Le problème de l'être et de la destinée : études expérimentales sur ...

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LA MORT 101dans la mesure de notre pouvoir et de notre avancement, ceux quitravaillent au profit de tous.Bien loin de chasser l'idée de la mort, comme nous le faisonsgénéralement, sachons donc la considérer en face, pour ce qu'elle estréellement. Efforçons-nous de la dégager des ombres et des chimèresdont elle a été enveloppée, et demandons-nous de quelle façon ilconvient de se préparer à cet incident naturel et nécessaire du cours de lavie.Nécessaire, disons-nous. En effet, qu'arriverait-il si la mort étaitsupprimée ? Le globe deviendrait trop étroit pour contenir la foule deshumains. L'âge et la décrépitude aidant, la vie nous semblerait, à unmoment donné, tellement insupportable, que nous préférerions tout à saprolongation indéfinie. Un jour viendrait où ayant épuisé tous lesmoyens d'étude, de travail, de coopération utile à l'action commune,l'existence revêtirait pour nous un caractère accablant de monotonie.Notre progrès, notre élévation l'exigent : nous devons être débarrassés,un jour ou l'autre, de cette enveloppe charnelle, qui, après avoir rendu lesservices attendus, devient impropre à nous suivre sur les autres plans denotre destinée. Comment ceux qui croient à l'existence d'une Sagesseprévoyante, d'un Pouvoir ordonnateur - quelle que soit d'ailleurs laforme prêtée par eux à ce Pouvoir - comment ceux-là peuvent-ilsconsidérer la mort comme un mal ? Si elle joue un rôle important dansl'évolution des êtres, n'est-ce pas parce qu'elle est une des phasesvoulues de cette évolution, le pendant naturel de la naissance, un deséléments essentiels du plan de la vie ?L'Univers ne peut faillir. Son but est la beauté ; ses moyens, la justiceet l'amour. Fortifions-nous dans la pensée des avenirs sans limites. Laconfiance en la survie stimulera nos efforts, les rendra plus féconds.Aucune oeuvre patiente et haute ne peut réussir sans la certitude deslendemains. Chaque fois qu'elle frappe autour de nous, la mort, en sasplendeur austère, devient un enseignement, une invitation à mieux faire,à mieux agir, à accroître sans cesse notre valeur d'âme.** *L'appareil dont on entoure les inhumations laisse une autre impressionnon moins pénible, dans le souvenir des assistants. La pensée que notreenveloppe sera, elle aussi, déposée dans la terre, provoque comme une

102 LE PROBLEME DE L'ETRE ET DE LA DESTINEEsensation d'angoisse et d'étouffement. Cependant, tous les corps quenous avons animés dans le passé reposent également sous le sol ou sesont lentement transformés en fleurs et en végétaux. Ces corps n'étaientque des vêtements usés ; notre personnalité n'a pas été ensevelie aveceux. Peu nous importe aujourd'hui ce qu'ils sont devenus. Pourquoi lesort du dernier d'entre eux nous préoccuperait-il davantage ? Socraterépondait justement à la question de ses amis lui demandant comment ilvoulait être enterré : «Enterrez-moi comme il vous plaira, si seulementvous pouvez me saisir 1 .»Trop souvent, l'imagination de l'homme peuple les régions de l'Audede créations effrayantes qui les rendent redoutables pour lui.Certaines Eglises enseignent aussi que les conditions bonnes oumauvaises de la vie future sont déterminées à la mort, d'une manièredéfinitive, irrévocable, et cette affirmation trouble l'existence de bien descroyants. D'autres redoutent l'isolement, l'abandon au sein des espaces.La révélation des Esprits vient mettre un terme à toutes cesappréhensions ; elle nous apporte sur la vie d'outre-tombe desindications précises 2 . Elle dissipe cette incertitude cruelle, cette craintede l'inconnu qui nous hante. La mort, nous dit-elle, ne change rien ànotre nature spirituelle, à nos caractères, à ce qui constitue notrevéritable moi. Elle nous rend seulement plus libres, libres d'une libertédont l'étendue se mesure à notre degré d'avancement. D'un côté commede l'autre, nous avons la possibilité de faire le bien ou le mal, la facilitéd'avancer, de progresser, de nous réformer. Partout règnent les mêmeslois, les mêmes harmonies, les mêmes puissances divines. Rien n'estirrévocable. L'amour qui nous appelle en ce monde nous attire plus tard1 On nous demande souvent si la crémation est préférable à l'inhumation, au point de vue dudégagement de l'esprit. Les Invisibles, consultés, répondent qu'en thèse générale la crémationprovoque un dégagement plus rapide, mais brusque et violent, douloureux même pour l'âmeattachée à la terre par ses habitudes, ses goûts, ses passions. Il faut un certain entraînementpsychique, un détachement anticipé des liens matériels pour subir sans déchirement l'opérationcrématoire. C'est le cas pour la plupart des Orientaux, chez qui la crémation est en usage.Dans nos pays d'Occident, où l'homme psychique est peu développé peu préparé à la mort,l'inhumation doit être préférée, car elle procure aux individus attachés à la matière, undégagement lent et gradué de l'esprit hors du corps. Elle devrait cependant être entourée degrandes précautions. Les inhumations sont, chez nous, beaucoup trop précipitées ; ellesentraînent parfois des erreurs déplorables, par exemple l'ensevelissement de personnes en étatde léthargie.2 Voir Allan Kardec, le Ciel et l'Enfer.

