Le problème de l'être et de la destinée : études expérimentales sur ...

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LA REINCARNATION ET SES LOIS 127Au contraire, tout s'explique, tout s'éclaire par la doctrine des viessuccessives. La loi de justice se révèle dans les moindres détails del'existence. Les inégalités qui nous choquent résultent des différentessituations occupées par les âmes à leurs degrés infinis d'évolution. Ladestinée de l'être n'est plus que le développement, à travers les âges, dela longue série de causes et d'effets engendrés par ses actes. Rien ne seperd ; les effets du bien et du mal s'accumulent et germent en nousjusqu'au moment favorable à leur éclosion. Tantôt ils s'épanouissentrapidement ; tantôt, après un long laps de temps, ils se reportent, serépercutent d'une existence à une autre, selon que leur maturité estactivée ou ralentie par les influences ambiantes ; mais aucun de ceseffets ne saurait disparaître de lui-même. La réparation, seule, peut lessupprimer.Chacun emporte au-dede la tombe et rapporte en naissant lasemence du passé. Cette semence, suivant sa nature, pour notre bonheurou notre malheur, répandra ses fruits sur la vie nouvelle qui commenceet même sur les suivantes, si une seule existence ne suffit pas à épuiserles conséquences mauvaises de nos vies antérieures. En même temps,nos actes de chaque jour, sources de nouveaux effets, viennent s'ajouteraux causes anciennes, les atténuant ou les aggravant. Ils forment avecelles un enchaînement de biens ou de maux qui, dans leur ensemble,composeront la trame de notre destin.Ainsi la sanction morale, si insuffisante, parfois si nulle, lorsqu'onl'étudie au point de vue d'une vie unique, se retrouve absolue et parfaitedans la succession de nos existences. Il y a une corrélation étroite entrenos actes et notre destinée. Nous subissons en nous-mêmes, dans notreêtre intérieur et dans les événements de notre vie, le contrecoup de nosagissements. Notre activité, sous toutes ses formes, est créatriced'éléments bons ou mauvais, d'effets proches ou lointains, qui retombentsur nous en pluies, en tempêtes, ou en rayons joyeux. L'homme construitson propre avenir. Jusqu'ici, dans son incertitude, dans son ignorance, ille construit à tâtons et subit son sort sans pouvoir l'expliquer. Bientôt,mieux éclairé, pénétré de la majesté des lois supérieures, il comprendrala beauté de la vie, qui réside dans l'effort courageux et donnera à sonoeuvre une plus noble et plus haute impulsion.** *

128 LE PROBLEME DE L'ETRE ET DE LA DESTINEELa variété infinie des aptitudes, des facultés, des caractères, s'expliqueaisément, disions-nous. Toutes les âmes ne sont pas du même âge ;toutes n'ont pas gravi de la même allure leurs stades évolutifs. Les unesont parcouru une carrière immense et s'approchent déjà de l'apogée desprogrès terrestres ; d'autres commencent à peine leur cycle d'évolution ausein des humanités. Celles-ci sont les âmes jeunes, émanées depuis untemps moins long du foyer éternel, foyer inépuisable, d'où jaillissentsans cesse des gerbes d'intelligences qui descendront sur les mondes dela matière animer les formes rudimentaires de la vie. Parvenues àl'humanité, elles prendront rang parmi les peuplades sauvages ou lesraces barbares qui occupent les continents attardés, les régionsdéshéritées du globe. Et lorsqu'elles pénètrent enfin dans noscivilisations, on les reconnaît encore, facilement, à leur gaucherie, à leurmaladresse, à leur inhabileté en toutes choses, et surtout à leurs passionsviolentes, à leurs goûts sanguinaires, parfois même à leur férocité. Maisces âmes non évoluées monteront à leur tour l'échelle des graduationsinfinies au moyen de réincarnations innombrables.Un autre élément du problème, c'est la liberté d'action de l'esprit. Auxuns, elle permet de s'attarder sur la voie d'ascension, de perdre, sanssouci du but véritable de l'existence, tant d'heures précieuses à lapoursuite des richesses et du plaisir. Aux autres, elle permet de se hâtersur les sentiers ardus et d'atteindre rapidement les sommets de la pensée,s'ils préfèrent aux séductions matérielles la possession des biens del'esprit et du coeur. De ce nombre sont les sages, les génies et les saintsde tous les temps et de tous les pays, les nobles martyrs des causesgénéreuses et ceux qui ont consacré des vies entières à accumuler, dansle silence des cloîtres, des bibliothèques, des laboratoires, les trésors dela science et de la sagesse humaine.Tous les courants du passé se retrouvent, se rejoignent et seconfondent en chaque vie. Ils contribuent à faire l'âme grande ouchétive, brillante ou obscure, puissante ou misérable. Chez la plupart denos contemporains, ces courants ne réussissent à faire que des âmesindifférentes, sans cesse ballottées entre les souffles du bien et du mal,de la vérité et de l'erreur, de la passion et du devoir.Ainsi, dans l'enchaînement de nos étapes terrestres, se poursuit et secomplète l'oeuvre grandiose de notre éducation, la lente édification denotre individualité, de notre personnalité morale. C'est pourquoi l'âme

