Les Juifs de Tahiti Interview de Rika Zaraï - Tribu 12

Les Juifs de Tahiti Interview de Rika Zaraï - Tribu 12 Les Juifs de Tahiti Interview de Rika Zaraï - Tribu 12

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Tribu 12+Le magazine des communautés juives de l’Est Parisien N°9Hanouccah 2006Les Juifs de TahitiLes synagogues par les timbresInterview de Rika Zaraï

<strong>Tribu</strong> <strong>12</strong>+Le magazine <strong>de</strong>s communautés juives <strong>de</strong> l’Est Parisien N°9Hanouccah 2006<strong>Les</strong> <strong>Juifs</strong> <strong>de</strong> <strong>Tahiti</strong><strong>Les</strong> synagogues par les timbres<strong>Interview</strong> <strong>de</strong> <strong>Rika</strong> <strong>Zaraï</strong>


ALVA CREDITSRÉSIDENCES PRINCIPALESSECONDAIRES – LOCATIVESRACHATS DE CRÉDITSIMMO & PERSOPRÊTS HYPOTHÉCAIRES(POUR INVESTISSEMENTS EN ISRAËL)TAUX FIXES – RÉVISABLES CAPÉVotre conseiller Serge Ytro BramiTél. : 01 43 46 02 24: 06 60 47 18 7168 rue <strong>de</strong> Fécamp - 750<strong>12</strong> ParisM° Michel BizotE-mail : alvabrami@wanadoo.frFax : 01 43 46 38 34RÉGLEMENT DES CONFLITSINDIVISION-DIVORCESUCCESSIONSSPÉCIALISTE DE LALIQUIDATION PARTAGEEXPERTCONSEILFINANCIERETIMMOBILIERALEXANDREHALFONTRANSACTIONSIMMOBILIERESACHATVENTELOCATIONVIAGERE-mail : etu<strong>de</strong><strong>de</strong>lfiel@wanadoo.frTél : 06 73 35 91 38275, AV. DAUMESNIL • 750<strong>12</strong> PARISTEL. 01 43 46 95 27 • FAX 01 43 44 53 96


EditorialEditorialEditorialEditorialLA LOI DU PLUS FORTIl y a quelques mois il y a eu l’affaire <strong>de</strong>s caricaturesdanoises puis il y a quelques semaines les propos dupape Benoît XVI puis dans Le Figaro le commentaire <strong>de</strong>Robert Re<strong>de</strong>ker. Ensuite en Allemagne les responsablesd’un théâtre se sont autocensurés et ont refuséla représentation d’un opéra <strong>de</strong> Mozart <strong>de</strong> peur <strong>de</strong>représailles <strong>de</strong> petits groupes <strong>de</strong> fanatiques is… (je mecensure).Auparavant le plus fort imposait son dictat maisaujourd’hui il faut parler <strong>de</strong> la loi <strong>de</strong>s minorités :dans le mon<strong>de</strong> actuel, il y a quelques extrémistes, peunombreux, qui font trembler les démocraties enélevant la voix et parfois même avant d’élever la voix.Il y a 22 siècles, une petite armée menée par JudaMacchabée a résisté à une puissante civilisation qui voulaitimposer sa vision du mon<strong>de</strong>, a rallumé le chan<strong>de</strong>lier duTemple et redonné foi et confiance à tout un peuple.De nos jours, une minorité veut imposer sa façon d’agiravec les siens, et aussi avec ceux qui les entourent,mais un jour viendra où apparaîtra celui qui comme Judarallumera la flamme <strong>de</strong> l’espoir.Dans ce numéro vous lirez la trajectoire <strong>de</strong> 2 jeunes <strong>Juifs</strong>qui, il y a 60 ans, se sont battus contre la dictaturenazie pour l’un et pour la création <strong>de</strong> l’État d’Israëlpour l’autre et qui ont combattu la loi du plus fort pourun idéal.Bonne fête <strong>de</strong> Hanouccah à tous et qu’une belle lumièrevous éclaire.G. FelloussommaireEdito - <strong>Interview</strong> <strong>Rika</strong> <strong>Zaraï</strong>.............................. p.3Sexualité au 21 ème siècle ................................... p.53 personnages............................................... p.7Sudoku - Billet d’humeur ................................. p.8<strong>Les</strong> synagogues racontées par les timbres ............ p.9Qu’elles sont belles ...................................... p.10Chivtei Israël : 13 ans ! .................................. p.11Une jeunesse en temps <strong>de</strong> guerre .....................p.<strong>12</strong>Matricule 59291............................................p.13<strong>Juifs</strong> <strong>de</strong> <strong>Tahiti</strong> ............................................... p.14Supplément détachable Encart Jeunes .............p.I à IVDictionnaire franco-tune .................................p.15Onomastique .............................................. p.16Du côté <strong>de</strong>s Arts ......................................... p.18Cinéma - Lecture ......................................... p.19Nos lecteurs ont la parole...............................p.20Recettes <strong>de</strong> cuisine........................................p.21Et vous trouvez ça drôle ? ...............................p.22Pèlerinage....................................................p.23Activités communautaires................................p.24Carnet........................................................p.26<strong>Interview</strong><strong>Rika</strong> ZARAÏ<strong>Tribu</strong> <strong>12</strong>+ : <strong>Rika</strong> <strong>Zaraï</strong>, vous venez <strong>de</strong> publier un livre qui esttout à la fois l’histoire <strong>de</strong> votre vie et celle <strong>de</strong> l’État d’Israël (*).Quels ont été les moments les plus forts <strong>de</strong> votre existence ?<strong>Rika</strong> <strong>Zaraï</strong> : Je voudrais tout d’abord vous préciser que monlivre retrace <strong>de</strong>s faits peu connus sur Israël comme surmoi-même. Je mets en lumière, grâce aux nombreux détails queje donne, <strong>de</strong>s événements qui ont compté pour Israël. Quant àmoi, je me dévoile en toute franchise abordant <strong>de</strong>s sujets jamaistraités dont un secret familial particulièrement lourd.Parmi les événements qui m’ont marquée, je me souviens, entant qu’enfant <strong>de</strong> Jérusalem, du siège <strong>de</strong> la ville, à l’aube <strong>de</strong>l’Indépendance. C’était l’enfer. 15 mois <strong>de</strong> siège, sans eau, sansnourriture, sans électricité, sans médicaments, sans armes. Desfilms retracent, certes, cette épopée, mais il s’agit <strong>de</strong> fiction. Moi,j’y étais et aux premières loges. Mon témoignage est direct. J’aien mémoire, aussi la nuit du 29 novembre 1947 où les Nationsunies ont voté le plan <strong>de</strong> partage <strong>de</strong> la Palestine. Tel Aviv était<strong>de</strong>venue Rio et même Jérusalem, la réservée, était en folie. Surles épaules <strong>de</strong> mon père nous avons rejoint le siège <strong>de</strong> l’AgenceJuive. Et là, Ben Gourion et Golda Meir sont apparus et Golda alancé à la foule déchaînée : Mazel Tov, l’État juif est né. On a alorsdéployé, pour la première fois, le drapeau d’Israël. Comment nepas penser à la naissance <strong>de</strong> ma fille,Yaël, en 1959, à Tel Aviv ouencore à cet instant inoubliable après les huit mois <strong>de</strong> paralysietotale qu’avait entraînés mon terrible acci<strong>de</strong>nt <strong>de</strong> voiture, où jeme remets à marcher. Je le dois à la mé<strong>de</strong>cine douce. Je portaisun corset et on m’avait prédit une paralysie à vie et voilà que jemettais pied à terre pour un premier pas.T<strong>12</strong>+ : Vous avez rencontré au cours <strong>de</strong> votre carrière <strong>de</strong> trèsnombreuses célébrités : Eddie Barclay, Charles Aznavour,Salvatore Adamo, Bruno Coquatrix, Alain Poher, FrançoisMitterrand, Ouzi Narkiss et bien d’autres, par centaines.Deux d’entre elles, cependant, vous ont particulièrementmarquée. Ce sont Georges Brassens et Jacques Brel. Dansquelles circonstances ?R. Z. : J’ai découvert la Chanson pour l’Auvergnat <strong>de</strong> GeorgesBrassens alors qu’à mes débuts, je me produisais en Israël. Je necomprenais rien au texte car j’ignorais tout, alors, <strong>de</strong> la languefrançaise. Mais quelle voix, quelles sonorités. J’ai faittraduire la chanson en hébreu et cela a donné L’étranger,un succès énorme à l’époque en Israël. Plus tard, en 1963, àl’Alcazar <strong>de</strong> Marseille, j’ai eu la chance <strong>de</strong> passer en premièrepartie d’un spectacle <strong>de</strong> Brassens. Je suis allée à sa rencontredans sa loge et je lui ai raconté l’histoire <strong>de</strong> L’Auvergnat.Illustration <strong>de</strong> couverture : El Beb par Francine Disegni3


Il a fondu en larmes. Mon français étant encorehésitant, je lui ai <strong>de</strong>mandé en anglais : Somethingwrong ?, croyant avoir fait une bour<strong>de</strong>. Il a prisma main dans les siennes et a prononcé cesmots : Ma chanson, ma chanson dans la langue <strong>de</strong>la Bible ! Quant à Jacques Brel, il a bien vouluécrire la présentation <strong>de</strong> l’un <strong>de</strong> mes albums.C’est à ma connaissance la seule fois que Brel afait cela pour le disque d’une consœur.T<strong>12</strong>+ : Vous êtes une a<strong>de</strong>pte <strong>de</strong> la mé<strong>de</strong>cineparallèle. Cela n’a pas toujours été du goût ducorps médical…R. Z. : Le vrai problème c’est que si vous sortez un livreet qu’il est tiré à quelques milliers d’exemplaires,personne ne viendra vous chercher querelle. Mon livresur la mé<strong>de</strong>cine douce a connu un succès phénoménal.Pensez donc : plus <strong>de</strong> 3 millions d’exemplaires. Cela a fait<strong>de</strong>s jaloux. Je croyais, naïvement, que le corps médicalsaluerait mon travail vérifié minutieusement etscientifiquement et que le public me bou<strong>de</strong>rait. C’est lecontraire qui s’est produit. <strong>Les</strong> mé<strong>de</strong>cins et lespharmaciens ont procédé à <strong>de</strong>s attaques en règle et lepublic, lui, a adoré. Mais je ne me suis pas laissé faire et j’aiété aussi agressive que mes détracteurs.Aujourd’hui, mesconceptions ne sont plus discutées et sont considéréescomme un apport original à la mé<strong>de</strong>cine.T<strong>12</strong>+ : La guerre meurtrière qui a opposérécemment Israël au Hezbollah libanais a faits’éloigner les perspectives <strong>de</strong> paix. Êtes-vousnéanmoins optimiste ?R. Z. : Je suis partagée. Pessimiste quand je voisqu’une ban<strong>de</strong> organisée à l’échelle mondiale <strong>de</strong>terroristes ose se proclamer Fous d’Allah, quand<strong>de</strong>s hommes tuent leurs prochains au nom <strong>de</strong>Dieu et que certains les absolvent en lesconsidérant, non comme <strong>de</strong>s assassins maiscomme <strong>de</strong>s combattants. Ces gens-là causent untort considérable aux Musulmans du mon<strong>de</strong>.Optimiste quand je rencontre <strong>de</strong>s Musulmansmodérés. Ils sont beaucoup plus nombreux qu’on ne lecroît et j’en rencontre à la sortie <strong>de</strong> mes spectacles maisils ne sont pas organisés. Je crois qu’il faut gar<strong>de</strong>r espoir.La solution au conflit israélo-arabe ne sera ni politique, nidiplomatique, mais humaine. Des hommes doivent rencontrer<strong>de</strong>s hommes. Chacun doit placer l’autre dans soncœur. Il faut dépasser le sta<strong>de</strong> <strong>de</strong> la haine et du mépris etlaisser la place à la compréhension mutuelle.Propos recueillis par Jean-Pierre Allali(*) Éditions Michel LafonSeptembre 2006. 374 pages. 19€4


La sexualité au XXI ème siècle :vers une civilisation du couple ?«C’est pourquoi l’homme abandonnera son père et sa mère, il s’unira à sa femme et ils<strong>de</strong>viendront une seule chair» (Genèse II, 24). Le projet biblique <strong>de</strong> fondation d’un coupleadamique : utopie chimérique passéiste ou proposition d’une éthique pour l’avenir <strong>de</strong> lacivilisation ? Dès l’aube du genre humain, la sexualité apparaît dans la Bible, sous le doublevisage d’une voie <strong>de</strong> réalisation <strong>de</strong> soi, dans la rencontre avec l’autre et comme un dangerd’exploitation égocentrique du désir et du plaisir aux dépens <strong>de</strong> l’autre. «L’hommeabandonnera son père et sa mère», dans une renonciation à la fixation incestueuse auxfigures parentales, objets <strong>de</strong>s premiers émois libidinaux <strong>de</strong> la prime enfance. «Il s’unira àsa femme», dans une sexualité <strong>de</strong> complémentarité, dans une reconnaissance <strong>de</strong> l’altérité<strong>de</strong> l’Un et <strong>de</strong> l’Autre, dans une renonciation aux pulsions homosexuelles d’union <strong>de</strong> l’Unet du Même ; L’Homme et la Femme <strong>de</strong>viendront «une seule chair» dans un lien <strong>de</strong> fidélitéet <strong>de</strong> constance, écartant la tentation <strong>de</strong> la rencontre fugace, <strong>de</strong> la passion momentanée,du plaisir instantané.L’histoire <strong>de</strong> l’humanité est faite d’une éternelle tensionentre le projet biblique d’une civilisation du couple et lestentations tenaces d’une civilisation <strong>de</strong> l’individu, d’uneglorification narcissique du plaisir égoïste. Un plaisir tiraillé àtravers les millénaires entre l’exaltation <strong>de</strong>s orgies païenneset la répression phobique <strong>de</strong>s sociétés ascétiques. Le XX esiècle finissant aura été celui <strong>de</strong> la “révolution sexuelle”…pour le meilleur et pour le pire. Quelle mutation !1900 : La Belle Epoque. <strong>Les</strong> souverains européensrègnent au nom <strong>de</strong> la chrétienté et <strong>de</strong> la morale <strong>de</strong>sEcritures Saintes. Mais, sous le masque <strong>de</strong> la Bible, c’est letemps <strong>de</strong> l’hypocrisie puritaine, du mensonge pieu. <strong>Les</strong>bonnes âmes s’offusquent <strong>de</strong> toute proposition d’éducationsexuelle pour les enfants, car il ne faut pas “souillerl’esprit pur et innocent” <strong>de</strong>s écoliers, mais lescriminologues remarquent la fréquence <strong>de</strong> la pédophilieet <strong>de</strong> l’inceste, occultées au nom <strong>de</strong> la respectabilité <strong>de</strong>sfamilles. Curés, pasteurs, et rabbins mettent l’accent sur lavaleur <strong>de</strong> la chasteté <strong>de</strong>s adolescents, sur l’importance <strong>de</strong>la maîtrise <strong>de</strong> soi, mais une double morale fonctionnedans un silence complaisant : les filles sont étroitementsurveillées par les parents et la virginité pré maritale <strong>de</strong>s<strong>de</strong>moiselles est synonyme d’honneur familial. Mais les garçons,eux, peuvent s’initier aux plaisirs <strong>de</strong> la chair avec lesdomestiques et les prostituées pour vérifier ainsi leurvirilité. Le mariage, à la mairie ou au temple, est la marquedistinctive <strong>de</strong> tout foyer bourgeois respectable, mais leconcubinage précaire <strong>de</strong>s ouvriers, <strong>de</strong>s manutentionnaires,<strong>de</strong>s dockers qui se “mettent en ménage” avec <strong>de</strong>s“bonnes à tout faire” ou <strong>de</strong>s ven<strong>de</strong>uses <strong>de</strong>s magasins, neprovoque pas l’indignation <strong>de</strong>s bien pensants. Le septièmecomman<strong>de</strong>ment du décalogue Tu ne commettras pasd’adultère, invite à condamner sévèrement les épouses quiont trahi leur mari, en cédant à une aventure galante, maisles maris peuvent, le plus légalement du mon<strong>de</strong> entretenir<strong>de</strong>s maîtresses… hors du domicile conjugal, discrétionoblige. L’homosexualité, masculine et féminine, se cachedans <strong>de</strong>s alcôves secrètes. La dure répression policière etjudiciaire, la sévère condamnation morale ne frappe pasles homophiles clan<strong>de</strong>stins mais plutôt ceux qui revendiquent,comme l’écrivain Oscar Wil<strong>de</strong>, le droit illimité auplaisir sous toutes ses formes…2000 : Un siècle plus tard, <strong>de</strong>s mutations surprenantesont marqué l’univers <strong>de</strong> la sexualité. Au silence pudiqued’autrefois, s’oppose l’éducation sexuelle d’aujourd’hui,plus exactement une information sur l’hygiène sexuelle,sans formation éthique sur la responsabilité <strong>de</strong> la vie ducouple. Á la “double morale” <strong>de</strong>s adolescents <strong>de</strong> 1900,s’oppose la “morale unique” <strong>de</strong> l’an 2000, avec le droit àl’initiation sexuelle et l’épanouissement émotionnel <strong>de</strong>sgarçons et <strong>de</strong>s filles. L’union libre est <strong>de</strong>venue un cadre <strong>de</strong>vie légitime pour <strong>de</strong>s nombreux couples, dans toutes lesclasses sociales, y compris dans les familles princières etaristocratiques ! L’adultère <strong>de</strong>s maris et <strong>de</strong>s épouses estprésenté comme une rupture audacieuse avec la grisaille<strong>de</strong> la vie quotidienne, dans la quête du bonheur et <strong>de</strong> l’authenticitéaffective. L’homosexualité dans chaque sexerevendique publiquement, dans <strong>de</strong>s marches et <strong>de</strong>spara<strong>de</strong>s, y compris dans Rome, ville sainte <strong>de</strong> la chrétientéet à Tel Aviv métropole culturelle <strong>de</strong> l’Etat juif, le droit àune sexualité alternative. Au conformisme conservateurpasséiste <strong>de</strong> 1900, s’oppose le conformisme rénovateurfuturiste <strong>de</strong> l’an 2000.Au-<strong>de</strong>là <strong>de</strong>s <strong>de</strong>ux conformismes, lavision biblique <strong>de</strong> la civilisation du couple propose unhorizon autrement plus exigeant. Au-<strong>de</strong>là <strong>de</strong>s tabous dupassé qui masquent la peur phobique d’Eros.Au-<strong>de</strong>là <strong>de</strong>sclichés du présent qui incarnent la primauté du désir sans5


