Le problème de l'être et de la destinée : études expérimentales sur ...

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RENOVATION DE LA MEMOIRE 143profondeurs glauques, jusque sous les voûtes et les arceaux des sombresretraites de la mer.** *Rappelons ici les points essentiels de la théorie du moi, à laquelle serattachent tous les problèmes de la mémoire et de la conscience.L'identité du moi, la personnalité, ne persiste et ne se maintient quepar le souvenir et la conscience. Les réminiscences, les intuitions, lesaptitudes déterminent la sensation d'avoir vécu. Il existe dansl'intelligence une continuité, une succession de causes et d'effets qu'ilfaut reconstituer dans leur ensemble pour posséder la connaissanceintégrale du moi. Cela, nous l'avons vu, est impossible dans la viematérielle, puisque l'incorporation amène un effacement temporaire desétats de conscience qui forment cet ensemble continu. De même que lavie physique est soumise aux alternances de la nuit et du jour, il seproduit un phénomène analogue dans la vie de l'esprit. Notre mémoire,notre conscience traversent alternativement des périodes d'éclipse ou derayonnement, d'ombre ou de lumière, dans l'état céleste ou terrestre, etmême sur ce dernier plan, pendant la veille ou les différents états dusommeil. Et comme il y a des gradations dans l'éclipse, il y a aussi desdegrés dans la lumière.Beaucoup de rêves ne laissent aucune trace au réveil, pas plus que lesimpressions recueillies pendant le sommeil somnambulique. Tous lesmagnétiseurs le savent : l'oubli au réveil est un phénomène constant chezles somnambules. Mais dès que l'esprit du sujet, plongé dans un nouveausommeil, se retrouve dans les conditions dynamiques permettant larénovation des souvenirs, ceux-ci se réveillent. Le sujet se rappelle cequ'il a fait, dit, vu, exprimé à toutes les époques de son existence.Par là, nous comprendrons facilement l'oubli momentané des viesantérieures. Le mouvement vibratoire de l'enveloppe périspritale, amortipar la matière, au cours de la vie actuelle, est beaucoup trop faible pourque le degré d'intensité et la durée nécessaires à la rénovation de cessouvenirs puissent être atteints pendant la veille.En réalité, la mémoire n'est qu'un mode de la conscience. Le souvenirest souvent à l'état subconscient. Déjà, dans le cercle restreint de la vieactuelle, nous ne conservons pas le souvenir de nos premières années,qui est cependant gravé en nous, comme tous les états traversés au cours

144 LE PROBLEME DE L'ETRE ET DE LA DESTINEEde notre histoire. Il en est de même d'un grand nombre d'actes et de faitsappartenant aux autres périodes de la vie. Gassendi, dit-on, se souvenaitde l'âge de 18 mois ; mais c'est là une exception. L'effort mental estnécessaire pour réveiller ces souvenirs de la vie normale, celle qui nousest la plus familière ; nécessaire, répétons-le, pour ressaisir mille chosesétudiées, apprises, oubliées, parce qu'elles sont redescendues dans lescouches profondes de la mémoire. A chaque instant, l'intelligence doitrechercher dans la subconscience les connaissances, les souvenirs qu'elleveut revivifier ; elle s'efforce de les faire passer dans la consciencephysique, dans le cerveau concret, après les avoir pourvus des élémentsvitaux fournis par les neurones ou cellules nerveuses. Selon la richesseou la pauvreté de ces éléments, le souvenir surgira clair ou diffus ;parfois, il se dérobe ; la communication ne peut s'établir, ou bien laprojection ne se produit qu'après coup, au moment où on s'y attend lemoins.Donc, pour se souvenir, la première des conditions, c'est de vouloir.Ceci explique que nombre d'esprits, même dans la vie de l'espace, sousl'empire de certains préjugés dogmatiques, négligent toute recherche etrestent ignorants du passé qui dort en eux. Dans ce milieu, comme parminous, au cours de l'expérimentation, une suggestion est nécessaire. Cetteloi de la suggestion, nous la voyons se manifester partout, sous milleformes ; nous la subissons nous-mêmes à chaque instant du jour. Parexemple, près de nous, un chant s'élève, une parole, un nom a retenti,une image frappe nos regards et voilà que, soudain, grâce à l'associationdes idées, tout un enchaînement de souvenirs confus, presque oubliés,dissimulés dans les bas-fonds de notre conscience, se déroule à notreesprit.Des périodes entières de notre vie présente peuvent s'effacer de lamémoire. Dans son livre : Les Phénomènes psychiques, page 170, leDocteur J. Maxwell, procureur général, parle en ces termes de ce quel'on appelle les cas d'amnésie :«Quelquefois même, la notion de la personnalité disparaît. On connaît desmalades qui, subitement, oublient jusqu'à leur nom. Toute leur vie s'efface et ilssemblent revenir à l'état où ils étaient au moment de leur naissance. Ils doiventréapprendre eux-mêmes à parler, à s'habiller, à manger. Quelquefois, l'amnésien'est pas aussi complète. J'ai pu observer un malade qui avait oublié tout ce quiavait un lien quelconque avec sa personnalité. Il ignorait absolument tout ce qu'ilavait fait, ne savait plus où il était né, quels étaient ses parents. Il avait une