LA MORT 101dans <strong>la</strong> me<strong>sur</strong>e <strong>de</strong> notre pouvoir <strong>et</strong> <strong>de</strong> notre avancement, ceux quitravaillent au profit <strong>de</strong> tous.Bien loin <strong>de</strong> chasser l'idée <strong>de</strong> <strong>la</strong> mort, comme nous le faisonsgénéralement, sachons donc <strong>la</strong> considérer en face, pour ce qu'elle estréellement. Efforçons-nous <strong>de</strong> <strong>la</strong> dégager <strong>de</strong>s ombres <strong>et</strong> <strong>de</strong>s chimèresdont elle a été enveloppée, <strong>et</strong> <strong>de</strong>mandons-nous <strong>de</strong> quelle façon ilconvient <strong>de</strong> se préparer à c<strong>et</strong> inci<strong>de</strong>nt naturel <strong>et</strong> nécessaire du cours <strong>de</strong> <strong>la</strong>vie.Nécessaire, disons-nous. En eff<strong>et</strong>, qu'arriverait-il si <strong>la</strong> mort étaitsupprimée ? <strong>Le</strong> globe <strong>de</strong>viendrait trop étroit pour contenir <strong>la</strong> foule <strong>de</strong>shumains. L'âge <strong>et</strong> <strong>la</strong> décrépitu<strong>de</strong> aidant, <strong>la</strong> vie nous semblerait, à unmoment donné, tellement insupportable, que nous préférerions tout à saprolongation indéfinie. Un jour viendrait où ayant épuisé tous lesmoyens d'étu<strong>de</strong>, <strong>de</strong> travail, <strong>de</strong> coopération utile à l'action commune,l'existence revêtirait pour nous un caractère accab<strong>la</strong>nt <strong>de</strong> monotonie.Notre progrès, notre élévation l'exigent : nous <strong>de</strong>vons être débarrassés,un jour ou l'autre, <strong>de</strong> c<strong>et</strong>te enveloppe charnelle, qui, après avoir rendu lesservices attendus, <strong>de</strong>vient impropre à nous suivre <strong>sur</strong> les autres p<strong>la</strong>ns <strong>de</strong>notre <strong>de</strong>stinée. Comment ceux qui croient à l'existence d'une Sagesseprévoyante, d'un Pouvoir ordonnateur - quelle que soit d'ailleurs <strong>la</strong>forme prêtée par eux à ce Pouvoir - comment ceux-là peuvent-ilsconsidérer <strong>la</strong> mort comme un mal ? Si elle joue un rôle important dansl'évolution <strong>de</strong>s êtres, n'est-ce pas parce qu'elle est une <strong>de</strong>s phasesvoulues <strong>de</strong> c<strong>et</strong>te évolution, le pendant naturel <strong>de</strong> <strong>la</strong> naissance, un <strong>de</strong>séléments essentiels du p<strong>la</strong>n <strong>de</strong> <strong>la</strong> vie ?L'Univers ne peut faillir. Son but est <strong>la</strong> beauté ; ses moyens, <strong>la</strong> justice<strong>et</strong> l'amour. Fortifions-nous dans <strong>la</strong> pensée <strong>de</strong>s avenirs sans limites. Laconfiance en <strong>la</strong> <strong>sur</strong>vie stimulera nos efforts, les rendra plus féconds.Aucune oeuvre patiente <strong>et</strong> haute ne peut réussir sans <strong>la</strong> certitu<strong>de</strong> <strong>de</strong>slen<strong>de</strong>mains. Chaque fois qu'elle frappe autour <strong>de</strong> nous, <strong>la</strong> mort, en sasplen<strong>de</strong>ur austère, <strong>de</strong>vient un enseignement, une invitation à mieux faire,à mieux agir, à accroître sans cesse notre valeur d'âme.** *L'appareil dont on entoure les inhumations <strong>la</strong>isse une autre impressionnon moins pénible, dans le souvenir <strong>de</strong>s assistants. La pensée que notreenveloppe sera, elle aussi, déposée dans <strong>la</strong> terre, provoque comme une

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