norme, du plaisir sans<strong>de</strong>voir, <strong>de</strong> la liberté sansresponsabilité. <strong>Les</strong>familles spirituellescontemporaines, y comprisle catholicisme, leprotestantisme et lejudaïsme, sont troubléespar la “question sexuelle”<strong>de</strong> l’aube du troisièmeMarches à Tel Aviv et à Romemillénaire : les grandsenseignements éthiques <strong>de</strong> la Bible résisteront-ils à lavague <strong>de</strong> “redéfinitions” qui agite notre temps ? Il appartientà chaque école <strong>de</strong> pensée <strong>de</strong> réfléchir à son propremessage pour l’avenir du couple, <strong>de</strong> la famille et <strong>de</strong> lasexualité. Et le judaïsme ? Il est profondément divisé ettraversé par <strong>de</strong>s courants <strong>de</strong> pensée très divers. Si tousles rabbins, théologiens et penseurs juifs s’accor<strong>de</strong>nt àreconnaître que, la sexualité est un bien et un don d’originedivine (et nullement un moindre mal), si tous admettentque le droit au plaisir sexuel dans la vie conjugaleexiste pour les <strong>de</strong>ux partenaires, si tous refusent lecélibat comme mo<strong>de</strong> <strong>de</strong> vie idéal, la traduction concrète<strong>de</strong> ces principes dans la réalité existentielle conduit à <strong>de</strong>graves divergences. La proposition d’une authentiqueéducation sexuelle judaïque, fondée a la fois surl’information anatomique et physiologique, et sur laformation morale <strong>de</strong>s enfants à la vie <strong>de</strong> la famille juivecontinue à être refusée, dans les écoles les plus rigoristes,un quart <strong>de</strong> siècle après le projet d’une remarquableéducatrice orthodoxe, Marianne Picard. La mixité <strong>de</strong>sécoles et <strong>de</strong>s mouvements<strong>de</strong> jeunesse estperçue avec méfiancedans la mouvance la plusfondamentaliste dujudaïsme. Mais c’est lestatut <strong>de</strong> l’homosexualitéqui divise le plus la judaïcité<strong>de</strong> cette fin <strong>de</strong> siècle.Madame Janet Mar<strong>de</strong>r,rabbin reformée d’unesynagogue homosexuelle <strong>de</strong> Los Angeles, voit dans l’interditbiblique <strong>de</strong> l’homosexualité, “l’œuvre d’êtreshumains limités, imparfaits, craignant la différence et par<strong>de</strong>ssustout soucieux d’une vie tribale”, alors queNormann Lamm, théologien orthodoxe et prési<strong>de</strong>nt <strong>de</strong>la Yeshiva University <strong>de</strong> New York, tout en condamnant lapersécution <strong>de</strong>s homosexuels et en assimilant leshomophiles à <strong>de</strong>s victimes d’un trouble <strong>de</strong> personnalité,considère que l’interdit biblique <strong>de</strong>s rapports homosexuelsest un principe fondamental pour la vie morale <strong>de</strong>toutes les sociétés. Toutes les voix orthodoxes ne sontpas si éclairées que celle du rabbin Lamm. Il y a quelquestemps à Jérusalem, le ministre israélien <strong>de</strong> la Santé,Schomo Benizri, dirigeant du parti orthodoxe séphara<strong>de</strong>Shas provoqua un scandale en proposant l’internementpsychiatrique <strong>de</strong>s homosexuels en pavillons fermés…À l’aube du XXI ème siècle, le couple Adam et Eve poursuitson aventure, tiraillé entre peurs et espoirs, entre désir et<strong>de</strong>voir, entre l’affect et la norme…Franklin RauskyNouveau et Unique Paris NationVous souhaite <strong>de</strong> bonnesfêtes <strong>de</strong> Hanouccahet une très bonne année 2007Académie du Management<strong>de</strong>s Organisations SportivesOuvert le dimanche matinLivraison à domicile(voir conditions au magasin)86 rue Clau<strong>de</strong> Decaen750<strong>12</strong> ParisTél : 01 43 40 28 26Préparation à l’examen pour obtenir“LA LICENCE D’AGENT DE JOUEUR”Date <strong>de</strong> rentrée et début <strong>de</strong>s cours 2 janvier 2007Réunion d’information sur ren<strong>de</strong>z-vous au01 44 64 83 846


Le Gladiateur, le Rabbin et l’Etudiant d’un jour<strong>Les</strong> textes juifs traditionnels fourmillent<strong>de</strong> portraits, étonnants et savoureux, <strong>de</strong>personnages hors du commun dontl’histoire édifiante a marqué à jamaisles esprits.Ainsi en est-il <strong>de</strong>Rabbi Yohanan BarNarphela, <strong>de</strong> RabbiChimone Ben Lakishet du Rav Idi.Rabbi Yohanan, quivivait au troisièmesiècle, était ce qu’onappelle un amora, un“interprète”, l’un <strong>de</strong>ces maîtres qui ontbâti le Talmud. Cetérudit, aux connaissancesexceptionnellesdans lesdomaines religieuxétait un grand sageécouté et respecté<strong>de</strong> tous.Mais, surtout, il étaitjeune et il était beau.Un peu présomptueuxaussi car il n’hésitait pas à dire <strong>de</strong> lui-même : Je suis unreste <strong>de</strong>s splen<strong>de</strong>urs <strong>de</strong> Jérusalem.Le Talmud (Traité Baba-Metsia-34) n’hésite pas à le décrireainsi : Si l’on veut contempler une beauté comparable à celle <strong>de</strong>Rabbi Yohanan, qu’on prenne un gobelet d’argent à peine sorti<strong>de</strong>s mains d’un orfèvre, qu’on le remplisse <strong>de</strong>s grains d’unegrena<strong>de</strong> rouge, qu’on l’orne <strong>de</strong> roses rouges et qu’on le pose entreombre et soleil.Ainsi l’on aura un simple reflet <strong>de</strong> ce que pouvaitêtre la beauté <strong>de</strong> Rabbi Yohanan. On prétendait, dans sonentourage, qu’il pouvait éclairer une salle obscure rien qu’enbrandissant son bras nu tant sa peau était blanche et d’uneluminosité intense. Son corps était gracile, presque féminin,son visage, imberbe, était d’une finesse extrême.À l’opposé <strong>de</strong> ce personnage délicat et cultivé, le massifRech Lakish était un gladiateur. Un athlète, presque un géant,ignare et totalement imperméable ausavoir, qu’il soit profane ou religieux.Seuls trouvaient grâce à ses yeux lespoignards, les dagues, les lances et lesépées.La rencontre entre ces <strong>de</strong>ux hommeset qui plus est, l’amitié, était donc hautementimprobable, voire impossible.Pourtant, le hasard, qui fait souvent bien les choses, voulutque ces <strong>de</strong>ux-là <strong>de</strong>viennent les meilleurs amis du mon<strong>de</strong>.Voici comment les choses se passèrent : un jour que RechLakish était en patrouille le long du Jourdain, il entrevit, aumilieu du fleuve, une silhouette gracieuse. C’était RabbiYohanan qui se baignait. Le viril gladiateur le prit-il pour unejeune fille ? On ne sait. Mais le fait est qu’il plongea dans sadirection et, parvenu à sa hauteur, il lui lança, avec unetouche <strong>de</strong> désappointement : Ta beauté, jeune homme,conviendrait mieux à une femme ! Le rabbin, sans sedémonter le moins du mon<strong>de</strong> lui rétorqua : Et toi, tu feraismieux <strong>de</strong> consacrer ta force à l’étu<strong>de</strong> <strong>de</strong> la Torah !Ils sortirent <strong>de</strong> l’eau et, sur la berge, une conversations’engagea. Le gladiateur n’en démordait pas : Je suis vraimentstupéfait par ta beauté, mon jeune ami !Gêné mais intrigué, le talmudiste entrevit une sortie :Je connais une jeune fille qui est encore plus belle que moi.Impossible. Qui est-elle ? Où la trouve-t-on ? Je veux la connaître.Dis-moi tout, je brûle d’impatience.C’est ma sœur. Nous nous ressemblons comme <strong>de</strong>ux gouttesd’eau. Si tu acceptes <strong>de</strong> changer <strong>de</strong> vie, d’abandonner le métier<strong>de</strong>s armes et <strong>de</strong> te lancer dans l’étu<strong>de</strong> approfondie <strong>de</strong> nos textessaints, je te la donne en mariage.Le gladiateur n’hésita pas longtemps. Le marché fut concluet, sous la bienveillante direction spirituelle <strong>de</strong> sonbeau-frère, il commença à étudier jusqu’à <strong>de</strong>venir, à son tour,un grand sage <strong>de</strong> la Torah.Cette belle histoire connaîtra, hélas un rebondissementtragique. Un jour, dans la maison d’étu<strong>de</strong>s, maîtres etdisciples étaient plongés dans une <strong>de</strong> ces controverses quifaisaient leur quotidien. La discussion portait sur la question<strong>de</strong> savoir à quel moment une arme blanche ou un outiltranchant est susceptible <strong>de</strong> <strong>de</strong>venir impur.Chacun semblait s’accor<strong>de</strong>r sur l’idée que cela arrivait aumoment même où leur fabrication était achevée. RabbiYohanan ajouta que selon lui, c’était au moment même où leforgeron les mettait au feu. Non, pas du tout, se permit <strong>de</strong> direRech Lakish, c’est à l’instant où on les plonge dans l’eau.Piqué au vif, Yohanan, lança une bouta<strong>de</strong> <strong>de</strong> mauvais goût,rappelant à son parent son passé tumultueux : Le voleur saitcomment on vole !Il n’en fallut pas plus au colosse au cœur sensible pour leperturber profondément. Il tomba gravement mala<strong>de</strong>.Sa femme se rendit chez son frère et le supplia :Il faut vous réconcilier. Pardonne-lui sa mauvaise humeur, mais tuy es pour quelque chose. Fais-le pour mes enfants. Fais-le pourm’éviter d’être veuve !Rabbi Yohanan <strong>de</strong>meura intraitable. Un gladiateur qu’il avaittiré du ruisseau pour l’initier à la Torah s’était permis <strong>de</strong>le reprendre sur un point halakhique. Il n’en démordait pas :Tes orphelins, je les ferai vivre.Rech Lakish mourut. Rongé par le remords, Yohanan étaitinconsolable. Il errait dans les rues en criant : Où es-tu, BarLakish, où es-tu ?Il perdit peu à peu l’esprit et rejoignit rapi<strong>de</strong>ment sonmeilleur ami dans la mort.On sait qu’à l’époque <strong>de</strong> la <strong>de</strong>struction du Temple <strong>de</strong>Jérusalem en 70, par les légions <strong>de</strong> Vespasien, Yohanan ben7


Zakaï, usant d’un subterfuge avait réussi,alors que la ville brûlait, à rencontrer legénéral romain et à obtenir <strong>de</strong> lui que soientsauvegardés la ville <strong>de</strong> Yavneh, son académieet ses savants juifs. Ainsi fut préservé lejudaïsme rabbinique.Le Talmud raconte qu’un sage, le Rav Idi, quivivait très loin <strong>de</strong> Yavneh avait pris pourhabitu<strong>de</strong>, une fois par an, à l’issue <strong>de</strong> la fête<strong>de</strong> Pessah, la Pâque juive, <strong>de</strong> quitter safemme et ses enfants pour aller à larencontre <strong>de</strong> la yeshiva <strong>de</strong> Ben Zakaï dont ilappréciait hautement les enseignements.Traversant <strong>de</strong>s contrées inhospitalières,affrontant parfois <strong>de</strong>s animaux sauvages ou<strong>de</strong>s bandits <strong>de</strong> grand chemin, marchanttout au long <strong>de</strong>s jours en mangeant et enbuvant très mo<strong>de</strong>stement, il arrivait enfin àl’académie talmudique. Le voyage avait durétrois mois.À peine arrivé, Idi, se mettait à l’étu<strong>de</strong> ensuivant les indications <strong>de</strong> Yohanan. Le voilàpresque en transes, illuminé. Sa ferveur estgran<strong>de</strong> car il est, en ces lieux, considérécomme un “Bar Bi Rav”, un fils <strong>de</strong> la maisondu Rav. Pendant vingt-quatre heures, sansdiscontinuer, Idi étudie. Et quand, au bout <strong>de</strong>cette journée entière passée aux côtés dugrand Yohanan, il voit le jour poindre, il saitque le moment <strong>de</strong> repartir est arrivé.Il referme ses livres, plie ses maigresbagages, fait ses adieux à ses compagnons età son maître avant <strong>de</strong> prendre le chemin duretour. Pour trois mois encore. Juste à tempspour pouvoir rejoindre les siens à l’occasion<strong>de</strong> Souccoth, la fête <strong>de</strong>s cabanes. Six mois <strong>de</strong>route pour une seule journée d’étu<strong>de</strong>s. Telfut le challenge extraordinaire relevé par leRav Idi tout au long <strong>de</strong> sa vie. On lui donnale surnom affectueux <strong>de</strong> “Bar Bi Rav DeïHad Yoma”, le fils <strong>de</strong> la maison du Rav pourun jour.314697Sudoku proposé par Elysa(solution en page 20)4713768216324653Jean-Pierre Allali87465115972628735Billetd’humeurQu’ils ouvrentenfin les yeux !La construction <strong>de</strong> nombreux tunnels pour la contreban<strong>de</strong> d’armes, lesdémonstrations <strong>de</strong> force du Hamas, paradant <strong>de</strong>vant <strong>de</strong>s foules en liesse,arborant fièrement les couleurs <strong>de</strong> leur mouvement terroriste, brandissant<strong>de</strong>s roquettes Katioucha, <strong>de</strong>s Kalachnikov, et défilant les visages masqués, encombinaison noire, harnachés <strong>de</strong> ceintures d’explosifs, souvent portées par<strong>de</strong>s enfants, sont pour nous <strong>de</strong>s images impressionnantes et inquiétantes.Elles sont pourtant censées redonner espoir aux populationspalestiniennes. De quel espoir parle-t-on ?... Celui <strong>de</strong> rayer Israël <strong>de</strong> la carte.L’image du peuple palestinien n’est plus seulement aujourd’hui, celle dupeuple humilié qui souffre. Le mon<strong>de</strong> entier sait que les jeunes hommessont candidats pour se faire exploser parmi les civils israéliens. <strong>Les</strong> mèressont prêtes à voir leurs enfants mourir en martyrs, et les jeunes femmes nesont pas en reste pour se sacrifier.Depuis le retrait <strong>de</strong> Gaza., le discours officiel du gouvernement du Hamasest enfin <strong>de</strong>venu clair et univoque. Il s’agit <strong>de</strong> récupérer l’ensemble <strong>de</strong> laPalestine mandataire. Le vieux rêve qui consistait dès 1948 à “jeter les <strong>Juifs</strong>à la mer” commence, selon les Palestiniens à prendre forme, puisquel’ennemi sioniste a montré à <strong>de</strong>ux reprises <strong>de</strong>s signes “<strong>de</strong> faiblesse” (en seretirant du Liban en 2000, et <strong>de</strong> Gaza en 2005). La légen<strong>de</strong> <strong>de</strong> soninvincibilité s’est ternie lors <strong>de</strong> la récente <strong>de</strong> la guerre du Liban.Alors que <strong>de</strong>puis 58 ans, les Palestiniens ont été confinés dans les territoirespar leurs dirigeants, les encourageant dans un premier temps à “ne rienconstruire”, et à “attendre”, puis <strong>de</strong>puis les années 90, à tuer <strong>de</strong>s <strong>Juifs</strong> pourrécupérer la maison <strong>de</strong> leurs ancêtres, les Israéliens, eux, se sont battusaussi, avec force et courage, mais pour bâtir leur pays.Ils ont développé une agriculture sur <strong>de</strong>s terres qui ne promettaient quesécheresse et désespoir. Ils ont développé une économie mo<strong>de</strong>rne, sansressources naturelles, mais en utilisant le cerveau humain. Le développement<strong>de</strong>s industries chimique et métallurgique, <strong>de</strong>s équipements <strong>de</strong> transport, dumatériel militaire, <strong>de</strong>s équipements militaires électroniques, et surtout <strong>de</strong>l’activité Hi Tech et <strong>de</strong>s biotechnologies en ont fait une <strong>de</strong>s principalespuissances économiques du mon<strong>de</strong>.Israël a connu <strong>de</strong>s vagues successives d’alya qui ont enrichi le pays enmajorant le rapport démographique en faveur <strong>de</strong>s <strong>Juifs</strong>.Aujourd’hui Israël excelle dans les domaines médical, scientifique, artistique,et sportif.Enfin, le tourisme reste <strong>de</strong>puis <strong>de</strong>s décennies un <strong>de</strong> ses plus grands atouts.Tsahal a redonné confiance au peuple juif et lui a permis <strong>de</strong> découvrir cequ’était le respect.Certes il y a encore à faire, notamment dans le domaine social, où la pauvretéest inacceptable et l’intégration <strong>de</strong> nouveaux immigrants est souvent difficile.Israël, seule démocratie du Proche-Orient a connu les heures sombres duterrorisme palestinien, et malgré les prévisions machiavéliques d’Arafat, lasociété israélienne ne s’est jamais effondrée.Faut-il que les Palestiniens soient aveuglés par la haine, pour imaginer uneseule secon<strong>de</strong> que les Israéliens renonceraient à un pays qu’ils ont bâti <strong>de</strong>leurs mains ?Comme le disait Herbert Pagani, il y a <strong>de</strong> la place pour <strong>de</strong>ux peuples, Israëlpeut vivre aux côtés d’un Etat palestinien, mais ne lui cé<strong>de</strong>ra jamais sa place.L’existence <strong>de</strong> l’Etat d’Israël sur cette terre est un axiome.Il est temps aujourd’hui que les Palestiniens ouvrent les yeux, qu’ils seréveillent, et prennent conscience que leurs dirigeants les ont bernés jusqu’àce jour, et que jamais ils n’obtiendront quoi que ce soit par la violence. Qu’ilscessent <strong>de</strong> se galvaniser par espoir ou désespoir, avec le meurtre <strong>de</strong>s <strong>Juifs</strong> !Ni la mauvaise foi <strong>de</strong> nombreuses ONG, ni le parti pris <strong>de</strong> certains médias,ni la pseudo fraternité <strong>de</strong>s pays arabes ou musulmans, ni même les centaines<strong>de</strong> millions <strong>de</strong> dollars qui autrefois étaient allouées par la Communautéeuropéenne, et les Etats-Unis, ne remplaceront une réelle prise <strong>de</strong> conscience.L’avenir <strong>de</strong>s Palestiniens est entre leurs mains, et seule la volonté réelle <strong>de</strong>faire la paix avec leur voisin, leur permettra d’accé<strong>de</strong>r à leur rêve.Si à D… ne plaise, ils décidaient <strong>de</strong> ne pas “ouvrir les yeux” tout <strong>de</strong> suiteet maintenant, alors nul ne sait s’ils les ouvriront un jour.Eddy Zeitoun8


