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Etre un enseignant en devenir - Atelier des Sciences du Langage ...

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Il montre que les futurs <strong><strong>en</strong>seignant</strong>s français interrogés s’<strong>en</strong>gag<strong>en</strong>t mollem<strong>en</strong>t sur la voie del’<strong>en</strong>seignem<strong>en</strong>t, comme sur <strong>un</strong> chemin tout tracé et subi, fin d’<strong>un</strong> épanouissem<strong>en</strong>t personnel au seind’<strong>un</strong> cadre d’étu<strong>des</strong> et qui leur imposerait <strong>un</strong> véritable travail de deuil. Leurs collègues britanniques euxviv<strong>en</strong>t beaucoup plus sereinem<strong>en</strong>t leur passage dans le monde professionnel. Ils « ne r<strong>en</strong>voi<strong>en</strong>t pas dos àdos formation académique, formation expéri<strong>en</strong>tielle et formation professionnelle, mais intègr<strong>en</strong>t les<strong>un</strong>es et l’autre dans <strong>un</strong> mouvem<strong>en</strong>t global de formation et dans <strong>un</strong>e visée <strong>un</strong>ifiante, intégratrice <strong>des</strong>tructuration de la personnalité » (R. Mallet 1998 : 196). L’approche <strong>des</strong> Britanniques <strong>du</strong> métierd’<strong><strong>en</strong>seignant</strong> est, de par leur culture, beaucoup plus empirique et pragmatique que ne l’est l’approchefrançaise. Au long de leurs étu<strong>des</strong>, les futurs <strong><strong>en</strong>seignant</strong>s britanniques réfléchiss<strong>en</strong>t à leur futur métiertout <strong>en</strong> multipliant les expéri<strong>en</strong>ces sur le terrain, et mett<strong>en</strong>t <strong>en</strong> avant le côté socialisant offert par leursétu<strong>des</strong> plus que l’excell<strong>en</strong>ce académique. Avec les élèves ils sont investis d’<strong>un</strong> rôle social, ont plus decontact avec eux : la vie scolaire et extra-scolaire est moins cloisonnée qu’<strong>en</strong> France. Lors de leurspremiers pas dans <strong>un</strong> établissem<strong>en</strong>t d’<strong>en</strong>seignem<strong>en</strong>t ils sont guidés par <strong>un</strong> tuteur, <strong>du</strong>rant au minimumquatre mois. Ils intègr<strong>en</strong>t plus spontaném<strong>en</strong>t l’<strong>en</strong>seignem<strong>en</strong>t dans <strong>un</strong>e logique de formation personnelleet professionnelle, et dans <strong>un</strong>e attitude plus ouverte, non dans <strong>un</strong>e crainte d’<strong>en</strong>fermem<strong>en</strong>t id<strong>en</strong>titaire oude dépersonnalisation…La c<strong>en</strong>tration sur soi <strong>des</strong> je<strong>un</strong>es <strong><strong>en</strong>seignant</strong>s évoquée plus haut est préjudiciable àl’appr<strong>en</strong>tissage., tout comme le manque de souplesse et d’ouverture. Aussi, capacité d’écoute,d’observation, d’adaptation à de nouveaux mon<strong>des</strong>, sont <strong>des</strong> qualités primordiales pour <strong>en</strong>seigner.Le malaise provoqué par le regard de l’Autre, l’appr<strong>en</strong>ant, (qui r<strong>en</strong>d Magali presque paranoïaqueselon ses dires) paraît malheureusem<strong>en</strong>t exister chez la plupart <strong>des</strong> je<strong>un</strong>es <strong><strong>en</strong>seignant</strong>s (aussi bi<strong>en</strong>français que britanniques, même si ces derniers y sont mieux préparés). Regard d’autant plus difficile àaffronter lorsque l’on sait qu’on représ<strong>en</strong>te <strong>un</strong> modèle, <strong>un</strong> référ<strong>en</strong>t d’autorité, <strong>un</strong>e forme de sagesse…« En effet c’est l’élève – ou le groupe d’élèves – qui <strong>en</strong>seigne le débutant de ce qu’il est (…) » (R. Malet1998 : 207). Il évoque aussi la solitude éprouvée par les je<strong>un</strong>es <strong><strong>en</strong>seignant</strong>s au sein de leur classe, las<strong>en</strong>sation d’<strong>un</strong> abandon de soi au bénéfice d’autrui…Un autre malaise provi<strong>en</strong>t chez les je<strong>un</strong>es <strong><strong>en</strong>seignant</strong>s de ce que R. Malet nomme « l’amplitudecorporelle ». Il s’agit d’habitus corporels propres à <strong>un</strong>e culture et d’<strong>un</strong>e capacité à se mouvoir avec ceuxcidans <strong>des</strong> espaces, ou <strong>des</strong> « mon<strong>des</strong> » variés, c’est à dire <strong>un</strong>e certaine flexibilité. « Chez les stagiairesfrançais, la brutalité <strong>du</strong> changem<strong>en</strong>t de monde <strong>en</strong>traîne <strong>un</strong>e résistance corporelle au mouvem<strong>en</strong>t (…) »(R. Malet 1998 : 200), ce qui n’est pas le cas chez leurs confrères britanniques pour qui ce changem<strong>en</strong>t23

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