> lesilence se fit, sauf pour quelques privilégiés : voyants, extatiques,prophètes.Nous assistons aujourd'hui à une nouvelle poussée du mon<strong>de</strong> invisibledans l'histoire. <strong>Le</strong>s manifestations <strong>de</strong> l'Au-<strong>de</strong>là, <strong>de</strong> passagères <strong>et</strong> isolées,ten<strong>de</strong>nt à <strong>de</strong>venir permanentes <strong>et</strong> universelles. Une voie s'établit entre les<strong>de</strong>ux mon<strong>de</strong>s, d'abord simple piste, étroit sentier, mais qui s'é<strong>la</strong>rgit,s'améliore peu à peu <strong>et</strong> <strong>de</strong>viendra une route <strong>la</strong>rge <strong>et</strong> sûre. <strong>Le</strong>christianisme a eu pour point <strong>de</strong> départ <strong>de</strong>s phénomènes d'une naturesemb<strong>la</strong>ble à ceux que l'on constate <strong>de</strong> nos jours dans le domaine <strong>de</strong>s3 Voir Christianisme <strong>et</strong> Spiritisme, chap. V.

Hooray! Your file is uploaded and ready to be published.

Saved successfully!

Ooh no, something went wrong!