<strong>Les</strong> synagogues racontées par les timbresMoins <strong>de</strong> 48 heures après la proclamation <strong>de</strong> l’Etat, le vendredi14 mai 1948, Israël émettait ses premiers timbres poste.L’entrée du pays dans le mon<strong>de</strong> philatélique nécessitait <strong>de</strong>fiévreuses préparationsEn avril 1948 les Anglais, sur le point d’abandonner le mandatsur la Palestine, suspendaient tous les services postaux.<strong>Les</strong> autorités juives se lancent dans <strong>de</strong>s préparatifs hâtifs afind’imprimer <strong>de</strong>s timbres pour l’État naissant.Quant au nom du nouvel État, serait-ce Juda, Eretz Israël ou Israël ?À la date historique les premiers timbres sont disponibles danstous les bureaux <strong>de</strong> poste du paysTous les sujets sont envisagés, du Congrès sioniste aux thèmesbibliques en passant par les hommes qui ont marqué le pays, lesexportations, les pièces <strong>de</strong> monnaie ou encore les paysages.<strong>Les</strong> premiers timbres représentant une synagogue font leurapparition avec l’émission d’une série <strong>de</strong> cinq timbres figurantla synagogue <strong>de</strong> Cracovie et celles <strong>de</strong> Moscou, <strong>de</strong> Tunis, <strong>de</strong> NewYork et d’Amsterdam.La vieille synagogue <strong>de</strong> Cracovie futérigée entre le 14 ème et 15 ème siècle.Celle d’Amsterdam en 1665, unesynagogue portugaise, superbe.L’étage réservé aux femmes est supportépar <strong>12</strong> colonnes chacune aunom d’une tribu.La synagogue Shearith Israël <strong>de</strong> New York futconstruite en 1860. Elle est située près <strong>de</strong> CentralPark.La gran<strong>de</strong> synagogue <strong>de</strong>Moscou fut bâtie en 1906.Le timbre représentantla gran<strong>de</strong> synagogue <strong>de</strong>Tunis, inaugurée en 1938, faillit nejamais voir le jour. En effet en lareproduisant à l’i<strong>de</strong>ntique le nom <strong>de</strong> D. était écrit en touteslettres dans l’étoile <strong>de</strong> David.1987 1988Timbres du festival 1988Six <strong>de</strong>s modèles <strong>de</strong> synagoguedu musée NahumGoldmann <strong>de</strong> la diasporajuive à Tel Aviv ont étésélectionnés pour le festival<strong>de</strong> ces <strong>de</strong>ux années.Chacun illustre un stylearchitectural différent ; il ya la synagogue Altneuschul<strong>de</strong> Prague du 13 ème siècle, lamagnifique synagogue <strong>de</strong>Florence du 19 ème siècle oùl’intérieur est un vraimusée, Alep gran<strong>de</strong> synagogue<strong>de</strong> Syrie <strong>de</strong> l’époquebyzantine. L’année d’aprèscelles <strong>de</strong> Zabludow en Pologne qui date du milieu 17 ème siècle,ainsi que la synagogue Touro <strong>de</strong> Newport, Rho<strong>de</strong> Island, USA,qui est la plus vieille synagogue encore en usage en Amériquedu Nord, et la synagogue Kaifeng <strong>de</strong> Chine qui date du<strong>12</strong> ème siècle.1996Fresques murales <strong>de</strong> la synagogue Doura-Europos,Syrie, 3 ème siècleCette planche commémorative a été créée pour marquer le3000 ème anniversaire <strong>de</strong> Jérusalem, la cité <strong>de</strong> David. En arrièreplan, on peut voir <strong>de</strong>s peintures du mur ouest <strong>de</strong> la synagogue.Le timbre du milieu montre la niche <strong>de</strong> la Torah dans le mur ; letimbre <strong>de</strong> gauche dépeint le sacre du roi David par le prophèteSamuel ; et le timbre <strong>de</strong> droite montre le Temple et les murs <strong>de</strong>Jérusalem.2000Synagogue Dohany, BudapestLe timbre montre l’intérieur <strong>de</strong> la synagogueDohany, construite en 1859, et à laquelle aucuneautre synagogue ne peut se comparer en taille eten splen<strong>de</strong>ur dans toute l’Europe. Cette synagoguea un style architectural maure avec <strong>de</strong>stours jumelles. Elle a été consacrée en 1998.L’ensemble abrite également un musée du judaïsme,riche en objets religieux, ainsi qu’une autre synagogue,“Hagiborim”, une bibliothèque, <strong>de</strong>s archives, une place ensouvenir <strong>de</strong>s Justes et un monument en forme d’arbre, dont lesfeuilles portent le nom <strong>de</strong> chacun <strong>de</strong>s 6.000.000 <strong>de</strong> <strong>Juifs</strong> qui ontpéri pendant la Shoah.Merveilleux voyage dans les synagogues au travers <strong>de</strong> timbresqui font notre histoire.Patrick ChemlaFlorenceDohanyAltneuschulTouro Kaifeng Tunis Zabludow Shearit NY9


Qu’elles sont belles tes tentes, Ô Jacob !Tes <strong>de</strong>meures Ô Israël !Nombres 24-5Au vu <strong>de</strong>s archives du Consistoire <strong>de</strong> Paris et <strong>de</strong> celles <strong>de</strong>smairies <strong>de</strong> St-Mandé et Vincennes, on imagine assez biencomment a débuté l’aventure <strong>de</strong> nos communautés.Dès septembre 1901, on trouve <strong>de</strong>s délibérations <strong>de</strong> l’ACIPdébattant <strong>de</strong> l’opportunité <strong>de</strong> créer une communauté régulièrepour “les très bons éléments vivant dans la commune<strong>de</strong> St-Mandé et dans les communes avoisinantes.Ces Israélites votent, d’ailleurs, une pétition le 24 novembre1901 dans ce sens. En conséquence, une commissionadministrative reçoit délégation du Consistoire pourentreprendre démarches et mesures à prendre.Au consistoire <strong>de</strong> Paris, sous le prési<strong>de</strong>nce <strong>de</strong> M. Leven le<strong>12</strong> mai 1902, le Grand rabbin <strong>de</strong> Paris, M. David Léon, propose“un jeune rabbin qui s’occupera d’organiser d’une façondéfinitive, la communauté <strong>de</strong> St-Mandé. M. Willard, un <strong>de</strong>ssecrétaires <strong>de</strong> l’Alliance, est un jeune homme instruit, <strong>de</strong> caractèredigne, habitué au travail et qui donnera toute satisfaction à lafuture Communauté. Puis le 30 mai 1902, M. le rabbin Willar<strong>de</strong>st nommé “rabbin ministre officiant <strong>de</strong> la communauté”.Carte postale <strong>de</strong> 1910 aimablement prêtée par M. G. SilvainLe 13 novembre 1903, M. et M me Viteau concè<strong>de</strong>nt auConsistoire <strong>de</strong> Paris un bail sur une parcelle <strong>de</strong> terrain sise<strong>12</strong>, rue Charles Marignier à Vincennes. Cette voie sera coupéeplus tard en <strong>de</strong>ux et la synagogue aura pour nouvelleadresse, 30, rue Céline Robert. La construction est confiée àl’architecte M.Tondu avec un crédit supplémentaire prélevésur la succession du donateur en 1907 pour éleverl’habitation du rabbin <strong>de</strong> Vincennes (l’actuel “Pavillon CentreCommunautaire”).Le 27 janvier 1907, l’ACIP déclare à la mairie <strong>de</strong> St-Mandéque conformément aux lois et décrets en vigueur, il seratenu <strong>de</strong>s réunions cultuelles pendant l’année 1907 dans unlocal situé au 21, avenue Gambetta.Il faut attendre le 10 juillet 1907 pour la vente définitive.C’est le 2 septembre 1907 que le Consistoire informe lespersonnalités invitées <strong>de</strong> la cérémonie d’inauguration <strong>de</strong> lanouvelle synagogue.La cérémonie a eu lieu le jeudi 5 septembre 1907 à 15 heures.À noter qu’il faut attendre mai 1908 pour qu’il soit fait droità la requête du prési<strong>de</strong>nt <strong>de</strong> la synagogue <strong>de</strong> Vincennes d’ycélébrer <strong>de</strong>s mariages.Après la Shoah, la Communauté éprouve plus que jamais lebesoin d’enseigner à nos enfants. Elle obtient <strong>de</strong> l’ACIPl’adjonction d’un local pour dispenser les cours religieux quipourront commencer le 6 avril 1956.C’est ce local que la Communauté, essentiellement ashkénaze,mettra plus tard à la disposition <strong>de</strong>s coreligionnaires d’Afriquedu Nord, chassés <strong>de</strong> chez eux, pour <strong>de</strong>s offices <strong>de</strong> rite sefardi.<strong>Les</strong> <strong>de</strong>ux communautés offrent au fidèle un choixexceptionnel. Il peut, à Vincennes, prier selon le rite séfara<strong>de</strong>algéro-marocain, selon le rite tunisien et dans la synagogued’origine dans le rite ashkénaze, dont les offices ne se sontjamais interrompus pendant ces presque100 ans, mêmependant les années du régime <strong>de</strong> Vichy.Depuis peu, la Communauté séfara<strong>de</strong> s’est offert un lieu <strong>de</strong>prière digne <strong>de</strong> la ferveur <strong>de</strong> ses membres, <strong>de</strong> leur nombreet <strong>de</strong> leur enthousiasme. Nous méritons <strong>de</strong>s locaux adaptésaux nombreuses activités communes comme le TalmudTorah, le Club du 3 ème âge, les Eclaireurs, le B’naï B’rith, lesassociations caritatives et culturelles telles que “EliahouHannabi”, “Hatikva”, “Centre Communautaire VincennesSt- Mandé” et “Dernier Devoir Israélite <strong>de</strong> Vincennes”.Que le très proche 100 ème anniversaire <strong>de</strong> l’inauguration <strong>de</strong>notre synagogue donne à chacun l’envie <strong>de</strong> contribuer àl’épanouissement <strong>de</strong> nos valeurs.B. Blum d’après W. Salmon10


Chivtei Israël : 13 ans ! L’âge <strong>de</strong> la majoritéInstallée <strong>de</strong>puis 13 ans citéMoynet, dans la premièresynagogue édifiée à Paris<strong>de</strong>puis la guerre, ChivteiIsraël rassemble lechabbat <strong>de</strong>s centaines <strong>de</strong>fidèles d’une communautédynamique. Ce nouveauCentre a largement facilitél’essor d’une vie juive sansprécé<strong>de</strong>nt dans le <strong>12</strong> ème :ouvertures d’écoles, restaurants et alimentationcasher, activités communautaires…André Zribi, ancien prési<strong>de</strong>nt <strong>de</strong> la Communauté du <strong>12</strong> èmerépond à nos questions.<strong>Tribu</strong> <strong>12</strong>+ : Quelle est l’histoire <strong>de</strong> cette synagogue ?André Zribi : En 30 ans, que <strong>de</strong> chemin parcouru !Quelques fidèles priaient alors dans une salle <strong>de</strong> l’ancienorphelinat Rothschild, d’où avaient été déportés la totalité<strong>de</strong>s enfants durant la guerre… Une boucherie casherfonctionnait <strong>de</strong>puis 1971. Kippour était célébré au cinémaAthéna à la Porte Dorée, puis dans un gymnase. Sous laconduite religieuse <strong>de</strong>s rabbins Dahan puis Atlan, lacommunauté, en pleine croissance, s’installe dans un garagedésaffecté avant d’emménager plus tard rue Lamblardie, dansun local <strong>de</strong> la Fondation Rothschild…Il faut saluer le souvenir et l’engagement exemplaire <strong>de</strong>sregrettés disparus – MM. Sargel, Tankel, Castro, Rubens,Haouzi et M me Zekri.l’attribution d’un terrain Cité Moynet, près <strong>de</strong> la mairie et <strong>de</strong>la Coulée Verte, pour un loyer symbolique (<strong>de</strong> l’ordre <strong>de</strong>700 €/mois) versé à la Ville dans le cadre d’un bailemphytéotique renouvelable. Paul Pernin, maire du <strong>12</strong> ème ,soutient chaleureusement le projet, avec l’appui <strong>de</strong> JacquesChirac, alors maire <strong>de</strong> Paris. Le Consistoire retient le projet<strong>de</strong>s architectes Max Herzberg et Joël Aubert, salué à saréalisation par un prix. Il faut trouver 1,2 million d’€, dont30% apportés par la communauté, en sus du terrain, pourbâtir l’édifice. Malgré quelques détracteurs, tous semobilisent car le rêve est enfin à portée <strong>de</strong> main : dons <strong>de</strong>sfidèles, “arbre <strong>de</strong> vie”…, les contributions affluent. LeConsistoire peut s’engager, le chantier démarre.La première pierre est posée en juin 1991. Le nouveau centreest livré à l’été 1993 et inauguré le 30 janvier 1994, sous laprési<strong>de</strong>nce du Consistoire,en présence du maire du<strong>12</strong> ème , Paul Pernin, représentantM. Jacques Chirac, <strong>de</strong>M. Jean <strong>de</strong> Gaulle, député du<strong>12</strong> ème , <strong>de</strong>s élus, du Grandrabbin Alain Goldmann, duprési<strong>de</strong>nt André Zribi, duprési<strong>de</strong>nt d’HonneurGeorges Ktourza, <strong>de</strong> MoshéCohen représentant leprési<strong>de</strong>nt du Consistoire etbien d’autres personnalités.La chaîne <strong>de</strong> solidarité qui apermis <strong>de</strong> réussir cetteentreprise exemplaire a créé<strong>de</strong>s liens très forts entre tousceux qui y ont participé.Ce sera leur fierté, écrira dans<strong>12</strong> ème Union Jean-PierreBechter, 1 er adjoint au mairedu <strong>12</strong> ème .La pose <strong>de</strong> la première pierre en Juin 1991M. Pernin, maire du <strong>12</strong> ème ,M. A. Goldmann, Grand rabbin <strong>de</strong> Paris,M. A. Zribi, prési<strong>de</strong>nt <strong>de</strong> la Communautédu <strong>12</strong> ème et M. M. Cohen A.C.I.P.,responsable <strong>de</strong>s travaux.Jean-Pierre Bechter, Jean <strong>de</strong> Gaulle, André Zribi,Alain Goldmann et Paul Pernin.T<strong>12</strong>+ : Quelle a été votre action pour l’édification ducentre actuel ?A. Z. : Nommé prési<strong>de</strong>nt <strong>de</strong> la Communauté en 1982,fonctions exercées pendant <strong>12</strong> ans jusqu’en 1994, j’aitravaillé sans relâche dès ma nomination pour réaliser cerêve <strong>de</strong> créer une synagogue digne <strong>de</strong> ce nom, avec l’appuitotal du vice-prési<strong>de</strong>nt Jacques Khalfa et d’une CommissionAdministrative engagée et passionnée. <strong>Les</strong> difficultés nemanquaient pas : convaincre le Consistoire <strong>de</strong> soutenirfinancièrement le projet, trouver un terrain suffisammentvaste et bien situé, en négocier les conditions, mobiliser lesfonds. Des négociations délicates, couronnées <strong>de</strong> succès avecLa Communauté se donne le nom <strong>de</strong> Chivtei Israël, enréférence aux <strong>12</strong> <strong>Tribu</strong>s. L’édifice, <strong>de</strong> conception mo<strong>de</strong>rne,comprend 3 niveaux, avec 800 m 2 d’équipements permettantl’épanouissement <strong>de</strong> la Communauté : synagogue, gran<strong>de</strong>salle <strong>de</strong> fêtes équipée avec cuisine, locaux polyvalents, classes<strong>de</strong> Talmud Torah, et <strong>de</strong>s bureaux. Puisse cette kehila toujourss’épanouir, dans l’ouverture et la fraternité et contribuerà la richesse <strong>de</strong> la vie du <strong>12</strong> ème arrondissement et <strong>de</strong> lacommunauté !Propos recueillis par Guy Fellous11


