Le problème de l'être et de la destinée : études expérimentales sur ...

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RENOVATION DE LA MEMOIRE 147retrouva le 7, sans savoir comment, à Liège, aux portes de l'exposition. De quellefaçon a-t-il accompli ce long voyage ? Il l'ignore et, malgré tous ses efforts, nepeut retrouver le moindre souvenir.»Mais voici que ce malade est plongé dans l'hypnose, et aussitôt tousles incidents de ce voyage se reconstituent dans leurs moindres détails,avec le souvenir des personnes rencontrées. Dada en est à sa quatrièmecrise d'amnésie nerveuse. Il se rappelle, endormi, ce qu'il a oublié à l'étatde veille, tout simplement parce qu'il se trouve de nouveau en état decondition seconde, c'est-à-dire dans l'état où il se trouvait au moment deson attaque d'amnésie. Ce cas nous met encore sur la trace des lois etconditions qui régissent les phénomènes de rénovation de la mémoiredes vies antérieures.En résumé, toute l'étude de l'homme terrestre nous fournit la preuvequ'il existe des états distincts de la conscience et de la personnalité. Nousl'avons vu dans la première partie de cet ouvrage : la coexistence en nousd'un mental double, dont les deux parties se rejoignent et fusionnent à lamort, est attestée, non seulement par l'hypnotisme expérimental, maisencore par toute l'évolution psychique.Le fait seul de cette dualité intellectuelle, considérée dans ses rapportsavec le problème des réincarnations, nous explique comment toute unepartie du moi, avec son immense cortège d'impressions et de souvenirsanciens, peut rester plongée dans l'ombre au cours de la vie actuelle.Nous savons que la télépathie, la clairvoyance, la prévision desévénements, sont des pouvoirs afférents au moi profond et caché. Lasuggestion en facilite l'exercice ; c'est un appel de la volonté, uneinvitation aux âmes faibles et inhabiles à se dégager de leur prison et àrentrer temporairement en possession des richesses, des puissances quisommeillent en elles. Les passes magnétiques dénouent les liens quiattachent l'âme au corps physique, provoquent son dégagement. Dès lors,la suggestion, personnelle ou étrangère, fait son oeuvre ; elle s'exerceavec plus d'intensité. Son action n'est pas seulement applicable au réveildes sens psychiques ; nous venons de voir qu'elle peut encorereconstituer l'enchaînement des souvenirs gravés aux profondeurs del'être.Il semble que, dans certains cas exceptionnels, cette action puisses'exercer même à l'état de veille. F. Myers 3 parle de la faculté du3 F. Myers, la Personnalité humaine, page 333.

148 LE PROBLEME DE L'ETRE ET DE LA DESTINEE«subliminal» d'évoquer des états émotionnels disparus de la consciencenormale et de revivre dans le passé. Ce fait, dit-il, se rencontrefréquemment chez les artistes, dont les émotions revécues peuventdépasser en intensité les émotions originales.Le même auteur émet l'opinion que la théorie la plus vraisemblablepour expliquer le génie est celle des réminiscences de Platon, à lacondition de la fonder sur les données scientifiques établies de nos jours.Ces mêmes phénomènes reparaissent sous une autre forme dans unordre de faits déjà signalés. Ce sont les impressions de personnes qui, àla suite d'accidents, ont pu échapper à la mort. Par exemple, des noyéssauvés avant l'asphyxie complète et d'autres qui ont fait des chutesgraves. Beaucoup racontent qu'entre le moment où ils sont tombés etcelui où ils ont perdu connaissance, tout le spectacle de leur vie s'estdéroulé dans leur cerveau d'une façon automatique, en tableauxsuccessifs et rétrogrades, avec une rapidité vertigineuse, accompagné dusentiment moral du bien et du mal ainsi que de la conscience desresponsabilités encourues.Th. Ribot, le chef du positivisme français, dans son ouvrage sur lesMaladies de la mémoire, a cité de nombreux faits établissant lapossibilité du réveil spontané, automatique, de toutes les scènes ouimages qui peuplent la mémoire, particulièrement en cas d'accident.Rappelons, à ce sujet, le cas de l'amiral Beaufort, extrait du Journal dedecine de Paris 4 . Il était tombé à la mer et perdit pendant deuxminutes le sentiment de sa conscience physique. Ce temps suffit à saconscience transcendantale pour résumer toute sa vie terrestre entableaux raccourcis, d'une netteté prodigieuse. Tous ses actes, y comprisleurs causes, leurs circonstances contingentes et leurs effets, défilèrentdans sa pensée. Voici un cas de même nature rapporté par M. Cottin,aéronaute :«Dans sa dernière ascension, le ballon le Montgolfier emportait M. Perron,président de l'Académie d'aérostation, comme capitaine, et F. Cottin, agentadministratif de l'Association scientifique française.Parti d'un bond, le ballon était à 4 h 24 à 700 mètres ; c'est alors qu'il creva et semit à descendre plus vite qu'il n'était monté, et il s'engouffra à 4 h 27 dans lamaison n°20 de l'impasse Chevalier, à Saint-Ouen. Après avoir jeté tout ce qui4 Voir plus haut, chap. XI.