144 LE PROBLEME DE L'ETRE ET DE LA DESTINEE<strong>de</strong> notre histoire. Il en est <strong>de</strong> même d'un grand nombre d'actes <strong>et</strong> <strong>de</strong> faitsappartenant aux autres pério<strong>de</strong>s <strong>de</strong> <strong>la</strong> vie. Gassendi, dit-on, se souvenait<strong>de</strong> l'âge <strong>de</strong> 18 mois ; mais c'est là une exception. L'effort mental estnécessaire pour réveiller ces souvenirs <strong>de</strong> <strong>la</strong> vie normale, celle qui nousest <strong>la</strong> plus familière ; nécessaire, répétons-le, pour ressaisir mille chosesétudiées, apprises, oubliées, parce qu'elles sont re<strong>de</strong>scendues dans lescouches profon<strong>de</strong>s <strong>de</strong> <strong>la</strong> mémoire. A chaque instant, l'intelligence doitrechercher dans <strong>la</strong> subconscience les connaissances, les souvenirs qu'elleveut revivifier ; elle s'efforce <strong>de</strong> les faire passer dans <strong>la</strong> consciencephysique, dans le cerveau concr<strong>et</strong>, après les avoir pourvus <strong>de</strong>s élémentsvitaux fournis par les neurones ou cellules nerveuses. Selon <strong>la</strong> richesseou <strong>la</strong> pauvr<strong>et</strong>é <strong>de</strong> ces éléments, le souvenir <strong>sur</strong>gira c<strong>la</strong>ir ou diffus ;parfois, il se dérobe ; <strong>la</strong> communication ne peut s'établir, ou bien <strong>la</strong>projection ne se produit qu'après coup, au moment où on s'y attend lemoins.Donc, pour se souvenir, <strong>la</strong> première <strong>de</strong>s conditions, c'est <strong>de</strong> vouloir.Ceci explique que nombre d'esprits, même dans <strong>la</strong> vie <strong>de</strong> l'espace, sousl'empire <strong>de</strong> certains préjugés dogmatiques, négligent toute recherche <strong>et</strong>restent ignorants du passé qui dort en eux. Dans ce milieu, comme parminous, au cours <strong>de</strong> l'expérimentation, une suggestion est nécessaire. C<strong>et</strong>teloi <strong>de</strong> <strong>la</strong> suggestion, nous <strong>la</strong> voyons se manifester partout, sous milleformes ; nous <strong>la</strong> subissons nous-mêmes à chaque instant du jour. Parexemple, près <strong>de</strong> nous, un chant s'élève, une parole, un nom a r<strong>et</strong>enti,une image frappe nos regards <strong>et</strong> voilà que, soudain, grâce à l'association<strong>de</strong>s idées, tout un enchaînement <strong>de</strong> souvenirs confus, presque oubliés,dissimulés dans les bas-fonds <strong>de</strong> notre conscience, se déroule à notreesprit.Des pério<strong>de</strong>s entières <strong>de</strong> notre vie présente peuvent s'effacer <strong>de</strong> <strong>la</strong>mémoire. Dans son livre : <strong>Le</strong>s Phénomènes psychiques, page 170, leDocteur J. Maxwell, procureur général, parle en ces termes <strong>de</strong> ce quel'on appelle les cas d'amnésie :«Quelquefois même, <strong>la</strong> notion <strong>de</strong> <strong>la</strong> personnalité disparaît. On connaît <strong>de</strong>sma<strong>la</strong><strong>de</strong>s qui, subitement, oublient jusqu'à leur nom. Toute leur vie s'efface <strong>et</strong> ilssemblent revenir à l'état où ils étaient au moment <strong>de</strong> leur naissance. Ils doiventréapprendre eux-mêmes à parler, à s'habiller, à manger. Quelquefois, l'amnésien'est pas aussi complète. J'ai pu observer un ma<strong>la</strong><strong>de</strong> qui avait oublié tout ce quiavait un lien quelconque avec sa personnalité. Il ignorait absolument tout ce qu'i<strong>la</strong>vait fait, ne savait plus où il était né, quels étaient ses parents. Il avait une

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