Une jeunesse en temps <strong>de</strong> guerreUn témoignage <strong>de</strong> Victor MamouLe 8 octobre 1942, on a entendu à laradio <strong>de</strong> Tunis que les Américainsavaient débarqué à Mers El-Kébir enAlgérie et qu’ils se dirigeaient versTunis. Mais les Allemands ne voulaientpas laisser l’accès <strong>de</strong> l’Italie aux Américains.Des troupes alleman<strong>de</strong>s aéroportées arrivent sur Tunis le8 novembre pour créer un front face à l’armée américaine.Je m’appelle Victor Henri Mamou et j’aurai 19 ans dansquelques jours (28 décembre 42). Je dois reconnaître quejusqu’à ce moment là, la jeunesse juive <strong>de</strong> Tunis ne se sentaitpas concernée par la Guerre.Deux jours après l’arrivée <strong>de</strong>s Allemands à Tunis tout va sepasser très vite.<strong>Les</strong> Allemands organisent <strong>de</strong>s rafles pour rechercher <strong>de</strong>sjeunes pour le travail obligatoire. Ils me trouveront à laGran<strong>de</strong> Synagogue <strong>de</strong> Tunis et voici que commence mapério<strong>de</strong> <strong>de</strong> travail obligatoire pour les Allemands : j’ai étéenvoyé à Mateur puis à Jefna et enfin à Bizerte pourconsoli<strong>de</strong>r les routes qui étaient bombardées par les avionsanglais et américains.Para<strong>de</strong> <strong>de</strong>s Américains dans les rues <strong>de</strong> TunisJe réussis à m’éva<strong>de</strong>r le 5 avril 43 mais je n’allais pasdirectement chez mes parents car j’avais peur d’êtrerattrapé. Enfin quand les Américains sont aux portes <strong>de</strong> Tunisle 8 avril, je peux donc rejoindre ma famille qui préparait le1er sé<strong>de</strong>r <strong>de</strong> Pessah. Mon temps <strong>de</strong> répit et <strong>de</strong> joie ne seraque <strong>de</strong> courte durée puisque le 8 ème jour <strong>de</strong> Pessah, l’arméefrançaise mobilise les Français juifs et non juifs pour ai<strong>de</strong>r audébarquement <strong>de</strong> l’armée alliée en Italie. Je n’ai pas eu nonplus la possibilité d’assister au défilé <strong>de</strong>s chars américains etaux chants <strong>de</strong> la population juive sur l’air connu <strong>de</strong>“Khamous jana”.Dans un train, en direction <strong>de</strong> Bône, je me retrouve avec70 jeunes <strong>Juifs</strong> tunisiens. L’armée nous dirige vers lestirailleurs algériens uniquement composés <strong>de</strong> Musulmansappelés les “tirailleurs couscous” alors que notre placeaurait du être parmi les Zouaves.On y restera 4 mois, envoyés <strong>de</strong> bataillon en bataillon pourêtre formés au maniement <strong>de</strong>s armes et attendant ledébarquement en Italie.Ensuite je fus affecté à la surveillance du matériel anglais àSaint-Charles près <strong>de</strong> Philippeville en Algérie. Juste avant <strong>de</strong>partir vers l’Italie via Mers El-Kébir, on nous a envoyés àOran pour avoir un équipement vestimentaire <strong>de</strong> l’arméeaméricaine avec pour ordre <strong>de</strong> nous débarrasser <strong>de</strong>svêtements donnés par l’armée française et qui étaient trèshétérogènes.Après <strong>de</strong>ux nuits <strong>de</strong> voyage avec près <strong>de</strong> 300 bateauxprotégés par <strong>de</strong>s torpilleurs et <strong>de</strong>s cuirassiers alliés, nousdébarquons dans la baie <strong>de</strong> Naples où on est dirigés vers <strong>de</strong>scamps d’adaptation pour former <strong>de</strong>s sections. Entre-tempsl’armée nous proposait <strong>de</strong> changer nos mo<strong>de</strong>stes économiesfaites sur notre salaire <strong>de</strong> soldat (400 anciens francs parmois à l’époque = 0,60 €uros) en lires italiennes en lesmultipliant par 2,5.Il était temps <strong>de</strong> combattre. On nous embarquait sur <strong>de</strong>scamions en direction <strong>de</strong> la ligne <strong>de</strong> feu, une arme sous lebras mais pas une balle pour se défendre (j’ai réussi àgrappiller par ci par là quelques balles au cas où…).Arrivé au camp en pleine nuit, j’ai été désigné pour monterla gar<strong>de</strong> et c’est là que j’ai fait mon premier prisonnierallemand qui, il faut le dire, s’était un peu perdu et s’estrendu sans violence. Mes collègues, un peu jaloux, voulaients’approprier mon prisonnier mais je l’ai remis au QG.Nous étions àproximité <strong>de</strong> laforteresse <strong>de</strong>Monte Cassinoqui était occupéepar lesAllemands et quiétait sans cessepilonnée par lesAnglais et lesAméricains. Lagran<strong>de</strong> attaquegénérale pour laprise <strong>de</strong> MonteCassino eut lieuLa forteresse <strong>de</strong> Monte Cassinoaprès sa <strong>de</strong>structionle 11 mai 44. Après cette attaque qui fut très dure et causa<strong>de</strong> nombreux morts, on nous envoya à Rome (à pied)pendant 15 jours pour nous reposer.Blessé à la ville <strong>de</strong> Sienne le 18 juin 44, je retournais chez moià Tunis où m’attendaient mes parents, mes frères et mes sœurs.Aujourd’hui, 64 ans plus tard, je croise parfois dans le <strong>12</strong> ème ,quelques uns <strong>de</strong> ces 70 <strong>Juifs</strong> tunisiens qui ont partagé macourte mais intense pério<strong>de</strong> militaire.Propos recueillis par Guy Fellous<strong>12</strong>


<strong>Tribu</strong> <strong>12</strong>+ : Maurice Fajerman, vous êtes leprési<strong>de</strong>nt <strong>de</strong> Machal France. Voulez-vousvous présenter aux lecteurs <strong>de</strong> <strong>Tribu</strong> <strong>12</strong>+.M. Fajerman : J’appartiens à une famillepolonaise “montée” en Palestine en 1923 quis’établit dans le kibboutz Ein Harod enGalilée. Un <strong>de</strong> mes oncles périt au combataux côtés <strong>de</strong> Joseph Trumpeldor, héros <strong>de</strong>sannées pionnières, et qui repose aucimetière militaire <strong>de</strong> Tel-Haï. Peu après lanaissance <strong>de</strong> mon frère aîné Jacques en 1925,confrontées à <strong>de</strong>s difficultés matérielles et <strong>de</strong>maladie insurmontables, mes parents déci<strong>de</strong>nt<strong>de</strong> se fixer à Paris. Mon frère Bernardnaît en 1927 et je nais en 1929.T<strong>12</strong>+ : Comment est venue votre vocationsioniste ?M.F. : À Paris, après la Guerre, ma mère nousinscrivit au Poaleï Tsion (Mapaï) et auxEclaireurs Israélites <strong>de</strong> France. En 1947, les“Chli’him”, envoyés par l’Agence Juive firentcirculer un mot d’ordre dans toutes lesorganisations <strong>de</strong> jeunesse sionistes : on avaitbesoin <strong>de</strong> combattants volontaires car lesmenaces sur le Yichouv se précisaient.Anglais et Arabes s’opposaient à la créationd’un État juif. Pire : une coalition se constituait pour ledétruire dans l’œuf. Il était vital <strong>de</strong> participer à la création <strong>de</strong>l’Etat Juif si cher à tous les <strong>Juifs</strong> du mon<strong>de</strong>, et notre éducationsioniste nous avait préparés à accomplir cet engagement.Mon frère, 20 ans, faisait alors <strong>de</strong>s étu<strong>de</strong>s d’ingénieur, et moi,18 ans, <strong>de</strong> mécanique générale.T<strong>12</strong>+ : Vous êtes donc prêts à partir !M.F. : Sans prévenir nos parents, mais avec l’accord tacite <strong>de</strong>notre mère, nous avons décidé <strong>de</strong> nous engager. Mon frèreBernard partit le premier, et rejoignit le camp <strong>de</strong> GrandArénas, près <strong>de</strong> Marseille, pour y subir, sous l’autorité d’unenvoyé <strong>de</strong> la Haganah, un premier entraînement militaire.En mai 1948, il s’embarqua pour Israël, dont l’indépendanceallait être proclamée. Je ne tardai pas à rejoindre à mon tourle Grand Arénas et à subir le même entraînement, sousl’autorité d’ “anciens” <strong>de</strong> la Haganah, <strong>de</strong>s anciens qui avaient àpeu près mon âge. Tous les “Olim hadachim”, et volontairespour combattre en Israël, ont suivi le même itinéraire.Un beau matin du mois d’octobre, ce fut l’embarquement àMarseille sur le Pan York. À bord, beaucoup d’émigrants <strong>de</strong>toutes origines, et <strong>de</strong>s volontaires <strong>de</strong>s Ma’hals à qui échoit lamission d’assurer la sécurité. Un fait exceptionnel s’estDans une rue <strong>de</strong> Haïfa en 1948Matricule 59291Manœuvres militaires <strong>de</strong>s armées arabespendant la Guerre d’indépendance d’Israëlproduit au court du voyage : un <strong>de</strong>spassagers décè<strong>de</strong>, puis après les préparationsd’usage et les prières, son corps a étébasculé dans la mer car le bateau n’était paséquipé pour gar<strong>de</strong>r <strong>de</strong>s morts. Cet instant m’abeaucoup marqué. J’ai retrouvé certains <strong>de</strong>mes camara<strong>de</strong>s qui étaient <strong>de</strong> ce voyagecomme Haïm Uzan, Meïr Saïd et bien d’autres.T<strong>12</strong>+ : Comment s’est passée votre arrivéeen Israël ?M.F. : Après une traversée pas trop difficile,le Pan York jette l’ancre à Haïfa ; lesvolontaires débarquèrent les premiers.Je n’oublierai jamais l’émotion qui s’empara<strong>de</strong> moi en découvrant une ville vivante,active, totalement juive, <strong>de</strong> l’agent réglant lacirculation au petit Yéménite, les papillotesau vent, proposant les journaux du jour !La Guerre d’Indépendance faisait rage.Des bus nous emmenèrent rapi<strong>de</strong>ment aucamp <strong>de</strong> Tel Levinsky où on nous remit unpaquetage et une affectation. La chancem’accorda <strong>de</strong>ux jours <strong>de</strong> permission, que jemis à profit pour tenter <strong>de</strong> rejoindre monfrère Bernard, affecté à la briga<strong>de</strong> Givati stationnéedans le sud du pays. Nous avionsconvenu <strong>de</strong> nous retrouver chez une cousine habitant Jaffa.Mais il ne vint pas au ren<strong>de</strong>z-vous. Le fils <strong>de</strong> ma cousinem’apprit que mon frère venait <strong>de</strong> tomber le 17 octobre,fauché par une rafale <strong>de</strong> mitrailleuse dans les collines 113 près<strong>de</strong> Negba, au cours <strong>de</strong> l’opération Yahov.Je fus versé dans le corps <strong>de</strong> police militaire <strong>de</strong> l’armée <strong>de</strong>Terre à Jaffa avec le matricule n° 59291, affecté à lamaintenance et réparation <strong>de</strong>s véhicules. Il m’arrivait souvent<strong>de</strong> sortir en patrouille en ville pour vérifier les papiers <strong>de</strong>ssoldats et d’être interprète pour ceux qui n’étaient pas enrègle, car je parlais l’hébreu, l’anglais et le yiddish. D’ailleurs jepeux dire que jamais les Arabes n’ont été chassés <strong>de</strong> Jaffa.T<strong>12</strong>+ : Après la Guerre, qu’avez-vous fait ?M.F. : Démobilisé en 1949, après les accords d’armistice, jedécidai <strong>de</strong> rester en Israël. Ma mère vint m’y rejoindre.De 1949 à 1955, j’étais rappelé tous les ans pour effectuermes “milouim” (pério<strong>de</strong>s). En général, nous étions basés à lafrontière nord, patrouille <strong>de</strong> jour et patrouille <strong>de</strong> nuit pourgar<strong>de</strong>r les frontières, et c’était toujours avec enthousiasmeque je partais. Pour moi c’était comme <strong>de</strong>s vacances.Je n’ai jamais oublié l’enthousiasme, la ferveur, l’abandon <strong>de</strong>soi qui nous guidaient lorsque nous avons mis le pied enIsraël. Nous avions le sentiment <strong>de</strong> participer commevolontaires à un événement historique, et la suite m’en aapporté la confirmation. Notre démarche était légitime, aprèsla Shoah il était nécessaire que nous retrouvions notre paysaprès une errance <strong>de</strong> plus <strong>de</strong> <strong>de</strong>ux mille ans. <strong>Les</strong> Palestiniensont droit aussi à leur pays, et le partage a été plus ou moinséquitable mais il faut s’en accommo<strong>de</strong>r.Sans cet engagement <strong>de</strong>s volontaires du mon<strong>de</strong> entier, je nepense pas qu’Israël aurait gagné la Guerre <strong>de</strong> 48.Aujourd’hui, je suis à la tête d’une famille heureuse, un filsmarié et <strong>de</strong>ux petits garçons, une fille mariée et <strong>de</strong>ux petitesfilles. Quand je me penche sur mon passé, je me dis que sic’était à refaire, je répondrais encore : matricule 59291présent !Propos recueillis par Guy Fellous13


À la découverte <strong>de</strong>s <strong>Juifs</strong> <strong>de</strong> <strong>Tahiti</strong><strong>Les</strong> <strong>Juifs</strong> <strong>de</strong> <strong>Tahiti</strong>, c’est un peu les <strong>Juifs</strong> du bout du mon<strong>de</strong>.On le sait, l’“Île Haute” fut découverte en 1768 parBougainville. Longtemps isolée du mon<strong>de</strong> extérieur, elle avécu, au long <strong>de</strong>s siècles, repliée sur elle même sur fond <strong>de</strong>ukulélé, <strong>de</strong> vahinés aux colliers <strong>de</strong> fleurs, <strong>de</strong> cocotiers et <strong>de</strong>coquillages aux couleurs chatoyantes. Et si <strong>de</strong>s explorateurs,<strong>de</strong>s marins et <strong>de</strong>s commerçants, séduits par la douceur <strong>de</strong>vivre et les paysages enchanteurs rendus célèbres parGauguin, ont parfois choisi <strong>de</strong> s’y établir, il a fallu attendre1956 pour qu’un avion se pose à Papeete.Des <strong>Juifs</strong>, d’une manière inorganisée, sont présents <strong>de</strong>puisplusieurs siècles à <strong>Tahiti</strong>. Une famille juive anglaise, lesSalmon, s’est installée dans l’île et, hasard <strong>de</strong> l’Histoire, unjeune Salmon s’éprend <strong>de</strong> la princesse locale, Pomaré, etl’épouse. Leur propre fille contracte à son tour un mariageprincier.Une lignée royale à <strong>de</strong>mi juive fait souche. D’autres <strong>Juifs</strong>,venus d’Europe, épousent eux aussi <strong>de</strong>s tahitiennes. Ontrouve <strong>de</strong> nos jours, sur les annuaires locaux, <strong>de</strong>s Cohen, <strong>de</strong>sLévi ou encore <strong>de</strong>s Yéroushalmi qui ne sont pas juifs auregard <strong>de</strong> la halakha et qu’on prendrait, à s’y méprendrepour <strong>de</strong>s <strong>Tahiti</strong>ens. Mais c’est avec l’accession <strong>de</strong>s paysd’Afrique du Nord à l’indépendance que <strong>Tahiti</strong> va voir unevéritable communauté prendre naissance et se développer.Venus d’Algérie, du Maroc et <strong>de</strong> Tunisie, <strong>de</strong>s jeunes, parfoisdéçus par un premier séjour en France métropolitaine,viennent tenter l’aventure tahitienne. Ils n’ont souvent pourtout bagage que quelques centaines <strong>de</strong> francs en poche, unevalise et une idée géniale : les trousseaux. Ils sillonnent l’île<strong>de</strong> long en large pendant <strong>de</strong>s années, vendant à tempéramenttout et n’importe quoi : linge <strong>de</strong> table et <strong>de</strong> maison, batteries<strong>de</strong> cuisine, électroménager, <strong>de</strong> l’utilitaire auxcolifichets… Des fortunes se bâtissent.<strong>Les</strong> <strong>Juifs</strong> “pieds noirs” se sé<strong>de</strong>ntarisent, ouvrent <strong>de</strong>s commercesen ville et ont désormais pignon sur rue.Avec <strong>de</strong>s militaireset <strong>de</strong>s fonctionnaires, on commence à envisager unevéritable communauté que les <strong>de</strong>scendants <strong>de</strong> la reinePomaré et autres Cohen tahitiens voient d’un très bon œil.En 1982, un couple <strong>de</strong> <strong>Juifs</strong> égyptiens, Lucien et JeannettePérez qui débarque sur l’île, va jouer le rôle <strong>de</strong> catalyseur etdonner l’impulsion nécessaire à la création d’une véritablekéhila. Militaire <strong>de</strong> carrière, le lieutenant-colonel Lucien Péreza été nommé juge d’instruction auprès du <strong>Tribu</strong>nal militaire <strong>de</strong>Papeete.Croyant non orthodoxe,il dispose d’un diplôme<strong>de</strong> chohet. Le voilàpromu tout à la foisrabbin, sacrificateurrituel et gui<strong>de</strong> spiritueld’une communautéen gestation. JeannettePérez <strong>de</strong>vient la“rabbine”.On organise les fêtes :Roch Hachana, Kippour,Souccot, Pessah. DeParis sont ramenés<strong>de</strong>ux sifreï Thora. Unriche “judéo tahitien”,M. Cohen Solal met sa villa à la disposition <strong>de</strong> lacommunauté. Pour la première fois dans l’île, le Kol Nidréest entonné et le son du shofar retentit. Une communautébigarrée <strong>de</strong> <strong>Juifs</strong> halakhiques, <strong>de</strong> <strong>de</strong>mi <strong>Juifs</strong>, <strong>de</strong> quarts <strong>de</strong> <strong>Juifs</strong>,<strong>de</strong> <strong>Juifs</strong> <strong>de</strong> nom et <strong>de</strong> <strong>Juifs</strong> <strong>de</strong> cœur, se constitue sous le nomoriginal d’A.C.I.S.P.O., Association Culturelle <strong>de</strong>s Israéliteset Sympathisants <strong>de</strong> Polynésie. Conférences, cours d’hébreu,offices religieux, organisation <strong>de</strong> la cacheroute…En 1993 une véritable synagogue voit le jour à Papeete.De nouveaux dirigeants plus rigoureux en matièrehalakhique ont désormais pris la relève. Une communautéjuive vivante et sympathique se développe à <strong>Tahiti</strong>. Aloa,Aloa-É.Jean-Pierre Allali14


<strong>Tribu</strong> <strong>12</strong>+JUNIORSUPPLEMENT DÉTACHABLE À <strong>Tribu</strong> <strong>12</strong>+DANS CETTE PARTIE, NOUS PROPOSONS AUX JEUNES DES COMMUNAUTÉSDE L’EST PARISIEN UN SUPPLÉMENT QUI LEUR EST DESTINÉGRANDS PERSONNAGES JUIFS DU PASSÉCONNAIS-TU MIREILLE HARTUCH ?ireille est née à Paris, le 30 septembre 1906.Fille d’un Juif polonais, elle aimait dire qu’avec“un grand père russe, une grand-mère bohémienne,une mère anglaise et un père d’origine polonaise”, elle possédait toutes lesqualités qui pouvaient faire d’elle une “créatrice française”.Dès l’enfance, Mireille réalise qu’elle abor<strong>de</strong> la vie avec un gros handicapphysique.En effet, elle est toute menue, un bout <strong>de</strong> chou haut comme <strong>de</strong>ux pommes avec <strong>de</strong>s mainsminuscules. Qu’importe. Ses parents lui font donner <strong>de</strong>s cours <strong>de</strong> piano. Elle a du talent etentre au Conservatoire National Supérieur <strong>de</strong> Musique <strong>de</strong> Paris. Hélas, la nature estimpitoyable : ses petites mains ne lui permettront jamais <strong>de</strong> réaliser son rêve d’êtreconcertiste. Qu’à cela ne tienne, elle fera du théâtre. Elle prend <strong>de</strong>s cours <strong>de</strong> diction et,grâce à sa ténacité, finit par obtenir quelques petits rôles aux côtés <strong>de</strong> célébrités <strong>de</strong>l’époque comme Jean Gabin, Charles Boyer ou Buster Keaton.À 22 ans, elle fait la connaissance <strong>de</strong> Jean Nohain. Ensemble, ils vont monter <strong>de</strong>s opérettesà succès et écrire <strong>de</strong>s centaines <strong>de</strong> chansons qui <strong>de</strong>viendront <strong>de</strong>s tubes interprétésnotamment par Maurice Chevalier et, plus tard,Yves Montand.I