148 LE PROBLEME DE L'ETRE ET DE LA DESTINEE«subliminal» d'évoquer <strong>de</strong>s états émotionnels disparus <strong>de</strong> <strong>la</strong> consciencenormale <strong>et</strong> <strong>de</strong> revivre dans le passé. Ce fait, dit-il, se rencontrefréquemment chez les artistes, dont les émotions revécues peuventdépasser en intensité les émotions originales.<strong>Le</strong> même auteur ém<strong>et</strong> l'opinion que <strong>la</strong> théorie <strong>la</strong> plus vraisemb<strong>la</strong>blepour expliquer le génie est celle <strong>de</strong>s réminiscences <strong>de</strong> P<strong>la</strong>ton, à <strong>la</strong>condition <strong>de</strong> <strong>la</strong> fon<strong>de</strong>r <strong>sur</strong> les données scientifiques établies <strong>de</strong> nos jours.Ces mêmes phénomènes reparaissent sous une autre forme dans unordre <strong>de</strong> faits déjà signalés. Ce sont les impressions <strong>de</strong> personnes qui, à<strong>la</strong> suite d'acci<strong>de</strong>nts, ont pu échapper à <strong>la</strong> mort. Par exemple, <strong>de</strong>s noyéssauvés avant l'asphyxie complète <strong>et</strong> d'autres qui ont fait <strong>de</strong>s chutesgraves. Beaucoup racontent qu'entre le moment où ils sont tombés <strong>et</strong>celui où ils ont perdu connaissance, tout le spectacle <strong>de</strong> leur vie s'estdéroulé dans leur cerveau d'une façon automatique, en tableauxsuccessifs <strong>et</strong> rétrogra<strong>de</strong>s, avec une rapidité vertigineuse, accompagné dusentiment moral du bien <strong>et</strong> du mal ainsi que <strong>de</strong> <strong>la</strong> conscience <strong>de</strong>sresponsabilités encourues.Th. Ribot, le chef du positivisme français, dans son ouvrage <strong>sur</strong> lesMa<strong>la</strong>dies <strong>de</strong> <strong>la</strong> mémoire, a cité <strong>de</strong> nombreux faits établissant <strong>la</strong>possibilité du réveil spontané, automatique, <strong>de</strong> toutes les scènes ouimages qui peuplent <strong>la</strong> mémoire, particulièrement en cas d'acci<strong>de</strong>nt.Rappelons, à ce suj<strong>et</strong>, le cas <strong>de</strong> l'amiral Beaufort, extrait du Journal <strong>de</strong>mé<strong>de</strong>cine <strong>de</strong> Paris 4 . Il était tombé à <strong>la</strong> mer <strong>et</strong> perdit pendant <strong>de</strong>uxminutes le sentiment <strong>de</strong> sa conscience physique. Ce temps suffit à saconscience transcendantale pour résumer toute sa vie terrestre entableaux raccourcis, d'une n<strong>et</strong>t<strong>et</strong>é prodigieuse. Tous ses actes, y comprisleurs causes, leurs circonstances contingentes <strong>et</strong> leurs eff<strong>et</strong>s, défilèrentdans sa pensée. Voici un cas <strong>de</strong> même nature rapporté par M. Cottin,aéronaute :«Dans sa <strong>de</strong>rnière ascension, le ballon le Montgolfier emportait M. Perron,prési<strong>de</strong>nt <strong>de</strong> l'Académie d'aérostation, comme capitaine, <strong>et</strong> F. Cottin, agentadministratif <strong>de</strong> l'Association scientifique française.Parti d'un bond, le ballon était à 4 h 24 à 700 mètres ; c'est alors qu'il creva <strong>et</strong> semit à <strong>de</strong>scendre plus vite qu'il n'était monté, <strong>et</strong> il s'engouffra à 4 h 27 dans <strong>la</strong>maison n°20 <strong>de</strong> l'impasse Chevalier, à Saint-Ouen. Après avoir j<strong>et</strong>é tout ce qui4 Voir plus haut, chap. XI.

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