128 LE PROBLEME DE L'ETRE ET DE LA DESTINEELa variété infinie <strong>de</strong>s aptitu<strong>de</strong>s, <strong>de</strong>s facultés, <strong>de</strong>s caractères, s'expliqueaisément, disions-nous. Toutes les âmes ne sont pas du même âge ;toutes n'ont pas gravi <strong>de</strong> <strong>la</strong> même allure leurs sta<strong>de</strong>s évolutifs. <strong>Le</strong>s unesont parcouru une carrière immense <strong>et</strong> s'approchent déjà <strong>de</strong> l'apogée <strong>de</strong>sprogrès terrestres ; d'autres commencent à peine leur cycle d'évolution ausein <strong>de</strong>s humanités. Celles-ci sont les âmes jeunes, émanées <strong>de</strong>puis untemps moins long du foyer éternel, foyer inépuisable, d'où jaillissentsans cesse <strong>de</strong>s gerbes d'intelligences qui <strong>de</strong>scendront <strong>sur</strong> les mon<strong>de</strong>s <strong>de</strong><strong>la</strong> matière animer les formes rudimentaires <strong>de</strong> <strong>la</strong> vie. Parvenues àl'humanité, elles prendront rang parmi les peup<strong>la</strong><strong>de</strong>s sauvages ou lesraces barbares qui occupent les continents attardés, les régionsdéshéritées du globe. Et lorsqu'elles pénètrent enfin dans noscivilisations, on les reconnaît encore, facilement, à leur gaucherie, à leurma<strong>la</strong>dresse, à leur inhabil<strong>et</strong>é en toutes choses, <strong>et</strong> <strong>sur</strong>tout à leurs passionsviolentes, à leurs goûts sanguinaires, parfois même à leur férocité. Maisces âmes non évoluées monteront à leur tour l'échelle <strong>de</strong>s graduationsinfinies au moyen <strong>de</strong> réincarnations innombrables.Un autre élément du problème, c'est <strong>la</strong> liberté d'action <strong>de</strong> l'esprit. Auxuns, elle perm<strong>et</strong> <strong>de</strong> s'attar<strong>de</strong>r <strong>sur</strong> <strong>la</strong> voie d'ascension, <strong>de</strong> perdre, sanssouci du but véritable <strong>de</strong> l'existence, tant d'heures précieuses à <strong>la</strong>poursuite <strong>de</strong>s richesses <strong>et</strong> du p<strong>la</strong>isir. Aux autres, elle perm<strong>et</strong> <strong>de</strong> se hâter<strong>sur</strong> les sentiers ardus <strong>et</strong> d'atteindre rapi<strong>de</strong>ment les somm<strong>et</strong>s <strong>de</strong> <strong>la</strong> pensée,s'ils préfèrent aux séductions matérielles <strong>la</strong> possession <strong>de</strong>s biens <strong>de</strong>l'esprit <strong>et</strong> du coeur. De ce nombre sont les sages, les génies <strong>et</strong> les saints<strong>de</strong> tous les temps <strong>et</strong> <strong>de</strong> tous les pays, les nobles martyrs <strong>de</strong>s causesgénéreuses <strong>et</strong> ceux qui ont consacré <strong>de</strong>s vies entières à accumuler, dansle silence <strong>de</strong>s cloîtres, <strong>de</strong>s bibliothèques, <strong>de</strong>s <strong>la</strong>boratoires, les trésors <strong>de</strong><strong>la</strong> science <strong>et</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> sagesse humaine.Tous les courants du passé se r<strong>et</strong>rouvent, se rejoignent <strong>et</strong> seconfon<strong>de</strong>nt en chaque vie. Ils contribuent à faire l'âme gran<strong>de</strong> ouchétive, bril<strong>la</strong>nte ou obscure, puissante ou misérable. Chez <strong>la</strong> plupart <strong>de</strong>nos contemporains, ces courants ne réussissent à faire que <strong>de</strong>s âmesindifférentes, sans cesse ballottées entre les souffles du bien <strong>et</strong> du mal,<strong>de</strong> <strong>la</strong> vérité <strong>et</strong> <strong>de</strong> l'erreur, <strong>de</strong> <strong>la</strong> passion <strong>et</strong> du <strong>de</strong>voir.Ainsi, dans l'enchaînement <strong>de</strong> nos étapes terrestres, se poursuit <strong>et</strong> secomplète l'oeuvre grandiose <strong>de</strong> notre éducation, <strong>la</strong> lente édification <strong>de</strong>notre individualité, <strong>de</strong> notre personnalité morale. C'est pourquoi l'âme

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