Et voilà qu’en 1934, Mireille, qui n’a pas réussi à être pianiste et qui n’a pas persévéré dansle théâtre, se fait chanteuse.Tout Paris se presse pour l’applaudir à l’Alhambra, à l’ABC ouà Bobino. Sa petite voix fluette enchante le public qui en fait la coqueluche <strong>de</strong> la capitale.En 1936, elle épouse le grand philosophe juif, Emmanuel Berl.Puis vient la pério<strong>de</strong> sombre <strong>de</strong> la guerre et <strong>de</strong> l’occupation nazie. Mireille est interdited’antenne. Avec son mari, elle se réfugie en Corrèze et lutte dans la clan<strong>de</strong>stinité au sein<strong>de</strong> la Résistance.C’est en 1954 que Mireille va avoir l’idée <strong>de</strong> génie <strong>de</strong> sa vie, l’ancêtre <strong>de</strong> la Star Ac’ : le PetitConservatoire <strong>de</strong> la Chanson. Quatre-vingt mille élèves, <strong>de</strong>s millions d’auditeurs puis, avecl’apparition <strong>de</strong> la télévision, <strong>de</strong> téléspectateurs. Elle va ainsi donner leur première chance à<strong>de</strong>s jeunes qui <strong>de</strong>viendront <strong>de</strong>s ve<strong>de</strong>ttes : Françoise Hardy, Michel Berger, Alice Dona,Colette Magny, Hugues Aufray ou encore Alain Souchon.Mireille Hartuch s’est éteinte à Paris, le 29 décembre 1996.DANS LE PROCHAIN N° DE TRIBU <strong>12</strong>+ JUNIOR,TU DÉCOUVRIRASANDRÉ CITROËN ,VISIONNAIRE DE L’AUTOMOBILEDEVINETTESur la table sont disposées 10 pièces <strong>de</strong> 1 euro, alignées en<strong>de</strong>ux rangées comme la figure ci-<strong>de</strong>ssous te le montre.En déplaçant une seule pièce, comment faire <strong>de</strong>ux rangées <strong>de</strong>6 pièces ?BLAGOUNETTESToto qui rentre chez lui, annonce très joyeusement à sa mère :- Maman, tu ne <strong>de</strong>vineras jamais, mais je suis meilleur que lamaîtresse.- Ah oui ! Pourquoi ?- La maîtresse reste dans la même classe, et moi, je montedans la suivante◆ ◆ ◆Docteur, j’ai besoin <strong>de</strong> lunettes.- Oui certainement, ici c’est une banque !◆ ◆ ◆Un coiffeur dit à son client :- Cette mousse ferait pousser <strong>de</strong>s cheveux sur une boule <strong>de</strong>pétanque !- Très bien ! Mais est-ce que ça ne gênerait pas un peu le jeu ?U+ R2 +TIT 1+BU1 2R B ITBLE SUDOKU DE VOTREJOURNAL PRÉFÉRÉEn respectant les règles du Sudoku,il s’agit <strong>de</strong> placer les 8 caractères quicomposent le titre TRIBU <strong>12</strong>+2ISolution en page IVII


QUIZ :TESTEZ VOS CONNAISSANCESQue savez-vous d’Israël et du mon<strong>de</strong> juif ?Nous vous proposons un petit test <strong>de</strong> connaissances en douze questions à choixmultiple. Notez bien vos réponses et reportez-vous aux solutions pour connaîtrevotre niveau.Question 1L’épouse d’Abraham, mère d’Isaac, c’est :A : Léa B : Sarah C : RébeccaQuestion 2Albert Cohen, le célèbre auteur <strong>de</strong> “Belle duSeigneur” était :A : Français B : SuisseC : Israélien D : LuxembourgeoisQuestion 3Israël a été admis comme membre <strong>de</strong>s Nationsunies en 1949. Il en <strong>de</strong>vint ainsi le :A : 25 ème membre B : 47 ème membreC : 59 ème membre D : 73 ème membreQuestion 4Dans son livre majeur,“L’État Juif”,Theodor Herzlimagine le drapeau du futur État hébreu. Il le voitainsi :A : Une étoile <strong>de</strong> David blanche sur fond vertB : Des ban<strong>de</strong>s bleues sur fond blancC : Blanc avec sept étoile d’orD : Tel que se présente aujourd’hui le drapeaud’IsraëlQuestion 5Juif anglais d’origine portugaise, il vécut <strong>de</strong> 1764 à1836 et fut champion du mon<strong>de</strong> <strong>de</strong> boxe dans lacatégorie <strong>de</strong>s poids lourds. Il s’agit <strong>de</strong> :A : Daniel Mendoza B : Catulle MendèsC : Young Perez D : Elie PereiraQuestion 6Le fondateur <strong>de</strong> la dynastie <strong>de</strong>s Rothschilds’appelait :A : James Roth B : Isaac MeyersohnC : Edmond Halphen D : Meyer AmschelQuestion 7Ben Gourion se prénommait David. Mais quelétait son second prénom ?A : Ariel B : JosephC : Samuel D : AvigdorQuestion 8Le premier kibboutz israélien, c’était :A : Degania B : RegavimC : Kyriat Anavim D : S<strong>de</strong> BoqerQuestion 9Le premier mochav israélien c’était :A : Shadmot Devorah B : NahalalC : She<strong>de</strong>ma D : Bene ZionQuestion 10L’auteur <strong>de</strong> l’hymne national israélien “Hatikvah”s’appelait :A : Darius Milhaud B : Naftali Herz ImberC : Oscar Strauss D : Yossef TrumpeldorQuestion 11Le premier visa d’entrée en Israël, celui portantle n°1 a été délivré à un grand écrivain français.Il s’agit <strong>de</strong> :A : Jean-Paul Sartre B : Roger IkorC : Albert Camus D : Joseph KesselQuestion <strong>12</strong>On connaît bien les <strong>de</strong>ux pays qui, les premiers,ont reconnu l’État d’Israël. Ce sont l’URSS et lesÉtats-Unis. Mais quel était, chronologiquement, letroisième :A : Le Guatemala B : La FranceC : La Gran<strong>de</strong>-Bretagne D : La Suè<strong>de</strong>Solution du Quiz en page IVIII


EN LIBRAIRIEUN LIVRE POUR LA JEUNESSESARAH ILLOUZDOVY ET LE SAC À DOS MAGIQUE (*)Voici un livre très sympa pour les plus jeunes. Il raconte l’histoire <strong>de</strong> Dovy,un petit garçon qui, s’il aime jouer avec ses copains, Binyamin,Yossef et lesautres, s’il prend du plaisir à ai<strong>de</strong>r sa maman à s’occuper <strong>de</strong>s légumes dupotager, s’il est toujours prêt, aussi, à ai<strong>de</strong>r Esther, sa petite sœur à faire ses<strong>de</strong>voirs, ce qu’il adore, par-<strong>de</strong>ssus tout, c’est rendre visite à sesgrands-parents,Avraham et Malka. Mamie Malka, c’est une championne pourconfectionner <strong>de</strong>s gâteaux au chocolat. Papi Avraham, lui, il n’y a pas sonpareil pour raconter <strong>de</strong> belles et étranges histoires.C’est justement l’une <strong>de</strong> ces histoires, celle d’un sac magique qui récompense ceux qui font <strong>de</strong> bonnes actions, quiest à l’origine <strong>de</strong>s aventures étonnantes <strong>de</strong> Dovy. Diamants et rubis illuminent cette belle histoire où évoluent <strong>de</strong>spersonnages truculents comme Mikhaël Weiss et Men<strong>de</strong>l Berchever, Elyahou et Madame Blum. Sans oublier le RavBorowitz, toujours prêt à donner <strong>de</strong> bons conseils aux familles du village.Ce très beau récit est agréablement illustré, une page sur <strong>de</strong>ux. On regrettera seulement qu’un glossaire(c’est comme un mini dictionnaire !) ne soit pas proposé en fin <strong>de</strong> volume car certains mots échapperont à ceux<strong>de</strong>s petits lecteurs juifs qui ne pratiquent pas encore bien l’hébreu et aux enfants non-juifs qui aimeraient, j’en suissûre, lire eux-aussi, ce livre et mieux comprendre ce que sont le Gan E<strong>de</strong>n, le sidour, le ko<strong>de</strong>ch, le moré, lesmitsvot, le olam haba, la sim’ha, la néchama ou encore ce que signifie “Baroukh Hachem”.Plongez-vous vite dans les aventures extraordinaires <strong>de</strong> Dovy !(*)Éditions Biblieurope.Avril 2006. 48 pages. <strong>12</strong>€Illustrations <strong>de</strong> YaacovSolutions <strong>de</strong>s jeuxp. II : DevinetteIl suffit <strong>de</strong> prendre lapièce la plus à gauche et<strong>de</strong> la mettre sur la piècejuste à côté. On obtientainsi <strong>de</strong>ux rangées <strong>de</strong>6 pièces (une piècecomptant <strong>de</strong>ux fois).p. III : Solutions du Quiz<strong>Les</strong> bonnes réponses sont :1 : B - 2 : B - 3 : C - 4 : C - 5 :A - 6 : D - 7 : B - 8 :A -9 : B - 10 : B - 11 : D - <strong>12</strong> :ACompte tes réponses exactes. Pour chaque bonneréponse, tu marques 1 point.Additionne.De 0 à 4 points : Tu n’as pas du bien lire les questions.Il faut désormais être plus attentif et lire un peu plus <strong>de</strong>livres.De 5 à 8 points : Pas mal. Comme on dit : «Peut mieuxfaire».De 9 à 11 points : Bravo. Très bonne culturethématique.<strong>12</strong> points : Es-tu sûr <strong>de</strong> ne pas avoir jeté un œil sur lessolutions avant <strong>de</strong> répondre ? Non ? Tu as vraimenttout bon ! Un très grand bravo.Tu es un champion !USolution LE SUDOKUDE VOTRE JOURNAL PRÉFÉRÉI + B U RR I + BB 2 T <strong>12</strong>+ B R T1T 1 2I U R +U 1 I T R +IUBR T + 2UCe supplément a été réalisé par Noémie Wagman211 2 TT 1 2 R + B U I+ITBB2 I 1RUIV


Dictionnaire franco-tuned’après David BoccaraDans le précé<strong>de</strong>nt numéro <strong>de</strong> <strong>Tribu</strong> <strong>12</strong>+, nous avons commencé à éplucher ledictionnaire franco-tune.Voici une 2 ème partie qui complètera les lacunes <strong>de</strong> ceux quiont <strong>de</strong>s Tunes pour amis ou connaissancesÁ toutes les saucesIl ne s’agit pas d’un mélange culinaire,mais d’une expression tune signifiant :“sans arrêt ; dès qu’il le peut”.- Dis-moi Ginette, j’ai rencontre tonfrère hier et il m’a dit sur un ton un peuguindé : «L’occasion est trop belle <strong>de</strong>vous dire que je vous trouve jolie». Il estmala<strong>de</strong> ou quoi ?- C’est son nouveau genre, quelqu’un luia appris cette expression et maintenantil l’utilise à toutes les sauces.BabaIl ne s’agit évi<strong>de</strong>mment pas <strong>de</strong> la délicieusepâtisserie imbibée <strong>de</strong> rhum, maisd’une expression tune exprimant ledoute.- Pierrot, je viens d’avoir l’entraîneur autéléphone, il sait que le cheval vient <strong>de</strong>très mal courir 3 fois, mais il a très bientravaillé et il est sûr <strong>de</strong> gagnerdimanche.- Baba !Bar k’allahDieu bénisse. Se dit souvent à la vued’une femme pulpeuse.Version tunisienned’une halakha (peu connue) qui stipuleque l’on doit annoncer une bénédictionla vue d’une très belle femme ?BarbouillerEmbarras gastrique. Doit impérativementêtre accompagné d’un mouvementcirculaire <strong>de</strong> la main droite.- Qu’est ce que t’y as chéri, je te trouvepâlot ?- Je sais pas c’que j’ai mangé à midi, maisje me sens un peu barbouillé.BarboukhSynonyme <strong>de</strong> généreux, large...- Combien tu vas donner au mariage <strong>de</strong>Sylvain ?- J’sais pas encore : 100 € - <strong>12</strong>0 €, non ?- C’est ce que je pense. Tu sais, non,combien il a donne Marco ?- Non, combien ?- 1000 !!!!- 1000 ??? Ça ne m’étonne pas <strong>de</strong> lui,c’est un grand barboukh !!!Barou’h chimSynonyme <strong>de</strong> “Dieu merci”Deux commerçants se retrouvent surle trottoir à la fin <strong>de</strong> la journée :- T’as fait une bonne journée ?- Barou’h chim, ça peut aller !!!BengaSynonyme <strong>de</strong> galère, corvée.- J’ai promis à Fredo <strong>de</strong> l’ai<strong>de</strong>r àdéménager, j’avais pas vu son appart, ilfait 300 m 2 !!- Ououhh, quelle benga !!BlataNom féminin, synonyme <strong>de</strong> culot,culotté, sans gêne. «Quelle blata cellelà» ou bien «j’adore faire la blata quandje peux». Dans une queue <strong>de</strong>vant unmagasin, une cliente passe <strong>de</strong>vant toutle mon<strong>de</strong>.- Non mais tu as vu cette blata ??BlèchiTant pis.- Jacquot, tu veux encore du couscous ?- Non.- Arichouldi Jacquot, reprend encoreun petit peu <strong>de</strong> couscous. (Noter le“petit peu”)- Non.- Tu veux pas, blèchi !BrelMule, imbécile.- Maman, maman, j’ai encore taché machemise avec la bkaila!- Ya brel ! Tu peux pas faire attention?CafardAnimal préféré <strong>de</strong>s mauvaises languestunes.Ouhhh!!, Comme elle est vilaine, ondirait un cafard !! (souvent suivi <strong>de</strong> : oui,mais elle est très gentille, la pauvre !!)C’est gentilÊtre gentil normalement, c’est plaire parsa délicatesse, son charme.Chez les Tunes, on peut être gentil pour<strong>de</strong>s situations très futiles :- Bonjour, pourrais-je parler à Edith, SVP ?- Edith, elle est pas à son bureau, elles’est absentée.- Bon, je la rappellerai plus tard.- C’est gentil, merci, au revoir.C’est pas graveUn Tune a toujours besoin <strong>de</strong> rassurerson interlocuteur, afin <strong>de</strong> dédramatiserune situation. Jugez en vous-même :- Tu sais pas ce qui m’arrive, j’ai trouvénulle part ce jean 501 à ma taille,je suis dans tous mes états, j’ai fait50 boutiques.- Bon, c’est pas grave, on va le trouverquand même...C’est tout crachéBien sûr, il ne s’agit pas ici <strong>de</strong> projection<strong>de</strong> salive par la bouche, mais plutôtd’une expression fréquemmententendue. Ex : une grand-mère parle <strong>de</strong>son petit-fils : «T’y as vu comme ilressemble à mon fils ? »«Quoi, il lui ressemble, c’est sonportrait tout craché ! ».C’est un régalLe Tune prend un vif plaisir à beaucoup<strong>de</strong> situations et sait le manifester.Deux amis discutent en plein été aubord <strong>de</strong> la piscine du Country :- Qu’est ce que tu fais ce soir ?- Je dîne au Country- Avec ce temps, c’est un régal… !!C’était beau ?Une grand-mère tune vient chercherses enfants à la sortie d’un film <strong>de</strong>cinéma. <strong>Les</strong> enfants sont allés voir“Evil Dead 2”, film encore plus terrifiantque le premier. La grand-mère :- Alors, les enfants, c’était beau, c’étaitbeau ?ChachaaSynonyme <strong>de</strong> bien être, <strong>de</strong> plaisir.Après avoir grillé <strong>de</strong>s heures au soleildans la rue (n’oubliez pas il fait au moins45 <strong>de</strong>grés à l’ombre), un Tune pénètredans une boutique climatisée.- Aie, chachaa, comme c’est bon, ça faitplaisir. !!à suivre …15


OnomastiqueNous vous proposons aujourd’huid’examiner les noms <strong>de</strong> quelques-uns <strong>de</strong>nos Grands rabbins : Sitruk , Messas, Siratet Goldmann et <strong>de</strong> dirigeants <strong>de</strong> la communauté: Cukierman, Kahn et Besnaïnou.SITRUKL’actuel Grand rabbin <strong>de</strong> Frances’appelle Joseph Haïm Sitruk.On considère généralement que lenom Sitruk vient du provençal Astrucqui <strong>de</strong>scend lui-même du latin Astrumou Astrugus et signifie “Astre”.Pour marquer la naissance sous unebonne étoile, on donnait aux nouveaux-nésle nom <strong>de</strong> Benastre ou Benastru. L’arabisation dunom a conduit à Sitruk et à ses dérivés. Pour certainschercheurs, Sitruk viendrait du nom d’un village du DjebelNefoussa en Tripolitaine : Sitrouk. Ce nom était portéessentiellement en Tunisie (Tunis, Bizerte) et en Algérie(Oranais). Une ketoubah tunisienne du 2 juillet 1789 fait étatdu mariage <strong>de</strong> Yehiel , fils <strong>de</strong> Aaron Ha Cohen avec Esther,fille <strong>de</strong> Abraham SetrougVariantes : Astruc, Strouk, Sitrouc, Sitrouk, Sitruc, Sitruck,Setruck, Setrik, Setrouk, Strouck, Setroug, Balestre, Balestra,Benastre, Benastruc, Benastru, Bonastruc.Célébrités : Fuyant l’Inquisition, au XIV ème siècle le rabbinespagnol Shaul Astruc Hacohen s’est installé à Alger où il apris la tête <strong>de</strong> la communauté. Moché Sitruk (1846-1927) aété Grand rabbin <strong>de</strong> Tunisie. L’écrivain et journaliste tunisienHaï Sitruk, traducteur en judéo arabe <strong>de</strong> bon nombre <strong>de</strong>romans européens, Sion Sitruk, dirigeant sioniste tunisien quiparticipa à la guerre d’Indépendance d’Israël. Sans oublierl’acteur Olivier Sitruk.MESSASL’actuel Grand rabbin <strong>de</strong> Paris s’appelleDavid Messas.Pour certains, le nom Messas vient <strong>de</strong>l’appellation d’une localité espagnole :Mesas ou Mezas. D’autres considèrentque ce nom vient <strong>de</strong> l’arabe et signifie“qui tâte, qui touche” du fait qu’il étaitattribué à <strong>de</strong>s barbiers ou encore à<strong>de</strong>s masseurs <strong>de</strong> bains publics.Une autre acception, signalée par Joseph Tolédano, renvoie àl’arabe Messassa qui signifie plantain ou encore à Msouss quiveut dire “Manquant <strong>de</strong> sel”.Ce nom était répandu au Maroc ( Meknès, Debdou, Larache,Marrakech, Casablanca). On le trouvait également en Algérie(Oran,Alger) et en Tunisie (Tunis).Variantes : Mesas, Mechach, Mechache, Messhash, Massas.Célébrités : De très nombreux rabbins portent le nom <strong>de</strong>Messas, notamment Chalom Messas ( 1828-1886) et sonpetit-fils et homonyme (1909-2005), Grand rabbin <strong>de</strong>Jérusalem et père <strong>de</strong> David Messas.SIRATRené Samuel Sirat a été Grandrabbin <strong>de</strong> France.Le patronyme Sirat vient <strong>de</strong> l’arabe.Il désigne une personne originaire <strong>de</strong>la ville <strong>de</strong> Sirat, aujourd’hui Bouguirat,près <strong>de</strong> Mostaganem, en Algérie.Quoique ce nom peu répandu soitessentiellement porté en Algérie(Bône, Constantine, Alger, Oran, Mostaganem), on trouvetrace en Tunisie, sur une ketoubah, d’un Uziel Bensirat fils <strong>de</strong>Salomon qui épouse le 30 mai 1798 une <strong>de</strong>moiselle Ventourafille <strong>de</strong> Juda Peres.Variantes : Sira, Sirate, Sirati, Serat, Serati.GOLDMANNAlain Goldmann a été Grand rabbin<strong>de</strong> Paris.Le nom Goldmann vient <strong>de</strong> l’alleman<strong>de</strong>t signifie littéralement “L’homme enor” ou “L’Homme qui s’occupe <strong>de</strong>questions relatives à l’or”. Le nométait attribué à <strong>de</strong>s doreurs.Comme on le sait (Voir <strong>Tribu</strong> <strong>12</strong>+n°8), les <strong>Juifs</strong> allemands qui ne possédaient pas <strong>de</strong> patronymesont été amenés par décret à en choisir un moyennantle versement d’une taxe plus ou moins élevée en fonction dunom. Le nom GOLD et ses innombrables dérivés était parmiles plus chers.Variantes : Gold, Goldman.Célébrités : Le producteur Alain Goldman, le philosophe etsociologue marxiste, disciple <strong>de</strong> Lukacs, Lucien Goldmann,auteur <strong>de</strong> l’ouvrage <strong>de</strong> référence “Le Dieu caché” et safemme, l’écrivaine Annie Goldmann-Taïeb ou encore AbelGoldman qui a été l’un <strong>de</strong>s dirigeants d’ “Universal Films”.Sansoublier Ariel Goldmann, fils du Grand rabbin et membre duBureau Exécutif du CRIF et vice-prési<strong>de</strong>nt du F.S.J.U.CUKIERMANRoger Cukierman est le prési<strong>de</strong>ntdu CRIF (Conseil Représentatif <strong>de</strong>sInstitutions Juives <strong>de</strong> France). Le nomCukierman vient <strong>de</strong> l’allemand Zuckerqui signifie sucre. Il était porté par <strong>de</strong>smarchands <strong>de</strong> sucre et <strong>de</strong>s confiseurs.Variantes : Zucker, Zuck, Zuckerman,Zuckman, Cukier, Cukiermann, Cukor.Célébrités : Le violoniste et chef d’orchestre PinkasZuckerman, Mort Zuckerman, grand patron <strong>de</strong> presseaméricain, Henri Cukierman, frère <strong>de</strong> Roger, prési<strong>de</strong>nt <strong>de</strong> laChambre <strong>de</strong> Commerce France-Israël, Édouard Cukierman,PDG d’une importante banque d’affaires israélienne, fils <strong>de</strong>Roger. Sans oublier la chanteuse Orlika, alias AurélieCukierman, fille <strong>de</strong> Roger.16


KAHNJean Kahn est le prési<strong>de</strong>nt duConsistoire Central <strong>de</strong> France. Bienque d’autres acceptions soient envisagées,on considère généralement quele nom Kahn vient <strong>de</strong> Cohen “Prêtredu Temple”.Cohen vient lui-même <strong>de</strong> l’araméenKouhana qui a fini par donner, dans lespays <strong>de</strong> langue alleman<strong>de</strong> : Cohn, Kohn et Kahn. Cependantil convient <strong>de</strong> noter que Kahn signifie “bateau” et que cenom fut attribué à <strong>de</strong>s bateliers ou à <strong>de</strong>s constructeurs <strong>de</strong>navires (C’est aussi le cas <strong>de</strong> SCHIF). Bien que le patronymeKahn soit essentiellement porté en Europe, Jacques Taïebsignale quelques Kahn en Algérie et au Maroc.Variantes : Cohen, Coen, Cahin, Cahen, Caen, Cain, Cohn,Coin, Kohn, Kuhn, Khan, Kohan, Kahan, Kann (Qui signifie“Pot”), Kannengiesser ( Potier), Kaplan (Chapelain), Priester(Prêtre),Agranat (Prêtre en russe), Kahn-Sriber.Célébrités : Elles sont innombrables. On peut citer l’amiralKahn, Émile Kahn, qui fut prési<strong>de</strong>nt <strong>de</strong> la Ligue <strong>de</strong>s Droits <strong>de</strong>l’Homme, l’écrivain Gustave Kahn, l’ancien Secrétairegénéral aux Forces Armées, Louis Kahn. Sans oublier lecouturier Emmanuelle Khan.BESNAÏNOUPierre Besnaïnou est le nouveauprési<strong>de</strong>nt du F.S.J.U. (Fonds Social JuifUnifié). Le nom Besnaïnou vient <strong>de</strong>l’arabe senna, <strong>de</strong>nt et <strong>de</strong> son plurielsennin, <strong>de</strong>nts. Il se traduit par “avec ses<strong>de</strong>nts” et fait référence à un hommeaux gran<strong>de</strong>s <strong>de</strong>nts, en abrégé“le <strong>de</strong>ntu”.Des patronymes approchants sont portés par <strong>de</strong>smusulmans : Boussen, “l’homme à la grosse <strong>de</strong>nt” etBousnina,“L’homme à la petite <strong>de</strong>nt”. Clau<strong>de</strong> Mezrahi, poursa part, considère que ce nom vient <strong>de</strong> la tribu <strong>de</strong>sBou-Snena dans la région <strong>de</strong> Zliten, en Libye.Variantes : Besnaino, Benaïnous, Bouchninou, Besnainau.FELLOUSCe nom, qui vient <strong>de</strong> l’arabe, signifie poussin ou petit poulet.Très courant dans les trois pays d’Afrique du Nord, il était,sous la forme Elfellas, un nom <strong>de</strong> métier, celui <strong>de</strong> fabricant <strong>de</strong>pièces <strong>de</strong> monnaie à l’effigie d’un poulet, qu’on appelait <strong>de</strong>s“fellus”. Ce nom pouvait également désigner <strong>de</strong>s personnesd’apparence ou <strong>de</strong> santé fragile Il pouvait aussi être attribuéà un enfant comme témoignage d’affection. Pour sa part, lerabbin Eisenbeth donne une origine berbère faisantréférence à la tribu <strong>de</strong>s Aït Ifelloussen <strong>de</strong> la confrérie <strong>de</strong>sKetama en Algérie dont le nom, d’abord arabisé en Fellusa adonné Fellous.La version italienne <strong>de</strong> ce patronyme est Pullicino ouPollicino.Le nom Fellous est attesté sur les registres matrimoniaux <strong>de</strong>la communauté livournaise <strong>de</strong> Tunis. Le 22 septembre 1858,Isaac, fils <strong>de</strong> David Fellous, a épousé, Simha, fille <strong>de</strong> JosephCamioVariantes : Elfellas, Felous, Fellouz, Fellus, Filous.Célébrités : le généticien Marc Fellous, le journaliste etéducateur Robert Fellous. Sans oublier Gérard Fellous,longtemps rédacteur en chef du “Droit <strong>de</strong> Vivre”, le journal<strong>de</strong> la Licra.<strong>Les</strong> lecteurs qui voudraient en savoir plus pourrontutilement consulter la bibliographie sélective proposée dans len°8 <strong>de</strong> <strong>Tribu</strong> <strong>12</strong>+.Guy Fellous et Eliahou HillelAprès avoir consacré nos rubriques d'onomastique auxpatronymes <strong>de</strong> dirigeants <strong>de</strong> la communauté juive, nousélargissons désormais notre recherche et vous présentonsl'étu<strong>de</strong> onomastique <strong>de</strong> noms portés, notamment, par <strong>de</strong>sfamilles juives <strong>de</strong> l'Est parisien. Dans ce numéro nous vousproposons Asseraf et Fellous.ASSERAFCe patronyme, essentiellement porté au Maroc et dansl’Oranais, est d’origine arabe. Il signifie “Changeur”,“Financier” et renvoie à la notion <strong>de</strong> monnaie. Certainsy voient une origine hébraïque dérivée <strong>de</strong> Séraphim, lesSéraphins, anges <strong>de</strong> la tradition juive.Variantes :Assarraf,Assaraf, Seraf, Benazeraf, Saraffe.Célébrités : Issakhar Assaraf <strong>de</strong> Salé, fut le Grand rabbin <strong>de</strong>la communauté marocaine. Robert Assaraf, fondateurd’“I<strong>de</strong>ntité et Dialogue”, auteur d’ouvrages historiques,l’historienne israélienne, spécialiste du judaïsme tunisien,Michal Saraf.17


Du côté <strong>de</strong>s ArtsExposition <strong>de</strong> sculptures d’Orna Ben-Amiintitulée “Douceur <strong>de</strong> l’enfer”.Orna Ben-Ami se penche sur <strong>de</strong>s souvenirs d’enfance, apparemment oubliésmais qui restent enfouis dans la mémoire, pour refaire surface un jour oul’autre, consciemment ou non. Des symboles universels se mêlent aux symboles personnelsnés <strong>de</strong>s multiples étapes <strong>de</strong> la vie <strong>de</strong> l’artiste. “Poupée <strong>de</strong> chiffon” (2004) représente une poupéeassise, abandonnée, comme <strong>de</strong>venue inutile, et pourtant le métal qui remplace le tissu mou d’origine luiconfère une permanence qui préserve le passé associé à cette poupée qui n’existe plus.Orna Ben-Ami a exposé du 5 sept. au 9 oct. à la Galerie Clau<strong>de</strong> Samuel - 69, avenue Daumesnil -750<strong>12</strong> Paris. Mais vous pouvez voir quelques unes <strong>de</strong> ses sculptures sur : www.ornabenami.comJean-Richard AouatePeintures “Mémoires” <strong>de</strong> Francine DisegniC’est un parfum dont on ne se défait pas et qu’on est seul à sentir.C’est un goût qui <strong>de</strong>meure malgré les amertumes et les miels du chemin.C’est un parler que l’on gar<strong>de</strong> longtemps après que l’accent nous a quitté.C’est une brûlure dont la rougeur disparaît mais pas la chaleur.C’est l’enfance et toutes ces choses qu’on ne comprenait pas.Ce sont les racines, envoyées par-<strong>de</strong>là le mer.Sébastien TurcatFrancine Disegni, artiste peintre à Fontenay-sous-Bois, a accepté que l’on utilisel’une <strong>de</strong> ses œuvres pour illustrer la couverture <strong>de</strong> ce numéro <strong>de</strong> <strong>Tribu</strong> <strong>12</strong>+.Nous lui avons <strong>de</strong>mandé <strong>de</strong> nous expliquer son travail et le sens <strong>de</strong> sa peintureAujourd'hui, comme beaucoup <strong>de</strong> déracinés,je reste fascinée par un <strong>de</strong>s effets <strong>de</strong>l’exil : le vi<strong>de</strong> qui est propice à la création.C’est au moment où la nostalgie s’associeau désir <strong>de</strong> retrouver <strong>de</strong>s sensationsperdues que j’éprouve l’envie <strong>de</strong> peindre.De mes origines tunisiennes, il <strong>de</strong>meure<strong>de</strong>s notes ensoleillées qui, tel le refraind’une chanson populaire, reviennentconstamment sur la partition <strong>de</strong> ma vie.Au final, la mélodie est celle du raï,combinant jazz et malouf, je qualifievolontiers mon travail <strong>de</strong> “Raï-Art” ; cecin’est pas totalement à prendre sur lemo<strong>de</strong> anecdotique et, en termespicturaux, je m’efforce <strong>de</strong> souligner cequi témoigne <strong>de</strong>s <strong>de</strong>ux cultures. Il y adans mes tableaux une ambiance qui estla trace d’un Orient qui persisteraitessentiellement par le truchement <strong>de</strong> lalumière, <strong>de</strong> la couleur et l’architecture.Portes fermées, rues désertes, escaliersqui ne <strong>de</strong>man<strong>de</strong>nt qu’à être empruntés.Sous les portes, <strong>de</strong>s lumières flui<strong>de</strong>s quicontrastent avec l’épaisseur, la solidité<strong>de</strong>s murs. Peindre c’est pour moi quitterle lieu présent, c’est pénétrer dansle rêve. Mes tableaux sont aucroisement <strong>de</strong> mémoires “revisitées”.Oskar Kokoschka à propos <strong>de</strong> sesrêves <strong>de</strong> mon<strong>de</strong>s disparus disait :«En ce temps là, l’Orient etl’Occi<strong>de</strong>nt s’enchevêtraient commele lisse et la trame d’un tapis, pourtisser un paradis».Dans ma pratique, je cherche àmarquer, du visible à l’invisible, laprésence <strong>de</strong> l’absence : le manque.Il est évoqué par le fait même qu’iln’est pas figuré mais suggéré par ladésertion <strong>de</strong>s lieux, par la lumièreet par lacouleur… <strong>Les</strong>éléments quidéfinissent mapeinture, et quel’on retrouve àplusieursreprises dans laproductiond’autresartistes exilésd’Afrique duNord, manifestentà la foisl’enracinementdans une cultureorientale etles traces <strong>de</strong> lavie en occi<strong>de</strong>nt.De mes étu<strong>de</strong>sen arts plastiques à l’université il enrésulte un mouvement qui tente d’allerau-<strong>de</strong>là <strong>de</strong> la réalité.L’art est <strong>de</strong>venu le territoire <strong>de</strong> l’exil,chargé <strong>de</strong>s traces <strong>de</strong> la mémoire, <strong>de</strong> l’histoire,où convergent les questions, lesmétaphores, les paraboles, lieu où lesparoles <strong>de</strong> la diaspora s’enracinent.Toilesemportées, espace privilégié d’un peupleerrant pour qui être apatri<strong>de</strong> <strong>de</strong>vientsynonyme d’interrogation, <strong>de</strong> réflexionquant à la nature même du lieu, qu’il soitmythique, imaginaire ou réel.Allez sur http//disegni.online.fr si voussouhaitez voir d’autres tableaux.18


Cinéma :les choix <strong>de</strong> Nicole LasryÔ Jérusalemd'Elie ChouraquiLe film Ô Jérusalem, tiré du bestseller<strong>de</strong> Lapierre et Collins n’estpas une gran<strong>de</strong> œuvre cinématographique,les rencontres et lessituations, les liens familiaux ouamicaux nécessaires au déroulementhistorique, paraissentinvraisemblables. Cependant, lefilm est pédagogique et, par sonsujet brûlant, réussit à nousenvahir d’émotion.L’histoire démarre en 1945 et couvre principalement la pério<strong>de</strong>du vote à l’ONU du partage <strong>de</strong> la Palestine le 29 novembre1947, à la déclaration d’Indépendance le 14 mai 1948.Le film se termine avec le premier cessez-le-feu du 10 juin 1948.Le partage <strong>de</strong> l’ONU prévoyait une zone internationale àJérusalem avec possibilité d’accès aux lieux saints pour les <strong>Juifs</strong>,clause n’ayant jamais était respectée. Il fallait ravitailler les <strong>Juifs</strong><strong>de</strong> Jérusalem et on assiste aux efforts <strong>de</strong> la Haganah : assaut duvillage <strong>de</strong> Kastel - mort d’Ab<strong>de</strong>l Ka<strong>de</strong>r- drame <strong>de</strong> Deir-Yassine(l’Irgoun est fortement critiquée) - combats pour libérer laforteresse <strong>de</strong> Latrun - construction <strong>de</strong> la route <strong>de</strong> Birmanie.Espoir fou, courage et volonté sont les mots d’ordre. On auraitaimé que la caméra ouvre son champ sur ce qui se passait dansle même temps dans le reste du pays.L’intérêt du film est bien sûr historique et on se <strong>de</strong>man<strong>de</strong> si lesjeunes, surtout juifs et arabes, connaissent leur histoire, ce passéqui pourrait leur faire comprendre l’enchaînement infernal <strong>de</strong>sguerres. Mais il est également étonnant et absur<strong>de</strong> <strong>de</strong> voircomment on peut être entraîné dans un conflit qu’on ne voulaitpas (les <strong>de</strong>ux acteurs juif et arabe sont ici très justes) et, commeHadassah, cette jeune rescapée <strong>de</strong>s camps au <strong>de</strong>stin tragique, ona envie <strong>de</strong> croire que tout cela se terminera un jour.Ushpizin<strong>de</strong> Gidi DarL’histoire se déroule à Mea Shéarimau moment <strong>de</strong> la fête <strong>de</strong> Souccot.Mali et Moshé prient avec ferveurafin <strong>de</strong> voir se réaliser le miracle quiles ai<strong>de</strong>rait à construire leur souccahet à préparer les repas. Bien sûrl’argent tombe du ciel mais accompagnéd’un autre ca<strong>de</strong>au : <strong>de</strong>uxdélinquants dangereux recherchéspar la police, dont un ancien ami <strong>de</strong>Moshé, débarquent et le couple nepeut que les inviter à partager lesrepas sous la souccah (ushpizin = convives en araméen).<strong>Les</strong> <strong>de</strong>ux malfrats s’installent, mangent et remangent mettantles nerfs du couple à ru<strong>de</strong> épreuve ; mais Moshé est persuadéque cette mise à l’épreuve vient <strong>de</strong> Dieu et qu’elle serarécompensée par la venue d’un enfant ar<strong>de</strong>mment désiré.Le mon<strong>de</strong> orthodoxe, souvent critiqué dans le cinéma, ressortici très ouvert et tourné vers le respect et l’acceptation <strong>de</strong>l’autre.Un hymne à la tolérance et l’envie <strong>de</strong> prier…Peut-être un peu plus fort.LecturesLe Zeboulon 0pus.2Citations <strong>de</strong> Karl à Groucho Marxen passant par… L’Humour Juif (*)Après son anthologie <strong>de</strong> l’humour juifRichard Zéboulon récidive avec un sympathiquerecueil <strong>de</strong> citations, <strong>de</strong> maximes,d’adages, <strong>de</strong> pensées et autres aphorismesglanés auprès <strong>de</strong>s auteurs les plus divers, “goys et non goys”.Un classement alphabétique nous permet <strong>de</strong> voyager dansl’espace, le temps et la pensée, <strong>de</strong> l’Abbé Grégoire au zébu enpassant par la Bible, les <strong>Juifs</strong> ou Moïse. Pour Arnold Foster“Un juif est un homme comme un autre et même un peu plus”.Et Amos Oz : “Qui est juif ? Celui qui est assez fou pourse déclarer comme tel”. L’antisémitisme ? Le comble <strong>de</strong>l’antisémitisme, pour l’humoriste José Artur, c’est <strong>de</strong> “pisser surJacob sans pisser sur Delafon”. Pour ce qui est <strong>de</strong>s homos, laparole va, bien entendu, à Stéphane Bern, qui, par ailleurs, seprésente comme un “Juif <strong>de</strong> cour” et à qui nous laissonsl’entière responsabilité <strong>de</strong> son affirmation : “<strong>Les</strong> mères juivesfont d’excellents homos”. Et, sur les Iraniens, Henry Kissinger,sévère : “Un Iranien modéré, c’est celui qui pense qu’unpeloton d’exécution <strong>de</strong>vrait être élu démocratiquement”. Parmiles proverbes yiddishs, nous retiendrons :“D. est juste. Il donnela nourriture aux riches et l’appétit aux pauvres”. Enfin, en cestemps troublés <strong>de</strong> conflit au Proche-Orient, donnons, pourconclure, la parole à Shimon Peres : “Le processus <strong>de</strong> paixressemble à une nuit <strong>de</strong> noces dans un champ <strong>de</strong> mines”.Un petit livre plein d’enseignements.Jean-Pierre Allali(*) Éditions Le Bord <strong>de</strong> l’Eau.Août 2006. 148 pages. 10€Inauguration <strong>de</strong> l’écoleGanénou-Joëlle MsikaUn an après son ouverture, l’inauguration <strong>de</strong> l’école du 11 <strong>de</strong>la rue du Sergent Bauchat dans le <strong>12</strong> ème a été faite sous le nom<strong>de</strong> “Ecole Ganénou-Joëlle Msika”en présence <strong>de</strong> EdmondMsika Prési<strong>de</strong>nt <strong>de</strong> l’association Ganénou, <strong>de</strong> BéatriceRosenberg, Prési<strong>de</strong>nte <strong>de</strong> la Fondation Ganénou et <strong>de</strong> nombreusespersonnalités, d’anciens élèves et <strong>de</strong> parents d’élèves.Une cérémonie émouvante mais aussi très sympathique quicomprenait une exposition sur les 3 étages <strong>de</strong> l’école où l’onpouvait découvrir <strong>de</strong>s photos souvenir, les activités <strong>de</strong> l’écolehors l’enseignement théorique. Longue vie à l’écoleGanénou-Joelle Msika qui continuera à former, nous ensommes sûrs, d’excellents futurs femmes et hommes.L’école Ganénou-Joëlle Msika remercie Avi Wanonoqui a pris les photos <strong>de</strong> l’inauguration.Assis,Gaby Alliel, le papa <strong>de</strong> Joëlle Msika<strong>de</strong>vant un auditoire nombreux et attentif19


Nos lecteurs ont la paroleJ’ai beaucoup apprécié le numéro <strong>de</strong> <strong>Tribu</strong> <strong>12</strong>+ paru à RochHachana d’autant que je découvrais ce magazine et j’ai pulire une variété d’articles clairs et intéressants.Mylène C. <strong>de</strong> VincennesMon collègue me donne à chaque parution un n° <strong>de</strong> <strong>Tribu</strong><strong>12</strong>+ que je suis <strong>de</strong>puis plus d’un an et je trouve qu’il ressemble<strong>de</strong> plus en plus à un vrai magazine professionnel tantau plan <strong>de</strong> la maquette que sur celui <strong>de</strong>s articles que jetrouve bien faits et intéressants.C’est bien. Continuez.Loïc C. Journaliste.Vincennes.J’ai remarqué que <strong>Tribu</strong> <strong>12</strong>+ avait donné une gran<strong>de</strong> place auxLoubavitch et aux Breslev dans le n° <strong>de</strong> Roch Hachana et j’aipeur que ce magazine <strong>de</strong>vienne un journal orienté versl’extrémisme alors que jusqu’à présent il semblait être neutre.Janine B. Charenton-le-Pont.<strong>Tribu</strong> <strong>12</strong>+ n’est lié à aucune communauté ni à aucune tendancemais il est surtout le magazine <strong>de</strong> toutes les communautés et <strong>de</strong>toutes les tendances. Quand un responsable <strong>de</strong> communauté<strong>de</strong>man<strong>de</strong> à faire passer <strong>de</strong>s informations, il n’y a aucune raison<strong>de</strong> ne pas le faire sauf à exclure <strong>de</strong>s <strong>Juifs</strong> qui ne pensent pascomme d’autres. <strong>Tribu</strong> <strong>12</strong>+ ne pratique la censure que si lespropos sont offensants ou agressifs.De mieux en mieux !Vanou B. Paris <strong>12</strong> èmeJ’ai été surpris et heureux <strong>de</strong> trouver la mention <strong>de</strong> monmariage alors que je n’avais rien <strong>de</strong>mandé. MerciYohan J. Paris 11 èmeJ’ai apprécié l’autodérision <strong>de</strong>s rédacteurs <strong>de</strong> <strong>Tribu</strong> <strong>12</strong>+ quisont <strong>de</strong>s Tunes dans le “dictionnaire franco-tune”. Je penseque c’est une qualité <strong>de</strong> l’humour juif.Michael C. Paris <strong>12</strong> èmeEn lisant l’article sur les timbres, je me suis aperçu quej’avais <strong>de</strong>s timbres qui ont une gran<strong>de</strong> valeur d’aprèsP. Chemla. Si c’est vrai merci P. Chemla et <strong>Tribu</strong> <strong>12</strong>+Alain S.VincennesLa transmission c’est la vieMoïse reçut la Thora <strong>de</strong> Celui qui lui est apparu sur le Mont SinaïEt il la transmet à Josué et Josué l’a transmise aux AnciensEt les Anciens aux prophètes qui la transmirentAux membres <strong>de</strong> la Gran<strong>de</strong> Assemblée …(Pirkei Aboth Michna 1)La transmission est la vie du peuple juif.Si l’on ne fait qu’acquérir sans transmettre, c’est la mort assuréePour preuve la nature elle mêmeLe Jourdain prend sa source dans les montagnes du Mont HermonIl traverse les lacs Houlé et Tibéria<strong>de</strong>Puis se déverse dans la mer MorteCette mer ne fait que recevoir gar<strong>de</strong>r en elle, mais ne transmet rienElle est, comme son nom l’indique avec tant <strong>de</strong> justesse, une mer morte où rien ne vit.Pour reprendre une phrase du Grand rabbin <strong>de</strong> FranceJoseph Haim Sitruk dans son livre “Rien ne vaut la vie” :S’il ne fait aucun doute que le peuple juif est éternella question que chacun doit se poser est la suivanteEst ce que mes <strong>de</strong>scendants en feront partie ?Á nous d’assumer cette transmission, à nous <strong>de</strong> ne pas briser la chaîne.Une anecdote m’a été rapportée par un ami : quand un tout jeune élève apprend au Talmudla lettre aleph, son premier <strong>de</strong>voir est <strong>de</strong> transmettre à son tour ce qu’il vient d’apprendreavant d’aller apprendre la lettre beth.Patrick ChemlaSolution du Sudoku d’Elysa3214869579 7 1 4 2 5 8 64 6 5 7 8 3 1 95 8 6 9 3 7 4 22 9 37 3 21 5 96 2 48 1 73 4 81 7 6 5 86 5 4 9 1854<strong>12</strong>837733 6 9 2 42 9 1 6 5SERRURERIE GÉNÉRALESALELLESFABRICANT SANS INTERMÉDIAIREFONDÉE EN 1958• Médaille d’or <strong>de</strong> la Chambre Syndicale <strong>de</strong>Serrurerie• Changement <strong>de</strong> canons <strong>de</strong>serrure dans l’heure, toutesmarques.• S.A.V. Tous nos travauxsont garantis.67, rue <strong>de</strong> Reuilly - 750<strong>12</strong> ParisTél. 01 46 28 48 48Spécialité <strong>de</strong>blindage <strong>de</strong> porteEntretiend’immeublesClefs minutesPortes métalliquesà la mesure20


Crêpes roulées<strong>de</strong> Caroline BoccaraUn amuse-gueule très originalIngrédients pour la pâte :• 250 g <strong>de</strong> farine• 40 g <strong>de</strong> beurre fondu (ou <strong>de</strong> margarine mazola)• 3 œufs• 1 sachet <strong>de</strong> sucre vanillé• 50 cl <strong>de</strong> lait (ou <strong>de</strong> lait <strong>de</strong> soja) • 1 c. à soupe rase <strong>de</strong> selRecette :Mélanger les œufs, le sucre et le sel, et enfin le lait.Puis ajouter petit à petit le beurre et la farine que vous aurez tamisée au préalable.Laissez reposer 2 h.Une fois les crêpes réalisées, il ne vous reste plus qu’à choisir la garniture !Laissez place à votre imagination et faites parler les couleurs !!Choisissez une tapena<strong>de</strong>, optez pour l’olive noire le contraste <strong>de</strong> la couleur et du goût éveillerons vos papilles !!Vous préférez le saumon, tapissez la crêpe <strong>de</strong> fromage blanc et saupoudrez <strong>de</strong> ciboulette !! Du vert, du blanc et durose... Une réussite à tous les coups !Une fois les crêpes garnies vous les roulez et vous les enveloppez dans un film étirable (bien serré). Réservez aucongélateur, ce sera plus facile pour la suite sinon au réfrigérateur.Munissez-vous d’une planche et découpez vos crêpes en petits morceaux <strong>de</strong> 0,50 cm <strong>de</strong> large ;Disposez vos amuse-gueules sur un plat carré ou rectangulaire en mélangeant les couleurs.Vous pouvez en être sûre, vous ferez sensation !!Bon appétit !Recettes <strong>de</strong> cuisineBeignets<strong>de</strong> Rosa AmarIngrédients :6 œufs, 1 cuillère à café <strong>de</strong> sucre, 1 pincée <strong>de</strong> sel, 1/4 <strong>de</strong> verre d’huile,500 grammes <strong>de</strong> farine, 2 paquets <strong>de</strong> levure chimique et 1 zeste <strong>de</strong> citron.Quantité : 40 ou 60 selon la taille <strong>de</strong>s beignetsCuisson : friture (<strong>de</strong> préférence au gaz)Recette :Mélanger les ingrédients jusqu’à obtenir une pâte consistante.Former <strong>de</strong> petites boules, que vous aplatissez ensuite au rouleau. Faites un trou au centre avec un dé.Mettez <strong>de</strong> l’huile à chauffer dans une casserole ou bien une friteuse puis faire frire les beignets. Une fois dorés,sortir les beignets frits et les poser sur du papier absorbant. Une fois bien égouttés, saupoudrez-les <strong>de</strong> sucre.Ils se dégustent aussi avec du mielÀ chaque fête, chaque communauté a coutume d’associer un repas spécifique. Par exemple chez les Tunisiens,le 1 er soir <strong>de</strong> Roch Hachana il est habituel d’avoir <strong>de</strong> la bkaïla au menu, ou d’avoir du msoki pour le 1 er sé<strong>de</strong>r <strong>de</strong>Pessah. Quelle est l’origine <strong>de</strong> ces pratiques ?Pour Hanouccah, “La table juive*” raconte qu’en Israël on mangeait <strong>de</strong>s beignets soufflés à la gelée ou <strong>de</strong>ssouvganiot et que la légen<strong>de</strong> disait que les femmes juives faisaient <strong>de</strong>s beignets ou lévivot pour les patriotes dutemps <strong>de</strong> Maccabim.Chez les <strong>Juifs</strong> ashkénazes, on trouve les latkes, et divers beignets au miel ou au sucre chez les Séfara<strong>de</strong>s d’Afrique duNord comme les sfendj ou les el bagrirh <strong>de</strong>s Marocains, dégustés au petit déjeuner durant les huit jours <strong>de</strong> la fête.En <strong>de</strong>hors <strong>de</strong>s fritures, certainement pour commémorer le symbole <strong>de</strong> l’huile, il n’existe pas ou peu <strong>de</strong> platsparticuliers à cette fête.*La table juive, Recettes et Traditions <strong>de</strong> fêtes <strong>de</strong> Martine Chiche-Yana aux éditions Edisud21


Et vous trouvez ça drôle ?À Venise, dans un grand hôtel,le garçon d’étage frappe à la porte <strong>de</strong> lachambre d’un couple :- Monsieur désire-t-il quelque chose ?- Non, merci !- Et pour votre épouse ?- Ah ! oui... Bonne idée...Apportez-moi donc une carte postale !Le professeur <strong>de</strong>man<strong>de</strong> à Juliequel est la profession <strong>de</strong> son père- Il est fonctionnaire répond-elle.Et ta mère ?- Ben, elle ne fait rien non plus !Pour son anniversaire, un homme offre un téléphone mobile à sa femme laquelle est blon<strong>de</strong>. Pendant plusieursheures, il tente vainement d’en expliquer le fonctionnement à son épouse.Découragé, il <strong>de</strong>man<strong>de</strong> finalement à sa femme <strong>de</strong> mettre le téléphone dans son sac à main et d’aller se promener.Il lui recomman<strong>de</strong> :- Dès que ça sonne, tu appuies sur le petit bouton vert.La blon<strong>de</strong> va donc faire <strong>de</strong>s courses et, au moment où elle arrive à l’épicerie, le téléphone se met àsonner. Immédiatement, elle presse le bouton vert. Le mari s’exclame alors à l’autre bout <strong>de</strong> la ligne.- Félicitations chérie, tu as réussi à répondre. Tu vois, ce n’est pas si compliqué.Et la blon<strong>de</strong>, fière d’elle même :- Oui c’est facile. Mais comment tu as fait pour savoir que j’étais à l’épicerie ?BanqueCIC PARISPLACE DES FETESAndré Hamzalag, Directeur <strong>de</strong> l’Agencevous réservera le meilleur accueil13, rue Louise Thuliez • 75019 PARISTél. 0 820 064 547 • Mél : 10696@cic.frNous avons le plaisir<strong>de</strong> vous informerdu transfert <strong>de</strong>s sociétésd’Expertise Comptable,dirigées par Bernard ATTIAÀ partir du 15 décembre 2006***EURODEX SA60-64, rue du Ren<strong>de</strong>z-vous750<strong>12</strong> PARISTéléphone : 01 43 42 30 30Fax : 01 40 19 08 82***AUDIT FIDUCIAIRE60-64, rue du Ren<strong>de</strong>z-vous750<strong>12</strong> PARISTéléphone : 01 43 47 36 66Fax : 01 43 47 00 10Métro NATION Sortie Avenue du Trône22


Crêpes roulées<strong>de</strong> Caroline BoccaraUn amuse-gueule très originalIngrédients pour la pâte :• 250 g <strong>de</strong> farine• 40 g <strong>de</strong> beurre fondu (ou <strong>de</strong> margarine mazola)• 3 œufs• 1 sachet <strong>de</strong> sucre vanillé• 50 cl <strong>de</strong> lait (ou <strong>de</strong> lait <strong>de</strong> soja) • 1 c. à soupe rase <strong>de</strong> selRecette :Mélanger les œufs, le sucre et le sel, et enfin le lait.Puis ajouter petit à petit le beurre et la farine que vous aurez tamisée au préalable.Laissez reposer 2 h.Une fois les crêpes réalisées, il ne vous reste plus qu’à choisir la garniture !Laissez place à votre imagination et faites parler les couleurs !!Choisissez une tapena<strong>de</strong>, optez pour l’olive noire le contraste <strong>de</strong> la couleur et du goût éveillerons vos papilles !!Vous préférez le saumon, tapissez la crêpe <strong>de</strong> fromage blanc et saupoudrez <strong>de</strong> ciboulette !! Du vert, du blanc et durose... Une réussite à tous les coups !Une fois les crêpes garnies vous les roulez et vous les enveloppez dans un film étirable (bien serré). Réservez aucongélateur, ce sera plus facile pour la suite sinon au réfrigérateur.Munissez-vous d’une planche et découpez vos crêpes en petits morceaux <strong>de</strong> 0,50 cm <strong>de</strong> large ;Disposez vos amuse-gueules sur un plat carré ou rectangulaire en mélangeant les couleurs.Vous pouvez en être sûre, vous ferez sensation !!Bon appétit !Recettes <strong>de</strong> cuisineBeignets<strong>de</strong> Rosa AmarIngrédients :6 œufs, 1 cuillère à café <strong>de</strong> sucre, 1 pincée <strong>de</strong> sel, 1/4 <strong>de</strong> verre d’huile,500 grammes <strong>de</strong> farine, 2 paquets <strong>de</strong> levure chimique et 1 zeste <strong>de</strong> citron.Quantité : 40 ou 60 selon la taille <strong>de</strong>s beignetsCuisson : friture (<strong>de</strong> préférence au gaz)Recette :Mélanger les ingrédients jusqu’à obtenir une pâte consistante.Former <strong>de</strong> petites boules, que vous aplatissez ensuite au rouleau. Faites un trou au centre avec un dé.Mettez <strong>de</strong> l’huile à chauffer dans une casserole ou bien une friteuse puis faire frire les beignets. Une fois dorés,sortir les beignets frits et les poser sur du papier absorbant. Une fois bien égouttés, saupoudrez-les <strong>de</strong> sucre.Ils se dégustent aussi avec du mielÀ chaque fête, chaque communauté a coutume d’associer un repas spécifique. Par exemple chez les Tunisiens,le 1 er soir <strong>de</strong> Roch Hachana il est habituel d’avoir <strong>de</strong> la bkaïla au menu, ou d’avoir du msoki pour le 1 er sé<strong>de</strong>r <strong>de</strong>Pessah. Quelle est l’origine <strong>de</strong> ces pratiques ?Pour Hanouccah, “La table juive*” raconte qu’en Israël on mangeait <strong>de</strong>s beignets soufflés à la gelée ou <strong>de</strong>ssouvganiot et que la légen<strong>de</strong> disait que les femmes juives faisaient <strong>de</strong>s beignets ou lévivot pour les patriotes dutemps <strong>de</strong> Maccabim.Chez les <strong>Juifs</strong> ashkénazes, on trouve les latkes, et divers beignets au miel ou au sucre chez les Séfara<strong>de</strong>s d’Afrique duNord comme les sfendj ou les el bagrirh <strong>de</strong>s Marocains, dégustés au petit déjeuner durant les huit jours <strong>de</strong> la fête.En <strong>de</strong>hors <strong>de</strong>s fritures, certainement pour commémorer le symbole <strong>de</strong> l’huile, il n’existe pas ou peu <strong>de</strong> platsparticuliers à cette fête.*La table juive, Recettes et Traditions <strong>de</strong> fêtes <strong>de</strong> Martine Chiche-Yana aux éditions Edisud21


Activités <strong>de</strong> la communautéAshkénaze <strong>de</strong> “Vincennes”Offices et coursOffice tous les chabats vendredi soir, matin etMinha/Mahariv) ainsi que tous les dimanches matins à 8h.Kiddouch tous les chabats matins à la fin <strong>de</strong> l'office avecun Dvar Torah assuré par le Grand rabbin Kapétas.Un groupe d'étu<strong>de</strong>s se réunit chaque chabat après midiavant minha pour une étu<strong>de</strong> <strong>de</strong> Guémara. Une séoudaChlichit est assurée chaque chabat. De même, un office alieu tous les dimanches matins à 8h.Activités <strong>de</strong> la communautéSéfara<strong>de</strong> <strong>de</strong> “Vincennes”Oulpan tous niveaux tous les jours <strong>de</strong> 18h30 à 21h00 saufle vendredi et le samedi.<strong>Les</strong> cours d’oulpan sont donnés le dimanche <strong>de</strong> 10h30 à<strong>12</strong>h30 et le jeudi <strong>de</strong> 10h00 à 15h45.Beth Hamidrach <strong>de</strong>s femmes chaque mardi :10h15 cours <strong>de</strong> halakha du rabbin Lellouche (possibilité<strong>de</strong> déjeuner sur place)<strong>12</strong>h45 En parallèle :- Atelier “Moment <strong>de</strong> femmes” animé par M me Maarek (surinscription)- Cours <strong>de</strong> M me Tapia, sur la paracha <strong>de</strong> la semaine14h15 Cours <strong>de</strong> Houmach/Tanakh et pensée juive durabbin AllaliTous les lundis <strong>de</strong> 10h30 à 17h00 le centre reçoit leshandicapés moteurs et non voyants <strong>de</strong> l’associationNaguila dirigée par Sandrine Zena et que vous pouvezjoindre au 06 09 94 97 79 pour plus <strong>de</strong> renseignements.Le rabbin Sébastien Allali donne ses cours tous les matins<strong>de</strong> 8h30 à 10h00 et tous les mercredis soirs <strong>de</strong> 20h30 à22h00Activités régulières :Activités <strong>de</strong> la communauté“Névé Chalom”• Oulpan 2 ème année les lundis <strong>de</strong> 19h00 à 20h00• Oulpan débutants les lundis <strong>de</strong> 20h00 à 21h00• Cours <strong>de</strong> Torah pour les femmes les mercredis <strong>de</strong> 20h30à 22h30 donnés par la rabbanit M me Shimon Dahan• Cours <strong>de</strong> Guémara les jeudis <strong>de</strong> 20h30 à 22h30 donné parle rabbin Shimon Dahan• Talmud Torah les dimanches <strong>de</strong> 9h30 à <strong>12</strong>h30 dirigés parM me Dahan• Cours Post Bar Mitsvah <strong>de</strong> 10h00 à <strong>12</strong>h00 donnés par lerabbin Shimon DahanActivités <strong>de</strong> la communauté“Georges Leven”Cours réguliers organisés à la synagogue “Georges Leven” :• Cours <strong>de</strong> Guémara chaque Chabat après-midi• Cours <strong>de</strong> pensée juive par Monsieur Dahan chaque Chabataprès-midi, environ une heure avant Min’ha (Min’ha estpositionnée 1h30 avant la sortie <strong>de</strong> Chabat)• Séouda Chlichit avec intervention <strong>de</strong> Monsieur BenjaminDahan sur la Paracha <strong>de</strong> la semaine• Dimanche matin : cours <strong>de</strong> Halakha par Monsieur DahanActivités du Centre BreslevLe centre Breslev est ouvert tous les jours et diffuse <strong>de</strong>s courssur les enseignements du Maître Rabbi Na’hman <strong>de</strong> Breslev.• <strong>Les</strong> lundis et jeudis <strong>de</strong> 7h00 à 10h00 (Téfila <strong>de</strong> 7h00 à 8h00suivi <strong>de</strong> cours <strong>de</strong> 8h00 à 9h00 et <strong>de</strong> 9h00 à 10h00) ;• Cours <strong>de</strong> Hassidoute Breslev le mercredi soir <strong>de</strong> 20h00 à23h00 ;• Le dimanche, téfila <strong>de</strong> 9h00 à 10h00 suivi d’un cours <strong>de</strong>Halakha et Likouté Halakhot <strong>de</strong> 10h00 à 11h00- Et bien évi<strong>de</strong>mment les chabats, Roch Ho<strong>de</strong>ch et Yom Tov.Centre Breslev “Rav Israël Dov Ber O<strong>de</strong>sser”,1, rue <strong>de</strong> Chevreul - 75011 Paris, Métro Nation.24


Activités <strong>de</strong> la communauté“Rue <strong>de</strong>s Boulets”Nous rappelons à tous ceux qui veulent s’y associer, quetoutes les veilles <strong>de</strong> Roch Ho<strong>de</strong>ch, <strong>de</strong>s prières sont dites à lamémoire <strong>de</strong> Ilan Halimi et ce durant toute l’année <strong>de</strong> <strong>de</strong>uil.Activités régulières :• Office tous les jours <strong>de</strong> la semaine à 7h. Chabat, jours <strong>de</strong>fêtes et jours fériés à 9h• Cours <strong>de</strong> Guémara le lundi <strong>de</strong> 20h00 à 21h30 donné parDan Chemla• Étu<strong>de</strong> <strong>de</strong> la paracha <strong>de</strong> la semaine le jeudi <strong>de</strong> 20h30 à22h00 donnée par Dan Chemla• Un nouveau bureau vient d’être élu dont la prési<strong>de</strong>nce aété confiée à Patrick Chemla.Le nouveau prési<strong>de</strong>nt a <strong>de</strong> nombreux projets et notamment,à partir <strong>de</strong> janvier, l’apprentissage <strong>de</strong> la Haggadah <strong>de</strong> Pessahpour les débutants. Cet enseignement sera ouvert à tousceux qui le désirent même s’ils appartiennent à une autrecommunauté.Activités <strong>de</strong> la communauté“Cité Moynet”Depuis début septembre, il y a un office <strong>de</strong>s jeunes tousles dimanches matins suivi d’un petit déjeuner et d’uneétu<strong>de</strong> ou d’un atelier <strong>de</strong> réflexion.PortesouvertesAu cours du mois<strong>de</strong> septembre unedélégation <strong>de</strong> lacommunautécatholique du<strong>12</strong> ème arrondissement“Nos PetitsFrères” est venuenous rendre visiteau centre communautaireà l’occasion <strong>de</strong> la journée portes ouvertes.Ses membres ont été reçus avec beaucoup d’honneurs parle rabbin Dov Lellouche initiateur <strong>de</strong> ce projet, auquel ilsont fait part <strong>de</strong> leurs nombreuses questions sur lejudaïsme et sa pratique au quotidien.Au terme <strong>de</strong> cette rencontre, tous les participants ontchanté en chœur un psaume “Chir Amaalot” <strong>de</strong> DavidHamelekh dans notre synagogue.Ils sont repartis enrichis <strong>de</strong> leurs connaissances, en sepromettant <strong>de</strong> se revoir très prochainementRetrouvailles <strong>de</strong>s célibatairesPar un après-midi <strong>de</strong> septembre plus d’une centaine <strong>de</strong>célibataires se sont retrouvés à l’initiative du rabbin Lellouche.On a pu remarquer un public plus jeune et plus motivé.Dvar Torah, biscuits d’apéritif, et échange <strong>de</strong> coordonnéescomme d’habitu<strong>de</strong>.Cette manifestation aura lieu tous les <strong>de</strong>ux mois enalternance avec la communauté <strong>de</strong> Vincennes, qui seral’hôte dans quelques semaines.Concours pour les enfants sous la souccahÀ Hol Amoed un concoursouvert aux enfants <strong>de</strong>la communauté a étéorganisé par le rabbin.<strong>Les</strong> questions ont porté surla fête <strong>de</strong> Souccot et tousles enfants ont apportéles bonnes réponses.Pizza et nombreux ca<strong>de</strong>auxont récompensé tous les participants petits et grands !Activités pour la jeunesse sous la responsabilitédu rav Yossef Martinez.Talmud Torah, Centre aéré et Club du mercredi :Il fonctionne <strong>de</strong> 14h à 17h et accueille les enfants <strong>de</strong> 5 à<strong>12</strong> ans, garçons et filles. Au programme : <strong>de</strong>s sorties, <strong>de</strong>stravaux manuels etc… Un goûter est servi.Activités du Beth Loubavitch Paris <strong>12</strong> èmeCours : <strong>de</strong>s cours <strong>de</strong> Torah pour tous aux horaires quivous conviennent, pour tous les niveaux :Reportez vous au tableau qui a été inséré dans le précé<strong>de</strong>ntnuméro <strong>de</strong> <strong>Tribu</strong> <strong>12</strong>+Téfiline : <strong>de</strong>s stands <strong>de</strong> téfiline organisés dans le cadre duSalon <strong>de</strong> la Alya à l’Espace Charenton le 14 janvier, vontpermettre à <strong>de</strong>s centaines <strong>de</strong> personnes <strong>de</strong> faire cette siimportante mitsva. De plus, le Beth Loubavitch Paris <strong>12</strong> setient à la disposition <strong>de</strong> tous pour toutes vérifications ouvente <strong>de</strong> tefiline et <strong>de</strong> mézouzote.Hanouccah : comme chaque année, il y aura l’allumaged’une bougie <strong>de</strong> Hanouccah sur la Place Daumesnil,le mardi 19 décembre à 19 heures.Venez nombreux.25


Carneten Kislev 5767Chabat Vayéchèv le 16 décembredébut 16h36 / fin 17h45Veille <strong>de</strong> Hanouccah1 re bougie le 15 décembreAllumage avant les bougies <strong>de</strong> chabaten Tévèt 5767Chabat Mikets le 23 décembredébut 16h38 / fin 17h48Chabat Vayigach le 30 décembredébut 16h43 / fin 17h53Chabat Vaye’hi le 6 janvierdébut 16h50 / fin 18h00Chabat Chemot le 13 janvierdébut 16h59 / fin 18h08en Chevat 5767Chabat Vaera le 20 janvierdébut 17h08 / fin 18h17Chabat Bo le 27 janvierdébut 17h19 / fin 18h28Chabat Bechala’h le 3 févrierdébut 17h31 / fin 18h38Chabat Yitro le 10 févrierdébut 17h42 / fin 18h49Chabat Michpatim le 17 févrierdébut 17h54 / fin 19h00en Adar 5767Chabat Terouma le 24 févrierdébut 18h05 / fin 19h10Jeûne d’Esther (avancé) le 1 er marsChabat Tetsavé le 3 marsdébut 18h16 / fin 19h21<strong>Tribu</strong> <strong>12</strong>+ est une publication éditée parl’Association éducative du <strong>12</strong> èmeDirecteur <strong>de</strong> la publication et rédacteur en chef :Guy Fellous - Tél. 01 43 41 48 01Mél : tribu<strong>12</strong>@gmail.comComité <strong>de</strong> rédaction :J-P Allali, J-R Aouate,A. Asseraf,Y. Brami,Y. LelloucheOnt collaboré à ce numéro :R. Amar - B. Blum - C. Boccara - D. BoccaraP. Chemla - Fabben - F. Disegni - E. Fellous - E. HillelF. Rausky - S. Turcat - N.Wagman - E. Zeitoun - A. ZribiImp. Réaction Graphique : 01 55 97 07 76<strong>Tribu</strong> <strong>12</strong>+ est diffusé dans les communautés <strong>de</strong> :Chivté Israël <strong>12</strong> cité Moynet 750<strong>12</strong> ParisNévé Chalom 106 avenue Michel Bizot 750<strong>12</strong> ParisFondation <strong>de</strong> Rothschild 80 rue <strong>de</strong> Picpus 750<strong>12</strong> ParisAlliance-Georges Leven 30 bd Carnot 750<strong>12</strong> ParisBeth Eliahou 3 rue <strong>de</strong>s Boulets 75011 ParisCentre Breslev 1 rue Chevreul 75011 ParisVincennes 30 rue Céline Robert 94300 VincennesNaissancesEitan fils <strong>de</strong> Nathalie et Jonathan LahmiSamuel fils <strong>de</strong> Carole et Michel AzoguiLana fille <strong>de</strong> Laurence et Harry LibratiNathan Ariel Ytshak fils <strong>de</strong> Lise et Nicolas DuteilLeava fille <strong>de</strong> Yaël et David SadiaLiora fille <strong>de</strong> Karen et du rabbin Sébastien Allali et petite fille <strong>de</strong> Jean-Pierre AllaliAriel Asher fils <strong>de</strong> M. HeymannElia fille <strong>de</strong> Carole et David BotonJoseph fils <strong>de</strong> Ambre et Fabrice BensimonIchaï fils <strong>de</strong> Sarah (fille <strong>de</strong> Edmée et Meyer Giuili)et <strong>de</strong> David Bismuth<strong>Les</strong> jumelles Noémie et Esther filles d’Isabelle et David AmarAaron fils <strong>de</strong> Myriam et Jérémie LahmiBar Mitsvah<strong>de</strong> Sacha Hadida-Chemla, <strong>de</strong> Rudy Israël Suggere-Levy, <strong>de</strong> Nathan Allouche, <strong>de</strong>Michaël Touati, <strong>de</strong> Sacha Souffir, <strong>de</strong> Simon Laurette, <strong>de</strong> Frank Reisberg, <strong>de</strong> EytanWillems, <strong>de</strong> Yonathan Petit-Haddad, <strong>de</strong> Bryan Berrebi, <strong>de</strong> Léonard Zerbib, <strong>de</strong>Rony Attal et <strong>de</strong> Yossef Lellouche.Bat Mitsvah <strong>de</strong> <strong>Les</strong>lie fille <strong>de</strong> Michèle et Serge Maarek.Bat Mitsvah <strong>de</strong> Camille fille <strong>de</strong> Annie-Paule et Simon Cohen.Mazel Tov à tous ces jeunes et à leurs parentsMariages et fiançaillesElisabeth Parenti et Fré<strong>de</strong>ric MourjanEmilie Favérial et William SarfatiStéphanie Benarroch et Emmanuel TemimRachel Khalifa et Samuel Cohen BoulakiaSally Smadja et Mickaël ZarkaDéborah Guedj et Gad ChetbounDan Rottenberg (fils <strong>de</strong> l’ancien prési<strong>de</strong>nt <strong>de</strong> la synagogue ashkénaze <strong>de</strong>Vincennes, qui a fait son alyah) avec Ifrah à JérusalemJulien Marciano fils <strong>de</strong> notre ami Éric s’est fiancé à Ilana BererrebiToutes nos félicitations à eux et à leur familleDécèsLéo Touitou (vice-prési<strong>de</strong>nt <strong>de</strong> la communauté <strong>de</strong> Vincennes séphara<strong>de</strong>) a perduson père Sion ben Pinhas TouitouPhilippe Bokobza a perdu son père Makhlouf ben Isaac BokobzaVictor Adda a perdu son épouse DeniseSamy Arditti a perdu son épouse ArletteNous présentons nos sincères condoléancesNous avons appris avec tristesse la disparition <strong>de</strong> Paul Pernin, ancien maire du <strong>12</strong> èmearrondissement. À son fils Jean-François Pernin, Conseiller <strong>de</strong> Paris, à sa veuve,à ses petits enfants et à sa famille, nous présentons nos sincères condoléances.DécorationLe Grand rabbin Kapétas areçu à Vincennes la Légiond’honneur <strong>de</strong>s mains duGrand rabbin <strong>de</strong> France lemardi 19/09/0626


Saveur Et Tradition (Maurice Moshé Saada)Cacher Rav Rottenberg , vian<strong>de</strong>. 15, impasse <strong>de</strong>s Primevères 75011 Paris01 53 36 74 74 / 06 08 63 16 05Depuis 16 ans, nous allions subtilement Saveur et Tradition afin <strong>de</strong>vous offrir <strong>de</strong>s prestations haut <strong>de</strong> gamme pour vos réceptions(mariage, fiançailles, Bar-Mitsva, Brit Mila, henné, gala,petit-déjeuner, séminaire...).Maître Glacier, nous réalisons <strong>de</strong> somptueux buffets <strong>de</strong>sserts quiachèveront vos soirées <strong>de</strong> la plus belle <strong>de</strong>s manières.Nos glaces et sorbets Tutti Frutti (30 parfums) et nos spécialités(nougat glacé, vacherin, omelette norvégienne...) vous surprendrontpar leur authenticité.Tutti Frutti est le fournisseur <strong>de</strong>s professionnels.Saveur et Tradition est sous le contrôledu Grand rabbinat orthodoxe <strong>de</strong> Paris.N’oubliez pas <strong>de</strong> vous recomman<strong>de</strong>r <strong>de</strong> <strong>Tribu</strong> <strong>12</strong>+,nous vous offrirons la pièce montée.


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